EPI-CLIN 2014 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S113–S132
S119
infectées par le VIH étaient proches de ceux observés dans la population générale en France en 2001–2004.
Associée à d’autres marqueurs urinaires, elle pourrait permettre de détecter plus précocement un risque de récidive évitant des actes invasifs.
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.014
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.015
3.3
3.4
Évaluation prospective de la mutation FGFR3 dans l’ADN urinaire comme marqueur de surveillance des récidives du cancer de la vessie
Prédiction de la mortalité à un an chez des patients âgés atteints d’un cancer avec indication de chimiothérapie
C. Couffignal a , O. Cussenot b , F. Mentré a , B. Grandchamp c a IAME, UMR 1137, Service de biostatistique, Hôpital Bichat, Université Paris Diderot, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Sorbonne Paris Cité, Paris, France b Service d’urologie, Hôpital Tenon, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France c Département de biochimie hormonale et génétique, Hôpital Bichat, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France Mots clés : Cancer de la vessie ; Marqueurs urinaires ; Survie ; Sensibilité Introduction.– Actuellement, le diagnostic de récidive du cancer de la vessie (7e rang en Europe) repose sur un examen invasif, la cystoscopie. La détection de la mutation FGFR3 (M-FGFR3) du marqueur fibroblast growth factor receptor 3 dans les urines, pourrait être une alternative pour le suivi de ce cancer. L’objectif principal de l’essai AUVES « Évaluation prospective d’un test de surveillance des récidives du cancer de la vessie par analyse de l’ADN urinaire » (PHRC 2008, promoteur AP–HP) est l’évaluation de la valeur pronostique de M-FGFR3 dans les urines au moment du diagnostic initial sur les récidives. Les objectifs secondaires sont l’évaluation de M-FGFR3 sur les prélèvements urinaires au cours du suivi comme marqueur diagnostic et pronostic de récidive. Matériel et méthodes.– Nous avons conduit une étude prospective multicentrique incluant des patients (pts) ayant un diagnostic de tumeur vésicale nécessitant une résection issus de quatre services d’urologie de l’AP–HP de 2008 à 2010. Avant l’exérèse, un recueil urinaire était effectué pour rechercher la présence initiale de M-FGFR3 (détection positive M+/négative M−). Chaque patient était suivi deux ans avec une visite tous les six mois associant un bilan de suivi habituel (cystoscopie de contrôle) et un recueil urinaire. La récidive était définie par une cystoscopie suspecte avec confirmation par le comité d’experts d’AUVES. La valeur pronostique de M-FGFR3 lors du diagnostic initial sur les récidives est étudiée par analyse de survie ajustée sur le stade tumoral avec censure des pts sans récidive à deux ans. L’analyse des performances diagnostique et prospective au cours du suivi est conduite uniquement sur les patients M+ au prélèvement initial. La performance diagnostique est évaluée par la sensibilité (Se) et la spécificité (Sp) selon le statut récidive (oui/non) lors du recueil urinaire sur la totalité des échantillons évaluables. La performance pronostique est évaluée selon le statut récidive à la fin du suivi et en fonction du premier échantillon positif ou du dernier échantillon négatif par la Se et la Sp. Résultats.– Au total, 191 pts ont été inclus : 82 % d’hommes, 23 % de fumeurs et 33 % d’anciens fumeurs, d’âge médian à l’inclusion de 67 ans [min 28–max 84]. Soixante-quatorze pour cent des tumeurs étaient au stade pTa et 19 % au stade pT1a/b ou CIS. Soixante-quatorze patients (39 %) étaient M+ lors du diagnostic initial. Le pourcentage (intervalle de confiance à 95 %) de récidive à deux ans est estimé à 51 % (37–62) pour le groupe M+ et à 30 % (21–39) pour le groupe M−. La récidive au cours des deux ans de suivi est significativement augmentée chez les M+ avec un hazard ratio de 1,8 (1,2–2,9) (p = 0,01). Le suivi biologique au cours des deux ans a été réalisé chez 68 patients M+ au prélèvement initial avec 170 échantillons et 30 récidives. Pour la performance diagnostique sur les 170 échantillons, nous obtenons une Se = 0,73 (0,58–0,89) et une Sp = 0,87 (0,82–0,93). Pour la performance pronostique chez les 68 patients, nous obtenons une Se = 0,70 (0,54–0,86) et une Sp = 0,87 (0,76–0,98). Conclusion.– La mutation FGFR3 dans un prélèvement urinaire est significativement associée à un risque accru de récidive de cancer vésical. Ce résultat est concordant avec la littérature pour les premières années de suivi. Cette mutation a de bonnes propriétés pronostiques et diagnostiques pour le suivi de récidive.
