Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 249–251 Imm-6
Identification d’une signature moléculaire spécifique de cellules dendritiques humaines pro-allergiques (de type 2): application au suivi de l’immunothérapie allergénique C. Guéguen , H. Moussu , J. Bouley , M. Le Mignon , E. Nony , V. Lombardi , V. Baron-Bodo , L. Mascarell , P. Moingeon Stallergenes, Antony, France Introduction.– Les cellules dendritiques (CDs) jouent un rôle fondamental dans l’initiation ou la réorientation des réponses immunes adaptatives. Dans une étude précédente, nous avons montré que C1Q et stabiline-1, deux marqueurs de CDs régulatrices, sont surexprimés par les cellules mononuclées du sang périphérique (PBMCs) de patients allergiques au pollen de graminées qui présentent une amélioration de leurs symptômes au cours de l’immunothérapie allergénique (ITA). Cette nouvelle étude a consisté à identifier des marqueurs spécifiques des CDs de type 2 (CD2, pro-allergiques) dérivées de monocytes humains. Méthodes.– Des CDs immatures ont été incubées avec du lipopolysaccharide (LPS) de E. coli ou un cocktail de molécules pro-CD2 afin d’induire une polarisation de CDs de type 1 (CD1) et de CD2, respectivement. Cette polarisation a été confirmée par quantification des cytokines sécrétées par les CDs ou par les co-cultures de CDs avec des lymphocytes T (LTs) CD4+ naïfs allogéniques. Une analyse transcriptomique par puce à ADN et une étude protéomique par spectrométrie de masse sans marquage ont été réalisées afin de comparer les niveaux d’ARNm et protéiques des CDs immatures, des CD1 et des CD2. Résultats.– Après un criblage de plus d’une centaine d’agents biologiques et pharmacologiques, nous avons sélectionné des conditions d’induction d’une polarisation de CDs immatures en CD2 qui sont capables d’induire une production d’IL-5 et d’IL-13 par les LTs CD4+ lors de co-cultures CDs/LTs. Alors que les CD1 produisent de l’IFN-␥, de l’IL-1, de l’IL-6, de l’IL-8, de l’IL-10, de l’IL-12p70 et du TNF-␣, les CD2 présentent un profil cytokinique différent (i.e. IFN-␥– , IL-1– , IL-12p70– , TNF-␣– , IL-10low , IL-6+ , IL-8+ et IL-13+ ). L’analyse transcriptomique et l’étude protéomique ont ainsi permis d’identifier 121 gènes/protéines surexprimés et 32 gènes/protéines réprimés spécifiquement par les CD2. Conclusion.– Ces marqueurs spécifiques des CD2 mettent en évidence une signature moléculaire unique distincte de celle des CD1. Ces candidats sont actuellement testés comme marqueurs prédictif ou de suivi d’efficacité dans le sang périphérique de patients allergiques dans le cadre d’études cliniques d’ITA sublinguale. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.085 Imm-7
Effet de la dose sensibilisante de l’ovalbumine sur l’intestin de souris Balb/c I. Bouchikhi , H. Kaddouri , L. Amier , O. Kheroua , J. Saidi Laboratoire de physiologie de la nutrition et de sécurité alimentaire. université d’Oran, Oran, Algérie Introduction.– La validation des modèles animaux d’allergie alimentaire développés à l’heure actuelle reposent le plus souvent sur la nature des anticorps produits (IgE et IgG1), les cytokines libérées et les signes cliniques induits par les tests de provocation. Cependant, les modèles animaux reproduisant les manifestations gastro-intestinales mimant celles observées chez l’homme sont limités. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’impact de la sensibilisation de la souris Balb/c à l’ovalbumine (Ova) utilisée à des doses croissantes sur la morphologie intestinale. Méthodes.– Des souris femelles Balb/c âgées de 4 semaines sont réparties en 4 groupes de 7 souris chacun. 3 groupes sont immunisés par voie intrapéritonéale
