Hématomes intracérébraux : 129 cas observés au service de neurologie du CHU de Conakry

Hématomes intracérébraux : 129 cas observés au service de neurologie du CHU de Conakry

S80 r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 4 ( 2 0 1 8 ) S55–S108 Méthodes Nous avons réalisé une étude transversale à visée descriptive et analytiqu...

168KB Sizes 0 Downloads 50 Views

S80

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 4 ( 2 0 1 8 ) S55–S108

Méthodes Nous avons réalisé une étude transversale à visée descriptive et analytique portant sur des dossiers de malades hospitalisés du 1er janvier au 30 juin 2017 pour un hématome cérébral non traumatique. Les patients avec un score de Glasgow inférieur à 7 n’étaient pas inclus dans l’étude. Résultats Nous avons recensé 45 patients dont 26 hommes et 19 femmes avec un âge moyen de 56 ans et des extrêmes de 22 à 95 ans. L’hypertension artérielle était le principal facteur de risque vasculaire. La mortalité à j30 était de 35,5 % avec 50 % de décès au-delà des 10 premiers jours. Le score ICH des patients variait de 0 à 4 avec un score moyen de 1. Discussion Le risque de décès augmentait avec le score ICH. La mortalité observée était superposable à la mortalité prédite pour les scores modérés (3,4). Un score de Glasgow inférieur à 12, une pression artérielle systolique au-delà de 140 mmHg et la présence de complications de décubitus ont été identifiés comme facteurs associés au risque de décès. Conclusion Le score ICH s’applique à nos populations en prédisant avec justesse le pronostic des scores moyens. Toutefois, d’autres facteurs de mortalité influenceraient les scores ICH bas. Mots clés Côte-d’Ivoire ; Hématome intracérébral ; Score ICH Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2018.01.181 R18

Hématomes intracérébraux : 129 cas observés au service de neurologie du CHU de Conakry

Fode Abass Cisse 1 , Amadou Talibé Balde 2,∗ , Sakadi Foksouna 1 , Nana Rahamatou Tassiou 3 , Woga Arcel Steven Nitcheu 1 , Aissatou Kenda Bah 4 , Amara Cisse 5 1 Neurologie, CHU Ignace Deen de Conakry, Conakry, Guinée 2 Service de neurologie, CHU de Conakry, Conakry, Guinée 3 Neurologie, hôpital Ignace Deen, CHU de Conakry, Conakry, Guinée 4 Neurologie, CHU de Conakry, Conakry, Guinée 5 Neurologie, CHU Ignace Deen, Conakry, Guinée ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.T. Balde) Introduction Les hématomes intracérébraux sont connus comme étant de pronostic sombre avec une mortalité élevée à la phase aiguë. Leur incidence semble doublée en Afrique sub-Saharienne. Objectifs Nous rapportons 129 cas d’hématomes intracérébraux dans le but d’une évaluation de cette pathologie du point de vus épidémiologique, clinique, paraclinique, thérapeutique et pronostique. Méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective de type descriptif et analytique sur une durée de deux ans allant du 01 juin 2015 au 31 mai 2017 qui a concerné l’ensemble des dossiers médicaux des patients hospitalisés au service de neurologie du CHU de Conakry. Les variables ont été épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et pronostics. Les données ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS version 20.0 ; toute p ≤ 0,05 a été considérée comme statistiquement significative. Résultats Au total, 129 cas (71 hommes et 58 femmes) d’hématomes intracérébraux ont été colligés. L’âge moyen était 55,6 ± 13,2 ans ; 96,9 % des patients ont été acheminés au CHU à travers le transport non médicalisé. L’HTA était retrouvé dans 85,3 %. Le score moyen de NIHSS à l’entrée était de 10,6 ± 4,3. Score moyen de RANKIN modifié était à l’entrée 3,8 ± 1. Score moyen d’ICH était de 0,4 ± 0,7. Durée moyenne

d’hospitalisation était de 13,4 ± 6 jours. Le taux de létalité était de 20,2 %. Discussion La fréquence grandissante de cette pathologie en Afrique pourrait être attribuée à la négligence des populations à se faire consulter dans les structures sanitaires le plus tôt possible pour la prise en charge des facteurs de risque comme l’hypertension artérielle. Conclusion Bien que l’incidence d’hématome intracérébral est grandissante en Afrique, les sujets jeunes sont de plus en plus exposés. Mots clés Afrique sub-Saharienne ; AVC ; Hématome intracérébral Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2018.01.182 R19

Quand la neurologie rencontre l’hématologie

Elisa Ouin 1,∗ , Arnoux Audrey 1 , Sandrine Canaple 1 , Bérengère Gruso 2 , Pierre-Edouard Debureaux 3 , Jean-Marc Constans 4 , Olivier Godefroy 1 1 Neurologie, CHU Amiens-Picardie, Salouel 2 Hématologie, CHU Amiens-Picardie, Salouel 3 Hématologie, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris 4 Radiologie, CHU Amiens-Picardie, Salouel ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Ouin) Introduction Le ponatinib est un inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) de 3e génération, indiqué dans le traitement des leucémies myéloïdes chroniques après échec des autres ITK. Il peut cependant induire des complications qu’il faut savoir évoquer. Observation un homme âgé de 40 ans, aux antécédents de tabagisme et de leucémie myéloïde chronique acutisée en lymphome lymphobastique B à chromosome Philadelphie, allogreffé en première rémission avec mise en place d’un traitement par ponatinib d’entretien, a été hospitalisé devant l’apparition brutale d’un déficit hémicorporel droit et ralentissement psychomoteur avec découverte à l’IRM cérébrale d’infarctus cérébraux multiples associées à de multiples occlusions et sténoses intracrâniennes. Devant la suspicion de vascularite cérébrale, le patient a bénéficié d’un bilan étiologique exhaustif se révélant négatif (recherche de cardiopathie emboligène, pathologies auto-immunes ou génétiques). L’étude du liquide céphalorachidien met en évidence une pléiocytose à 6 éléments/mm3 pour laquelle l’ensemble du bilan est négatif (recherches virales (dont PCR VZV et synthèse intrathécale d’anticorps anti-VZV), bactériennes et fongiques négatives, cytométrie de flux normale, absence de bande oligoclonale). Enfin, le patient ne présente aucun signe de réaction du greffon contre l’hôte ou d’activité du lymphome. L’hypothèse de sténoses intracrâniennes diffuses compliquées d’infarctus cérébraux multiples favorisées par le ponatinib est suspectée et le traitement est interrompu. Discussion Les ITK de deuxième et troisième augmentent le risque cardiovasculaire (OR : 3,32 ; IC95 % : 2,29–4,81). Sous ponatinib, on observe une augmentation du taux d’évènements cardiovasculaires, comprenant les infarctus du myocarde (14 %), les accidents vasculaires cérébraux (12 %), l’artériopathie des membres inférieurs (11 %) ou encore les sténoses intracrâniennes. Le mécanisme reste hypothétique. Conclusion Il paraît indispensable d’évoquer l’imputabilité des ITK de 2e ou 3e génération lorsqu’un évènement cardiovasculaire se produit chez un patient bénéficiant de ce traitement, et d’évaluer le réel bénéfice de sa poursuite.