Évolution de la grossesse et complications périnatales chez les femmes diabétiques tunisiennes

Évolution de la grossesse et complications périnatales chez les femmes diabétiques tunisiennes

SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 498–528 516 à une majoration du risque cardiovasculaire. Le dépistage de l’hypothyroïdie n’es...

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SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 498–528

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à une majoration du risque cardiovasculaire. Le dépistage de l’hypothyroïdie n’est pas recommandé en pratique clinique chez les diabétiques type 2. Une étude à plus grande échelle est nécessaire pour réviser les recommandations de surveillance du statut thyroïdien chez les diabétiques type 2. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.803 P634

Insulinorésistance sous rociletinib, un cas lillois E. Ranson a,∗ , C. Vahé (Dr) a , C. Do Cao (Dr) a , K. Benomar (Dr) a , S. Espiard (Dr) a , A. Cortot (Pr) b , M.C. Vantyghem (Pr) a a CHRU de Lille, service endocrinologie, Lille, France b CHRU de Lille, service pneumologie, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Ranson) Les thérapies ciblées utilisées en oncologie peuvent induire des troubles métaboliques comme le diabète. Le rociletinib est un inhibiteur de tyrosine kinase qui bloque l’activité du récepteur de l’EGF. Il compte parmi ses métabolites, le M502, inhibant les récepteurs de l’IGF1 et de l’insuline, entraînant une hyperglycémie par insulinorésistance majeure. Nous rapportons le cas d’une patiente de 79 ans, non diabétique, d’IMC à 16 kg/m2 traitée en troisième ligne pour un adénocarcinome pulmonaire non à petites cellules avec mutation somatique T790M du récepteur de l’EGFR, par rociletinib dans l’étude de phase II CLOVIS. Trois semaines après l’initiation du rociletinib (500 mg × 2/j, 1/2 vie = 2.6 à 4.5 heures), une hyperglycémie de grade 3 a nécessité une réduction posologique du rociletinib et l’introduction de biguanides, puis du répaglinide associé à une insulinothérapie (93,4 unités/j en pompe sous-cutanée), puis de la saxagliptine, et d’un inhibiteur de l’alpha-glucosidase sans aucun succès sur le contrôle glycémique. Seul l’arrêt du rociletinib a permis la régression du diabète au bout de 5 jours et le sevrage complet de l’insuline et de tous les antidiabétiques oraux. Ce diabète iatrogène, parfois sans ressource thérapeutique, peut être un facteur limitant de la prescription de thérapies ciblées inhibant les récepteurs de l’IGF1 mais inhibant de fait ceux de l’insuline endogène ou exogène. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.804 P635

Prise en charge du pied diabétique infecté au CHU Ibn Rochd de Casablanca : à propos de 244 cas S. Laidi (Dr) ∗ , S. El Aziz (Pr) , A. Chadli (Pr) CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Laidi)

Introduction L’infection du pied est une complication redoutable chez le patient diabétique. L’objectif de ce travail était de décrire les particularités clinico-thérapeutiques des pieds diabétiques infectés. Matériels et méthodes Étude descriptive rétrospective incluant tout patient diabétique admis pour infection du pied au sein de notre unité entre janvier 2008 et février 2016. Les variables étudiées étaient les critères cliniques, biologiques et thérapeutiques. Ont été exclus les patients ayant une nécrose humides indiquant l’amputation d’emblée. Résultats Ont été inclus 244 patients d’âge moyen de 56 ans ± 13 avec sexratio 2 H/1 F. Le diabète type 2 était prédominant (89 %) avec une durée moyenne de 12.5 ans. Il s’agissait de dermohypodermite aiguë dans 61 % suivie d’ostéite 22 %. La porte d’entrée était un traumatisme mineur chez 35 %, un mal perforant plantaire négligé chez 23 % des patients.

