Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A309–A314
Réanimation – USC – Évaluation gestion des risques夽
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La surveillance continue en région Rhône-Alpes : analyse comparée de 44 unités de soins continus N. Sydenier 1 , F. Wallet 1,∗ , C. Bernet 1 , N. Mottard 1 , S. Ledochowski 2 , V. Piriou 1 , A. Friggeri 1 1 Anesthesie réanimation 2 Anesthesie réanimation, hospices civils de Lyon, Pierre Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les unités de surveillance continue (USC) connaissent en France un développement considérable. Il existe peu de recommandations sur leurs missions exactes et leurs caractéristiques organisationnelles, matérielles et humaines. Notre objectif était de caractériser ces points pour les USC de la région Rhône-Alpes. Matériel et méthodes Une enquête prospective a été réalisée par l’intermédiaire d’un questionnaire en ligne, adressé aux responsables des 69 USC de la région Rhône-Alpes (nombre exhaustif d’unités déclarées à l’ARS). Le questionnaire comportait 31 questions, ouvertes ou fermées, réparties selon 4 thèmes (Descriptions de l’USC, du type de patients admis, de l’équipe soignante et des thérapeutiques spécifiques mises en œuvre). Résultats Notre taux de réponse est de 64 %. Les réponses se répartissent entre CHU (25 %), CHG (50 %) et privé (25 %). Les USC sont mixtes dans 63 % des cas. Elles proposent un nombre de lits médian de 8[6 ;10]. Dans la moitié des cas (52,5 %), l’unité est adossée à une réanimation. Dans 40 % des cas les lits sont siutés dans l’unité de réanimation, et dans 60 % des cas ils sont physiquement individualisés. L’age médian des patients est de 64 ans, la durée de séjour de 4 [3 ;5] jours et l’IGS2 de 28,8 [23 ;32]. Les admissions sont réalisées depuis les structures suivantes : SAU 43 %, post op. 36 %, post-rea. 14 %. 45 % des USC disposent de critères écrits d’admission. La charge médicale médiane est de 1 médecin senior pour 7,75 lits [4 ;8]. Il s’agit essentiellement de médecins titulaires d’un DES d’anesthésie réanimation (77 %). Les USC de CHG sont statistiquement plus souvent mixtes, avec une proportion plus importante de médecin titulaire de la CAMU ou du DESC de médecine d’urgence. Le ratio IDE est de 1 :4,78 en moyenne. 81 % d’entre elles ont été spécifiquement formées à l’urgence et aux techniques de réanimation. Trente-neuf pour cent des unités disposent d’une garde senior dédiée, 34 % d’une garde senior partagée avec la réanimation, et 27 % n’ont pas de garde sur place. 9 % des USC ont la possibilité de dialyser, 93 % ont recours à la VNI, 70 % à la venti-
夽 Communications présentées lors du Congrès de la Société franc¸aise d’anesthésie et de réanimation, Paris, 18 au 20 septembre 2014.
