Hyperhomocystéinémie au cours de la maladie de Behçet : impact des cofacteurs vitaminiques et de la génétique

Hyperhomocystéinémie au cours de la maladie de Behçet : impact des cofacteurs vitaminiques et de la génétique

64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S313–S434 Conclusion.– Les thr...

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64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S313–S434

Conclusion.– Les thrombi intracardiaques constituent une manifestation très rare de la maladie de Behc¸et qui doit être évoquée devant toute masse intracardiaque survenant chez un sujet jeune. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.257 CA245

Neuropathie optique inflammatoire au cours de la maladie de Behc¸et N. Bel Feki a , M. Smiti Khanfir a , A. Hamzaoui a , I. Loukil b , I. Ben Ghorbel a , M. Lamloum a , M.H. Houman a a Médecine interne, centre hospitalo-universitaire La Rabta, Tunis, Tunisie b Ophtalmologie, centre hospitalo-universitaire La Rabta, Tunis, Tunisie Objectif.– La neuropathie optique (NO) d’origine inflammatoire est une manifestation rare au cours de la maladie de Behc¸et (MB). Notre objectif était de déterminer la fréquence de la NO au cours de la MB dans une population de patients tunisiens et de rechercher d’éventuelles particularités épidémiologiques et/ou cliniques. Patients et méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospective incluant les dossiers de 430 patients tunisiens atteints d’une MB et diagnostiqué entre 2000 et 2010. Le diagnostic de NO inflammatoire était basé sur les données de l’examen clinique, le champ visuel, les potentiels évoqués visuels et l’angiographie rétinienne. Nous avons exclu toutes les étiologies pouvant être à l’origine d’une NO secondaire telle qu’une thrombophlébite cérébrale, une neuropathie optique ischémique antérieure et une hypertonie oculaire. Résultats.– Dix patients parmi les 430 avaient présenté une NO inflammatoire durant la période de l’étude, soit une fréquence de 2,32 %. Il s’agissait de 7 hommes et 3 femmes (sex-ratio = 2,3). La NO était inaugurale dans 8 cas et est survenue en cours d’évolution dans 2 cas avec un délai d’évolution par rapport aux premières manifestations de 6 et 17 ans. La NO était unilatérale dans 6 cas et bilatérale dans 4 cas. Un neurobehc¸et était associé dans 5 cas et un oculobehc¸et dans 2 cas. Les manifestations cliniques en rapport avec la NO étaient : un flou visuel dans 8 cas, des douleurs périorbitaires dans 3 cas, une perte de la vision rapidement progressive dans 7 cas et brutale dans un cas. Dans deux cas, les patients étaient asymptomatiques et la NO était découverte à l’examen ophtalmologique systématique. Un fond d’œil était réalisé dans tous les cas et a révélé un œdème papillaire dans 2 cas, une pâleur papillaire dans 4 cas et était normal dans 5 cas. L’angiographie rétinienne a montré une vascularite active associée dans 2 cas. Le champ visuel a été réalisé chez trois patients et a montré un scotome dans tous les cas. L’imagerie par résonnance magnétique cérébrale avec angiographie était réalisée dans 9 cas et était pathologique dans 5 cas mais aucune lésion spécifique du nerf optique n’a été signalée. Tous les patients ont rec¸u par voie intraveineuse du méthylprednisolone à la dose de 1 g/jour pendant 3 jours relayé par de la prédnisone par voie orale à la dose de 1 mg/kg/j associé à un immunosuppresseur. Une amélioration de l’acuité visuelle a été obtenue dans 4 cas, une stabilisation de la vision dans 3 cas, et la perte définitive de la vision dans un cas. Conclusion.– L’atteinte inflammatoire du nerf optique au cours de la MB est certes rare mais peut révéler la maladie et sa survenue implique des difficultés diagnostiques accentuées par le manque de spécificité clinique mais aussi des difficultés thérapeutiques. La fréquence relativement faible de cette manifestation est peut être due à une sous estimation en l’absence de recherche systématique. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.258

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Une forme pseudotumorale d’un neurobehc¸et : à propos de 2 cas

