Évaluation de la qualité de la prescription médicamenteuse chez 30 702 sujets âgés institutionnalisés à partir des données enregistrées lors de la préparation des piluliers

Évaluation de la qualité de la prescription médicamenteuse chez 30 702 sujets âgés institutionnalisés à partir des données enregistrées lors de la préparation des piluliers

S308 8e Colloque de données de santé en vie réelle, Paris, 2 juin 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S294–S312 Déclaration...

314KB Sizes 0 Downloads 26 Views

S308

8e Colloque de données de santé en vie réelle, Paris, 2 juin 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S294–S312

Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.046 P32

Risques cardiovasculaires et digestifs associés à la prise de paracétamol : une étude de cohorte autocontrolée dans l’échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB) M. Duong a,b , A. Abouelfath a,c , R. Lassalle a,c , C. Droz a,c , P. Blin a,c , N. Moore a,b,∗ a Bordeaux PharmacoEpi, Inserm CIC1401, université de Bordeaux, France b Inserm U1219, Bordeaux, France c Adera, Pessac, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Moore) Introduction Le paracétamol est le produit le plus prescrit en France mais presque rien n’est connu de son risque cardiovasculaire ou digestif éventuel en vie réelle. Nous avons donc mis en place une étude visant à mesurer le risque de survenue d’infarctus du myocarde, de syndrome coronaire aigu, d’accident vasculaire cérébral ou d’hémorragie digestive haute après dispensation de paracétamol en France. Méthode Il s’agit d’une étude de cohorte autocontrôlée dans l’EGB, l’échantillon 1/97 permanent représentatif du Sniiram, base couvrant plus de 98 % de la population franc¸aise. Toutes les dispensations de paracétamol entre 2009 et 2012 ont été identifiées dans l’EGB. Seuls ont été conservés les épisodes d’utilisation exclusive du paracétamol (sans AINS), chez les sujets âgés de plus de 15 ans. Chaque épisode comportant une période à risque, de trois mois après la dispensation, et une période contrôle, symétrique avant la dispensation. Les événements d’intérêt étaient les hospitalisations identifiées dans le PMSI, en rapport avec un infarctus du myocarde (I21, IdM), un angor instable (I20,0), les deux étant regroupés sous le terme de syndrome coronaire aigu (SCA) ; d’accident vasculaire cérébral (AVC, I63) ; d’hémorragie digestive haute (UGIB, K250, K254, K260, K270, K290, K920, K921 ou K922). Les analyses ont été faites sur la population totale des épisodes inclus, puis en stratifiant sur la présence d’aspirine à faible dose (AFD), selon l’âge, la quantité dispensée de paracétamol, le niveau de risque cardiovasculaire. Résultats Il y avait 1 025 877 épisodes d’exposition au paracétamol chez 342 494 patients (âge moyen 47,2 ans ; 55,8 % féminins). Les risques relatifs globaux ajustés de survenue d’IDM, SCA, AVC et UGIB [IC 95 %] étaient de 1,01 [0,85–1,21], 0,91 [0,82–1,01], 0,85 [0,73–0,98] et 1,34 [1,08–1,66]. Chez les utilisateurs d’AFD (5 % des épisodes), le risque d’IdM, de SCA ou d’AVC étaient réduits (0,29 [0,20–0,42], 0,39 [0,32–0,47], 0,35 [0,26–0,48]. Chez les non-utilisateurs d’AFD ayant plus de 60 ans, les risques étaient notablement élevés (IdM 1,91 [1,43–2,54], SCA 1,38 [1,19–161] ; AVC 1,13 [093–1,37], UGIB 1,45 [1,08–1,95]). Conclusions La prescription de paracétamol s’accompagne d’un risque diminué d’événement cardiovasculaire chez les patients co-utilisateurs d’aspirine à faible dose. En revanche, chez les non-utilisateurs d’aspirine, l’accroissement notable des risques cardiovasculaires et digestifs devrait faire rediscuter de l’utilité réelle d’encourager l’utilisation de paracétamol, en particulier chez le sujet âgé de plus de 60 ans. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.047 P33