lation invasive (plus de 48 h dans 35 % des cas), 88 % aux amines vasoactives, et 61 % ont un échocardiographe dédié. L’intensité des suppléances est statistiquement moins important en CHU qu’en CHG/clinique. Il ne semble pas y avoir de lien statistique entre la position géographique de l’USC par rapport à la réanimation et le niveau de suppléance réalisé. Discussion Ces résultats mettent en évidence une certaine homogénéité des USC. La présence d’une réanimation sur place n’a pas véritablement d’impact sur la gravité des malades admis ou le niveau de suppléance proposé, semblant suggérer que l’USC n’a pas pour effet de soulager la réanimation des patients les moins lourds. Par ailleurs, le niveau de soins proposés en USC est assez lourd (amines, ventilation, voire dialyse) associé à un IGS2 médian élevé. De plus, à niveau de gravité équivalent, les moyens humains en CHG et structures privées sont moindres qu’en CHU, alors même que les suppléances d’organes sont plus importantes. Des travaux de clarification sur le niveau de suppléance à mettre en place en USC et son positionnement par rapport à la réanimation sont nécessaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.521 R467
Équipe mobile de réanimation : résultats préliminaires d’une étude « avant-après » dans un CHU franc¸ais
A. Daurat 1,∗ , B. Jung 1 , G. Chanques 1 , N. Molinari 2 , A. Prades 1 , S. Jaber 1 1 DAR Hôpital Saint-Eloi 2 DIM, CHU de Montpellier, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La mise en place d’équipes mobiles de réanimation (EMR) s’est généralisée au cours des 10 dernières années en Amérique du nord et en Australie après que des études ont mis en évidence une association entre la survenue d’évènements indésirables graves pendant l’hospitalisation (détresse respiratoire, ACR. . .) et une surmortalité [1]. Il a été rapporté une diminution des arrêts cardiaques intra-hospitaliers avec un effet sur la mortalité uniquement dans les études pédiatriques [2]. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la mise en place d’un tel système dans un CHU pavillonnaire franc¸ais. Matériel et méthodes Une étude prospective de type avant-après a été réalisée à l’hôpital Saint Eloi du CHU de Montpellier de juillet 2010 à janvier 2014. Trois périodes différentes ont été étudiées : une « période avant » sur les 18 mois précédant la mise en place de l’EMR, une période d’implémentation de janvier à juillet 2012
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avec réunion d’information et formation des équipes de soin des services médico-chirurgicaux, et une « période après » s’étendant sur les 18 mois suivants avec un fonctionnement optimal de l’EMR. Les critères de jugement principaux étaient le taux d’arrêt cardiaque imprévu intra-hospitalier et la mortalité totale (excluant les soins palliatifs) des patients hospitalisés. L’activité de l’EMR et les caractéristiques des patients ont été recueillies prospectivement à l’aide des bases de données hospitalières. Les comparaisons entre les deux périodes (« avant » et « après ») ont été réalisées par des tests paramétriques ou non paramétriques selon la distribution. Résultats Quarante mille deux cent cinquante-neuf patients ont été admis dans les secteurs dépendants de notre réanimation (pôles médecine, digestif et hémato-oncologie) sur les périodes « avant » et « après » (respectivement 19 645 et 20 614). Sur les 18 mois d’intervention l’EMR a réalisé 552 interventions soit 26,8 appels pour 1000 admissions qui ont abouti à 128 (24 %) admissions en réanimation. Le taux d’ACR imprévu n’était pas significativement différent entre les deux périodes (0,29 % « avant » vs 0,25 % « après » ; p = 0,52). La mortalité hors soins palliatifs en hospitalisation complète diminuait significativement de 14 % après mise en place de l’EMR (RR = 0,86 ; IC95 % = 0,76–0,98 ; p = 0,023) tandis qu’elle restait inchangée dans les secteurs ne dépendant pas de notre réanimation. Le taux d’admissions en réanimation depuis les services d’hospitalisation augmentait de 27 % entre la période « avant » et « après » (RR = 1,27 ; IC95 % = 1,08–1,49 ; p = 0,003). L’IGS 2 médian était comparable : 38 (37–41) vs 41 (39–43) pour les périodes avant et après (p = 0,11). Le SOFA score à l’admission était inférieur dans le groupe « après » : 7 (4–10) vs 6 (3–9) ; (p = 0,004). Discussion La mise en place d’une équipe mobile de réanimation et d’une communication intensive envers les services s’est accompagnée d’une diminution de la mortalité totale imprévue en hospitalisation complète. Les admissions en réanimation depuis la mise en place de l’équipe mobile sont plus nombreuses et les patients présentent moins de défaillances d’organe à l’admission. Cette étude plaide pour une admission plus précoce en réanimation pour améliorer le pronostic. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Med J Aust 2002;176:216–8. [2] Arch Intern Med 2010;170:18–26. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.522 R468