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M. Lamloum , A. Mersni , Y. Kort , I. Ben Ghorbel , R. Hajji , M. Khanfir , A. Hamzaoui , M.H. Houman Médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– Les manifestations neurologiques au cours de la maladie de Behc¸et ne sont pas spécifiques. Elles varient de 5,3 % à 30 %. Elles comprennent les atteintes diffuses du système nerveux central (méningo-encéphalite, méningo-encéphalo-myélite) et les angéites cérébrales (thromboses veineuses et exceptionnellement des anévrismes artériels). La forme pseudotumorale est rare. Patients et méthodes.– Nous rapportons deux nouvelles observations. Observation.– Observation 1 : patient âgé de 37 ans, suivi pour une maladie de Behc¸et avec une atteinte vasculaire et neurologique. Le diagnostic de la maladie de Behc¸et a été retenu devant la présence des aphtoses buccales récidivantes, des aphtoses génitales, des lésions de pseudofolliculites et un angiobehc¸et à type de thrombose veineuse profonde. Un neurobehc¸et installé deux ans après avec à l’examen un syndrome quadripyramidal, syndrome cérébelleux statique, syndrome frontal et une atteinte du VII à droite. L’IRM cérébrale a montré une atteinte homolatérale du faisceau corticospinal évoquant une forme pseudotumorale d’un neurobehc¸et. Le patient a été traité par corticothérapie IV relayée par corticoïdes per os et cyclophosphamide, l’évolution marquée par une disparition du syndrome cérébelleux, de la diplopie et de l’atteinte du VII droit avec persistance du syndrome quadripyramidal, il est devenu autonome. Il a fait une poussée neurologique deux ans après, faite d’un syndrome quadripyramidal, un syndrome cérébelleux et une atteinte du VI droit et à l’IRM une atteinte bilatérale du faisceau corticospinal sus- et sous-tentorielle avec une prédominance à la région protubérantielle. Il a été traité par corticoïdes intraveineuses relayés par corticoïdes per os (1 mg/kg/j) et de cyclophosphamide avec une bonne évolution sur le plan neurologique, Il est devenu autonome et disparition du déficit moteur, du syndrome cérébelleux, du syndrome vestibulaire et de l’atteinte du VI droit mais persistance du syndrome quadripyramidal. Observation 2 : patiente âgée de 49 ans, hypertendue, suivie pour maladie de Behc¸et avec atteinte cutanéo-muqueuse, vasculaire. Deux ans plus tard, la patiente a présenté des céphalées et un flou visuel l’IRM cérébrale a montré un processus expansif intraaxial capsulo-thalamique gauche de signal hétérogène (T1 et T2) faisant 10 × 15 mm évoquant une lésion pseudotumorale. La décision était de la traiter par corticothérapie avec des bolis d’Endoxan. L’évolution était favorable avec disparition des céphalées et régression du processus pseudotumoral à l’IRM cérébrale de contrôle après 3 bolis d’endoxan. Conclusion.– Les manifestations neurologiques au cours de la maladie de Behc¸et sont fréquentes, posent souvent des difficultés diagnostiques par leur présentation polymorphe, souvent atypique. Les formes neurologiques pseudotumorales de la maladie de Behc¸et sont exceptionnelles. Elles mettent en jeu le pronostic vital et fonctionnel des patients en cas de retard diagnostique et en l’absence de traitement immunosuppresseur rapide. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.259 CA247

Hyperhomocystéinémie au cours de la maladie de Behc¸et : impact des cofacteurs vitaminiques et de la génétique M. Messedi a , M. Frigui b , M. Messaoud a , K. Jamoussi a , Z. Bahloul b , F. Ayedi a a Unité de recherche « bases moléculaires de la pathologie humaine », faculté de médecine de Sfax, Sfax, Tunisie b Medecine interne, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– L’hyperhomocystéinémie au cours de la maladie de Béhc¸et est commune. Le rôle du déficit vitaminique et des polymorphismes génétiques des gènes codant pour la biosynthèse de

