Évolution des performances physiques de patients atteints de la maladie de Parkinson après 3 mois de reconditionnement en groupe

Évolution des performances physiques de patients atteints de la maladie de Parkinson après 3 mois de reconditionnement en groupe

Congrès a Institut Parnasse-ISEI, département de kinésithérapie + laboratoire d'anatomie fonctionnelle, Faculté des sciences de la motricité, universi...

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Congrès a Institut Parnasse-ISEI, département de kinésithérapie + laboratoire d'anatomie fonctionnelle, Faculté des sciences de la motricité, université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique b Institute of Neuroscience, faculté des sciences de la motricité, université Catholique de Louvain, Bruxelles, Belgique c Laboratoire d'anatomie fonctionnelle, faculté des sciences de la motricité, université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Van Cant)

Introduction Le syndrome fémoro-patellaire (SFP) est une des pathologies du genou les plus fréquemment rencontrées dans les cabinets de kinésithérapie du sport et est typiquement recensée chez la femme et l'adolescente sportive. D'après plusieurs auteurs, ce syndrome peut provoquer à long terme de l'arthrose fémoro-patellaire avec les conséquences socio-économiques que cela implique. Le lien entre les performances musculaires de la hanche et le SFP chez le sujet féminin a été récemment l'objet d'un nombre considérable d'études. L'objectif de cette revue systématique était de déterminer si un déficit de force ou d'endurance des muscles de la hanche était présent chez les sujets féminins souffrant du SFP comparativement à une population saine ou au membre sain. Méthodes Une revue systématique était menée en juin 2013 afin d'identifier les articles pertinents dans les bases de données PubMed, PEDro, ScienceDirect et EBSCOhost. Le design des études, les informations démographiques des participantes ainsi que les méthodes d'évaluation de la force et de l'endurance des muscles de la hanche étaient extraits de chacune des études. Les différences moyennes de force ou d'endurance musculaires (sujets SFP/groupe contrôle ou membre SFP/membre sain) étaient extraites ou calculées à partir des résultats des études sélectionnées et, si possible, une méta-analyse était réalisée. Résultats Dix études transversales étaient inclues dans cette revue. En ce qui concerne la force isométrique, lorsque les sujets féminins souffrant de SFP étaient comparés à des sujets sains, les données combinées rapportaient un déficit en abduction, extension, rotation externe et flexion mais pas de déficits en adduction et en rotation interne. Lorsque les auteurs comparaient le membre pathologique avec le membre sain des sujets souffrant de SFP, un déficit en abduction était rapporté dans deux études et en extension dans une étude. Les études évaluant la force des muscles de la hanche à l'aide d'un dynamomètre isocinétique rapportaient un déficit en abduction et des résultats contradictoires pour les extenseurs et les rotateurs, en comparant des sujets sains avec des sujets pathologiques. Enfin, une étude rapportait un déficit en endurance des extenseurs, tandis qu'une autre ne mettait en évidence aucun déficit chez les sujets souffrant d'un SFP en comparaison avec des sujets sains. Conclusion Les résultats de cette revue systématique de la littérature confirment que les sujets féminins souffrant du SFP ont un déficit de force des muscles de la hanche, que ce soit en comparaison avec des sujets sains ou avec le membre non affecté. Par contre les résultats sont contradictoires en ce qui concerne l'endurance. Déclaration d'intérêts Le manuscrit issu de ce travail a été accepté pour publication dans la revue de type peer-review International Journal of Sports Physical Therapy. L'article a été publié en octobre 2014 en langue anglaise. Pour en savoir plus Baldon Rde M, Nakagawa TH, Muniz TB, et al. Eccentric hip muscle function in females with and without patellofemoral pain syndrome. J Athl Train 2009;44:490–496. Bolgla LA, Malone TR, Umberger BR, Uhl TL. Comparison of hip and knee strength and neuromuscular activity in subjects with and

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without patellofemoral pain syndrome. Int J Sports Phys Ther 2011;6:285–296. Dierks TA, Manal KT, Hamill J, et al. Lower extremity kinematics in runners with patellofemoral pain during a prolonged run. Med Sci Sports Exerc 2011;43:693–700. McMoreland A, O'Sullivan K, Sainsbury D, et al. No deficit in hip isometric strength or concentric endurance in young females with mild patellofemoral pain. Isokinetics and Exercise Science 2011;19:117–125. Magalhães E, Fukuda TY, Sacramento SN, et al. A comparison of hip strength between sedentary females with and without patellofemoral pain syndrome. J Orthop Sports Phys Ther 2010;40:641–647. Nakagawa TH, Serrão FV, Maciel CD, Powers CM. Hip and knee kinematics are associated with pain and self-reported functional status in males and females with patellofemoral pain. Int J Sports Med 2013;34:997–1002. Souza RB, Powers CM. Predictors of hip internal rotation during running: an evaluation of hip strength and femoral structure in women with and without patellofemoral pain. Am J Sports Med 2009;37:579–587. Souza RB, Powers CM. Differences in hip kinematics, muscle strength, and muscle activation between subjects with and without patellofemoral pain. J Orthop Sports Phys Ther 2009;39:12–19. Van Cant J, Pineux C, Pitance L, Feipel V. Hip muscle strength and endurance in females with patellofemoral pain: a systematic review with meta-analysis. Int J Sports Phys Ther 2014;9:564–82. Willson JD, Davis IS. Lower extremity strength and mechanics during jumping in women with patellofemoral pain. J Sport Rehabil 2009;18:76–90. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.11.036

