Immunité, auto-immunité et vieillissement

Immunité, auto-immunité et vieillissement

La Revue de médecine interne 29S (2008) S277–S280 Immunité, auto-immunité et vieillissement Immunity, autoimmunity, ageing L. Mouthon UPRES EA 4058, ...

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La Revue de médecine interne 29S (2008) S277–S280

Immunité, auto-immunité et vieillissement Immunity, autoimmunity, ageing L. Mouthon UPRES EA 4058, pôle de médecine interne, hôpital Cochin, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, université Paris-Descartes, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14, France Disponible sur Internet le 8 novembre 2008

Mots clés : Immunité ; Auto-immunité ; Vieillissement ; Autoanticorps ; Maladie auto-immune Keywords: Immunity; Ageing; Autoimmune disease; Autoimmunity; Autoantibodies

1. Introduction À une époque ou les outils permettant l’exploration du système immunitaire sont de plus en plus nombreux et performants, peu d’études sont consacrées au système immunitaire du sujet âgé. Ces études sont pour la plupart anciennes et utilisent des techniques qui ne sont quelquefois plus beaucoup utilisées, en particulier en ce qui concerne l’étude de l’immunité à médiation cellulaire. Ces études, lorsqu’elles sont analysées dans le détail, sont difficiles à comparer entre elles, certaines s’intéressant à des sujets âgés ayant une ou plusieurs pathologies de fond, d’autres ayant sélectionné des sujets âgés indemnes de toute pathologie. De plus, si certaines d’entre elles focalisent leur attention sur des nonagénaires ou centenaires, d’autres incluent des patients beaucoup plus jeunes, âgés de plus de 65 ou 75 ans. Le vieillissement du système immunitaire s’associe à la survenue d’un certain nombre d’altérations qui aboutissent à des modifications phénotypiques et fonctionnelles des lymphocytes T, des lymphocytes B et des monocytes/macrophages. Ces modifications ont pour conséquence une susceptibilité accrue aux infections, une efficacité moindre des vaccins et une augmentation de l’incidence des cancers. En revanche, si la prévalence de certains autoanticorps augmente avec l’âge, il n’est pas évident que l’incidence des pathologies auto-immunes augmente chez les individus âgés. Nous aborderons dans le détail, dans cette revue générale, les modifications du système immunitaires survenant chez le sujet âgé et nous envisagerons ensuite les pathologies auto-immunes

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systémiques ou spécifiques d’organe que ces individus âgés sont susceptibles de développer. 2. Modifications du système immunitaires chez le sujet âgé Il est aujourd’hui communément accepté que le vieillissement est associé à la survenue de nombreuses modifications phénotypiques et fonctionnelles des lymphocytes et des monocytes macrophages (Tableau 1). 2.1. Lymphocytes T Au cours du vieillissement survient une atrophie thymique associée à une diminution des fonctions prolifératives des lymphocytes T. Il a été mis en évidence, chez des sujets âgés sains, que la répartition des sous-populations de lymphocytes est influencée par l’âge [1]. Ainsi, au cours du vieillissement, les cellules CD4+ , CD45 RA+ (naïves) sont remplacées par des cellules CD45 RA− (mémoire) [1]. Cette diminution des lymphocytes T naïfs s’accompagne d’une accumulation de lymphocytes T clonaux, possiblement du fait de la présence de néoantigènes apparaissant avec l’âge. Dans la sous-population des lymphocytes T CD8+ , a été mise en évidence une proportion augmentée de cellules coexprimant CD57 chez les individus âgés. L’augmentation de l’apoptose et les perturbations de l’homéostasie des lymphocytes T ont été mises en avant comme pouvant promouvoir un état inflammatoire chronique. Il était proposé que les anomalies de la différentiation des lymphocytes T et leur interaction avec les macrophages pourraient aboutir à une perte des capacités à distinguer le soi du non-soi et à la survenue de manifestations auto-immunes.