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l’homocystéine (Hcy) est controversé. Les objectifs de notre étude sont de comparer les taux sériques de l’Hcy et des cofacteurs vitaminiques de sa biosynthèse ainsi que d’étudier le polymorphisme C677 T du gène tetramethyl hydrofolate réductase (MTHFR) et de vérifier la relation polymorphisme T/concentrations sériques de l’Hcy, folates et B12 au cours de la maladie de Behc¸et. Patients et méthodes.– Notre étude avait porté sur 50 patients atteints de la maladie de Behc¸et et sur 50 témoins sains appariés selon l’âge, le sexe et les facteurs du risque vasculaires traditionnels. L’Hcy plasmatique a été dosée par méthode immunologique avec une détection par polarisation de fluorescence (PFIA) sur l’automate AxSYM (Abbott) en utilisant un kit commercial. Le dosage sérique de l’acide folique et celui de la vitamine B12 ont été réalisés par électrochimiluminescence sur l’analyseur Elecsys 2010 (Roche Diagnostics) moyennant des kits commerciaux. L’étude du polymorphisme C677 T du gène MTHFR a été faite par méthode PCR-RFLP. Résultats.– Le taux moyen de l’Hcy plasmatique dans le groupe malades était significativement plus élevé que celui des témoins (p = 10-3 ). Les taux moyens sériques de l’acide folique et de la vitamine B12 étaient respectivement significativement plus bas dans le groupe des malades. La fréquence de l’hyperhomocystéinemies était significativement plus importante chez les patients. Les concentrations sériques des folates et la vitamine B12 étaient corrélées négativement avec le taux sérique de l’Hcy (respectivement r = –0,53 ; p = 10-3 , r = 0,36 ; p = 10-2 ). Après avoir vérifié l’équilibre de Hardy-Weinberg dans les deux groupes étudiés, nous nous sommes intéressés à la comparaison de la distribution génotypique et allélique pour le polymorphisme C677 T. Bien que l’allèle « T » était plus fréquent chez les patients, nous n’avons pas noté de différences significatives pour les distributions alléliques et génotypiques entre les deux groupes étudiés. La comparaison des taux moyens de l’Hcy et des cofacteurs vitaminiques en fonction de la présence des polymorphismes C677 T, montre que les patients homozygotes « TT » avaient des concentrations significativement plus importantes en Hcy et en acide folique, mais pas pour la vitamine B12. Conclusion.– L’une des causes de l’hyperhomocystéinémie au cours de la maladie de Behc¸et serait probablement la présence de l’allèle « T » en position 677, qui a pour conséquence une altération de l’activité de l’enzyme MTHFR d’au moins de 30 %. Le taux plasmatique plus important en folates observé chez les homozygotes TT témoigne cette chute d’activité, d’où une diminution de sa absorption et son accumulation extracellulaire. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.260 CA248

Les sous-fractions des HDLs au cours de la maladie de Behc¸et M. Frigui a , M. Messedi b , M. Jallouli a , K. Jamoussi b , Z. Bahloul a , F. Ayedi b a Medecine interne, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie b Unité de recherche « bases moléculaires de la pathologie humaine », faculté de médecine de Sfax, Sfax, Tunisie Introduction.– La maladie de Behc¸et (MB) est une vascularite inflammatoire, plus courante dans la région méditerranéenne et en Asie. Une athérosclérose accélérée au cours de MB a été observée. Le rôle des facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels dans l’athérosclérose précoce au cours de la MB est encore controversé. L’objectif de cette étude était d’évaluer le profil lipidique et d’étudier la taille des lipoprotéines de faible densité (LDL) ainsi que la distribution des sous-populations des lipoprotéines de haute densité (HDL) chez les patients atteints de la MB. Patients et méthodes.– Trente-six patients atteints de la MB ont été comparés à 36 témoins sains. Les taux du cholestérol total (CT), des triglycérides (TG) et des HDL-cholestérol (HDL-C) ont été mesurés en utilisant des techniques standards. Les sous-classes des HDL-C

