In memoriam Maurice Goudemand

In memoriam Maurice Goudemand

Transfusion clinique et biologique 9 (2002) 247 www.elsevier.com/locate/tracli In memoriam In memoriam Maurice Goudemand C. Salmon, P. Rouger*, J.J...

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Transfusion clinique et biologique 9 (2002) 247 www.elsevier.com/locate/tracli

In memoriam

In memoriam Maurice Goudemand C. Salmon, P. Rouger*, J.J. Huart

Par un froid glacial, dans une église anonyme de Lille, ville qu’il aimait tant, en présence d’une assemblée recueillie, attentive aux éloges prononcés par ses collègues de l’université et de la transfusion sanguine, M. Goudemand nous a quittés. Nous devons lui rendre un hommage affectueux, respectueux et rempli de gratitude, car il fut de ceux qui sauvèrent l’honneur de la transfusion sanguine. Dans ces années difficiles, qui nous trouvèrent tous plus ou moins accablés par l’opinion publique, M. Goudemand avait conservé la sérénité, en même temps que la solidarité avec ceux qui, parmi nous, furent dans l’épreuve. Pour l’avoir longtemps fréquenté, pour avoir travaillé avec lui pendant de longues heures, à Lille comme à Paris, l’un des signataires de cet hommage peut attester des qualités exceptionnelles de M. Goudemand. Médecin et scientifique de haute valeur, mais d’une modestie exemplaire, il incarnait l’idéal auquel nous aspirions. Lucide et volontaire sous des dehors détachés, sans ostentation aucune, il était porteur des valeurs profondes qui lui permirent d’élever son centre de transfusion vers les plus hauts niveaux de qualité, sans même, semble-t-il, se soucier d’une notoriété que nous lui reconnaissions tous. Peu

* Auteur correspondant. Adresse e-mail: [email protected] (P. Rouger).

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d’hommes eurent autant d’influence, sans jamais la mesurer ni la revendiquer. Admiration et respect, tels sont les deux sentiments qu’il aura suscités dans son entourage. Pionnier en hématologie, alors que cette spécialité n’était pas encore reconnue comme discipline universitaire, il avait su, à partir de l’Institut Pasteur de Lille, rassembler une équipe associant cliniciens et biologistes et devenir luimême, à sa grande surprise personnelle, non seulement un médecin et un scientifique de haut rang, mais encore un industriel capable de rivaliser avec les meilleurs. « J’en suis moi-même étonné », disait-il. M. Goudemand restera pour nous un exemple et un modèle ; il dominait son époque sans effort apparent, parce qu’il possédait cette ressource intérieure caractéristique des hommes qui savent unir pensée et action. Si l’on ajoute à cela un sens aigu de l’organisation, on peut comprendre comment sa carrière fut couronnée d’un tel succès. Les évolutions des structures de la transfusion sanguine n’ont sans doute pas su profiter de toutes les ressources de nos disciplines et de notre organisation. On peut déplorer que la disponibilité de cet homme n’ait pas été comprise ni utilisée. Quant à nous, nous garderons au fond du cœur, respect et affection pour celui qui fut un exemple et une référence, témoignant de la grandeur d’un passé trop souvent méconnu. Nous voulons ici lui rendre l’hommage solennel que méritent ses qualités.