14e Congrès Francophone d’Allergologie – CFA 2019 / Revue française d’allergologie 59 (2019) 242–307 Imm-03
L’infection à ankylostome est associée à une sensibilisation in vitro vis-à-vis des acariens V. Doyen 1,∗ , H. Nhu Thi 2 , T. Le Chi 3 , O. Michel 1 , F. Corazza 1 CHU Brugmann, Bruxelles, Belgique 2 UPNT, Ho Chi Minh, Vietnam 3 Pasteur Institute, Ho Chi Minh, Vietnam ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Doyen)
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Introduction Les infections à helminthes comme Ankylostome (Ak) induisent une réponse Th2 et protègent des maladies allergiques. Après traitement anti-parasitaire, le risque de sensibilisation vis-à-vis des acariens (Dermatophagoides ptéronyssinus (Dpt)) augmente. Le but du travail était d’évaluer la réponse immune adaptative vis-à-vis du Dpt au cours de l’infection à Ak et après traitement. Méthodes 14 sujets non-allergiques parasités (Ak + ) ayant des prick-tests (PT) pneumallergènes négatifs ont été inclus. Du sérum a été obtenu avant (T0) et à 3 (T3) et 12 mois (T12) après traitement. Les IgE totales (tIgE) et spécifiques (sIgE) vis-à-vis du Dpt et de Derp1, Derp2, Derp10 et Derp23 ont été dosées (ImmunoCAP). Les sIgE vis-à-vis d’un helminthe (Ascaris) et d’un allergène sans homologie moléculaire avec Ak (Phlp1) ont été mesurées. Les IgG4 et IgA (Dpt, Derp1, Derp2, Derp10 et Ascaris) ont aussi été dosées. Les PT ont été répétés à T12. Résultats Les tIgE (2607 ± 2353 vs 1057 ± 1808kU/L) et sIgE Dpt (0,96 ± 1,57 vs 0,62 ± 1,28kU/L), Derp1 (0,11 ± 0,12 vs 0,03 ± 0,03kU/L), Derp2 (0,07 ± 0,10 vs 0,02 ± 0,02kU/L), Derp10 (0,36 ± 0,83 vs 0,03 ± 0,05kU/L), Phlp1 (0,07 ± 0,07 vs 0,02 ± 0,03kU/L) et Asc (7,21 ± 7,66 vs 2,21 ± 4,31kU/L) étaient significativement augmentées dans le groupe Ak+ par rapport à une population Ak- (n = 12). Les taux de sIgE étaient bien corrélés avec celui des tIgE. Il n’y avait pas de modification à T3. A T12, dans le groupe Ak+, 2 sujets présentaient des PT+ et le ratio sIgE Dpt/IgEtot augmentait. Les IgG4 Asc étaient significativement plus élevées dans le groupe Ak+ par rapport au groupe Ak-. Discussion Les sujets Ak+ présentent des taux faibles mais plus élevés de sIgE vis-à-vis d’allergènes tel que le Dpt (extrait global, allergènes natifs ou recombinants) ainsi que vis-à-vis d’allergènes différents d’un point de vue moléculaire comme le Phlp1. Après traitement, ces IgE persistent mais le ratio sIgE/IgEtot augmentaient pour le Dpt. Les taux d’IgG4 et d’IgA Dpt n’étaient pas différents. Conclusion L’infection à Ak est associée à une réponse IgE in vitro vis-à-vis du Dpt mais pas IgG4 et IgA. Les mécanismes (effet bystander ou stimulation polyclonal) et la fonctionnalité de cette réponse devraient être étudiés. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.088 Imm-04
Médiateurs du choc anaphylactique : évaluation de la stabilité de la tryptase et de l’histamine K. Khoy 1,∗ , G. Petit 1 , D. Laroche 2 , J.J. Parienti 3 , D. Mariotte 1 , B. Le Mauff 4,∗ 1 Laboratoire d’Immunologie, pôle de Biologie CHU, Caen, France 2 Laboratoire d’Hormologie, pôle de Biologie CHU, Université de Caen Normandie, UFR de Médecine, Caen, France 3 Unité de Biostatistique et de Recherche Clinique pôle de et d’Epidémiologie Clinique CHU, Université de Caen Normandie, UFR de Médecine, Caen, France 4 Laboratoire d’Immunologie, pôle de Biologie CHU, Université de Caen Normandie, UFR de Médecine, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (K. Khoy),
[email protected] (B. Le Mauff) Introduction Les réactions d’hypersensibilité immédiate sont liées à la libération de médiateurs par les mastocytes et/ou basophiles, dont l’histamine et la