J. Mendiboure a,b , A. Doussau b,c,d , A. Diallo a , C. Germain e , J. Durrieu f , S. Mathoulin-Pélissier a,b,c , P. Soubeyran g , M. Rainfray f , M. Fonck g , I. Bourdel-Marchasson f,h a Unité de recherche et épidémiologie cliniques, Institut Bergonié, Bordeaux, France b Inserm, centre d’investigation clinique - épidémiologie clinique CIC 14-01-EC, Bordeaux, France c Isped, centre Inserm U897-Épidémiologie-biostatistique, Université de Bordeaux, Bordeaux, France d Pôle de santé publique, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France e Unité de soutien méthodologique à la recherche clinique et épidémiologique du CHU de Bordeaux, Bordeaux, France f Pôle de gérontologie clinique, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France g département d’oncologie médicale, Institut Bergonié, Bordeaux, France h UMR 5536 CNRS, Université de Bordeaux, Bordeaux, France Mots clés : Dénutrition ; Cancer ; Patients âgés ; Score pronostic Introduction.– La dénutrition associée au cancer ou cachexie cancéreuse, est un problème majeur chez les personnes âgées. Elle augmente les complications, la durée de séjour hospitalière et la mortalité. Le MNA® (« Mini Nutritional Assessment ») est classiquement utilisé pour dépister les problèmes de dénutrition chez les sujets âgés de plus de 70 ans mais ses qualités pronostiques demandent à être explorées. L’objectif de notre étude était d’évaluer la valeur pronostique de chaque item du MNA puis de construire un score pronostique de la survie à un an à partir de ces items et d’autres facteurs cliniques pronostiques connus des cancers. Méthodes.– La construction du score s’est basée sur une population issue de la cohorte des patients pré-inclus dans l’essai randomisé INOGAD. Cette population était constituée de patients âgés de plus de 70 ans, atteints d’une tumeur solide avec indication de chimiothérapie et ayant rempli le MNA® complet dans son intégralité. Les patients atteints d’un lymphome ont été exclus. L’événement à prédire était le décès à un an. Les valeurs pronostiques des 18 items du MNA® complet, et de facteurs cliniques (sexe, âge, perte de poids, stade TNM, origine du cancer, statut ECOG et taux de lymphocytes) ont été étudiées. La construction du score s’est déroulée en deux étapes : les items du MNA ont tout d’abord été sélectionnés en pas à pas descendant (␣ = 5 %), puis les autres variables ont été ajoutées au modèle en pas à pas ascendant (␣ = 5 %). Une validation externe du modèle a été conduite sur une cohorte indépendante, constituée de patients âgés de plus de 70 ans, atteints d’un cancer avec indication de chimiothérapie, sans traitement antérieur. Résultats.– La population de construction du score était constituée de 606 patients âgés en moyenne de 77,1 ans. Parmi les patients, 319 (52,6 %) étaient des hommes ; les cancers les plus fréquents étaient : côlon (27,2 %), pancréas (12,5 %), sein (11,9 %), bronches (11,2 %). À un an, 266 décès ont été observés. Le modèle final pour le calcul du score comprenait les variables perte d’appétit (p = 0,0002), prise de trois médicaments ou plus (p = 0,0226), faible consommation de protéines (p = 0,0255), circonférence du mollet < 31 cm (p = 0,0002), origine du cancer (p < 0,0001), présence de métastases (p = 0,0007) et taux de lymphocytes inférieur à 1500/mm3 (p = 0,0291). L’aire sous la courbe de modèle final (0,793) était supérieure à celle du modèle utilisant seulement les items du MNA® (0,706). La population de validation se composait de 229 patients dont 143 hommes (62,4 %), âgés en moyenne de 76,8 ans. Quatrevingt-sept (38,0 %) avaient un cancer du côlon, 35 (15,3 %) un cancer des bronches, 33 (14,4 %) un cancer de l’estomac. À un an, 137 décès ont été observés. Dans la cohorte de validation, l’aire sous la courbe de modèle utilisant le score pronostic (0,698) était supérieure à celle du modèle utilisant seulement les items du MNA® (0,606).