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Tableau 1 Anomalies immunologiques du sujet âgé. Diminution des fonctions des lymphocytes T : les cellules CD4+ , CD45 RA+ (naïves) sont remplacées par des cellules CD45 RA− (mémoire) Diminution de la clairance des corps apoptotiques par les macrophages Modifications phénotypiques des lymphocytes T Augmentation des autoanticorps associés aux pathologies auto-immunes Stabilité des répertoires B à l’échelle des gènes VH, DH et JH Stabilité des répertoires autoréactifs des IgG et des IgM sériques Capacité à développer des phénomènes d’hypermutation somatique stable au cours de la vie

2.2. Lymphocytes B et autoanticorps Comme cela a été décrit dans le cas des lymphocytes T, des différences sont observées entre sujets âgés et sujets jeunes en ce qui concerne les sous-populations lymphocytaires B. En revanche, il n’y avait pas de différence quant à l’étendue du répertoire des immunoglobulines et la capacité à maturer en présence de l’antigène. Le répertoire des gènes codant pour les régions variables d’immunoglobulines obtenues à partir d’amygdales de sujets de différents âges a été étudié [2]. Il a été mis en évidence une stabilité importante des répertoires des lymphocytes B à l’échelle des gènes VH, DH et JH, quel que soit l’âge de l’individu testé. La capacité à développer des phénomènes d’hypermutation somatique était maintenue au cours de la vie, y compris chez les sujets âgés de plus de 80 ans. 2.3. Monocyte, macrophages, cellules dendritiques Des altérations immunophénotypiques ont été mises en évidence au niveau des monocytes chez les individus âgés avec, en particulier, l’expression des molécules d’adhésion CD54. Ainsi, des anomalies de la migration transendothéliale des lymphocytes T ont été mises en évidence chez les sujets âgés, tandis que cette fonction n’était pas altérée dans les monocytes. Le phénotype des cellules dendritiques n’apparaît pas être modifié avec l’âge. Ainsi, les cellules dendritiques qui sont avant tout des cellules présentant l’antigène et capables d’induire la prolifération T pourraient constituer un outil important d’immunothérapie chez ces sujets. Peu de données sont disponibles concernant la clairance des corps apoptotiques. Dans une étude menée chez la souris, les auteurs ont examiné la clairance de matériels apoptotiques chez la souris jeune et âgée [3]. Une fonction phagocytaire diminuée a été mise en évidence chez les souris âgées comparativement aux souris jeunes. De fac¸on parallèle à ces anomalies de la clairance des corps apoptotiques, les souris âgées avaient des signes d’auto-immunité en cela qu’elles avaient des anticorps (Ac) antinucléaires, une augmentation de la taille des glomérules rénaux et des dépôts de complément dans les glomérules. Dans des expériences in vitro, le prétraitement des macrophages avec le sérum de souris âgées entraînait une diminution de leur capacité à phagocyter les corps apoptotiques comparativement avec les macrophages traités avec le sérum de souris jeunes. Ces expériences mettent en évidence que le vieillissement est associé avec une capacité diminuée à épurer les corps apoptotiques.

Cette accumulation de corps apoptotiques pourrait contribuer à une dysfonction du système immunitaire chez le sujet âgé. 2.4. Autoanticorps Il est admis de longue date que la fréquence de détection des autoanticorps chez les individus sains augmente avec l’âge. Cette fréquence accrue de détection des autoanticorps chez les sujets âgés contraste avec une incidence plus basse de la plupart des maladies auto-immunes chez ces individus. Il apparaît ainsi que le concept de l’augmentation de la fréquence de détection des autoanticorps chez les sujets âgés est basé sur des publications datant des années 1980. Dans ces articles, très peu de renseignements cliniques sont disponibles et les individus testés sont souvent des patients hospitalisés pour un autre motif que l’exploration d’une maladie auto-immune. Dans ce contexte, il est probable que la détection d’autoanticorps chez ces sujets âgés ne puisse être considérée comme des autoanticorps naturels, détectés chez des sujets sains en l’absence de toute manifestation pathologique. Il a été rapporté par de nombreux auteurs une augmentation de la prévalence des Ac antinucléaires avec l’âge. Dans une étude récente, les auteurs identifient dans une cohorte de 284 nonagénaires une fréquence de positivité des Ac antinucléaires de 12,3 % versus 2,8 % chez des sujets adultes d’âge moyen, ce qui est très significatif [4]. Cependant, dans cette étude, avec quatre ans de recul, la positivité des Ac antinucléaires n’avait pas d’effet ni sur la survie, ni sur le niveau des marqueurs de l’inflammation sérique. De la même fac¸on, une prévalence accrue des autoanticorps anti-ADN natifs double brun, antithyroglobuline, anticardiolipine, antinucléaires et d’un facteur rhumatoïde a été rapportée dans les sérums de sujets âgés [5–9]. Cependant, ces données restent controversées [10–14]. Ainsi, des études des répertoires des réactivités des autoanticorps à différents âges de la vie ont mis en évidence il y a plus d’une quinzaine d’années, chez la souris [15] comme chez l’homme, qu’il n’y avait pas d’accroissement de la fréquence de détection des autoanticorps naturels avec l’âge [11]. Dans ces études, les auteurs avaient testé les réactivités IgM et IgG du sérum de souris saines ou d’individus sains à différents âges de la vie et n’avaient pas mis en évidence vis-à-vis d’un large panel d’autoantigènes testés en Elisa de différences significatives dans la réactivité des différentes catégories d’âges vis-à-vis des antigènes testés. Nous avons analysé, à l’aide d’une technique d’immunoblott utilisant des tissus humains normaux, le répertoire des réactivités IgM et IgG sériques de sujets sains à différents âges de la vie [16–18]. Les individus âgés inclus dans l’étude étaient pris en charge en moyen séjour gériatrique dans les suites d’un traumatisme et n’avaient pas de pathologie inflammatoire, tumorale ou auto-immune sous-jacente. Nous n’avions pas trouvé de différence significative dans l’intensité des réactivités des sujets âgés comparativement à des hommes et des femmes adultes sains, des enfants concernant les réactivités IgG et IgM [16–18]. En revanche, les réactivités IgG des individus âgés dirigées vis-à-vis d’antigènes bactériens étaient très significativement