Neurologie

CO-23

Évolution des performances physiques de patients atteints de la maladie de Parkinson après 3 mois de reconditionnement en groupe Marie Demonceau, PhD student (kinésithérapeute) a,b*, JeanLouis Croisier (professeur en kinésithérapie générale) a, Thierry Bury (professeur en physiologie de l'effort) a, Boris Jidovseff (docteur en sciences de la motricité) a, Anne-Françoise Donneau (docteur en sciences de la santé publique) c, Marie Pincemin (kinésithérapeute) a, Pierric Saintrond (kinésithérapeute) a, Didier Maquet (docteur en kinésithérapie générale) a, Gaëtan Garraux (professeur en neurophysiologie) b,d a Département des sciences de la motricité « ISEPK », université de Liège (ULg). allée des Sports, 4/B21,4000 Liège, Belgique b MOVERE science alliance group, centre de recherche du cyclotron, ULg, allée du VI août, 8/B30, 4000 Liège. Belgique c Département des sciences de la santé publique, ULg, avenue de l'Hôpital, B35, 4000 Liège, Belgique d Service de neurologie, CHU Liège, avenue de l'Hôpital, B35, 4000 Liège. Belgique *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Demonceau) Objectif Comparer l'évolution à 3 mois d'intervalle des performances physiques de 3 groupes de patients atteints de la maladie de Parkinson (MP) : 22 patients ayant suivi un entraînement de type

Kinesither Rev 2015;15(158):15–50

endurance aérobie (Aé) sur vélo stationnaire, 20 patients ayant suivi un programme de renforcement musculaire (Musc) et 16 patients contrôles (Con) priés de ne pas modifier leurs habitudes de vie. Méthode Aucune différence entre les données biométriques ou clinimétriques des patients n'a pu être mise en évidence en pré-test. Les entraînements, réalisés en groupe, comprenaient 3 mois d'exercices à la fréquence de 2 à 3 séances par semaine. L'entraînement aérobie comprenait des séances de type continu d'une durée évoluant progressivement de 30 à 45 minutes entre 50 et 60 % de la puissance maximale aérobie (PMA). Le programme de renforcement musculaire global instrumentalisé évoluait entre 50 et 80–90 % de la 1RM. Un test d'effort incrémental de type maximal et une mesure isocinétique de la force des muscles extenseurs et fléchisseurs des genoux à la vitesse de 608s–1 ont été réalisés avant les séances de reconditionnement et au terme des 3 mois de suivi. Les données ont été analysées au moyen d'un Anova 3  2 et des tests post-hoc appropriés. Résultats les programmes Aé et Musc ont respectivement été complétés par 18 (âge : 65,9  7,4 ; UPDRS III : 17 [11–22]) et 16 patients (âge : 67,7  9,3 ; UPDRS III : 19 [13,5–24,5]). Les 16 patients du groupe Con avaient un âge moyen de 63,1  5,9 et un score médian de l'UPDRS III à 14 [6,5-17]. Les 2 groupes interventionnels ont amélioré leurs performances maximales lors du test d'effort (PMA Aé : +17 %, Renfo : +12 %, p < 0,005), mais seul le groupe aérobie a significativement amélioré sa consommation pic d'O2 (+11 % ; p = 0,02). Les patients du groupe Musc ont significativement amélioré leur force des muscles extenseurs du genou du côté le plus atteint ainsi que des fléchisseurs du genou bilatéralement. Les performances des sujets Con n'ont pas significativement évolué durant les 3 mois de suivi. Les gains de PMA des patients ayant participé à l'étude interventionnelle (n = 34) sont positivement corrélés au stade Hoehn et Yarh ainsi qu'au score de l'examen moteur de l'UPDRS (respectivement r = 0,31 p = 0,003 ; r = 0,46 p = 0,001). Dans le groupe Musc, les gains de force en extensions du côté le plus atteint sont négativement corrélés aux performances de base pour le même mouvement (r = –0,53 p = 0,03). Dans le groupe aérobie, les gains de PMA sont inversement proportionnels à l'âge des patients (r = –0,61 p = 0,03). Conclusion Nos résultats montrent une amélioration de plusieurs paramètres de force ainsi que de la capacité à fournir un effort maximal chez les patients atteints de la MP ayant suivi les entraînements par rapport aux patients contrôles. Dans les groupes interventionnels, l'amélioration des performances est liée à une plus grande sévérité de la maladie. Les gains sont également tributaires de l'âge et de l'aptitude physique de base des participants dont le rééducateur devrait tenir compte pour optimiser son intervention. La suite de notre travail consistera à évaluer l'impact de l'entraînement sur des aspects plus fonctionnels de l'état des patients parkinsoniens. Déclaration d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Pour en savoir plus Hoehn M, Yahr M. Parkinsonism: onset, progression and mortality. Neurology 1967;17:427–444. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.11.037 CO-24