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à l’ovalbumine de l’œuf de poule adsorbée sur de l’Alum aux doses respectives de 20, 40 et 60 g aux jours j1, j14, j21 et j28. Un 4e groupe de souris naïves (n = 7) est utilisé comme témoin. La sensibilisation à l’Ova est évaluée par dosages immuno-enzymatiques (Elisa) des IgG spécifiques sur des sérums obtenus à j35. L’altération intestinale induite par sensibilisation est évaluée par une étude histologique des fragments jéjunaux. Résultats.– Des IgG spécifiques de l’Ova sont induites chez toutes les souris sensibilisées mais avec des titres significativement plus élevés (p < 0,0001) chez les souris immunisées à forte dose (60 g). L’étude histologique montre un effet net de la sensibilisation sur l’architecture intestinale se caractérisant par une atrophie villositaire partielle et un infiltrat lymphocytaire. Cet effet ne semble pas dépendre de la dose de l’antigène sensibilisant. Discussion.– La réponse immune systémique est d’autant plus forte que la dose d’Ova est élevée. En revanche, l’altération de l’intestin n’est pas accentuée par une augmentation de la dose sensibilisante. Il semblerait qu’elle implique d’autres facteurs tels la fréquence et la voie de sensibilisation, l’âge des animaux et l’adjuvant utilisé. Conclusion.– La dose sensibilisante de l’ovalbumine ne semble pas avoir un effet prononcé sur le degré d’altération de l’intestin des souris Balb/c. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.086 Imm-8
Immunothérapie sublinguale au lait de vache chez la souris Balb/c S. Addou , S. Benhatchi , Y. Flaga , S. Behazia , O. Khéroua Laboratoire de physiologie et sécurité alimentaire, université d’Oran, Oran, Algérie Introduction.– Le lait bovin contient plus de trente protéines, toutes potentiellement allergisantes. Ses allergènes les plus importants sont la caséine, la béta-lactoglobuline (-Lg), l’alpha-lactalbumine (␣-lac) et la sérum albumine, bien que chaque protéine ait un potentiel allergisant. L’APLV est l’allergie alimentaire la plus fréquente rencontrée dans la petite enfance. Quand l’allergie alimentaire perdure, quand son évolution n’est pas spontanément favorable, il est tentant d’essayer une immunothérapie à l’aliment en cause. L’objectif de notre travail est d’étudier l’efficacité de l’induction de tolérance au lait de vache par voie sublinguale chez des souris Balb/C sensibilisés aux protéines de lait de vache. Méthodes.– Une étude d’antigénicité sera effectuée pour quantifier le taux des immunoglobulines de type IgG dirigées contre les protéines bovines (ßLg et ␣-Lac) sur des sérums de souris sensibilisées avant et après traitement par immunothérapie sublinguale au lait de vache (ITSL).Dans le présent travail, nous avons évalué l’antigénicité du lait de vache cru à partir d’un modèle animal (souris Balb/c) immunisé à la -Lg et ␣-Lac avant et après l’ITSL. Résultats.– On remarque que l’immunisation à la -Lg et à l’␣-Lac stimule la production d’IgG sériques. Après deux mois d’immunothérapie sublinguale, on constate une diminution de fac¸on simultanée du taux des IgG spécifiques vis à vis de la ß-Lg ou de l’␣-Lac. Nos résultats révèlent qu’il y a une hypersensibilité contre les antigènes administré, en produisant des anticorps anti-␣-Lac et anti-Lg. L’étude de la réactivité montre que l’introduction du lait de vache cru par la voie sublinguale diminue l’antigénicité des protéines vis à vis des IgG anti ␣-Lac. Cette réduction d’immunoréactivité est accentuée et plus significative vis à vis des IgG anti--Lg. Conclusion.– L’efficacité de la voie sublinguale est confirmée, L’immunothérapie pourrait représenter un nouvel aspect du traitement des allergies alimentaires. Aujourd’hui, les modalités restent incertaines, et nous manquons d’études standardisées. Il n’est pas encore possible d’établir si les effets de l’immunothérapie correspondent à une guérison définitive ou à une seule augmentation des doses tolérées. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.087