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ˆ t pour la Se´curite´ sociale. Nul doute l’hoˆpital, donc un moindre cou que la MOLI peut y contribuer ! Enfin, la douleur postope´ratoire se´ve`re et prolonge´e est fortement soupc¸onne´e de « faire le lit » des douleurs chroniques post-chirurgicales parfois tre`s invalidantes [8]. Une raison supple´mentaire de ne pas ne´gliger la douleur aigue¨ postope´ratoire ! De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article. Re´fe´rences [1] Delaunay L, Catoire P. Les morphiniques oraux ont-ils une place dans l’analge´sie postope´ratoire ? Ann Fr Anesth Reanim 2009;28:e27–32. [2] Antrobus H. Do-it-yourself pain control. Bandolier, ImpAct 04. (nov. 1999). Update: Acute Pain Service. Patient controlled oral analgesia following caesarean section. http://www.warwickhospital.nhs.uk (site consulte´ en de´cembre 2010) [3] Geoghegan J, Snell P, Moore P. Self-medication after caesarean section. Int J Obstet Anesth 2009;18:92–3. [4] Kastanias P, Snaith K, Robinson S. Patient-controlled oral analgesia: a low-tech solution in a high-tech world. Pain Manag Nurs 2006;7:126–32. [5] Muller A. Analge´sie par voie pe´rime´dullaire. In: Gauthier-Lafaye P, Muller A, Gaertner E, editors. Anesthe´sie locore´gionale et traitement de la douleur. Paris: Masson; 2009. Chap. 26, p. 594. [6] Fletcher D, Fermanian C, Mardaye A, Aegerter P. A patient-based national survey on postoperative pain management in France reveals significant achievements and persistent challenges. Pain 2008;137:441–51. [7] Breivik H, Stubhaug A. Management of acute postoperative pain: still a long way to go! Pain 2008;137:233–4. [8] Kehlet H, Jensen S, Woolf C. Persistent postsurgical pain: risk factors and prevention. Lancet 2006;367:1618–25.
P. Appa Plaza-Vuarin, B. Loisel* Service du Pr. Didier-Payen, de´partement d’anesthe´sie-re´animation, CHU Lariboisie`re, 2, rue Ambroise-Pare´, 75475 Paris cedex 10, France *Auteur correspondant Adresse e-mail :
[email protected] (B. Loisel). Disponible sur Internet le 23 mai 2011 doi:10.1016/j.annfar.2011.03.015
Endoscopie digestive haute chez l’enfant avec masque larynge´. Une technique e´value´e chez 200 patients Upper digestive endoscopy in children with laryngeal mask evaluate with 200 patients
I N F O A R T I C L E
Mots cle´s : Masque larynge´ Œsophago-gastro-duode´noscopie Enfant Keywords: Laryngeal mask Oesophagogastroduodenoscopy Child
La re´alisation d’une fibroscopie œso-gastroduode´nale (FOGD) sous anesthe´sie ge´ne´rale chez l’enfant pose la question du controˆle des voies ae´riennes. Tout en donnant de bonnes conditions
d’examen, il faudrait pouvoir administrer des FiO2 e´leve´es, assurer une bonne perme´abilite´ des voies ae´riennes, pouvoir assister la ventilation, prote´ger les voies ae´riennes sans entraıˆner de complications propres. Le masque larynge´ (ML) est-il utilisable pour cette exploration digestive et est-il fiable en termes de se´curite´ anesthe´sique ? Cette proce´dure a e´te´ e´value´e pour des actes uniquement diagnostiques chez 200 enfants d’un a` dix ans inclus successivement. Apre`s induction inhalatoire avec du se´voflurane a` 5 % de fraction de´livre´e, un masque larynge´ arme´ (MLA) re´utilisable (no 2 ou 2,5) e´tait mis en place. L’enfant e´tait maintenu sur le dos ou installe´ en de´cubitus late´ral, laisse´ en ventilation spontane´e apre`s re´duction de la