Journal Européen des Urgences 20 (2007) S202–S204
Évaluation et Formation 146 Évaluation des connaissances des médecins et des soignants sur l’alcool aux urgences C. Sayag, D. Coppin, V. Bongard, V. Marulier, D. Lauque Service d’épidémiologie, pôle de médecine d’urgences, CHU de Toulouse, France Mots clés. – Évaluation ; Alcool ; Urgences La prévalence de la pathologie alcoolique est élevée dans les services des urgences. Les connaissances du personnel médical et soignant sur la consommation alcoolique et ses conséquences ont été étudiées pour mettre en place une formation adaptée aux besoins. Matériel et méthode. – Questionnaire anonyme, autoadministré distribué à tout le personnel du service d’urgence ainsi qu’à celui d’un centre de médecine préventive universitaire et d’un centre d’addictologie devant participer à la formation envisagée (respectivement 88, 6 et 6 % de l’échantillon étudié). Résultats. – Sur 115 questionnaires, le taux de réponse est de 80 %. Les répondeurs ont 34 ans en moyenne, sont surtout des femmes (72 %), des infirmières (45 %), des aides soignants (25 %), des médecins (17 %), des internes (8 %), des assistantes sociales et des agents d’accueil (5 %). La majorité (77 %) ignore les notions de base sur l’alcool, son métabolisme, les seuils de consommation. Cinquante-trois pour cent considèrent que l’alcoolémie devrait être prélevée devant toute suspicion d’intoxication aiguë, tandis que 33 % la considèrent comme souvent non réalisable. L’alcoolémie est jugée utile pour évaluer la gravité d’une intoxication (96 %) et prévoir l’heure de sortie (85 %). Les agressions (28 %), les accidents de la voie publique (15 %) et les chutes (17 %) sont les dommages induits par l’alcool les plus souvent cités. Les urgences sont un lieu privilégié de repérage alcoolique pour 60 % des personnes interrogées. Le mésusage pourrait être repéré par les signes cliniques (34 %), l’éthylotest (25 %), l’haleine (20 %) ou la consommation d’alcool déclarée (11 %). Soixante-dix pour cent de l’échantillon ignorent ce qu’est une intervention brève, 57 % les filières de prise en charge des patients alcoolisés. Quatre-vingt-seize pour cent souhaitent une formation sur l’alcoologie adaptée aux urgences. Conclusion. – La majorité du personnel interrogé (quelle que soit la catégorie professionnelle) méconnaît les notions de base sur l’alcool et ses conséquences. Une formation des professionnels des urgences reposant sur la conférence de consensus de l’ivresse éthylique doit être mise en place de telle façon qu’ils puissent participer à une prise en charge des patients avant leur sortie des urgences visant à les informer sur l’alcool et ses risques.
doi:10.1016/j.jeur.2007.03.264
147 Évaluation de connaissance du personnel sur les gestes d’urgence S. Coirier Fauchéa, R. Marchalb, L. Doisya, N. Bailhachea, L. Bretona, A.-M. Campos-Richarda, C. Bongranda, J. Sendea a Service des urgences, clinique de l’Orangerie, Le Perreux-surMarne, France b
salle de réveil, hôpital Henri-Mondor, APHP, Créteil, France Mots clés. – Arrêt cardiaque ; Connaissances ; Évaluation
Introduction. – L’arrêté du 3 mars 2006 du code de la santé publique rappelle que tout personnel d’une structure de santé, administratif comme paramédical, doit être formé aux gestes d’urgence. Avant de former le personnel de notre établissement, nous avons voulu évaluer leurs connaissances sur le sujet. Méthode. – Nous avons mené une enquête en novembre et décembre 2006, sous forme de QCM anonymes autoadministrés sur Intranet. Outre les données socioprofessionnelles, chaque membre du personnel devait répondre à 20 QCM (+ 5 QCM sur le chariot d’urgence pour les infirmiers et aides-soignants). Pour l’analyse, les réponses ont été regroupées par thèmes, chaque thème ayant fait l’objet de cinq questions : le chariot d’urgence, l’arrêt cardiorespiratoire, le malaise, la fausse-route, et le coma. Résultats. – Nous avons enregistré 68 réponses sur 100. Essentiellement des femmes (81 %), âgés de 33 ans en moyenne, 58 % ont eu une formation aux gestes d’urgence, en dehors des obligations scolaires. Soixante-huit pour cent ont déjà participé à la prise en charge d’un malaise ou d’un arrêt cardiaque. Les notes moyennes par catégorie professionnelle sont proches : infirmiers (11,3/20), aides-soignants (8,1/20), agents hospitaliers (5/20), administratifs (6,3/20), secrétaires médicales (7,6/20). Les notes moyennes par thème sont en revanche très variées : le chariot d’urgence (16/20), l’arrêt cardiorespiratoire (8/20), le malaise (9/20), la fausse-route (10/20), et le coma (11/20). Conclusion. – Une formation aux gestes d’urgence, souhaitée par l’ensemble du personnel, semble s’imposer. Les résultats de l’enquête sont une motivation supplémentaire pour l’organisation d’un plan de formation sur l’arrêt cardiaque en 2007 et 2008.
148 Les besoins en formation des IDE du SAU déterminés à l’aide d’une autoévaluation A.-F. Baron, J. Perrot, J. Perrin, G. Capellier Service des urgences, centre hospitalier universitaire, Besançon, France