La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267
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74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016
Communications affichées
Situations fréquentes en médecine interne CA001
Projet d’étude sur la SÉmiologie CArdiaque dans l’Insuffisance Cardiaque en médecine interne (projet SECAIC) E. Andres 1,∗ , M. Mecili 2 , A.A. Zulfiqar 3 , O. Keller 4 , R. Mourot-Cottet 1 , A. Bourgarit-Durand 5 1 Médecine interne, diabète et maladies métaboliques, CHRU, hôpitaux universitaires Strasbourg, Strasbourg, France 2 Cardiologie, CHG Metz-Thionville, Thionville, France 3 Département de médecine interne et gériatrie, hôpital Maison-Blanche, Reims cedex, France 4 Médecine interne, diabète et maladies métaboliques, CHRU de Strasbourg, Strasbourg, France 5 Médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Andres) Introduction L’insuffisance cardiaque (IC) est fréquente en médecine interne (MI). C’est une grande consommatrice d’examens complémentaires alors qu’une sémiologie très détaillée est disponible et semble permettre un diagnostic clinique. Néanmoins, les patients de MI étant souvent âgés et polypathologiques, il nous a semblé que cette dernière était devenue peut être moins « robuste » pour le diagnostic. Nous avons donc décidé de mettre en place une étude sur la sémiologie de l’IC en MI (projet SECAIC). L’objectif de cette étude était de tester la sensibilité et spécificité des éléments usuels de sémiologie cardiaque dans une population de patients hospitalisés en MI. Patients et méthodes Les patients inclus dans la présente étude sont issus d’une cohorte de 371 patients présentant une IC, documentée sur les données de l’échographie cardiaque et du BNP, hospitalisés en MI. Les 100 premiers patients consécutifs ont été comparés à 100 patients témoins diabétiques de type 2 (DT2), hospitalisés en MI, appariés pour l’âge et le sexe et ne présentant a priori pas d’atteinte cardiaque. Les données de l’anamnèse (dyspnée, oligurie. . .) et de la clinique (œdèmes des membres inférieurs, prise de poids, turgescence jugulaire. . . crépitants) relatives à la sémiologie cardiaque ont été recueillies dans les 2 groupes et comparées. La sensibilité (Se), la spécificité (Sp) et le rapport de http://dx.doi.org/ 0248-8663/
vraisemblance positif (RVP) ont été déterminés pour chaque paramètre. Résultats L’âge moyen des patients IC était de 79,2 ans (54–92) ; celui des patients témoins DT2 était de 78,5 (53–91). Une dyspnée d’effort et de repos étaient notés chez respectivement : 29 et 22 patients du groupe IC vs 21 et 16 patients du groupe DT2 (p = NS). Une oligoanurie n’était mentionnée que dans 1 dossier du groupe DT2 et une hépatalgie dans aucun dossier des 2 groupes. Des œdèmes des membres inférieurs étaient mis en évidence dans 52 cas du groupe IC vs 39 dans le groupe DT2 (p = NS). Des crépitants étaient notés dans 41 cas du groupe IC et 9 du groupe DT2 (p < 0,036). Une hépatomégalie était trouvée chez 28 patients du groupe IC et 24 du groupe DT2 (p = NS). Une turgescence jugulaire n’était notée que chez 2 patients du groupe IC. Une prise de poids était notée chez 37 patients du groupe IC vs 18 du groupe DT2 (p = 0,06). La Se, Sp et le RVP étaient de respectivement : 30 %, 79 % et 1,41 pour la dyspnée d’effort ; 40 %, 91 % et 4,6 pour les crépitants ; 9,8 %, 79 % et 1,7 pour la prise depoids ; 59 %, 51 % et 1,2 pour les œdèmes des MI. Conclusion Ce travail illustre le faible apport clinique au diagnostic de la sémiologie usuelle de l’IC chez des patients hospitalisés en MI. Les symptômes et signes de décompensation cardiaque ont un faible intérêt au diagnostic, en dehors de la présence de crépitants dont la Sp est de 91 % et qui orientent le diagnostic vers une IC avec un RVP de 4,6. Ce travail invite à établir des scores cliniques comme pour la maladie thromboembolique veineuse. Cela pourrait notamment être fait dans le cadre du groupe SiFMI. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.136 CA002