Étude observationnelle rétrospective en vie réelle, BeReally : bendamustine chez des patients atteints de lymphome non hodgkinien indolent (LNHi) R. Germain a,∗ , N. Texier a , B. Chomier b , G. Damaj c Kappa Santé, Paris, France b Laboratoires Mundipharma, Paris, France

a

c

Hématologie, CHU de Caen, Caen, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Germain)



Objectifs Cet observatoire rétrospectif mené en France en 2015 avait pour objectif d’estimer l’efficacité et la tolérance en vie réelle d’un traitement par bendamustine chez des patients atteints de LNHi ou d’un lymphome du manteau, en rechute ou réfractaire au rituximab, et d’évaluer les modalités d’utilisation actuelles du produit. Méthode Les données ont été collectées rétrospectivement jusqu’aux dernières nouvelles des patients dans 21 centres d’hématologie. Étaient inclus les patients en rechute ou réfractaires au rituximab, traités par bendamustine pour un LNHi ou un lymphome du manteau entre 2011 et 2014. Les critères principaux de jugement étaient : le taux de réponse, le temps jusqu’au traitement suivant, la survie sans progression et la survie globale. Les survies ont été estimées par la méthode de Kaplan-Meier, avec une censure aux dernières nouvelles, à la progression ou au décès. Résultats Un total de 260 dossiers patients (57 % d’hommes) a été analysé. L’âge médian à l’initiation de la bendamustine était de 72 ans (33–92) ; le diagnostic était : lymphome folliculaire (LF) (n = 119 ; 46 %), lymphome du manteau (LCM) (n = 53 ; 20 %), lymphome lymphoplasmocytaire (LLP) (n = 47 ; 18 %) et lymphome de la zone marginale (LZM) (n = 41 ; 16 %). Tous étaient en rechute ou réfractaires au rituximab. Le nombre médian de thérapies précédant la bendamustine était de 2 (1–7). La bendamustine était prescrite principalement (43 %) en deuxième ligne de traitement, à 90 mg/m2 /j, 2 jours toutes les trois semaines (31 %) ou quatre semaines (69 %), en association avec du rituximab à 375 mg/m2 /j (91 %). Le suivi médian était de 17 mois (0,1–52 mois). Le taux de réponse objective était de 83 % des patients, incluant 52 % de réponse complète et 31 % de réponse partielle. À 24 mois, 64 % des patients étaient sans nouveau traitement. Pour l’ensemble de la cohorte : la durée médiane jusqu’au traitement suivant était de 42 mois ; la survie sans progression à 24 mois était de 65 % ; la survie globale à 24 mois était de 77 %. Un évènement indésirable grave (EIG) lié à la bendamustine était observé chez 62 (24 %) patients, dont une toxicité hématologique chez 17 (7 %) patients. Parmi ces EIGs les plus fréquents étaient : neutropénie fébrile (n = 10 ; 16 %), nausées (n = 8 ; 13 %), et thrombopénie (n = 7 ; 11 %) ; 45 patients sont décédés, d’une progression de la maladie (n = 22 ; 49 %), d’une infection (n = 6 ; 13 %), ou d’un motif autre (n = 17 ; 38 %). Conclusion Malgré les limites inhérentes aux études rétrospectives en vie réelle, la méthodologie employée a permis de maîtriser les biais de sélection et de mesure attendus pour cet observatoire mené auprès de l’échantillon le plus important formé dans l’indication du traitement du LNHi par bendamustine. L’étude présente des résultats d’efficacité équivalents à ceux obtenus dans les essais cliniques, et montre que la bendamustine est efficace en situation de rechute ou résistance au rituximab dans une cohorte de 260 patients âgés, lourdement prétraités. Bien que les effets indésirables soient moins bien décrits en pratique courante dans les dossiers médicaux que lors des essais cliniques, le profil de tolérance de la bendamustine était globalement en accord avec le profil de sécurité connu du produit, dans une population plus âgée que celle des études cliniques. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.048 P34