fraction de´livre´e de l’haloge´ne´ a` 3 % environ. Un endoscope (5 ou 8 mm de diame`tre) e´tait utilise´. En l’absence d’anomalie, l’examen e´tait poursuivi. L’anesthe´siste prenait en compte les proble`mes d’ordre ventilatoire et les difficulte´s de gestion des voies ae´riennes (hypoxe´mie, de´placement, fuites, laryngospasme, etc.). La population e´tudie´e selon l’age comportait deux pics vers la troisie`me anne´e – le plus souvent pour bilan de reflux gastroœsophagien (RGO) – et la dixie`me anne´e. Le sex-ratio garc¸on/fille e´tait de 1,5. Parmi ces enfants, 105 e´taient suspects ou porteurs d’un RGO documente´ et 79 d’entre eux pre´sentaient une symptomatologie respiratoire re´gulie`re a` type de bronchite, trache´ite ou laryngite a` l’origine d’une hyperre´activite´ bronchique (HRB). Trente-deux enfants e´taient cate´gorise´s ASA 2 du fait d’un asthme et cinq enfants classe´s ASA 3 car ils pre´sentaient une ence´phalopathie se´ve`re. L’endoscopie digestive a pu eˆtre re´alise´e dans tous les cas en position late´rale (60 fois) ou en de´cubitus dorsal (140 fois). Les incidents rencontre´s e´taient constitue´s de de´saturations arte´rielles bre`ves (huit fois), de laryngospasmes (cinq fois), de de´placements du MLA (13 fois) rencontre´s plus fre´quemment en de´cubitus late´ral gauche (7/60) que dorsal (6/ 140). En salle de surveillance postinterventionnelle, un e´pisode de de´saturation transitoire et un autre de toux au re´veil associe´ a` une hyperthermie au de´cours a fait suspecter une inhalation mais avec des suites simples autorisant la sortie le jour meˆme. L’intubation est la me´thode de re´fe´rence et elle est incontournable si la proce´dure doit eˆtre longue ou si l’endoscopie est interventionnelle. Toutefois, elle peut eˆtre a` l’origine d’incidents – surtout en cas d’HRB – a` type de bronchospasme ou de laryngospasme ou d’œde`me sous glottique postextubation, de de´placement ou d’intubation se´lective, de plicature du tube, d’extubation accidentelle, etc. Une enqueˆte multicentrique (Belgique, Italie, France) re´alise´e en 1997 et 1998 et pre´sente´e au congre`s de l’Association des anesthe´sistes re´animateurs pe´diatriques d’expression franc¸aise (Adarpef) en 2000 – donne´es parcellaires et non publie´es – faisait apparaıˆtre que laryngospasme et bronchospasme e´taient plus fre´quents en cas d’intubation trache´ale (1,2 %), que l’incidence de l’extubation accidentelle e´tait de 4,35 % et que l’inhalation du contenu gastrique e´tait retrouve´ uniquement en l’absence d’intubation (1,9 %). L’utilisation d’un ML est rapporte´e initialement de manie`re anecdotique [1]. Une e´valuation sur une cohorte de 80 enfants confirme la faisabilite´ et les auteurs ne signalent pas d’incident significatif sur le plan respiratoire en dehors d’e´pisodes de toux au re´veil [2]. Un travail comparatif chez 60 enfants, opposant l’intubation trache´ale et le ML dans cette indication, n’a montre´ aucune diffe´rence pour ce qui est de la saturation arte´rielle et aucune anomalie n’est rapporte´e en dehors d’un e´chec de mise en place du ML [3]. Les auteurs de ces diverses e´valuations ne rapportent pas de de´placement et il est probable que cela soit lie´ au mate´riel utilise´, c’est-a`-dire un ML standard plus rigide alors que le dispositif utilise´ dans notre e´valuation comporte un tube long et flexible ce qui le rend probablement instable.