Connaissance et formation des internes de médecine générale d’Île-de-France concernant les interactions médicamenteuses
M. Soulie , J.F. Bergmann , S. Mouly ∗ Médecine interne A, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Mouly) Introduction Les patients peuvent être exposés aux polythérapies régulièrement à l’origine d’interactions médicamenteuses (IM),
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sources potentielles de modification de l’efficacité et/ou de la tolérance des médicaments. La gravité et le mécanisme sont variables selon les associations. Ces notions sont insuffisamment enseignées pendant l’externat et l’internat. Patients et méthodes L’étude a été réalisée auprès des internes inscrits au DES de médecine générale d’Île-de-France, non thésés, au moyen d’un questionnaire à 41 items dont 18 relatifs aux caractéristiques démographiques et à leur formation en pharmacologie ainsi que le niveau de satisfaction de cette formation et 23 concernant les IM (identification et sévérité ainsi que le type de mécanisme). Le critère de jugement principal était la proportion d’IM contre-indiquées (CI) reconnue par les internes interrogés parmi les IM CI. Les critères de jugement secondaires étaient le niveau de reconnaissance d’au moins 3 IM CI, la connaissance des IM toutes confondues (classification correcte des IM), ainsi que le niveau de connaissance du mécanisme physiopathologique. Les facteurs prédictifs d’une bonne connaissance des IM ont également été recherchés. Résultats Entre le 1er mai et le 1er juillet 2016, 220 questionnaires ont été recueillis. Le nombre moyen d’interactions CI reconnu était de 1,72 (21,5 %). Au total, 22,7 % des internes ont reconnu au moins 3 interactions CI. Les réponses correctes pour la classification des IM étaient de 7,14 (31 %) avec un mécanisme connu des internes dans 26,6 % des cas. Quatre-vingt-trois pour cent des internes interrogés ont bénéficié d’un enseignement de pharmacologie. Pendant l’externat, 54 % des internes interrogés ont déclaré avoir eu 10 à 30 h d’enseignement alors que pendant l’internat, seulement 8 % des internes ont eu plus de 5 h. Une formation en pharmacologie pendant l’internat et/ou l’externat ainsi que le nombre de semestres validés n’étaient pas significativement associés à un meilleur taux de bonnes réponses contrairement à la faculté d’internat et la possession d’un logiciel informatique (p < 0,05 %). Conclusion Dans cette étude, seule une association contreindiquée sur 5 et un tiers des interactions cliniquement pertinentes ont été correctement identifiées. Malgré l’existence d’une formation initiale en pharmacologie, nos résultats suggèrent qu’une formation spécifique sur les IM pourrait être utile afin d’anticiper le risque de d’associations thérapeutiques inappropriées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Déclaration de liens d’intérêts Tsuruoka S, Kawaguchi A, et al. Favorable effect on postgraduate clinical practice of drug interaction exercise for undergraduate students. Eur J Clin Pharmacol 2006;62(7):571–6. Glassman PA, Simon B, et al. Improving recognition of drug interactions, benefit and barriers using automated drug alerts. Med Care 2002;40(12):1161–71. Dechannont S, Maphanta S, et al. Hospital admissions/visits associated with drug-drug interactions: a systematic review and meta-analysis. Pharmacoepidemiol Drug Safe 2014;23(5):489–97. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.137 CA003
Spectre clinique, biologique et étiologique de l’anémie mégaloblastique dans un service de médecine interne
M. Kechida ∗ , R. Klii , M. Marzouk , S. Hammami , I. Khochtali Médecine interne et endocrinologie, CHU Fatouma Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kechida mel
