Science & Sports 2000 ; 1.5 : 251-3 0 2ooO editions scientifiques et mkdicales
Elsevier
SAS. Tous droits rt%ervCs
Communication
Dktermination de la consommation chez l’adolescent sportif
b&e
alimentaire
0. Gueye, A. Robert, G. Lac* Laboratoire physiologic,
de physiologie de la performance motrice, les C&eaux, 63177 AubiPre, France
UFR recherche,
universite’
Blaise-Pascal,
b&iment
biologic
B-
R6suti Objectifs. - Ce travail a pour objet d’&aluer la consommation alimentaire chez deux groupes d’adolescents (footballeurs) ayant des niveaux de pratique sportive diffkents compar& a un groupe contrble. Canalyse des r&ultats fournit des renseignements sur les plans quantitatifs et qualitatifs. Suiets etm&odes. -Nude a port6 sur trois populations d’adolescents franpis (14 ans en moyenne) de sexe masculin reparties sur trois niveaux de pratique : contrble C 3hkemaine, moyen M Shkemaine, haut H 12hkemaine. Chaque sujet a rempli un questionnaire de consommation alimentaire pendant sept jours (semainier) qui est ensuite analyse B l’aide d’un logiciel approprik (Bilnut 95). R&u/tats et dkcussion. - Les rksultats obtenus ont permis de montrer que la consommation alimentaire globale est en relation avec le niveau de pratique spot-tive ; le groupe ayant le niveau le plus gleve consomme en moyenne 670 Kcal de plus que le groupe contrble, lequel a une consommation conforme aux valeurs racommandbes de Dupin (1992). Chez les trois groupes, I’alimentation est caract&iske par une consommation &eke de protides et de lipides au d&ens des glucides par rapport aux valeurs recommand~es. Les apports mikraux et vitaminiques sont corrects a l’exception du zinc et de la vitamine D qui pr&.entent un dkficit notable par rapport aux valeurs recommandbes. Enfin, le groupe non sportif est caractkisk par un fractionnement de la prise alimentaire sur la jourrke (grignotage, gofiter) alors que le groupe sportif intensif a un comportement proche des recommandations de Dupin avec notamment un petit dbjeuner qui couvre 25 % de la consommation de la journke. 0 2000 Editions scientifiques et medicales Elsevier SAS consommation
alimentaire
I adolescent
I sportif
Summary - Food intake in young sportsmen. Objective. - To determine the daily food intake in two groups of adolescent socce!s having different levels of sport training, compared to a control group. The subsequent analysis of the results will give quantitative and qualitative informations. Subjects and methods. - The study included three groups of French adolescents (mean age 14 years) with three levels of physical activity (control C 3h/week, median M 9h& and hHigh H 12h/w). Each of them completed a self questionnaire of food consumption over a full week. The analysis is then made with an adapted software. Results and discussion. - The results show that the mean daily food intake is correlated with the sport practice. The daily H group food consumption is 670 kcal higher than the C group whose mean food intake corresponds well with recommended values of Dupin (1992). In the 3 groups, proteins and lipids intakes are high (respectively an average of 78% and 36% of total energy intake) and glucids (46%) are low versus recommended values. Vitamins and minerals intake are superior or equal to recommended values except
*E-mail
:
[email protected]
252
0. Gueye
et al
for D vitamin (2 to 3.3 vs 10 pg/ci R) and for Zinc (2.1 to 2.6 rndd vs 15 mg/d R) which present a rather important deficit compared to recommended values. The control group is characterized by a splitting of his food intake during the day (a mean of more than 5 meals) when the H group presents a comportment rather close from Dupin recommendations, with in particular a breakfast covering approximately a quarter of the daily food intake. M group has an intermediate comportment. 0 2000 Editions scientifiques et mbdicales Elsevier SAS food
intake
I sportmen
I adolescent
La plupart des sklections sportives s’adressent&desjeunes2gCsde 10 B 14 ans.Pour permettre aux jeunessportifs de pouvoir jouir d’une santCet d’une croissanceoptimale, une alimentation Cquilibrke, adaptCeet diversifike, rCpondant aux besoinsalimentaireset aux besoinsspkcifiques 1iCsaux exigences de la pratique sportive, est nkessaire. Cependant,peu d’ktudes ont ttC consacrtesau rCgimealimentaire desjeunes sportifs [5]. Le but de notre Ctudea done Ct6 de dtterminer la consommationalimentaire de jeunes sportifs cornparksg des non sportifs, ?Ipartir d’une enqu&tenutritionnelle rkaliske dansleur cadre de vie habituel, afin d’kviter qu’un changement d’environnement n’interfkre avec leur comportement alimentaire. MATfiRIELS
ET MtiTHODES
Sujets L’Ctude a port6 sur trois populations d’adolescentsfranEais de sexe masculin (tableau Z) rkparties sur trois niveaux de pratique : - un groupe (20 sujets) ayant 3 heuresd’EPS + 9 heuresl semainede pratique intensive de football, en internat au centre f&d&al de orkformation de football, B Vichy consid&+ comme le groupe ayant un niveau d’entrainement haut : groupe H ; - un groupe (15 sujets) ayant 3 heures d’EPS/semaine + 6 heures de football, scolarisks en section sportCtudesconsid& comme le groupe ayant un niveau d’entrainement moyen : groupe M ; - un groupe contr6le (15 sujets) constituk de jeunes 1ycCens ayant seulement 3 heures d’EPS/semaine : groupe C.
