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Communications orales / Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 270–279
transfusion de deux unités de plasma frais congelé (PFC) tous les 15 jours suite à une seconde greffe rénale. Vingt-sept produits sanguins labiles : huit concentrés de globules rouges (CGR), un concentrés de plaquettes d’aphérèse (CPA), 18 PFC non inactivés par l’amotosalen (IA) ont été transfusés du 26/04/04 au 25/09/2006, sans déclaration d’effet indésirable receveur (EIR). Suite au protocole transfusionnel, 118 PFC-IA sont transfusés entre le 04/02/2008 et le 19/04/2010. La patiente présente sept EIR de type allergique survenant de fac¸on non systématique, avec ou sans prémédication. Ces EIR, correspondant à la transfusion de 13 PFC-IA, impliquent 12 donneurs. Deux réactions, apparues à un an d’intervalle, ont été provoquées par des transfusions de plasma issu d’un même donneur. Aucun de ces donneurs n’a provoqué de réaction chez d’autres receveurs. Analyse des EIR.– La patiente présente dans ses antécédents des épisodes d’allergie alimentaire après consommation de pain aux céréales et de noisettes. Les tests cutanés ont confirmé l’allergie aux noisettes (++ + ), noix, bouleau et graminées. Parmi les donneurs impliqués, un donneur est un consommateur quotidien de noisettes, allergène bien identifié chez madame H.M., cinq sont des consommateurs réguliers de noisettes ou de noix. Quatre donneurs sont allergiques à d’autres substances, diagnostic confirmé par des tests cutanés. Pour trois autres, la suspicion de l’allergie n’a pas été confirmée. Explorations.– La recherche d’anticorps anti-amotosalen est négative. Un dosage Elisa recherchant la trace de protéines de noisettes circulantes dans le plasma issu de la biothèque des donneurs a montré des résultats compatibles avec la présence de celles-ci dans le plasma d’un seul des 12 donneurs. Les prick-tests, utilisant du plasma des donneurs étudiés, et les tests de dégranulation des basophiles envisagés par l’équipe d’allergologues n’ont pas été réalisés. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.018 CL2-2
Incompatibilité transfusionnelle sur transfusion de plasmas compatibles ABO non isogroupes I. Maréchal a,∗ , P. Volle b , C. Girault a , I. Hervé c CHU hôpitaux de Rouen, Rouen, France b Immunohématologie, EFS Normandie, Rouen, France c Hémovigilance, EFS Normandie, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Maréchal) a
La prise en charge thérapeutique d’un purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT) par échanges plasmatiques (EP) peut se compliquer d’accidents allergiques. L’allo-immunisation n’est pas évoquée sur la transfusion de plasmas frais congelés (PFC). Un patient âgé de 25 ans a été admis en réanimation médicale pour prise en charge thérapeutique d’un PTT. Traité par corticothérapie et EP (60 ml/kg) une fois par jour, le traitement a été renforcé à j9 par deux EP quotidiens et l’introduction de Mabthera® . Lors du trentième EP, le patient présentait un effet indésirable receveur (EIR) de grade 2 associant œdème laryngé et hypotension artérielle. Le bilan biologique histamine et tryptase était non significatif. Un second EIR de grade 1 est survenu au trente-septième EP (prurit et érythème cutané). Une recherche d’anticorps immuns anti-A et anti-B a été effectuée et revenait positive (anti-A positif [512], TIA sans inhibition en gel filtration avec un seuil de positivité à 256). Le patient de groupe O n’avait rec¸u que des PFC sécurisés par solvant détergent compatibles ABO (groupes O, AB et B). Lors de la survenue du premier EIR le patient était transfusé par des PFC du groupe A, et lors du second par des PFC du groupe AB. Suite à une probable immunisation sur des antigènes solubles A contenus dans les PFC, le patient a donc développé un allo-anticorps anti-A immun. Cette allo-immunisation était selon la littérature plus fréquente chez les patients de groupes O et transfusés par des PFC de groupe AB [1]. Bien qu’initialement d’allure allergique, le patient avait présenté un EIR du type allo-immunisation anti-A sur transfusion de PFC AB compatibles mais non isogroupes. Cet EIR doit conduire à une réflexion sur la conduite transfusionnelle lors de transfusion massive par PFC non isogroupe et notamment par des PFC AB chez des patients de groupe O.