Étude pilote sur l'évaluation de la perception des illusions de mouvements induits par vibrations musculaires au membre supérieur chez les personnes hémiparétiques

Congrès Matthieu Guémann (kinésithérapeute) a*, Johanne Higgins, PhD (ergothérapeute) b, Cyril Duclos, PhD (physiothérapeute) b a 28, chemin de la perronnière, 45500 Gien b Laboratoire de pathokinésiologie, institut de réadaptation GingrasLindsay de Montréal, CRIR. Montréal, Canada *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Guémann) Les techniques de réadaptation en neurologie ont montré leurs efficacités pour la récupération motrice et fonctionnelle du membre supérieur après un AVC. Cependant, elles demandent souvent un minimum de fonction motrice du membre parétique. Les stimulations sensorimotrices induites par vibrations musculaires permettent, chez les sujets n'ayant aucune capacité motrice de créer des illusions de mouvement. De plus, elles génèrent une activité neuronale proche de celle liée à la réalisation des mouvements volontaires [1]. On sait également que les illusions générées peuvent être associées à la perception de mouvements complexes : lettres, formes [2]. Cette étude pilote propose d'évaluer la perception des illusions de mouvement complexes induites par vibrations musculaires multiples chez une population de sujets sains et hémiparétiques. Les critères d'inclusions pour les patients étaient : un score inférieur à 66 au test de FuglMeyer [3] pour la partie membre supérieur, une absence de troubles cognitifs importants : score supérieur à 26/30 au Montreal Cognitive Assessment [4], une absence d'héminégligence importante [5]. Six vibrateurs Techno-concept VB 115 ont été placés en regard des tendons des antagonistes aux mouvements souhaités pour créer des illusions de mouvement en flexion/extension du coude, et en flexion/extension/abduction/adduction de l'épaule. Treize patrons de vibrations basés sur la cinématique du geste ont été créés selon différentes combinaisons de hauteur, profondeur et latéralité. Les participants étaient en position assise, les yeux fermés, le bras stimulé maintenu en suspension. L'ordre des 13 patrons de stimulations était déterminé de manière aléatoire. Chaque patron de vibration était appliqué 4 fois de suite. Les mesures ont été réalisées sur le membre supérieur non dominant des sujets sains, et le membre parétique et sain des patients. La consigne était de reproduire la position perçue à la fin de chaque stimulation par le membre supérieur opposé ou fonctionnel. La collecte de données s'est fait par des capteurs placés sur les bras et enregistré par des caméras infrarouges type NDI OPTOTRAK. Les amplitudes mesurées ont été normalisées par rapport à l'amplitude maximale pour chaque axe. La clarté de l'illusion était cotée de 1 à 5 d'après l'échelle utilisée pour le KVIQ [6]. Seul l'essai ayant la meilleure cotation était conservé. Des statistiques descriptives ont été utilisées pour analyser les positions finales relatives et la clarté de l'illusion. Dix-neuf sujets ont participé à l'étude (12 sains et 7 patients), âgés de 23 à 62 ans. Un sujet a été exclu. La moyenne des perceptions des illusions chez les patients est de 3,1/5 [1 ;5] et 4,1 [3,5 ;4,5] pour les sujets sains. L'amplitude ressentie sur l'axe médiolatéral est de 38 cm  27 pour le côté hémiparétique, 43 cm  17, pour le côté sain et 57 cm  14 pour les sujets sains. Elle est de 32 cm  31 pour l'axe antéro-postérieur et 27 cm  25 pour l'axe vertical ressenties lors de la stimulation du bras hémiparétique. Les résultats (Fig. 1 et 2) nous informent que les sujets perçoivent des mouvements complexes avec une clarté assez bonne. Les directions de mouvements sont perçues en adéquation avec la direction des patrons créés pour des amplitudes correctes. La variabilité inter-sujet est assez élevée. Prenant en compte la clarté des essais et la variabilité des résultats, cela nous encourage à poursuivre les travaux afin de mieux contrôler les illusions dans un objectif d'application à la clinique.

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