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différentes de celles des individus plus jeunes. En particulier, il existait une augmentation de la diversité individuelle et de l’intensité des réactivités IgG vis-à-vis d’antigènes d’Escherichia coli, de Staphylococcus aureus et de Pseudomonas aeruginosa [17]. Cette augmentation de la diversité du répertoire des IgG dirigées vis-à-vis des antigènes extérieurs avec l’âge reflète probablement des expériences immunologiques différentes des systèmes immunitaires de chaque individu. Dans ce contexte, le caractère conservé du répertoire autoréactif des IgG atteste que la rencontre des antigènes extérieurs a un impact très faible sur la génération d’autoanticorps dans des conditions physiologiques. Par ailleurs, nous avions mis en évidence dans des travaux précédents que si la réactivité des IgG purifiées du sérum de sujets sains testées vis-à-vis d’un panel d’autoantigènes ou d’extraits tissulaires humains normaux était relativement homogène entre les individus, il existait une hétérogénéité des réactivités des IgG sériques des individus sains, précédemment décrite sous le terme d’autoantibody fingerprinting (empreinte digitale des autoanticorps) [19]. Dans notre étude, nous avons mis en évidence que dans le groupe des individus âgés persistait cette empreinte digitale des autoanticorps et persistaient des différences interindividuelles quant à la réactivité des IgG sériques. De fac¸on intéressante, nous avions testé les sérums de cinq individus sains à 25 ans d’intervalle et nous n’avions pas observé en termes de réactivité IgG ou IgM de différence significative entre les différents échantillons d’un individu donné, attestant de l’extrême conservation du répertoire des IgG et IgM sériques à différents âges de la vie [20]. Au total, ces données suggèrent que le répertoire des lymphocytes B exprimés n’est pas défini au hasard chez les individus sains et que le répertoire des Ac autoréactifs est sélectionné positivement et/ou contrôlé tout au long de la vie par un nombre restreint d’autoantigènes partagé entre l’ensemble des individus sains. 3. Maladies auto-immunes Les maladies auto-immunes sont volontiers classées en maladies auto-immunes spécifiques d’organe et non spécifiques d’organe. Au cours des maladies auto-immunes spécifiques d’organe, le processus auto-immun est plus ou moins spécifiquement dirigé vis-à-vis d’un organe cible. Il peut s’agir par exemple de la thyroïde comme dans la thyroïdite d’Hashimoto ou la maladie de Basedow, de la muqueuse gastrique, comme dans la maladie de Biermer, de la glande surrénale comme dans la maladie d’Addison ou du pancréas, comme dans le diabète de type I. Ces maladies se distinguent des maladies auto-immunes non spécifiques d’organe au cours desquelles le processus auto-immun se manifeste en de multiples localisations, comme c’est le cas au cours de la polyarthrite rhumatoïde, du lupus érythémateux systémique, des vascularites associées aux Ac anticytoplasme de polynucléaires neutrophiles (ANCA). Les mécanismes à l’origine des maladies auto-immunes spécifiques d’organes sont multiples et les conséquences pour l’organe cible sont variables d’une pathologie à l’autre. Ainsi, le processus auto-immun peut entraîner une destruction lente d’un