Références [1] Shamwell A. Post-transfusion mortality among recipients of ABOcompatible but non-identical plasma. Vox Sang 2009;96:316–23. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.019 CL2-3
Existe-t’il encore des TRALI d’origine immunologique en 2011 ? C. Rieux a,∗ , E. De Meyer a , P. Bonin b , F. Delbos b , K. Razazi a , K. Belhadj a GH Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France b EFS, Île-de-France, site Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Rieux)
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Le TRALI (transfusion-related acute lung injury) est une détresse respiratoire survenant dans les six heures suivant la transfusion d’un produit sanguin labile (PSL) et est liée dans plus de la moitié des cas à un conflit immunologique concernant les antigènes des polynucléaires des systèmes HLA et HNA. Depuis la fin 2010, le dépistage des anticorps anti-HLA chez les donneuses non nullipares donnant un concentré de plaquettes d’aphérèse (CPA) ou un plasma unitaire est réalisé systématiquement avec exclusion de ces dons en cas de positivité. Nous rapportons trois cas de TRALI survenus dans notre hôpital après la mise en place de cette mesure de prévention : – homme de 83 ans, leucémie lymphoïde chronique, frissons, fièvre et détresse respiratoire 30 minutes après la fin d’un mélange de concentrés de plaquettes (MCP). Sur les cinq donneurs, quatre femmes dont une poly-immunisée en anticorps anti-HLA de classe I reconnaissant a priori les antigènes du receveur. TRALI ; – homme de 90 ans, thrombocytémie essentielle, frissons, fièvre et détresse respiratoire dix minutes après le début du deuxième CGR. Présence d’anticorps anti-HLA de classe II DR7 chez la donneuse du premier CGR et d’anticorps antiHLA de classe I (A24 et B35) chez la donneuse du deuxième CGR reconnaissant tous deux les antigènes du receveur. Double TRALI ; – femme de 41 ans, hémorragie digestive sur hépatite alcoolique, détresse respiratoire 30 minutes après la fin de la transfusion de 3 PVA BM et 2 CGR. Présence d’anticorps anti-HLA de classe I et II (B45, DR7, DQ9) chez la receveuse reconnaissant les antigènes de classe II du donneur du premier PVA BM. TRALI inversé. L’incidence du TRALI dans notre établissement est restée stable depuis 2009 à environ 1 sur 10 000 PSL. Ces trois observations illustrent donc la nécessité de continuer à chercher activement les TRALI quel que soit le PSL en cause et a fortiori s’il s’agit de CGR ou de MCP. L’analyse des déclarations nationales d’hémovigilance permettra ainsi d’alimenter la réflexion sur un éventuel élargissement des mesures de prévention. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.020 CL2-4
L’irradiation des concentrés de plaquettes augmente-t-elle le risque de réaction allergique chez le receveur ? C. Caldani a,∗ , B. Lassale b , N. Canivet c , J.P. Aullen d EFS Alpes-Méditerranée, Saint-Laurent-du-Var, France b Assistance publique, hôpitaux de Marseille, Marseille, France c CHU de Nice, Nice, France d ARS, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Caldani) a
En mai 2010, une alerte pour une vigilance proactive est lancée par le CRH PACA sur une courte période concernant un nombre inhabituellement élevé (cluster) de déclarations de réactions allergiques bénignes à la suite de transfusions de concentrés de plaquettes (CP) irradiés à l’AP-HM. Or l’irradiateur du site de Marseille de l’EFS AM a été récemment changé, pour un appareil délivrant des rayons X, alors que celui du site de Nice, au césium, est toujours en service. Une étude portant sur les années 2006 à 2011 a cherché à savoir si cette augmentation était réelle, et en relation avec la nouvelle technologie d’irradiation ou avec d’autres causes possibles. Les premiers résultats semblent montrer une