cornparksd’une part entre chaque groupe, et d’autre part aux valeurs recommandkespar les experts [2.4]. Traitements statistiques Les moyennesdes diffkrents parambtresmesurksont &C comparkesentre chaque groupe ?Il’aide du test I de Student pour valeurs non apparites. Les valeurs recommandCesextraites de Dupin (1992) sont mentionnkesg titre indicatif et n’ont pu faire l’objet d’une comparaisonstatistique par rapport B nospropres valeurs. RbULTATS Le tableau II prCsentela valeur des apport CnergCtiques totaux (AET) sur la joumCe pour les trois groupesH, M et C ainsi que les apportsconseillks : AC (Dupin, 1992). Les deux groupessportifs sedistinguent du groupe C par une consommation plus ClevCe portant sur l’ensemble des nutriments. Ce tableau prksente aussi la proportion des diffkrents macronutrimentsen pourcentagedes AET. Les valeurs retrouvkes sont sensiblementCgalesdansles trois groupes.La consommationde prottines est 1,5 fois suptrieure aux AC et celle des lipides lkgkrement supkieure aux AC. La consommationde glucides est infkieure de 5 BlO%auxAC. En ce qui concerne le comportement alimentaire des trois groupes(tableau IZQ le groupe H se caractkrisepar une prise alimentaire structurke par les trois principaux repasqui couvrent 95 % desAET ; dansce groupe, le petit dkjeuner couvre 27 % desAET. Le groupe C se caract& rise par une prise alimentaire fractionnke, les trois principaux repas ne couvrant que X2 % des AET et le petit dkjeuner 13,5 %. Le groupe M a un comportement intermkdiaire.
Collecte des don&es DISCUSSION L’Ctude a CtC rkalide par la mkthode du semainier (enq&te alimentaire sur sept jours [I]) et les rksultats bruts analysksBpartir d’un logiciel adapt6(Bilnut 951‘M). Sont analysk en particulier lesapportsen Cnergie,macronutriments, micronutriments, eau, fibres, et la rkpartition des prises alimentaires sur la journke. Les rksultats sont
Le supplkmentconsommkpar le groupe H par rapport 2 C (670,64 + 4 Kcal, soit + 25 %) correspondbien au cotit energktique estime d’un entrainement de football. La rtpartition desprisesalimentairessurla journCeestmieux CquilibrCechez H, en particulier le petit dkjeuner couvre
Determination
de la consommation
alimentaire
chez l’adolescent
253
sportif
s?tr&a& jesunn&&e.moyenne(mayennert &art-type) et proportion de chaque classe de mwrmnt lea mis ,e;taupes. I w (n. = zq 3272it52 i7,3 * a,2 CM,3 * 0,3 4%,4*0,4
DS ***
**,
= 15)
DS
2~~~~~~
**
C(n
36:6 * 0:01 45,4 i 1,I
tc@ ; AC : apprts eons&ll& ; DS : degrd de signification de la diffhnce
plus du quart de l’apport Cnergetiquejournalier contre 17,4 % pour M et 135 % pour C. C’est Cgalementchez le groupe H que la proportion desgrandsgroupesd’aliments se rapproche le plus des AC [2, 41. Les seulselements pour lesquelsl’analyse fait apparaitre un deficit notable pour les trois groupessont le Zinc, (respectivement 2,6 ; 2,2 ; 2,1 mg/j pour H, C et M contre desAC de 15 mg/j [2, 41et la vitamine D (respectivement3,3 ; 2,0 ; 2,l ug/j contre desAC de10 us/j). La techniquede l’enqubte alimentaire sembleconstituer un moyen interessantd’estimation du comportement alimentaire du jeune sportif. Elle a permis de faire ressortir des deficits notables sur deux elements (vitamine D et zinc). Elle a aussirCvClCque le comportement alimentaire desjeunes sportifs est plus satisfaisantque celui dejeunes non engagesdansune pratique sportive, ce qui laissesup-
M(n
= 15)
3051,2~83 18,l +0,4 35,5 * 9,7 46,4 zi O,%
en AC
2480 .lo’a23s 50855
obsewtSe entre deux groupes (*p
poserque la pratique sportive entraine une prise de conscience relativement precoce de l’hygiene de vie. RI?FI?RENCES 1 Basiotis PP, Welsh SO, Cronin FJ, Kelsay JL, Mertz W. Number of day of food intake records required to estimate individual and group nutrient intakes with defined confidence. J Nutr 1987 ; 117 : 1638-41. 2 Brouns F. Les besoins nutritionnels des athletes. Paris : Masson ; 1994. 3 Duhamel JF, Jobin C, Deschrevel G, Wysocki E, Guincestre JY, St& phan G. Abord nutritionnel de l’enfant sportif de haut niveau. Science & Sports 1987 ; 2 : 33-4. 4 Dupin H, Abrahams J, Giachetti I. Apports nutritionnels conseilles pour la population Franfaise. 2~ edition. Paris : Tee et Dot. Lavoisier ; 1992. 5 Hurson M, Corish C. Evaluation of lifestyle, food consumption and nutrient intake patterns among Irish teenagers. Irish J Med Sci 1997 ; 4 : 22530.