Posters intense ainsi qu’à une fièvre à 40 ◦ C. Une infection était écartée. Après une corticothérapie brève à 1 mg/kg/jour, l’otalgie disparaissait et l’hypoacousie s’atténuait progressivement mais persistait ; l’anti-PD-1 était poursuivi avec une prémédication systématique par corticothérapie orale les 48 h avant la perfusion et le jour du traitement. L’évaluation à 1 an de traitement montre le maintien d’une très bonne réponse partielle sous nivolumab et la réaction granulomateuse connue persistante. L’hypoacousie était stable dans le temps. Discussion Notre observation suggère que la réaction granulomateuse induite par les anti-PD-1 pourrait être à l’origine d’au moins une partie des hypoacousies survenant sous anti-PD-1. En effet, les réactions granulomateuses peuvent être à l’origine d’hypoacousies, leur survenue simultanée suggérant un lien de causalité. Dans les 2 cas publiés d’hypoacousie, l’un sous ipilimumab, le second sous nivolumab, l’hypothèse que les mélanocytes de l’oreille interne pourraient être la cible d’un processus auto-immun en cas de mélanome a été proposée mais le mécanisme exact reste inconnu. Conclusion Il est possible qu’une réaction granulomateuse induite par les anti-PD-1 soit à l’origine de l’hypoacousie dans cette observation. Le maintien de l’anti-PD-1 a été possible chez cette patiente grâce à l’introduction d’une corticothérapie ponctuelle. Il serait intéressant de proposer un TEP scanner aux patients présentant une hypoacousie sous anti-PD-1 afin de rechercher une granulomatose associée dont l’aspect scintigraphique est typique. Mots clés Anti-PD-1 ; Hypoacousie ; Mélanome ; Nivolumab ; Réaction granulomateuse Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.500 P335
Immunomonitoring phénotypique et fonctionnel de patients atteints de mélanome métastatique sous immunothérapie : recherche de biomarqueurs prédictifs de réponse au traitement E. Degache 1,∗ , J. Charles 1 , L. Chaperot 2 , M.-T. Leccia 1 Service de dermatologie 2 Immunologie et immunothérapie des maladies chroniques, centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes, Grenoble, France
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Introduction L’immunothérapie par anti-CTLA-4 et anti-PD-1 a révolutionné le champ des thérapeutiques anticancéreuses et le pronostic des patients atteints de mélanome métastatique. Malgré ces avancées, certains patients n’ont pas de bénéfice au traitement. La recherche de biomarqueurs prédictifs de réponse est d’un grand intérêt afin d’adapter au mieux le traitement pour chaque patient. Matériel et méthodes Nous avons analysé par cytométrie en flux les cellules du système immunitaire de dix-neuf patients atteints de mélanome métastatique, leur niveau de différenciation et d’activation ainsi que leur production en cytokines. Nous avons ensuite comparé les résultats obtenus chez les patients répondeurs et non répondeurs, avant et après le début du traitement par immunothérapie. Résultats Chez les patients répondeurs, nous trouvons une fréquence significativement plus élevée des LT CD4+ avant et après le début du traitement, associée à une sécrétion plus importante d’IL-4, IL-13 et IL-9. Les patients répondeurs présentent également une fréquence plus élevée de lymphocytes T reg avant le traitement. De plus, les mDC et monocytes ont un profil cellulaire plus activé chez les patients répondeurs. Ces données suggèrent, d’une part, un rôle actif des LT CD4+ LTh2 et LTh9 dans l’activité antitumorale en lien avec l’immunothérapie, et d’autre part, un effet de l’immunothérapie via les lymphocytes T reg.