Un prélèvement bactériologique réalisé chez 85 patients a objectivé un Staphylococcus aureus multisensible (24 cas). Le traitement a consisté en un débridement local si nécessaire avec antibiothérapie injectable probabiliste (Amoxicilline-acide clavulanique et gentamycine) puis adapté, avec une durée moyenne variable selon l’étiologie de 15 jours à 3 mois, et une insulinothérapie intensifiée. L’évolution était favorable chez 98 % des patients avec dermohypodermite aiguës et chez 70 % des patients ayant subit un traitement médicochirurgical conservateur. Conclusion Nos résultats soulignent une atteinte plus fréquente chez l’homme avec une ancienneté de diabète plus de 10 ans constituée essentiellement d’une dermohypodermite aiguë, avec bonne évolution sous prise en charge intensifiée. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.805 P636

Dépistage de la rétinopathie diabétique par télédiagnostic A. Mahmoud (Dr) , W. Ammari (Dr) , M. Bouzayane (Dr) , F. Ammari (Dr) , H. Sfar (Pr) ∗ , R. Messaoud (Pr) Hôpital Tahar Sfar Mahdia, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : hbib [email protected] (H. Sfar) But Le but de l’étude était d’évaluer l’intérêt du dépistage par télémédecine de la rétinopathie diabétique chez les patients diabétiques suivis dans un hôpital régional en utilisant le rétinographe non mydriatique Kowa « non myd 7 ». Matériels et méthodes Les patients diabétiques à l’hôpital régional de Ksour Essef ont été dépistés consécutivement entre janvier 2015 et janvier 2016. Deux photographies de 45◦ de la macula et en nasal de la papille, ont été envoyées au service d’ophtalmologie de l’hôpital Tahar Sfar Mahdia par Internet pour l’interprétation. Résultats Au total, 200 patients (43 % hommes, 57 % femmes) ont été dépistés. L’âge moyen était de 55 ans. Parmi le 200 patients, 62 (31 %) n’ont jamais eu d’examen ophtalmologique. Les rétinophotographies n’étaient pas interprétables dans au moins un œil chez 27 patients (13,5 %). Une rétinopathie diabétique a été dépistée dans 170 yeux (42,5 %) et une maculopathie diabétique dans 90 yeux (45 %). Au décours de ce dépistage, 75 patients (37,5 %) ont été adressés aux ophtalmologistes en raison d’un examen non interprétable ou d’une rétinopathie diabétique dépistée. Discussion Les rétinophotographes non mydriatiques permettent de dépister non seulement la rétinopathie diabétique, mais également d’autres anomalies maculaires, papillaires et vasculaires [1]. Conclusion La rétinographie non mydriatique couplée au télédiagnostic permet d’améliorer efficacement le dépistage de la rétinopathie diabétique, voire de parvenir à sa systématisation au sein d’un réseau diabète. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Liew G, Mitchell P, Wang JJ, Wong TY. Fundoscopy: to dilate or not to dilate? BMJ 2006;332:3. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.806 P637

Évolution de la grossesse et complications périnatales chez les femmes diabétiques tunisiennes E. Fennira (Dr) a,∗ , J. Bettaieb (Dr) b , S. Hamdi (Dr) a , H. Mhalla (Dr) a , H. Tertek (Dr) a , F. Ben Mami (Dr) a a Service C de nutrition diabétologie et maladies métaboliques, institut national de nutrition et de technologies alimentaires, Tunis, Tunisie b Service d’épidémiologie, institut Pasteur, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Fennira)

SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 498–528 Introduction Le diabète, quand il s’associe à la grossesse, assombrit le pronostic maternel et surtout fœtal. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’issu de la grossesse les complications périnatales chez un groupe de femmes enceintes diabétiques tunisiennes. Patientes et méthodes Étude longitudinale prospective à propos de 71 femmes enceintes diabétiques recrutées au 1er trimestre. Toutes les patientes ont bénéficié d’un suivi diabétologique et obstétrical. Les renseignements concernant l’accouchement et le nouveau-né ont été recueillis auprès des patientes et au moyen des lettres de liaison des gynécologues. Résultats L’âge moyen était de 32,75 ± 4,71 ans. Quarante-cinq pour cent étaient diabétiques de type 1 et 55 % de type 2 avec une durée moyenne d’évolution de 6,18 ± 6,18 ans. La grossesse était programmée dans 9,2 % des cas. Au terme de notre suivi, 16,9 % des patientes ont été perdues de vue dès le 1er trimestre, 14,08 % des grossesses se sont compliquées de FCS ou de grossesse arrêtée, 4,22 % d’ITG et 2,81 % de MFIU. Parmi les patientes, 61,97 % ont accouché d’un nouveau-né en bonne santé apparente. L’accouchement a eu lieu par césarienne dans 85 % des cas. Les complications périnatales étaient dominées par la macrosomie dans 31,8 % des cas, la prématurité dans 18,3 % des cas, suivies par la détresse respiratoire néonatale (9,1 %), le retard de croissance intra-utérin (6,8 %), les malformations fœtales (5,1 % ; n = 3 : 2 cas de malformations urinaires complexes et un cas de malformations cardiaques) et les hypoglycémies néonatales (2,3 %). Conclusion La programmation et le contrôle métabolique parfait durant la grossesse sont primordiaux chez la femme diabétique afin de prévenir les multiples complications materno-fœtales. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.807 P638

Les infections urinaires communautaires à entérobactéries sécrétrices de ␤-lactamase à spectre étendu chez les sujets diabétiques : quelles particularités ? W. Marrakchi (Dr) a,∗ , A. Aouam (Dr) a , I. Kooli (Dr) a , Y. Kadri (Dr) b , H. Ben Brahim (Pr) a , C. Loussaief (Pr) a , A. Toumi (Pr) a , M. Chakroun (Pr) a a Service des maladies infectieuses, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie b Laboratoire de microbiologie, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Marrakchi) Objectif Décrire les particularités épidémio-cliniques, microbiologiques et thérapeutiques des infections urinaires à EBLSE chez les sujets diabétiques. Patients et méthodes Étude rétrospective portant sur tous les malades hospitalisés pour une infection urinaire à EBLSE durant la période (2009–2015). Les malades étaient répartis en deux groupes, groupe A (les malades diabétiques) et groupe B (les malades non diabétiques). Résultats Il s’agissait de 82 souches d’EBLSE isolées chez 75 malades âgés en moyenne de 56,3 ans et répartis en 39 malades du groupe A (52 %) et 36 malades du groupe B (48 %). Vingt-neuf malades diabétiques (74,3 %) avaient rec¸u une antibiothérapie antérieure et 16 (41 %) étaient hospitalisés dans les 6 mois précédents. Le diagnostic de pyélonéphrite aiguë, de cystite et de prostatite aiguë était posé dans 71,8 %, 12,8 % et 15,3 % respectivement. Au plan microbiologique, tous les malades diabétiques avaient une leucocyturie significative avec une moyenne de 4908/mm3 (60–146 000/mm3 ). Escherichia coli était le germe le plus fréquemment isolé dans les deux groupes (61,5 % vs 63,8 %) suivi par Klebsiella pneumoniae (25,6 % vs 22,2 %). La résistance des entérobactéries aux fluoroquinolones, au cotrimoxazole, à la gentamicine et à l’amikacine était notée respectivement dans 92,3 %, 84,6 %, 74,3 % et 20,5 % chez les diabétiques. Aucune souche ne l’était à l’imipénème. Une bithérapie était prescrite dans 3 cas (7,7 %) du groupe A et 5 cas (13,8 %) du groupe B (p = 0,469). Après une analyse univariée, aucune différence clinico-biologique n’était objectivé entre les deux groupes. Conclusion Selon notre analyse le diabète ne représente pas un facteur de gravité des infections urinaires à EBLSE.

Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

517 Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.808 P639

Le diabète est-il encore un facteur prédictif de la récidive de l’érysipèle du membre inférieur ?

W. Marrakchi (Dr) ∗ , A. Aouam (Dr) , I. Kooli (Dr) , H. Ben Brahim (Pr) , C. Loussaief (Pr) , A. Toumi (Pr) , M. Chakroun (Pr) Service des maladies infectieuses, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Marrakchi) Introduction/Objectifs Le diabète est une pathologie fréquente considérée pour longtemps comme un facteur de risque de l’érysipèle du membre inférieur. L’objectif de notre analyse est de décrire les particularités épidémiologiques et cliniques de l’érysipèle récidivant et déterminer les facteurs prédisposant à la récidive. Patients et méthodes Étude rétrospective portant sur des malades hospitalisés pour un érysipèle du membre inférieur durant la période 2007–2014. Les malades étaient répartis en deux groupes : patients présentant un seul épisode d’érysipèle (groupe A) et ceux ayant un érysipèle récidivant (groupe B). Les facteurs de risque de récidive étaient étudiés en analyse multivariée. Résultats On a colligé 706 malades : 468 (66,3 %) dans le groupe A et 238 (33,7 %) dans le groupe B. L’âge moyen était de 54,4 ans (15–92 ans) et le sexratio était 469 H/237 F. Le diabète était noté dans 45 cas (9,6 %) du groupe A et 26 (11 %) du groupe B, (p = 0,488). Après un analyse multivariée, les facteurs prédictifs de récidive étaient : l’âge supérieur à 60 ans (OR = 1,4 ; IC95 % : 1,02–1,9 ; p = 0,02), la présence d’intertrigo inter orteils (OR = 1,7 ; IC95 % : 1,2–2,4 ; p = 0,001), de fissures talonnières (OR = 1,7 ; IC95 % : 1,2–2,4 ; p = 0,001), d’onychomycose (OR = 4,1 ; IC95 % : 1,8–9,3 ; p < 0,001) et le lymphœdème (OR = 4,09 ; IC95 % : 2,05–8,1 ; p < 0,001). Conclusion L’érysipèle récidivant du membre inférieur présente un problème majeur de santé publique. Le diabète ne figure plus parmi les facteurs de risque d’érysipèle du membre inférieur. Cependant le traitement des infections fongiques chez le diabétique permet d’éviter cette pathologie. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.809 P640

Otite maligne externe chez le patient diabétique : à propos de 8 cas

A.H. Dedjan (Dr) ∗ , S. El Aziz (Pr) , A. Chadli (Pr) CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.H. Dedjan) Introduction L’otite maligne externe (OME) est une infection grave du conduit auditif externe diffusant vers les parties molles et l’os adjacent. Le but de notre travail est d’analyser ses aspects cliniques, paracliniques et thérapeutiques chez le diabétique. Patients et méthodes Nous rapportons les observations des patients diabétiques type 2 admis au service d’endocrinologue du CHU de Casablanca de décembre 2013 à février 2015 pour OME. Les paramètres cliniques, paracliniques et thérapeutiques avaient été recueillis. Résultats Au total 8 patients avaient présenté une OME dont 5 hommes et 3 femmes avec un âge moyen de 64 ± 10 ans. Ils étaient tous en déséquilibre glycémique chronique avec une hémoglobine glyquée moyenne de 10,4 ± 2 %. Ils avaient présenté une fièvre avec altération de l’état général (1 cas), une otalgie (7 cas), une otorrhée purulente (8 cas), une paralysie faciale (2 cas), un conduit auditif externe inflammatoire (6 cas). Le prélèvement bactériologique avait isolé un Pseudomonas aéruginosa (5 cas), un Staphylococcus epidermidis (1 cas) et était revenu stérile dans 2 cas. La TDM avait objectivé une ostéolyse de l’os tympanal (2 cas), du rocher (2 cas), de la mastoïde (2 cas), un comble-