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tryptase, utilisés comme marqueurs diagnostiques. Contrairement à l’histamine, la tryptase est un marqueur réputé robuste mais non informatif si la réaction est peu grave. Les conditions pré-analytiques peuvent modifier les concentrations mesurées. Nous avons évalué l’impact des conditions d’acheminement des prélèvements de sang sur ces dosages. Méthodes Les prélèvements de sang sur EDTA de 14 patients lors d’une réaction de grade 2 ou 3 et de 10 sujets sans réaction ont été divisés en plusieurs aliquots dès réception au laboratoire. L’un a été immédiatement traité selon les conditions usuelles. Les autres ont été laissés à +4 ◦ C ou température ambiante (TA) de 2 h à 72 h avant centrifugation. La tryptase a été mesurée par technique ImmunoCap (ThermoFisher) et l’histamine par radioimmunologie (Beckman Coulter). Résultats Aucune variation des concentrations de tryptase n’a été constatée à +4 ◦ C ni à TA. Pour les sujets sans réaction, à +4 ◦ C, les concentrations d’histamine n’ont pas été modifiées après 2 h ou 6 h ; une augmentation moyenne de 1,3 nmol/L (SD = 0,61 ; p < 0,001, t-test apparié) a été constatée à 24 h et de 5,8 nmol/l (SD = 2,9 ; p < 0,001) à 72 h. Cependant aucune valeur ne dépassait le seuil de positivité (10 nmol/L) à 24 h. A TA, l’augmentation était de 0,5 (SD = 0,7 ; p = 0,048) après 2 h, 1,3 (SD = 1,1 ; p < 0,01) après 6 h, 9,2 (SD = 3,4 ; p < 0,001) après 24 h. A 24 h, 8 prélèvements sur 10 étaient > 10 nmol/L. Pour les patients, les concentrations d’histamine n’ont pas varié significativement après conservation à +4 ◦ C ou TA pendant 24 h ou 72 h. Conclusion Il n’y a pas d’impact des conditions de conservation du sang pour la tryptase. Pour l’histamine, si les prélèvements ne peuvent être acheminés rapidement vers le laboratoire, ils doivent être conservés à +4 ◦ C. Il y a un risque de faux-positifs à taux faible pour les prélèvements non décantés au-delà de 24 h à +4 ◦ C ou 6 h à TA et le biologiste devra interpréter les résultats en fonction des conditions d’acheminement. Mais tous les prélèvements doivent être acceptés par le laboratoire car ils ne sont pas renouvelables. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.089 Imm-05
IgE sensitization in autism children N. Zaabat 1,∗ , S. Salmi 2 , N. Berretil 3 , D. Messaoudene 4 , R. Benseddik 4 , R. Djidjik 4 , M. Ould Taleb 3 , N. Attal 1 1 Institut Pasteur d’Algérie, Dély Ibrahim, Algérie 2 Faculté de médecine, Alger, Algérie 3 EHS drid hocine, Kouba, Algérie 4 CHU benimessous, Benimessous, Algérie ∗ Correspondant Author. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Zaabat) Introduction Autism Spectrum Disorder (ASD) includes a set of disorders characterized by deficits in communication, social interactions and stereotypical behaviors. Recent studies suggest a higher frequency of atopic diseases (asthma, allergic rhinitis, food allergies...). The aim of our study was to assess IgE sensitization to the most frequent allergens in children with ASD. Methodes The study involved 30 children with ASD and 39 controls. The total IgE as well as the IgE specific to the food (FP2, FP5 and FP51) and respiratory (HP1 and GP1) allergen panels were determined in all children by chemiluminescence technique on the Immulite 2000Xpi. Results There was no significant difference between children with ASD and control in total IgE levels (high IgE level in 66.7% TSA vs 51.3%). Overall analysis of IgE sensitization to common allergens showed a higher frequency in ASD children (65.6% ASD versus 28.9% control, P = 0.002). Also, sensitization to house dust allergens (D1, D2 and I6) and to food allergens of FP5 panel (F1, F2, F4, F13 and F210) was more common in children with ASD (46.87% vs 21.05% and 37.5% vs. 13.16%, respectively, P < 0.05). The most common sensitizing respiratory allergens were D1 and D2 mites in both populations. For eating allergens, egg white was the only allergen sensitizing in children with ASD. Discussion Recent epidemiological studies have shown a strong statistical correlation between risk for ASD and either maternal or infantile atopic diseases, such as asthma, eczema, food allergies and food intolerance. One explanation for such high rates of allergic diseases in the ASD group could relate to immune