A303 Conclusion Nous présentons ici les résultats préliminaires de ces données qui sont nombreuses et dont l’analyse complète devrait nous permettre de mieux comprendre le système immunitaire des patients en situation tumorale, afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique ainsi que la gestion des effets secondaires liés au traitement. Mots clés Biomarqueurs ; Immunothérapie ; Mélanome métastatique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.501 P336
Impact de l’exposition au méthotrexate sur le pronostic des patients atteints de mélanome métastatique : à propos de 2 observations D. Belkadi 1,∗ , C. Libenciuc 1 , Y. Ech-Chennoufi 1 , S. Roy 1 , F. Aubin 2 , E. Routier 1 , C. Robert 1 1 Dermatologie, Institut gustave-Roussy, Villejuif 2 Dermatologie, CHRU de Besanc ¸on, France Introduction Le méthotrexate est un des traitements les plus couramment utilisés dans la prise en charge du psoriasis étendu. La survenue d’une progression chez des patients atteints de mélanome sous immunothérapie, en rémission complète ou partielle, après réinstauration d’un traitement par méthotrexate pour un psoriasis, soulève la question de l’imputabilité de ce traitement comme inducteur de progression. Observations Nous avons observé deux cas de patients, aux antécédents de psoriasis, atteints de mélanome métastatique en rémission partielle ou complète après ou en cours de traitement par immunothérapie, ayant présenté une progression de mélanome après l’instauration d’un traitement par méthotrexate. Obs1 : patient de 50 ans, suivi pour un mélanome métastatique sous immunothérapie depuis novembre 2017 par ipilimumab + nivolumab, puis entretien par nivolumab seul, arrêtée sur toxicité hépatique et excellente réponse partielle. Une poussée de psoriasis et de rhumatisme psoriasique avait motivé un traitement par méthotrexate en juin 2018. Le traitement était interrompu en janvier 2019 pour des hématuries en lien avec une localisation secondaire vésicale du mélanome confirmée histologiquement en parallèle d’une reprise évolutive des localisations ganglionnaires préexistantes au Baseline et qui avaient répondu de fac ¸on quasi complète au bilan d’août 2018. Obs2 : homme de 66 ans, suivi pour un mélanome métastatique en ganglionnaire, hilaire, pulmonaire et hépatique depuis septembre 2016, traité dans le cadre d’un protocole par ipilimumab + nivolumab (4 cures), puis entretien par nivolumab en monothérapie. Réponse partielle au contrôle d’avril 2017 par TEP scanner avec régression de 66 % des cibles hépatiques et pulmonaires confirmée par la stabilité des lésions en août 2017. À partir d’octobre 2017, le patient a été traité par méthotrexate pour un psoriasis en plaques étendu. En mars 2018, on notait une suspicion de progression au bilan d’extension radiologique, confirmé en septembre 2018 en ganglionnaire rétro-porte et rétro-cave selon les critères RECIST. Discussion Les publications étudiant les relations entre méthotrexate, psoriasis et mélanome sont très peu nombreuses. Seuls quelques articles décrivent les liens possibles entre les traitements immunomodulateurs et la survenue ou la progression de mélanome chez des patients atteints de psoriasis ou de polyarthrite rhumatoïde. Nous nous interrogeons face à cette progression tumorale, rapide chez un patient et retardée chez un autre, après instauration d’un traitement par méthotrexate, sur le rôle éventuel de
A304 ce dernier comme facteur inducteur d’échappement tumoral à l’immunothérapie. Conclusion À travers ces observations, nous attirons l’attention sur un éventuel impact néfaste du traitement par méthotrexate sur la réponse thérapeutique de l’immunothérapie chez les patients atteints d’un mélanome métastatique. Mots clés Immunothérapie ; Mélanome ; Méthotréxate ; Psoriasis Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.502 P337
Les vésicules extracellulaires (EVs) de mélanome possèdent des propriétés immunomodulatrices J. Lorant ∗ , M.-C. Pandolfino , A. Khammari , B. Dréno Département de dermatologie, CHU de Nantes, CRCINA, INSERM, université d’Angers, université de Nantes, France Introduction Le mélanome est un des cancers les plus agressifs. Malgré des recherches intensives, le diagnostic précoce de cette pathologie est délicat tout comme son pronostic. Les vésicules extracellulaires (EVs) sont de petites structures secrétées par de nombreux types cellulaires servant de voie de communication entre les cellules. Des recherches actives se sont développées concernant ces vésicules qui ont un impact direct dans la physiopathologie de la progression cancéreuse en inhibant le système immunitaire mais qui peuvent également servir de biomarqueur ou de vecteur pour apporter des molécules thérapeutiques. Dans cette étude, nous avons estimé la capacité de production d’EVs par des lignées de mélanome issues de métastases de patient et évalué leurs propriétés immunomodulatrices sur des PBMCs allogéniques. Matériel et méthodes La lignée cellulaire a été obtenue à partir du ganglion axillaire