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Depuis sa cre´ation, le ML a fait l’objet de modifications afin de re´pondre a` des utilisations diverses comme en chirurgie ORL courante – les auteurs l’utilisent dans sa version arme´ (MLA) pour l’ade´noı¨dectomie depuis plus de dix ans – ou pour la chirurgie dentaire. L’adjonction d’un ballon pharynge´ permet des pressions d’insufflation supe´rieures a` 15 cm H2O. Un panorama des diffe´rents dispositifs supra-larynge´s utilisables chez l’enfant est propose´ dans une revue re´cente [4]. Le risque commun lie´ a` leur utilisation est celui de re´gurgitation et d’inhalation. Cela est rapporte´ en cas d’acte chirurgical en pre´sence d’un ML [5]. Celui-ci peut entraıˆner une baisse du tonus du sphincter œsophagien infe´rieur [6]. Bien que la population e´tudie´e ici soit caracte´rise´e par une fre´quence e´leve´e de RGO, l’e´ventualite´ d’une inhalation apparaıˆt peu probable en cas d’endoscopie puisqu’une aspiration est re´alise´e d’emble´e dans le pharynx, puis si besoin lors de la progression de l’endoscope dans l’œsophage. Ne´anmoins, il est pre´fe´rable que le contenu gastrique soit tamponne´ syste´matiquement lors de la pre´me´dication. En conse´quence, le choix de ce dispositif doit faire l’objet d’une e´valuation du rapport be´ne´fice sur risque par un anesthe´siste familier du ML. Les autres alternatives a` l’intubation trache´ale sont peu nombreuses. Le ML ProSeal1 (Sebac-MSR, Gennevilliers, France) comporte un conduit d’acce`s a` la bouche œsophagienne mais compte tenu du diame`tre interne du tube, un endoscope spe´cifique est ne´cessaire [7]. En outre, passer en arrie`re du dispositif n’est pas possible car ce ML est dote´ d’un gros ballon pharynge´. L’encombrement buccal de l’I-gel1 (Intersurgical, Fontenay-sous-Bois, France) n’est pas compatible avec le passage d’un endoscope. L’Endoscopy mask1 (International Mask Development, Inc., Park City, Utah), masque facial spe´cifique, permet l’introduction de l’endoscope par plusieurs acce`s occlus par des diaphragmes e´lastiques [8]. Les conditions d’examen et de se´curite´ semblent satisfaisantes mais les quelques essais que nous avons re´alise´s montrent l’impossibilite´ de ventiler l’enfant du fait de fuites autour de l’endoscope et nous le re´servons donc aux enfants les plus grands. L’e´valuation pre´sente´e montre que la re´alisation d’une endoscopie digestive haute chez l’enfant est toujours possible en pre´sence d’un ML. Le passage du fibroscope est facilite´ par une le´ge`re traction sur le dispositif de`s qu’une sensation de blocage est perc¸ue car la pointe du dispositif obstrue la bouche œsophagienne. Une geˆne a` la progression de l’endoscope est re´gulie`re et elle est lie´e aux frictions avec le ML. Celles-ci sont
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re´duites par une lubrification aqueuse suffisante et un gonflage mode´re´ du coussinet. Surtout, il est possible d’assister la ventilation avec une FiO2 de 100 %. Le de´placement du MLA est l’inconve´nient majeur de la technique pre´sente´e. Il est peut eˆtre plus fre´quent en de´cubitus late´ral mais sans diffe´rence statistiquement significative. Un dispositif standard est a` pre´fe´rer pour e´viter ce risque. De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article. Re´fe´rences [1] Gajraj NM. Use of the laryngeal mask airway during eosophagogastroduodenoscopy. Anesthesia 1996;51:991. [2] Orfei P, Ferri F, Panella I, Meloncelli S, Patrizio AP, Pinto G. The use of laryngeal mask airway in eosophagogastroduodenoscopy in pediatric age. Minerva Anesthesiol 2000;68:77–82. [3] Fuentes-Garcia VE, Morales-Perez E, Ramirez-Mora JC, Alarcon-Armanza JM, Moyao-Garcia D, Blanco-Rodriguez G, et al. A randomized trial comparing laryngeal mask airway to endotracheal tube in children undergoing upper gastrointestinal endoscopy. Acta Biomed 2006;77:90–4. [4] White MC, Cook TM, Stoddart PA. A critique of elective pediatric supraglottic airway devices. Paediatr Anaesth 2009;19(Suppl. 1):55–65. [5] Ismail-Zade IA, Vanner RG. Regurgitation and aspiration of gastric contents in a child during general anaesthesia using laryngeal mask airway. Paediatr Anaesth 1996;6:325–8. [6] Bunchungmongkol N, Chumpathong S, Catto-Smith AG, Brown TC, Simpson DM. Effects of the laryngeal mask airway on the lower oesophageal barrier pressure in children. Anaesth Intensive Care 2000;28:543–6. [7] Lopez-Gil M, Brimacombe J, Diaz-Renagon G. Anesthesia for peadiatric gastroscopy: a study comparing ProSeal laryngeal mask airway with nasal cannulae. Paediatr Anaesth 2006;16:1032–5. [8] Rauch RY, Brener CE. Airway management for pediatric esophagogastroduodenoscopy using an endoscopy mask. Anesth Analg 2003;96:303–4.
C. Leclerc*, C. Levesque, D. Soulard Service de chirurgie ambulatoire, fondation hospitalie`re de la Mise´ricorde, 15, fosse´s Saint-Julien, 14008 Caen, France *Auteur correspondant Adresse e-mail :
[email protected] (C. Leclerc). Disponible sur Internet le 23 mai 2011 doi:10.1016/j.annfar.2011.04.009