Journal Européen des Urgences 20 (2007) S160–S163
Neurologie 393
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Facteurs influençant le délai de l’admission aux urgences des patients présentant une suspicion d’accident vasculaire cérébral A. Viallon, F. Robert, O. Marjollet, V. Pouzet, C. Berger, Y. Leveques, J.-C. Bertrand Service d’urgence, CHU, Saint-Étienne, France
Évaluation des connaissances et des pratiques sur la prise en charge en urgences de l’état de mal épileptique G. Foucarta, A. Arandab, V. Bounesa, L. Valtonb, J.-L. Ducasséa a Samu 31, pôle de médecine d’urgence, CHU, Toulouse, France b Service de neurologie, hôpital Rangueil, pôle de Neuroscience, CHU, Toulouse, France
Mots clés. – Accident vasculaire cérébral ; Délai ; Admission Objectif. – Le délai de prise en charge des patients présentant un accident vasculaire cérébral (AVC) aigu est un facteur pronostique reconnu. L’objectif de cette étude est de mettre en évidence les facteurs influençant le délai d’admission de ces patients aux urgences. Patients et méthode. – Depuis mai 2006, tous les patients admis aux urgences pour suspicion d’AVC ont été inclus dans cette étude. Les caractéristiques démographiques, cliniques et biologiques ont été recueillies aux urgences. Ont également été recueillies les données concernant le premier appel au système de soins (nature de l’appelant, destination de l’appel, délai entre l’appel et les signes fonctionnels), et, les dates et heures des différents événements suivant cet appel (visite, consultation, transport vers la structure hospitalière). L’analyse a comporté un descriptif de la population globale et une comparaison entre deux groupes de patients : groupe I (délai d’admission aux urgences inférieur à trois heures) et groupe II (délai supérieur ou égal à trois heures). Les résultats ont été exprimés par la moyenne (+/– ds) ou la médiane (interquartile) et les comparaisons ont été effectuées à l’aide des tests de Mann-Whitney et du Chi2, avec comme significativité un p inférieur à 0,05. Résultats. – Les résultats préliminaires de cette étude portent sur 200 patients dont l’âge médian est de 76 ans. Le délai médian entre l’apparition des signes fonctionnels et l’appel est d’une heure [0,16–11,7], et de 4 [2–20] pour le délai entre la constitution des signes fonctionnels et l’admission aux urgences. L’effectif du groupe I est de 35 patients, soit 17 % des patients de cette série. Les principales différences entre le groupe des patients admis avant ou après la troisième heure sont respectivement : un délai plus long entre la constitution des signes fonctionnels et le premier appel dix minutes [1–26] vs 300 [60–1440] p inférieur à 0,0001, un délai plus long entre le premier appel et le transport vers la structure hospitalière 40 minutes [21–73] vs 135 [60–240] p inférieur à 0,0001, et, un délai plus long entre le premier appel et l’admission aux urgences 90 minutes [58–101] vs 588 [240–1680] p inférieur à 0,0001. Conclusion. – Cette étude devrait nous permettre d’identifier les cibles à atteindre lors d’une campagne d’information dont l’objectif sera de réduire ces délais.
Mots clés. – État de mal épileptique généralisé ; Évaluation des connaissances ; Évaluation des pratiques Introduction. – L’état de mal épileptique généralisé (EMEG) est une urgence vitale dont la prise en charge paraît aujourd’hui bien codifiée. Afin de vérifier la réalité de cette codification dans notre pratique d’urgence, nous avons réalisé une enquête de pratiques auprès des acteurs de la prise en charge des EMEG de l’adulte. Méthodes. – Enquête au CHU de Toulouse, dans les services d’urgences et Samu ainsi qu’en neurologie et réanimation par l’intermédiaire d’un courrier électronique à renvoyer sur support écrit. Le questionnaire comprenait des questions ouvertes et fermées à propos de la définition de l’EMEG, sa thérapeutique en première, deuxième et troisième intentions et les critères d’intubation. Résultats. – Quatre-vingt-quatorze médecins ont été interrogés, 54 (57 %) ont répondu. Les médecins du Samu représentent près de la moitié des réponses (25/54). Les réponses concernant la définition sont hétérogènes. Si 93 % des médecins retiennent le diagnostic devant une série de crises sans retour à la conscience, les avis sont partagés en cas de crise unique en fonction de la durée de la crise, cinq minutes (22 %), dix minutes (24 %) ou 30 minutes (22 %), 25 % ne donnent aucune durée. Le traitement de première intention est réalisé à 84 % par une benzodiazépine seule (14 % utilisant le lorazépam en ATU) et seulement 6 % utilisent d’emblée une association de benzodiazépine et d’un antiépileptique de longue durée d’action (ALD) : fosphénytoïne, phénytoïne, phénobarbital. Le traitement de deuxième intention est un ALD à 64 % et à 5 % le thiopental, celui de troisième intention fait appel au thiopental (49 %), ou à un ALD (23 %). Les critères amenant à une intubation sont une détresse respiratoire dans 97 % des cas, un coma dans 47 % des cas et dans le cadre d’une escalade thérapeutique dans 15 % des cas. Conclusion. – Les résultats de cette enquête montrent une hétérogénéité dans le diagnostic de l’EMEG mais une prise en charge thérapeutique globalement en accord avec les recommandations internationales. Ce constat a réuni l’ensemble des intervenants locaux dans une dynamique d’amélioration des pratiques professionnelles, et a conduit à proposer une approche particulière de la régulation des EMEG et une procédure de prise en charge de l’EMEG protocolisée en filière de soins dédiées qui fait actuellement l’objet d’une évaluation prospective.
doi:10.1016/j.jeur.2007.03.295