Forme exceptionnelle d’épidermolyse bulleuse simple révélée par une gale

Forme exceptionnelle d’épidermolyse bulleuse simple révélée par une gale

Posters lésions étaient en rapport avec une mutation génétique en mosaïque dans des gènes de la famille tyrosine kinase, FGFR2 et FGFR3. Nous rapporto...

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Posters lésions étaient en rapport avec une mutation génétique en mosaïque dans des gènes de la famille tyrosine kinase, FGFR2 et FGFR3. Nous rapportons le premier cas de RAVEN avec une mutation du gène GLI1. Observation Un patient de 16 ans, sans antécédent, consultait pour une lésion asymptomatique, pigmentée d’apparition progressive depuis 2 ans. Il s’agissait d’une lésion veloutée brune, arrondie, de 5 cm de diamètre en région paralombaire droite, s’atténuant progressivement en périphérie. L’examen histologique montrait un aspect intermédiaire entre un hamartome épidermique et un acanthosis nigricans, confortant le diagnostic de RAVEN. Un test génétique par séquenc ¸age de nouvelle génération mettait en évidence une mutation ponctuelle dans le gène gliome associated oncogene homolog 1 (GLI1) p.G710E (c.2129G > A) à un taux de 95,5 % sans mutation des gènes FGFR2 ou FGFR3. Discussion Une vingtaine de cas de RAVEN ont été décrits. Ils sont classés en forme syndromique ou étendue et forme classique limitée. Des mutations des gènes FGFR2 ouFGFR3 ont été mises en évidence depuis 2018 chez 6 patients aussi bien atteints d’une forme syndromique que classique. Il s’agit de gènes codant pour des récepteurs tyrosine kinase, dont les mutations sont activatrices et entraînent une augmentation de leur phosphorylation. Le taux de phosphorylation serait associé à un phénotype plus sévère. Des mutations de ces gènes ont aussi été rapportées dans des kératoses séborrhéiques et des nævus épidermiques. Le lien entre les mutations des gènes FGFR2/3 et la survenue du RAVEN est inconnue. Notre cas montre une association entre le RAVEN et un nouveau gène, GLI1. Ce gène est normalement exprimé par les cellules épithéliales des follicules pileux, et a été impliqué dans la survenue de carcinomes basocellulaires dans des modèles animaux. À notre connaissance, il n’y a pas de lien entre le RAVEN qui n’est pas une prolifération d’éléments basaloïdes, ou de cellules de l’assise basales des follicules pileux. La signification de cette mutation du gène GL1 dans le RAVEN est donc inconnue. À notre connaissance, aucune mutation de ce gène n’a été rapportée dans des kératoses séborrhéiques ou dans des nævus épidermiques. Conclusion Nous décrivons un cas de RAVEN sans mutation des gènes habituels FGFR2 ou FGFR3, mais avec une mutation du gèneGLI1, impliqué dans la genèse de carcinomes basocellulaires. Notre cas complexifie la physiopathologie du RAVEN. Mots clés Acanthosis nigricans ; GL1 ; Hamartome épidermique ; RAVEN Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.411. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽

Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.411. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.411 P246

Forme exceptionnelle d’épidermolyse bulleuse simple révélée par une gale夽 A. Welfringer-Morin 1,∗ , S. Leclerc-Mercier 2 , N. Pironon 3 , A. Hovnanian 3,4 , E. Bourrat 1 1 Service de dermatologie et centre de référence des génodermatoses et des maladies rares de la peau, hôpital Saint-Louis, université Paris Diderot 2 Service d’anatomie et cytologie pathologiques et centre de référence des génodermatoses et des maladies rares de la peau, hôpital Necker-Enfants—Malades 3 INSERM UMR1163, laboratoire des maladies génétiques cutanées, institut Imagine, université Paris Descartes-Sorbonne Paris Cité

A259 4 Service de génétique, hôpital Necker-Enfants—Malades, Assistance publique—Hôpitaux de Paris (AP—HP), Paris, France

Introduction L’épidermolyse bulleuse héréditaire (EBH) par mutation du gène codant pour la dystonine (DST) est une forme récessive exceptionnelle d’EB simple, d’identification récente. Nous rapportons un nouveau cas, diagnostiqué à l’occasion d’une gale. Observation Un garc ¸on de 13 ans, malien, consultait pour une éruption bulleuse prurigineuse évoluant depuis 1 mois. L’examen montrait des bulles tendues éparses du tronc et des membres sans atteinte muqueuse, des cicatrices arrondies hypopigmentées, une atteinte papulo-nodulaire des organes génitaux, une dystrophie unguéale et une dysplasie de l’émail dentaire. Un prélèvement pour recherche de sarcopte était positif. Le patient était traité pour gale bulleuse, avec amélioration à l’issue du traitement. En reprenant l’interrogatoire, il rapportait des poussées bulleuses depuis l’âge de la marche, actuellement limitées aux zones de traumatismes. Devant cette dermatose bulleuse chronique, une biopsie cutanée était réalisée, montrant un clivage à la jonction dermo-épidermique (JDE) avec une expression positive et comparable au témoin des anticorps de la JDE (anti-cytokératine 14, laminine 332, intégrine beta4 et collagène VII). L’immunofluorescence directe (IFD) et le bilan immunologique étaient négatifs. L’hypothèse d’une EBH était confirmée sur le plan moléculaire par l’identification à l’aide d’un panel de séquenc ¸age nouvelle génération (NGS) d’une mutation du gène DST entraînant un codon stop prématuré, à l’état homozygote. Discussion La gale bulleuse est une forme de gale qui peut mimer, révéler ou compliquer une pemphigoïde bulleuse (PB), se manifestant par des bulles tendues prurigineuses et à l’histologie une bulle sous-épidermique riche en polynucléaires éosinophiles avec parfois à l’IFD des dépôts d’immunoglobulines et de complément dont l’interprétation peut être difficile. La persistance de bulles au décours d’un traitement antiscabieux doit faire envisager l’hypothèse d’une PB. Dans notre cas, l’ancienneté de la maladie bulleuse, le caractère post-traumatique des bulles, l’atteinte unguéale et dentaire étaient plus en faveur d’une EBH de type jonctionnelle. L’identification d’une mutation délétère du gène DST a permis de poser le diagnostic moléculaire de cette forme rarissime d’EBS. L’isoforme muté du gène DST code pour une forme épithéliale de BPAG1-e (protéine BP230), composant structural des hémidesmosomes. Or BP230 est la cible antigénique de la PB. Un marquage en immunohistochimie avec un anticorps anti-BP 230 est en cours ainsi qu’une étude en microscopie électronique afin de documenter les conséquences de cette mutation sur l’expression de la protéine et la morphologie des hémidesmosomes. Conclusion Une gale a révélé la fragilité cutanée relativement modérée de cette forme rare d’EBS par mutation du gène DST. Toute gale d’évolution ou de présentation inhabituelle doit faire soulever l’hypothèse d’une PB ou d’une EBH associée. Mots clés Dystonine ; Épidermolyse bulleuse simple ; Gale Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.412. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽

Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.412. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.412