La mortalité en réanimation polyvalente du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou au Burkina–Faso
P. Bonkoungou ∗ , I. Traoré , Y.P. Bako , J. Sanou , N. Ouédraogo Anesthesiologie, CHU Yalgado Ouedraogo, Ouagadougou, Burkina Faso ∗ Auteur correspondant. Introduction Indicateur de résultat pertinent pour évaluer la prise en charge des patients, la mortalité en réanimation reste élevée dans les pays en développement. Parmi les multiples facteurs, nous avons voulu évaluer l’impact de la gravité à l’admission sur la mortalité chez les patients admis en réanimation polyvalente du CHU-YO. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective transversale à visées descriptive et analytique réalisée à l’unité de réanimation polyvalente (URP) du CHU-YO du 1er janvier au 31 décembre 2012, incluant les patients consécutifs admis dans l’unité. Après accord du comité d’éthique, le consentement éclairé des patients et/ou de leur famille a été recueilli. Les données ont été analysées avec le logiciel Epi info 3.5.2. Le test t de student a été utilisé pour l’étude des variables quantitatives, et celui de Khi2
pour celle des variables qualitatives. Une différence est considérée significative lorsque p < 0,05. Résultats Deux cinquante-quatre patients ont été inclus. La durée médiane de l’hospitalisation était de 5 jours EIQ [1–126]. L’âge moyen était de 42,9 ans ± 18,3 ans. Les femmes représentaient 43,3 % de l’effectif. Les motifs d’admission les plus fréquents étaient le traumatisme crânien (20,87 %), les accidents vasculaires cérébraux (18,59 %), les états infectieux graves (11,81 %), les détresses cardio-respiratoires (10,24 %) et les éclampsies (8,66 %). Les scores APACHE II et IGS II moyens étaient respectivement de 20,47 ± 8,26 points et 36,53 ± 16,67 points. Le taux de mortalité en réanimation était de 51,6 %. Près de deux tiers (61,1 %) des décès survenaient dans les trois premiers jours d’hospitalisation. Les motifs d’admission les plus fréquents chez les patients décédés étaient : les accidents vasculaires cérébraux (22,9 %), les traumatismes crâniens (22,1 %) et les infections graves (18,3 %). Les facteurs associés à la mortalité étaient : l’âge (p = 0,0034) et la gravité à l’admission, notamment le score IGS II (p < 0,0001) et le score APACHE II (p < 0,0001). Discussion La mortalité en réanimation reste élevée dans les pays en développement qui sont caractérisés par les difficultés organisationnelles et l’insuffisance en ressources matérielles et humaines indispensables à une prise en charge optimale des patients. La gravité à l’admission demeure cependant un des facteurs déterminant l’évolution des patients, expliquant en partie la forte mortalité précoce observée. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Girardet P, Anglade D, Durand M, Duret J. Scores de gravité en réanimation. In: Sfar, Ed. 41e Congrès national d’anesthésie et de réanimation. Conférences d’actualisation. Paris: Elsevier 1999: 659–678. Chiavone PA, Dos Santos Sens YA. Evaluation of APACHE II system among intensive care patients at a teaching hospital. Sao Paulo Med J 2003;121(2)53-7. Guidet B, Aegerter P. Indice de gravité et application en réanimation. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Anesthésie-Réanimation, 36-700-A-10, 2009. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.523 R469
Facteurs pronostiques de mortalité des patients pendus admis en réanimation
C. Martin ∗ , S. Mrozek , M. Srairi , B. Riu , P. Cougot , O. Fourcade , T. Geeraerts Pôle Anesthésie Réanimation – Université Toulouse 3 Paul Sabatier, CHU Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le pronostic des patients admis en réanimation pour pendaison manquée reste difficile à établir [1]. Ces patients présentent fréquemment un arrêt cardiaque lors de la prise en charge initiale, et des décisions de limitation des thérapeutiques actives sont souvent prises précocement. Des données permettant d’améliorer la prédiction du pronostic sont nécessaires [2,3]. Matériel et méthodes Une étude rétrospective de cohorte concernant les patients admis en réanimation entre 2001 et 2012 dans un CHU franc¸ais après une tentative de pendaison a été réalisée dans l’objectif de définir les facteurs influenc¸ant la mortalité en réanimation. Il a été réalisé une analyse univariée puis multivariée par régression logistique. Un p < 0,05 était considéré comme significatif. Résultats Soixante six cas de pendaison ont été admis en réanimation sur la période de l’étude (81,2 % d’hommes, âge médian 40 ans [33–50]). L’IGS2 moyen était de 44 (± 13), le temps de pendaison moyen de 8 minutes (± 5). 41 % des patients étaient en arrêt