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sensitivity corresponding to intrinsic stress factors and/or psychosocial stress commonly found in children with ASD. In addition, some research has suggested that stress could aid in releasing neurogenic inflammatory agents, which is also identified in bronchial mucosa or immune cells, and conversely, that the immune system could also modulate the central nervous system function via various molecules, including cytokines. Conclusion Our study found an increased IgE sensitization to common respiratory and food allergens in ASD children. Disclosure of interest competing interest.
The authors have not supplied their declaration of
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.090 Imm-06
Effet de l’administration prolongée d’une formule infantile à base d’hydrolysat partiel de lactosérum sur les réponses antigénique et anaphylactique intestinale chez la souris BALB/c
A. Chikhi ∗ , K.E. Elmecherfi , M. Guendouz , L. Amier , D. Saidi Université Oran 1 Ahmed Ben Bella/laboratoire de physiologie de la nutrition et sécurité alimentaire, Es Sénia, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Chikhi) Introduction Les formules infantiles de type hydrolysat partiel de lactosérum pHWF sont souvent utilisées pour une prévention primaire des nourrissons à risque d’APLV. Il a été montré qu’une alimentation par pHWF sur une durée prolongée serait plus efficace. Le but de ce travail est d’évaluer les réponses antigénique et anaphylactique locale chez la souris Balb/c immunisée à la Lactoglobuline (-LG) après administration de pHWF sur différentes durées. Méthodes Dix groupes de 6 souris chacun sont utilisés. Les 3 premiers groupes rec¸oivent une formule de lait de type hydrolysat partiel de lactosérum (pHWF) respectivement pendant 7, 15 et 21 jours. De manière identique et sur les mêmes périodes, les groupes 4, 5 et 6 sont traités avec une formule de lait standard (STD) tandis que les groupes 7, 8 et 9 rec¸oivent un aliment standard pour rongeurs. À la fin de chaque période de traitement, les souris sont immunisées par voie intrapéritonéale à la -LG. Les animaux du groupe 10 ne subissent aucun traitement particulier et constituent les témoins. La réponse antigénique est évaluée par dosage des IgG sériques anti -LG alors que la réponse anaphylactique est mesurée ex vivo en chambre de Ussing sur des fragments de jéjunum stimulés par la -LG. Résultats Après 7 jours de régime pHWF, les valeurs des IgG sériques anti -LG, du courant de court-circuit et de la conductance restent comparables à celles des souris STD (p < 0,05). Ce n’est qu’au bout de 15 jours de traitement pHWF que les réponses immunitaires sérique et anaphylactique intestinale sont significativement diminuées (p < 0,01), traduisant une meilleure tolérance tout en gardant le même niveau de réponse après 21 jours de régime. Conclusion Nos résultats indiquent qu’une période de 15 jours de régime d’induction de tolérance par pHWF semblent être efficace pour prévenir la réponse antigénique et anaphylactique locale chez la souris. Prolonger la durée de régime d’induction de tolérance au-delà de cette période ne semble pas être nécessaire. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.091 Imm-07
Importance des sensibilisations anti-CCD chez les patients vivant en zone sahélienne Y. Toloba 1,∗ , P.A. Apoil 2,∗ 1 Service de pneumologie, CHU du Point G, Bamako, Mali 2 Institut fédératif de biologie, C.H.U. de Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (Y. Toloba),
