Éditorial : de la vie de qui s’agit-il ? Le gouvernement fédéral versus l’état d’Orégon à ropos de la légalité du suicide médicalement assisté

Éditorial : de la vie de qui s’agit-il ? Le gouvernement fédéral versus l’état d’Orégon à ropos de la légalité du suicide médicalement assisté

REPÉRÉ DANS LA PRESSE SPÉCIALISÉE Med Pal 2006; 5: 49-51 © Masson, Paris, 2006, Tous droits réservés Sous la direction de Régis Aubry Éditorial : d...

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REPÉRÉ DANS LA PRESSE SPÉCIALISÉE

Med Pal 2006; 5: 49-51 © Masson, Paris, 2006, Tous droits réservés

Sous la direction de Régis Aubry

Éditorial : de la vie de qui s’agit-il ? Le gouvernement fédéral versus l’état d’Orégon à propos de la légalité du suicide médicalement assisté G.T. Carter, G.K. Vanderkieft, D.W. Barron American Journal of Hospice and Palliative Medicine 2005 ; 22 : 249-51. En février de cette année, la cours suprême a été agréée pour auditionner le département de la justice à propos de la question du suicide médicalement assisté dans l’état d’Orégon. Cet état a approuvé par vote à deux reprises le suicide médicalement assisté depuis 1997. Cent soixante et onze personnes ont eu recours au suicide médicalement assisté dans le cadre de la loi. En 2001, l’administration Bush s’est opposée au suicide médicalement assisté en annulant la position de la cour fédérale de l’Orégon. Du point de vue du département de la justice, le suicide ne peut pas avoir une légitimation médicale. Devant la cour suprême, le département de la justice utilisera un argument qui avait été utilisé sans succès devant la cour fédérale : les médecins qui prescrivent des produits dans l’intention de permettre le suicide contreviennent à la loi et sont passibles d’une révocation de leur permis de délivrer des substances toxiques. Cette décision suscite un grand débat sur les limites de l’autorité de l’administration centrale et l’autonomie des états dans une démocratie comme celle des États-Unis. Sur le plan de la question éthique, les auteurs se réfèrent aux psychanalystes et particulièrement à Freud. Ils invoquent la notion d’instinct de mort en cas de souffrance pour poser la question de la justification du suicide médicalement assisté chez les personnes incapables de se donner ellemême la mort en raison de leur pathologie, mais intellectuellement et psychiquement compétentes pour exprimer leur souhait de mourir. Le médecin doit certes accepter l’idée

Médecine palliative

sécrétion nocturne). L’effet biologique de la mélatonine dépend du moment de la journée où l’hormone est secrétée. L’un de ses effets est la capacité à réorganiser le rythme circadien (pacemaker du rythme circadien). De plus, elle a des effets antioxydant et immunomodulateur, antitumoral, anticytokine, anti-insomnie, anticachectique. Une augmentation de l’incidence des canqu’au titre de son autonomie un patient peut cers du sein et des cancers colorectaux a ne pas accepter ce que la médecine peut proété démontrée chez les personnes qui poser pour son maintien en vie. Au delà, la travaillent de nuit et sont exposées à la question posée est la suivante : faut-il étendre lumière. Les auteurs de cet article ont fait le devoir du médecin dans le respect de une recension importante des études pul’autonomie du patient à l’autorisation du bliées sur ce sujet (129 références). suicide médicalement assisté ? Pour répondre L’utilisation de la mélatonine en clinique à cette question, un préalable est nécessaire : (10 à 50 mg/j administrés la nuit ou le peut-on garantir que la qualité de vie et en matin) semble améliorer les performances particulier la qualité du contrôle des symp- chez les patients porteurs d’un cancer tômes et de l’accompagnement psychosocial avancé. Il y a une amélioration de la réponse de la souffrance des patients a été réalisé ? aux immuno-modulateurs, une réduction de la toxicité radiochimio induite. Il semble De récentes études ont semble-t-il montré qu’elle ait un effet anticachectique lié à que la réalisation de cette exigence modifiait une diminution du taux de TNF (tumor de façon significative la demande de suicide necrosis factor), d’interleukine 6, des promédicalement assisté exprimée par les per- téines inflammatoires. sonnes. Cela pose comme une exigence le développement des soins palliatifs et de l’ac- Mots clés : mélatonine. compagnement.

Notes de lecture, résumés et commentaires des « papiers » les plus notables de la presse nationale et internationale… pour ouvrir des perspectives : vos revues et analyses de la presse spécialisée peuvent être adressées au Secrétariat de la Rédaction, qui transmettra : [email protected]

Récemment, ce débat a été élargi à la question de l’arrêt des thérapeutiques jugées déraisonnables lors de l’affaire Terri Schiavo ou la question de l’autorité de la famille et d’un conjoint vis-à-vis des décisions de fin de vie a été posée. Notons à ce sujet que la récente loi française relative aux droits des malades et à la fin de vie permet une facilitation de la prise de décision par la désignation préalable d’une personne de confiance par la personne malade.

Mots clés : suicide médicalement assisté, instinct de mort, qualité de vie, soins palliatifs et accompagnement.

L’application thérapeutique de la mélatonine dans le cadre des soins de support et de la médecine palliative F. Mahmoud, N. Sarhil, M.A. Mazurczak American Journal of Hospice and Palliative Medicine 2005 ; 22 : 295-309. La mélatonine est une hormone hypophysaire à sécrétion circadienne (maximum de

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L’utilisation des morphiniques dans le traitement des douleurs chroniques non cancéreuses V. Dousset, M. Cadenne Douleurs 2005 ; 6 : 145-9. Cet article fait une synthèse des données argumentant l’usage des morphiniques dans les douleurs non cancéreuses. Il part de deux revues de la littérature de 2003 et 2004 : il y a des arguments pour les douleurs rhumatologiques ou neuropathiques. Pas pour préférer un morphinique à action longue ou courte, ou une spécialité. En France, il existe deux recommandations : Limoges (Rhumatologues, 1999) et AFSSAPS (Douleurs 2004 ; 5 : 324-31). Seule la morphine est indiquée, dans des conditions bien ciblées : contrat avec le malade, suivi rapproché, augmentation des doses progressives (1/3 de la dose tous les jours ou toutes les semaines !), prise en charge globale.

Mots clés : douleur chronique non cancéreuse, morphiniques.

N° 1 – Février 2006