et la taille de LDL-C ont été estimées en utilisant une électrophorèse en gel polyacrylamide à gradient. Le rapport LDL-C/HDL-C a également été calculé. La protéine C réactive ultrasensible (hsCRP) a été mesuré par une méthode turbidimétrique. L’homocystéine (Hcy) sérique a été déterminée en utilisant une chromatographie en phase liquide couplée à une spectrométrie de masse (LC/MS/MS). Résultats.– Le taux moyen des HDL-C était de 0,88 mmol/L (± 0,29) chez les malades et de 1,53 mmol/L (± 0,47) chez les témoins (p < 10-6 ). Le pourcentage de la sous-population HDL2 était significativement plus basse chez les malades par rapport aux témoins (33,5 vs 46, p = 0,02). Cependant, le pourcentage de la sous-fraction HDL3 était significativement plus élevée (66,5 vs 54, p = 0,02). Les taux plasmatiques de ces deux sous fractions étaient significativement plus bas chez les patients (HDL2 : 0,35 mmol/L vs 0,66 mmol/ ; HDL3 : 0,52 mmol/L vs 0,84 mmol/L ; p < 10-3 ). Le ratio LDL-C/HDL-C et la concentration de la hsCRP étaient significativement plus élevés dans le groupe malades (respectivement 4,39 vs 2,37 ; p = 10-4 et 2,65 mg/L vs 1,01 mg/L ; p = 0,003). Nous avons noté également que le taux moyen du CT était corrélé avec la hsCRP, les HDL-C, et que les taux respectifs des sous-fractions du HDL-C étaient corrélés avec les taux plasmatique de la hsCRP et des TG. Conclusion.– Nos résultats montrent la réduction du taux de HDL-C et de sous-fraction HDL2 avec une augmentation de la sous-fraction HDL3 et un rapport LDL-C/HDL-C plus élevé chez les patients atteints de la MB. Tous ces résultats pourraient être considérés comme des arguments importants en faveur du rôle des anomalies lipidiques dans l’athérosclérose précoce au cours de la MB. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.261 CA249

Profil évolutif de la maladie de Behc¸et avec atteinte cutanée inaugurale Y. Kort , A. Hamzaoui , M. Smiti Khanfir , I. Ben Ghorbel , M. Lamloum , M.H. Houman Médecine interne, hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– La maladie de Behc¸et (MB) est une maladie systémique caractérisée par une aphtose récidivante, des lésions cutanées et une vascularite. Les manifestations cutanées qui en constituent le signe le plus précoce de la maladie présents dans 47 à 86 % des cas peuvent précéder les autres manifestations. Le sujet de notre étude est de déterminer le profil évolutif de la maladie chez les patients présentant une atteinte cutanée initiale. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant 430 observations de MB avec un sex-ratio de 2,2 relevées sur une durée de 25 ans dans le service de médecine interne. Le diagnostic de la MB a été retenu selon les critères du groupe d’étude international de la maladie de Behc¸et. Les patients ont été divisés en 2 groupes : G1 : atteinte cutanéo muqueuse inaugurale, G2 : autres signes révélateurs. Résultats.– Les manifestations cutanées constituaient le premier signe de la maladie dans 280 cas (65,11 %). Il s’agissait de 191 hommes et de 89 femmes. L’âge moyen de survenue des premières manifestations cutanéo muqueuses était de 28,9 ans alors que l’âge moyen du diagnostic était de 34,1 ans. Le délai de diagnostic était d’environ de 5,7 ans. Il s’agissait d’aphtes buccaux dans 208 cas (74,28 %), d’aphtes génitaux dans 16 cas (5,7 %), d’une aphtose bipolaire dans 50 cas (17,85 %), d’un érythème noueux dans 5 cas (1,8 %) et d’une pseudofolliculite dans un cas. Ces patients présentaient en outre une atteintes oculaire dans 37,9 %, articulaire dans 41,1 % des cas, neurologique dans 33,6 % des cas et vasculaire dans 41,1 % ; l’HLA B 51 était positif dans 21,1 % des cas. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes concernant le sexe, la sévérité de la maladie et les manifestations cliniques. Seul 4 décès ont été notés (une embolie pulmonaire, une rupture d’anévrysme dans 2 cas et un cas de choc septique.). Conclusion.– Nos résultats rejoignent ceux de la littérature. Les patients avec des manifestations cutanéo muqeuses inaugurales