Évaluation de la qualité de la prescription médicamenteuse chez 30 702 sujets âgés institutionnalisés à partir des données enregistrées lors de la préparation des piluliers M. Herr a,∗ , H. Grondin a , S. Sanchez b,c , A. Vial d , P. Denormandie c , J. Ankri a a UMR 1168 Inserm-UVSQ « Vieillissement et maladies chroniques : approches épidémiologiques et de santé publique », Paris, France b Pôle information médicale, évaluation, performance, centre hospitalier de Troyes, Troyes, France

8e Colloque de données de santé en vie réelle, Paris, 2 juin 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S294–S312 c

Institut du Bien Vieillir, Paris, France Medissimo, Poissy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Herr) d

Objectif La population âgée institutionnalisée rec¸oit en moyenne plus de médicaments que la population générale âgée. La qualité de la prescription médicamenteuse dans cette population nombreuse et fragile est un enjeu important pour les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et la mise en place d’indicateurs de qualité spécifiques peut aider au pilotage de la qualité de la prescription médicamenteuse. Dans ce contexte, cette étude visait à décrire la prévalence de plusieurs indicateurs de qualité de la prescription (polymédication et prescriptions potentiellement inappropriées [PPI]) dans un large échantillon de résidents d’Ehpad, à partir des données enregistrées lors de la préparation des piluliers. Méthode Il s’agit d’une étude transversale portant sur les prescriptions de 30 702 résidents de 451 Ehpad en mars 2014. La prévalence de la polymédication (prescription de 10 médicaments et plus) et des PPI ont été calculées à partir des informations saisies lors de la préparation des piluliers en pharmacie (âge, sexe, codes ATC et CIP des médicaments, posologie, date et moment de prise). Ces données ont été transmises de fac¸on anonyme par la société commercialisant le pilulier. Résultats La population d’étude était composée de 22 655 femmes (73,8 %) et 8 047 hommes (26,2 %), d’âge moyen 87,4 ± 6,3 ans. Les médicaments suivants étaient prescrits chez plus d’un sujet sur 10 : paracétamol, aspirine, macrogol, furosémide, ésoméprazole, lévothyroxine, chlorure de potassium, zopiclone, escitalopram, bisoprolol, oxazépam, alprazolam, associations contenant du calcium. Le nombre moyen de médicaments prescrits était de 6,9 ± 3,3 et la polymédication concernait 21,1 % des résidents (n = 6 468). Au total, 40,1 % des résidents (n = 2 310) étaient concernés par au moins une PPI. Les plus fréquentes étaient la prescription d’hypnotiques en usage prolongé et/ou à pleine dose plutôt qu’à demi-dose. Suivaient la prescription de plusieurs benzodiazépines ou de benzodiazépines à demi-vie longue et la prescription de médicaments responsables d’effets secondaires anticholinergiques (hydroxizine, cyamémazine, alimémazine). Conclusion Cette étude montre la faisabilité du calcul d’indicateurs de la qualité de la prescription médicamenteuse à partir du système d’information utilisé dans le cadre de la préparation des piluliers en Ehpad. Il s’agit d’une première évaluation dont les résultats pourront être utilisés dans le cadre d’un suivi qualité ou d’études d’évaluation de la politique du médicament en Ehpad. Mots clés Sujet âgé ; Ehpad ; Polymédication ; Prescriptions potentiellement inappropriées ; Pilulier ; Qualité Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.049 P35

Développement et test d’un dictionnaire de correspondance entre termes vulgarisés et des termes scientifiques dans le cadre de la mise en œuvre d’un outil de détection d’événements indésirables rapportés sur le web

M. Exposito ∗ , K. Himeur , R. Mardachti Universal Medica, Cherry for Life Sciences, Saint-Cloud, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Exposito) Objectif L’objectif est de développer un outil de détection des événements indésirables rapportés sur le web en élaborant un dictionnaire de correspondance entre l’expression d’événements indésirables formulés en langage vulgaire et leurs équivalents en terme MedDRA. Méthode La première approche a été une traduction de termes PT MedDRA en langage vulgaire par des professionnels en pharmacovigilance en France. Après analyse de messages réels présents sur notre outil, l’approche inverse a été mise en œuvre, la traduction d’expressions vulgarisées en termes PT MedDRA. Le résultat a été l’élaboration d’un dictionnaire. Un algorithme a été développé

