Efficacité de la photophérèse dans un cas de maladie de Crohn cutanée sévère

Efficacité de la photophérèse dans un cas de maladie de Crohn cutanée sévère

JDP 2014 un délai de 11 mois et permettait la décroissance progressive de la CTCo à 5 mg/j, avec également un contrôle de la MC. Discussion Le certoli...

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JDP 2014 un délai de 11 mois et permettait la décroissance progressive de la CTCo à 5 mg/j, avec également un contrôle de la MC. Discussion Le certolizumab, anticorps monoclonal pégylé antiTNF, a l’AMM en Europe dans la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite et le rhumatisme psoriasique. Il est approuvé aux États-Unis dans le traitement de la MC. Les anti-TNF ont montré une efficacité dans le PG : l’infliximab était supérieur au placebo dans une étude sur 13 patients, et plusieurs cas ont rapporté l’efficacité de l’etanercept ou de l’adalimumab. Un seul autre cas d’efficacité du certolizumab dans le PG a été rapporté. Comme dans notre observation, il s’agissait d’un PG disséminé et résistant à de nombreux traitements immunomodulateurs et immunosuppresseurs, et le certolizumab permettait un contrôle à la fois du PG et de la maladie inflammatoire sous-jacente. Conclusion Le certolizumab semble être une nouvelle arme thérapeutique des PG résistants aux traitements habituels et une alternative en cas d’intolérance ou d’inefficacité d’autres anti-TNF. Mots clés Certolizumab ; Maladie de Crohn ; Pyoderma gangenosum Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.459 P260

Efficacité de la photophérèse dans un cas de maladie de Crohn cutanée sévère夽 M. Bataille 1,∗ , S. Buche 1 , C. Becquart 1,2 , D. Staumont-Sallé 1,2 , E. Delaporte 1,2 1 Clinique de dermatologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU de Lille, Lille, France 2 Faculté de médecine, université de Lille 2, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les lésions cutanées de la maladie de Crohn (MC) métastatique sont habituellement chroniques et difficiles à traiter. Nous rapportons un cas de MC métastatique cutanée réfractaire, traité avec succès par photophérèse (photochimiothérapie extracorporelle). Observations Un homme de 38 ans présentait une MC sévère avec localisations métastatiques cutanées. La maladie évoluait depuis l’âge de 11 ans, une colo-protectomie totale avec iléostomie définitive à l’âge de 22 ans permettait un contrôle digestif de la maladie. L’année suivante, l’évolution était marquée par l’apparition de nodules sous-cutanés et rhagades en coup de couteau, spécifiques de la MC. L’anatomo-pathologie confirmait le diagnostic. Ces lésions étaient sévères et invalidantes ; elles siégeaient sur la verge, aux plis inter-fessier et inguinaux. Il existait également une chondrite du pavillon de l’oreille. Les lésions dermatologiques demeuraient évolutives malgré les différentes lignes thérapeutiques instaurées : traitements topiques (diflucortolone 0,1 %, tacrolimus 0,1 %), antibiothérapies lors de poussées inflammatoires (métronidazole, clarythromycine, pristinamycine), immunosuppresseurs (méthotrexate, cyclosporine), biomédicaments anti-TNF alpha (infliximab, adalimumab). Devant l’échec des thérapeutiques habituelles, une photophérèse avait été instaurée : 12 séances avaient été réalisées (2 séances 2 jours de suite, répétées toutes les 2 semaines), permettant une amélioration significative et prolongée plus d’un an après l’arrêt du traitement. Discussion Le traitement des lésions secondaires cutanées spécifiques de la MC n’est pas codifié. La chirurgie ou les topiques sont envisageables en cas d’atteinte limitée. Dans les autres cas, plusieurs molécules ont été proposées : la corticothérapie systémique, certains antibiotiques (métronidazole, etc.), les salicylés (sulfasalazine), les immunosuppresseurs (azathioprine, mycophénolate mofétil, cyclosporine, méthotrexate), les anti-TNF alpha (infliximab, adalimumab) et le thalidomide. L’oxygénothérapie hyperbare

S433 a été essayée chez quelques malades. D’autres travaux semblent montrer que la photophérèse pourrait avoir un intérêt dans le traitement de la MC digestive réfractaire. Les lésions cutanées sont histologiquement identiques aux lésions digestives, raison du choix de cette thérapeutique dans notre cas. Il s’agit d’une technique bien tolérée, n’engendrant pas d’immunosuppression ; les seules contraintes sont la nécessité d’un abord veineux et la disponibilité du malade. Nous rapportons ici le premier cas de MC métastatique réfractaire traité avec succès par photophérèse. Conclusion La photophérèse semble également être efficace dans le traitement de la maladie de Crohn métastatique. Ce traitement, bien toléré, est une alternative intéressante en cas d’échec des traitements classiques. Mots clés Maladie de Crohn ; Maladie de Crohn métastatique ; Maladie de Crohn métastatique cutanée ; Photochimiothérapie extracorporelle ; Photophérèse Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.460 P261

Les dermatoses neutrophiliques : expérience du service de dermatologie du CHU Hassan II de Fès夽 H. Bouzidi ∗ , R. Chakiri , M. Meziane , F.Z. Mernissi Dermatologie, CHU Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction Les dermatoses neutrophiliques (DN) désignent une série d’affections inflammatoires cutanées hétérogènes ayant en commun la présence d’un infiltrat aseptique de polynucléaires neutrophiles. Le but de ce travail était d’évaluer l’expérience du service de dermatologie du CHU Hassan II en matière de DN. Observations Nous avons mené une étude prospective descriptive unicentrique des DN, étalée sur une période de 5 ans (janvier 2009—janvier 2014). Résultats Cinquante-cinq cas ont été recensés. Soixante-deux pour cent étaient de sexe féminin. L’âge moyen était de 45 ans. Nous avons noté 34 cas de syndrome de Sweet (62 %), 17 cas de pyoderma gangrenosun (31 %), 2 cas d’erythema elevatum diutinum et 2 cas de syndrome de Sneddon. Les atteintes extracutanées ont été dominées par l’atteinte ostéoarticulaire, rénale et oculaire. Les associations pathologiques ont été variables : infectieuses (23,6 %), diabète (16 %), hémopathies (9 %), maladies auto-immunes (5,2 %), tumeurs solides (3,6 %), neurofibromatose NF1 et lymphœdème (1 cas chacun). Une prise médicamenteuse était incriminée dans deux cas. Les traitements étaient variables en fonction du type de la DN, de sa sévérité et des associations morbides. Discussion Avec une physiopathologie mal comprise et l’absence de cause identifiable à ce groupe de maladies, il est difficile d’attribuer une explication à leur composante systémique. Ce travail nous a permis d’étudier leur fréquence et de décrire les atteintes extra cutanées et les maladies associées afin d’adapter le bilan et éviter des procédures diagnostiques invasives et des traitements antibiotiques inutiles. Les résultats étaient comparables à ceux de la littérature. Le syndrome de Sweet était plus fréquent que les autres DN. Les associations pathologiques n’étaient pas fréquentes, dominées par les infections des voies aériennes supérieures. Par contre, on a noté un taux important de diabète et des associations particulières telles que carcinome des voies biliaires, NF1 et tuberculose. L’indométacine en première intention pour le syndrome de Sweet et la corticothérapie dans les autres DN ont donné de bons résultats, contrairement à ce qui est rapporté dans la littérature.