[email protected] (M. Kechida) Introduction L’anémie mégaloblastique est une étiologie fréquente d’anémie, de bi- ou pancytopénie dans un service de médecine interne. Elle est due à une carence en vitamine B12 et/ou acide folique pouvant être Biermerienne ou non. Le but de notre étude est de déterminer la prévalence de l’anémie mégaloblastique
dans un service de médecine interne et de préciser ses particularités épidémiologiques, clinico-biologiques et étiologiques. Patients et méthodes Étude descriptive des cas d’anémie mégaloblastique hospitalisés entre janvier 2008 et décembre 2015. L’anémie est définie par un taux d’hémoglobine inférieur à 13 g/dL chez la femme et inférieur à 12 g/dL chez l’homme. La mégaloblastose est confirmée par une ponction sternale. Résultats Il s’agit de 50 cas d’anémie mégaloblastique d’âge moyen de 63 ans et un sex-ratio H/F = 1.08. Le motif d’hospitalisation était une anémie macrocytaire chez tous les patients avec un délai moyen de consultation de 5.5 jours. Une bicytopénie était associée dans 40 % des cas et une pancytopénie dans 32 %. Les signes neurologiques sont observés dans 28 % des cas. Le taux moyen d’hémoglobine est de 6 g/dL avec un VGM moyen de 116 fl. L’anémie était globalement bien tolérée nécessitant la transfusion de culots globulaires dans 20 % des cas. Tous les patients avaient une carence en vitamine B12 secondaire à une maladie de Biermer chez 82 % des malades. Les pathologies autoimmunes associées étaient une thyroïdite d’Hashimoto dans la moitié des cas, un vitiligo dans un quart des cas et des associations vitiligo-thyroïdite ou diabète type 1 et thyroïdite dans 12.5 % des cas chacun. Les causes non Biermeriennes étaient représentées par une non dissociation de la vitamine B12 de ses protéines porteuses dans 88 % des cas et une maladie cœliaque dans 2 % des cas. Une thrombose veineuse profonde avait compliqué le tableau chez 2 % des malades par hyperhomocysteinémie secondaire. Conclusion Nos résultats sont concordants avec la littérature qui confirme que la carence en vitamine B 12 est la cause la plus fréquente d’anémie mégaloblastique dont l’étiologie est dominée par l’anémie de Biermer. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.138 CA004
Carence en B12 chez le sujet âgé de plus de 75 ans: à propos de 22 cas M. Alaoui , N. Bouigua , W. Ammouri , M. Bourkia , M. Maamar , H. Harmouche , M. Adnaoui , Z. Tazi Mezalek ∗ Médecine interne, hôpital Ibn Sina, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Z.T. Mezalek) Introduction La carence en vitamine B12 est une pathologie fréquente surtout chez le sujet âgé, responsable d’anomalies hématologiques, digestives et neurologiques. Nous nous sommes proposés d’étudier le profil gériatrique de la carence en vitamine B12 au service de médecine interne du CHU Ibn Sina de Rabat. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, ayant porté sur les patients âgés de plus de 75 ans extraits d’une cohorte de 206 patients suivis pour une carence en cobalamine entre janvier 2000 et août 2014. Résultats Vingt-deux patients âgés sont inclus dont 11 femmes, d’âge moyen au moment du diagnostic de 83 ans (78–110). Le délai diagnostic est de 5 mois (1–13) en moyenne. La carence est révélée par un syndrome anémique dans les 22 cas associé à une symptomatologie gastrique dans 19 cas (86 %), une atteinte neuropsychiatrique dans 6 cas (27 %) dont une démence, un syndrome hémorragique dans 6 cas, un syndrome infectieux dans 1 cas. À l’hémogramme, l’hémoglobine moyenne est de 6,2 g/dL (3,6–10,1) avec des réticulocytes à 36,105/mm3 (4100–80 910); un taux moyen de leucocyte de 4477 (2180–9300), le VGM moyen est de 116 fl (82–147), les plaquettes à 107 544/mm3 (14 000–268 000). L’analyse biologique objective 8 cas de pancytopénie (36 %), 8 cas de bicytopénie (36 %) et 4 cas d’anémie isolée (18 %). Aucun cas de pseudomat n’est retrouvé. Le taux de vitamine B12 moyen est de 78 ng/mL (54–146) et une carence en folate est retrouvée chez 2 patients. Un myélogramme fait chez 14 patients retrouve