d’un patient atteint d’un mélanome de l’abdomen avec mutation BRAFV600E . Les cellules de la lignée sont cultivées pendant 3 jours et le surnageant de culture est récupéré pour isoler les EVs par ultracentrifugation à 100 000 g pendant 15 h. Une caractérisation de la concentration et de la taille de ces vésicules est réalisée par qNano. Les EVs sont ensuite déposées sur des PBMC stimulés au PHA/IL2 pendant 4 jours à 3 concentrations différentes (500 000, 1 × 106 et 10 × 106 EVs) et leur impact sur la prolifération de ces PBMC est évalué par cytométrie en flux. Résultats La quantification des EVs a permis d’estimer la concentration produite pendant 3 jours par les cellules de lignée de mélanome à 6,84 × 108 particules/mL. La taille des particules est variable avec une moyenne de 388 ± 285 nm. De fac ¸on intéressante, l’incubation de 10 × 106 EVs avec les PBMCs inhibe leur prolifération (58,55 % de prolifération en condition contrôle versus 35,09 % avec les EVs). Par ailleurs, la prolifération des lymphocytes CD4+ et CD8+ est inhibée respectivement de 56,00 % à 34,85 % et de 70,28 % à 50,32 %. Discussion Ces résultats préliminaires permettent d’affirmer que les cellules de mélanome produisent des EVs de taille importante pouvant correspondre à des micro-vésicules (100 à 1000 nm). De fac ¸on extrêmement intéressante, nous montrons que les EVs de mélanome inhibent la prolifération des lymphocytes CD4+ et CD8+. Il sera primordial de réaliser un phénotypage des molécules de surface présentes sur les vésicules ainsi que de leur contenu afin de déterminer quels facteurs secrétés possèdent un potentiel immunomodulateur. D’autre part, il sera nécessaire de reproduire ces travaux sur d’autres lignées et également de corréler le potentiel immunomodulateur de ces vésicules avec l’évolution clinique du patient. Ceci permettra de mieux appréhender les mécanismes d’action du développement du mélanome et de proposer de nouveaux outils thérapeutiques permettant de faciliter la reconnaissance de la tumeur par le système immunitaire.
JDP 2019 Mots clés Exosome ; Mélanome cutané ; Vésicules extracellulaires Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.503 P338
Métastases fœtales et placentaires de mélanome : un cas夽 D. Canu ∗ , C. Dutriaux Dermatologie, CHU de Bordeaux, France Introduction Le mélanome est la première cause de métastase placentaire (environ 30 % des cancers, avant le cancer du sein, bronchique, hémopathies, sarcome. . .) alors qu’il est le 5e cancer par ordre de fréquence touchant la femme en âge de procréer. Par ailleurs, il donne plus volontiers des métastases fœtales qui restent exceptionnelles (moins de 10 cas dans la littérature). Observations Une patiente de 39 ans était suivie initialement en gynécologie avec son compagnon pour une aide médicale à la procréation. Elle a comme principal antécédent l’exérèse d’un mélanome du bras gauche de Breslow 0,75 mm, non ulcéré en 2012. Après l’échec d’une première FIV, la patiente est enceinte en avril 2018 (grossesse gémellaire bichoriale biamniotique). Au 3e mois de grossesse, apparaît une adénopathie axillaire gauche d’évolution rapide dont la biopsie au 5e mois de grossesse confirme l’atteinte ganglionnaire du mélanome. Un scanner corps entier est réalisé peu de temps après ne montrant pas d’autre lésion à distance. Au 7e mois, un curage à visée curatif est entrepris, trouvant une adénopathie atteinte sur 18 (1N+/18 N). La recherche de mutation en biologie moléculaire met en évidence une mutation NRAS Q61X, non trouvée dans le sang maternel (recherché en post-partum). Lors d’une échographie de contrôle à 32 SA, on découvre la mort fœtale in utero du jumeau 2. Une césarienne est alors effectuée en urgence. On retrouve sur celui-ci une vingtaine de nodules souscutanés, dont six sont pigmentés. La cause du décès retenue est une hémorragie fœto-maternelle, très probablement secondaire à une brèche occasionnée par une métastase placentaire, confortée par la pâleur du tégument et le test de Kleihauer fortement positif. Le jumeau 1 est viable et ne présente pas de lésion cutanée. Discussion Le cas de cette patiente soulève plusieurs questions : y a-t-il un rôle déclencheur de la grossesse et/ou de la FIV dans l’évolution métastatique (ganglionnaire - placentaire - fœtale) ? Même si cette hypothèse a longtemps été discutée, plusieurs articles ont montré l’absence de lien véritable entre hormones sexuelles féminines et mélanome. Ce cas est également complexe quant au suivi de l’enfant vivant et au traitement éventuel à mettre en place si une atteinte secondaire est mise en évidence (les métastases pouvant apparaître jusqu’à l’âge de 9 mois dans les autres cas rapportés). Conclusion Il s’agit à notre connaissance du 10e cas décrit de métastase fœtale de mélanome. Mots clés Mélanome cutané ; Métastase fœtale ; Métastase placentaire Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.504. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.504.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.504