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Tableau 2 Critères de définition d’une maladie auto-immune [21]. Critère direct Le critère direct est représenté par le transfert direct de la maladie d’un être humain à un autre ou de l’homme à l’animal (le receveur doit posséder un système immunitaire fonctionnel) Critères indirects Les critères indirects, en faveur du caractère auto-immun d’une maladie, sont observés grâce aux modèles animaux développant des maladies ayant des caractéristiques cliniques identiques ou proches de celles observées chez l’homme Critères circonstanciels Ils définissent l’ensemble des données cliniques ou expérimentales soulignant le caractère auto-immun d’une maladie sans apporter la véritable preuve, comme la caractérisation d’une réaction auto-immune spécifique ou l’activation de LT en culture par un autoantigène

type cellulaire ou d’un tissu particulier, la stimulation excessive de l’organe cible, ou un dysfonctionnement de cet organe. Les cibles affectées sont avant tout les glandes endocrines, les éléments figurés du sang et les tissus conjonctifs (peau, muscles, articulations). Certains patients ont plusieurs maladies auto-immunes spécifiques d’organe associées. De fac¸on exceptionnelle, cette association peut s’intégrer dans le cadre d’une polyendocrinopathie auto-immune. 4. Critères de définition des maladies auto-immunes L’identification d’autoanticorps dans le sérum d’un malade ne suffit pas à caractériser la pathologie dont il est atteint comme auto-immune. Ainsi, parmi l’ensemble des pathologies au cours desquelles des autoanticorps et/ou des lymphocytes T autoréactifs ont été mis en évidence, on définit l’étiologie auto-immune d’une maladie à l’aide de critères directs, indirects ou circonstanciels (Tableau 2). Le critère direct est représenté par le transfert direct de la maladie d’un être humain à un autre ou de l’homme à l’animal (le receveur doit posséder un système immunitaire fonctionnel) [21]. À ce jour, peu de pathologies auto-immunes ont pu être directement transférées d’un individu à l’autre. Parmi ces pathologies, on trouve cependant une majorité de maladies auto-immunes spécifiques d’organe. 5. Maladies auto-immunes et vieillissement Comme nous l’avons développé plus haut, la fréquence accrue de détection des autoanticorps chez les individus sains augmente avec l’âge. Cette fréquence accrue de détection des autoanticorps chez les sujets âgés contraste avec une incidence plus basse de la plupart des maladies auto-immunes chez ces individus, à l’exception des dermatoses bulleuses et autoimmunes de la cirrhose biliaire primitive. La cirrhose biliaire primitive est une pathologie caractérisée par une réponse auto-immune dirigée vis-à-vis des petits canalicules biliaires et une incidence accrue de la pathologie avec l’âge [22]. La cause de la cirrhose biliaire primitive n’est pas connue, même s’il existe probablement des interactions entre génétique et environnement, avec un rôle possible de l’immunosénescence.

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L’utilisation de plus en plus fréquente des tests sérologiques d’identification d’Ac antimitochondries spécifiques de la cirrhose biliaire primitive en a modifié le spectre de présentation et l’histoire naturelle. En effet, autrefois, les cohortes de patients étaient constituées de personnes ayant des pathologies avancées, tandis qu’aujourd’hui la plupart des patients sont détectés très précocement. 6. Conclusion

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L’investigation des fonctions immunologiques chez les sujets âgés met en évidence des altérations de l’immunophénotype T, de l’immunophénotype B et des monocytes. Un certain nombre de fonctions T comme la production de cytokines et la migration cellulaire sont également altérées avec l’âge. En revanche, les cellules dendritiques ne semblent pas influencées par le processus de vieillissement. Enfin, si certains autoanticorps sont détectés avec une fréquence accrue chez les individus âgés, l’étude des répertoires des autoanticorps de ces individus n’apparaît pas différente de celle de sujets sains plus jeunes, et, à l’exception de la cirrhose biliaire primitive et des dermatoses bulleuses auto-immunes, les pathologies auto-immunes ont une prévalence faible chez les sujets âgés.

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