[email protected] (P.A. Apoil)
Introduction Peu de travaux se sont intéressés aux pathologies allergiques en zone sahélienne. Au total, 37 sérums de patients présentant des allergies alimentaires (sur la base de l’anamnèse) et/ou respiratoires (asthme authentifié par la VEMS) ont été recueillis au Mali. Certains de ces sérums ont été analysés par une biopuce comportant 282 allergènes. Méthodes Les sérums des patients (âge moyen 17 ans) ont été analysés à Toulouse. Les renseignements cliniques étaient notés sur une fiche standardisée. Des extraits commerciaux ont été utilisés pour les tests cutanés (TC). Tous les sérums ont été testés par un panel ImmunoCAPTM (ThermoFisher Scientific) incluant IgE totales, PhadiatopTM , mélanges d’aliments (fx1/2/3/5), et ascaris (p1). La biopuce ALEX (MacroArray Diagnostics) a été employée avec un blocage des IgE anti-CCD pour les 18 patients les plus sensibilisés. Résultats Les tests ImmunoCAP montrent des IgE totales élevées (moyenne : 561 kU/L), une fréquence forte de sensibilisation contre les mélanges d’aliments (22-65 % des patients), le phadiatop (65 %), et l’ascaris (49 %). L’analyse par ALEX, après pré-incubation des sérums avec le CCD-bloqueur, montre que la quasi-totalité des réactivités IgE de ces patients sont dirigées contre des glucides. En présence du CCD-bloqueur, seules subsistent des réactivités faibles contre des composants de venins (rApi m 1, rPol d 5, rVes v 5), d’herbacée (rAmb a 4) ou de graminée (rPhl p 7), des extraits d’acariens, de crustacés (crevette, crabe) et de viandes de mammifères (en l’absence d’IgE anti-␣gal). Discussion La positivité de certains TC et la présence de symptômes peuvent être liés à la réactivité croisée des IgE anti-parasites (helminthes, plasmodium) avec des allergènes alimentaires ou respiratoires (ex. tropomyosines d’acariens ou de crustacés). Notre étude suggère que les patients maliens asthmatiques présentent surtout un asthme non-allergique, éosinophilique, aggravé ou même causé par l’exposition à des poussières minérales et à la pollution véhiculaire. Conclusion Les dosages d’IgE spécifiques basés sur des extraits ou composants glycosylés, sont d’une faible utilité pour étudier les patients vivant au Sahel, et ne peuvent être interprétés qu’après blocage des IgE anti-CCD. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.092
Médicaments Médi-01-CO
Les tests de provocation ambulatoires sont sécures et rentables pour explorer les réactions d’hypersensibilité non immédiates non sévères aux béta-lactamines chez l’enfant A. Jaoui 1,∗ , D. Delalande 2 , S. Siouti 3 , G. Benoist 4 , E. Sève 5 , H. Faour 6 , C. Ponvert 1 , A. Neuraz 6 , N. Garcelon 6 , C. Delacourt 1 , G. Lezmi 1 1 AP–HP, hôpital Necker-Enfants–Malades, service de pneumologie et allergologie pédiatriques, Paris, France 2 Service de pédiatrie générale, centre hospitalier intercommunal de Créteil, Créteil, France 3 Service de pédiatrie générale, hôpitaux universitaires Paris-Sud (AP–HP), site Antoine-Béclère, Clamart, France 4 Service de pédiatrie générale, hôpital Ambroise-Paré, AP–HP, Boulogne-Billancourt, France 5 Centre hospitalier de Fontainebleau, Fontainebleau, France 6 Institut imagine, université Paris Descartes-Sorbonne Paris-Cité, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Jaoui) Introduction Il est recommandé d’explorer les réactions d’hypersensibilité non sévères non immédiates aux béta-lactamines (BL) de l’enfant par un test de provocation (TP) avec le médicament responsable sans test cutané préalable. Les TP commencent généralement en milieu hospitalier avec des doses de BL progressivement croissantes, et sont prolongés à domicile. Notre pratique est d’effectuer des TP ambulatoires, débutés en consultation avec une dose thérapeutique de BL, et prolongés à domicile après une surveillance d’une heure.