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vaccination
Négligence vaccinale, ados en danger ?
S’ils entrent dans une période à risque, celui qu’ils prennent volontairement (les garçons surtout) et d’indépendance vis-à-vis des parents, ils ne sont conscients ni du risque infectieux ni de sa prévention : le vaccin. Adolescent(e)s (11-18 ans) et adulescent(e)s » (jusqu’à 25 ans) ne font ni provaccinalisme béat ni antivaccinalisme primaire, mais manquent d’information, tels : intérêt personnel (se protéger) et collectif (couverture vaccinale nationale) et altruiste (ne pas être vecteur sain de microbes). C'est dire que nul ne songe à prendre le relais
de la vigilance muette des parents. A tout moment de cette période, la mère reste le premier agent de santé. Mais d’autres instances devraient en informer les ados : médecin traitant (il effectue la majorité des vaccins obligés/conseillés), enseignants, parents. Le calendrier vaccinal actualisé (diffusé aux professionnels de santé et à la presse médicale) est le premier élément d’information à faire connaître et à discuter avec le jeune... chaque fois qu’il vient en consultation, voire pour analyses au LBM. Tant de familles ont un ordinateur, il leur est loisible de se brancher sur l’InVS pour lire ce calendrier.
Informer est primordial Selon des données récentes, seuls 33 % des adolescents sont à jour de leurs vaccins DTP/Coq/ROR/HVB. La rupture de l’observance se situe vers 11-13 ans. Oubli des parents, non vérification par le médecin (quand il a la chance de voir un adolescent) : 90 % des ados sont vaccinés mais
Conclusion Ados/adulescents laissés dans l’ignorance d’un sujet qui les concerne, croyance de la vaccination « surtout pour l’enfant » (les maladies infantiles), manque/insuffisance de l‘information (hors consultation médicale) des associations de parents d’élèves, du milieu scolaire. Solution avancée : une consultation Sécu de prévention obligatoire à 13 ans, une cartesanté à puce ados avec tenue à jour du statut vaccinal. Des professionnels de santé, soucieux de santé publique ont créé une brochure d’information sur les 11-18 ans, soutenus par Sanofi Pasteur MSD1, alignée sur le calendrier vaccinal. |
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La vaccination est un geste de prévention pour adultes et parents. Les adolescents semblent éloignés de ce concept. Habitués dès la petite enfance à la surprotection parentale (surtout maternelle), ils doivent acquérir la notion du risque environnemental, dès qu’ils revendiquent de devenir autonomes.
peu sont à jour et seul un ado sur 3 a reçu les vaccins recommandés mais avec un statut vaccinal très différent d’un sujet à l’autre. Indice, la recrudescence de la rougeole, attribuable à une nette baisse de la couverture vaccinale : seuls 86 % des jeunes de 15 ans ont reçu leurs 2 doses de ROR. D’où augmentation des cas adultes : la rougeole n’est plus une maladie pédiatrique. D’autres exemples à citer : insuffisance de la primovaccination HPV des filles de 14 ans, de la coqueluche et ses rappels pour ados et jeunes adultes, sujets à risque pour les nouveau-nés...
Y.-M. D.
Source Dialogue entre pédiatre (Pr Georges Picherot, CHU de Nantes) et sociologue (David Le Breton, Université de Strasbourg), proposé par Sanofi Pasteur MSD. Notes 1.Téléchargeable sur www.adovac.fr
évaluation
Essai clinique cherche patients et commanditaires
Précision de Dominique Menuet (AMIPS) : « On observe un redéploiement des essais dans les pays émergents où les coûts sont moindres et le recrutement plus dynamique ».
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Selon le LEEM (syndicat de l’industrie pharmaceutique), si la France est sollicitée pour participer à 40 % des essais internationaux, après étude des commanditaires, seuls 28 % des essais lui sont accordés. On a pu attribuer la délocalisation des essais hors de France à une législation plutôt contraignante (Christopher Sleat, Inclinix), surtout après l’affaire Mediator et renforcement des contraintes techniques et administratives, affaire qui a accru la méfiance envers le médicament de la population... dans laquelle on recrute pour les essais. Pour le Pr Régis Bordet, président du Centre national de gestion des essais de produits de santé (CeNGEPS), initiative d’incita-
tion à s’inscrire aux essais, la France excelle dans les essais sur le cancer et les maladies rares, moins dans les autres, telles les maladies cardiovasculaires, d’où une perte de marché (sic), qui a justifié la création (2007) du CeNGEPS pour recruter plus, plus vite et mieux et donner un coup de fouet à la recherche (clinique). Le CeNGEPS a permis de réorganiser l’activité de recherche, avec création de 7 Directions interrégionales de recherche clinique (DIRC), en liaison avec les CHU, les CH et la médecine de ville. Il offre aux industriels de valoriser leur recherche et soutient 24 réseaux thématiques d’investigation : Alzheimer, cancers, VIH, pédiatrie…, susceptibles de favoriser le
OptionBio | lundi 21 mai 2012 | n° 472 - 473
recrutement dans le public, celui-ci pouvant s’informer1 : postuler à un essai, comprendre un essai, voir les essais en cours... | Source Réunion de l’AMIPS. Notes 1. www.notre-recherche-clinique.fr
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Se défie-t-on des médecins et biologistes impliqués dans l’évaluation de nouveaux médicaments ou de nouvelles indications chez des patients ? Il y a toujours moins de ces essais en France, ils seraient passé de près de 1 500/an à environ 900 en 10 ans, indique l’Association des médecins des industries des produits de santé (AMIPS). Et l’on a du mal à recruter des patients pour ces essais.
Y.M. D.