S309

pour capter, dans les messages, les événements indésirables et pour les traduire à l’aide du dictionnaire. Sa validité a été testée sur trois produits dont le profil de « safety » était connu. Résultats Pour 1 000 termes PT MedDRA, 25 000 termes ont été mis en correspondance. L’approche a été mise en œuvre, à la demande d’un organisme officiel, pour trois produits : A, B et C avec des profils de « safety » connus et décrits dans les bases de données FAERS et MedEffet. Plus de 400 messages web de près de 300 websites ont été analysés : – pour le produit A, les 15 principaux événements indésirables rapportés dans les rapports des autorités ont été détectés sur les messages du web et ont été correctement traduits en termes PT MedDRA. Sur le plan quantitatif, les fréquences d’apparition des événements indésirables présentent des variations entre reporting vulgaire et officiel. Les effets indésirables subjectifs et anodins sont plus fréquemment rapportés sur le web. Les résultats obtenus avec l’algorithme ont été contrôlés en analysant tous les commentaires web liés au produit A. Les événements indésirables de près de 90 % des messages citant le produit A ont correctement traduits. L’algorithme a pu détecter de manière significative un événement non listé dans le RCP ; – pour le produit B, les événements indésirables rapportés dans les rapports des autorités ont bien été détectés sur les commentaires web. De plus, l’algorithme a pu détecter plusieurs cas de mésusage (1,5 %) ; – pour le produit C, les événements indésirables rapportés dans les rapports des autorités ont bien été détectés sur les commentaires web. De plus, l’algorithme a pu détecter plusieurs cas de prescriptions hors AMM (32 %). Conclusion L’utilisation de notre dictionnaire de correspondance des expressions vulgarisées et des termes PT MedDRA pour notre outil de détection des événements indésirables sur les messages du web a permis d’identifier de fac¸on fiable des événements indésirables connus mais aussi de nouveaux événements indésirables méconnus dans le résumé des caractéristiques produit (RCP) ou situations de pharmacovigilance. Contrairement au langage scientifique, le langage populaire est en évolution constante, ce qui nécessite un enrichissement continu de ce dictionnaire. Le développement de ce dictionnaire entièrement original a permis la mise au point d’un outil fiable non seulement pour la détection des événements indésirables rapportés sur les messages du web mais également pour détecter les cas de mésusage et d’usage hors AMM, ce qui en fait un outil supplémentaire utile pour les activités de pharmacovigilance. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.050 P36

Ressources consommées et coûts associés des patients traités par anticoagulant oral direct ou antivitamine K dans la fibrillation auriculaire non valvulaire P. Blin a,b,∗ , C. Dureau-Pournin a,b,∗ , R. Lassalle a,b , A. Abouelfath a,b , K. Le Lay c , G. de Pouvourville d , C. Droz-Perroteau a,b , N. Moore a,e a Bordeaux PharmacoEpi, Inserm CIC1401, université de Bordeaux, Bordeaux, France b Adera, Pessac, France c Boehringer Ingelheim France, Paris, France d Chaire Essec Santé, Cergy, France e Inserm U1219, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Dureau-Pournin) Objectif Évaluer les ressources de santé consommées et leurs coûts associés chez les patients débutant un traitement par anticoagulant oral direct (AOD) ou antivitamine K (AVK) dans la fibrillation auriculaire non valvulaire (FANV). Méthode Étude de cohorte de patients débutant un traitement par AOD (Pradaxa® ou Xarelto® ) ou AVK dans la FANV au cours du premier semestre 2013, identifiés et suivis dans l’EGB, échantillon aléatoire permanent de la base nationale du Sniiram et du PMSI. Les patients étaient suivis six mois après la date index ; la date index étant définie comme la date de première délivrance du traitement d’intérêt avec trois ans d’historique dans la base de données. Deux populations FANV ont été définies : (i) une population spécifique incluant les patients avec une information diagnostique de FANV dans