Influence de la grosseur du grain et de la teneur en oxygéne sur la cinétique d'oxydation du zirconium

Influence de la grosseur du grain et de la teneur en oxygéne sur la cinétique d'oxydation du zirconium

INFLUENCE OXYGl?NE DE LA GROSSEUR SUR LA CINF:TIQUE DU GRAIN ET DE LA TENEUR D’OXYDATION DU ZIRCONIUM EN L’influence de deux facteurs importants, ...

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INFLUENCE OXYGl?NE

DE LA GROSSEUR SUR LA CINF:TIQUE

DU GRAIN ET DE LA TENEUR D’OXYDATION DU ZIRCONIUM

EN

L’influence de deux facteurs importants, a savoir la grosseur du grain et la teneur en oxygene dissous sur la cinetique d’oxydation du zirconium en phase N, est etudiee et discutee. Les Cchantillons de zirconium a gros grains (diametre moyen 5 mm)ont prepares sous vide dynamique par cyclage thermique autour du point de transformation #UP/~.Aux basses temperatures (t < 65o”C), la vitesse d’oxydation des echantillons a gros grains est nettement moins grande que celle des Cchantillons a petits grains, ce qui serait en faveur d’un mecanisme preponderant de diffusion intergranulaire aux basses temperatures. Les alliages zirconium-oxygene

ont et4 obtenus

de zirconium pur, suivie d’un recuit sous vide secondaire

par oxydation a 1o5oC.

d’echantillons

L’homogenCisation

et la teneur en oxygitne de ces alliages ont &C rigoureusement control&es et determi&es. Les cinetiques d’oxydation montrent clue l’oxygene dissous entraine une augmentation marquee de la vitesse d’oxydation d’autant plus grande que la teneur en oxygene est &levee. Ces resultats sont completes par des observations morphologiques et structurales

content

en fonction

de la temperature

d’oxydation.

The influence of two important factors i.e. the grain size and the oxygen of T-Zr on the oxidation kinetics is studied and discussed. Large u-Zr grain size samples (mean grain size 5 mm) have been obtained b>

thermally cycling in vacuum through the s+/? phase transformation. At temperatures < h5o”C, the larger the grain size, the slower the rate of oxidation. This result can be explained by a grain-boundary diffusion mechanism at the lower temperatures. Zirconium-oxygen alloys have been prepared by oxidation of pure zirconium samples followed by a high-vacuum anneal at 1050°C. The homogeneity and final oxygen concentrations have been strictly verified and determined. The oxidation kinetics have been studied at different temperatures and it clearly appears that the oxidation rate markedly increases with increase of initial oxygen content. In addition, some structural observations in relation to the oxidation temperature have been made.

J. COM-NOUGU8 et al.

260 I. INTRODUCTION L’oxydation couche

d’oxyde,

oxyde

du zirconium la zircone,

pour constituer (a) Cette

mecanisme cessus montre

que

grains

dissolution

effet,

d’oxydation

A l’appui sur la cinetique (b)

L’etude

afin de preciser cinetique

zirconium-oxygene

KOFSTAD~ ont montre de la teneur

en oxygene.

Cox

ET HARDER~

gCnCitC sur les cinetiques

d’oxydation.

differents

Section

teneurs

travaux

(voir

en oxygene

temperature fonction

Les cinetiques

relativement

Ctendu

de grain.

dissous

a CtC entreprise

dans le zirconium

en oxygene.

d’oxydation

l’influence

l’influence

ET

de I’hCtCro-

les resultats

de ces

a differentes

a ete controlee

ont Cte Ctudiees

afin de preciser

OSTHAGEN

sur des alliages

l’homogeneite

d’oxydation

sur la

des alliages

a 850°C en fonction

plus loin

Porte

du grain

PEMSLER~ a CtudiC la cine-

sature

etude

dont

de la taille

de la temperature.

ont deja Ctudid l’oxydation

discuterons

4). Notre

(de o 8. 17 at.%)

essais d’oxydation.

prepon-

par la grosseur

ont mis en evidence

Nous

d’oxydation

sur la cinetique

est le mecanisme

en fonction

de la vitesse

peut

cites ci-dessus.

pas d’influence

en particulier,

a

a petits

Ce resultat

zirconium-oxygene

sur du zirconium

une augmentation

grains.

CtudiC l’influence

initialement

pro-

DOERFFLER~

a la temperature

du zirconium

des alliages

soit par un

de zirconium

&tre influendes

Quelquesauteurs

de l’oxyde

a cet

ces deux

de diffusion

intergranulaire

dans des cas bien precis:

de croissance

a gros

de grain n’aura

nous avons

de l’oxygene

d’oxydation.

les Bchantillons

devraient

de l’oxydation

s’effectuer

temperature.

est p&pond&ante

de I’oxydation

l’influence

globale

dans

peut

la

des Cchantillons

de cette hypothese,

dune

sous-jacent

intergranulaire,

suivant

Si la diffusion

d’oxydation

globale

le metal

diffusion

des deux modes possibles

en volume

du zirconium.

les cinetiques

tique

compte

on peut penser que la grosseur

derant,

dans

soit par

que dans

en tenant

si la diffusion

adoptee,

de I’oxygene

de l’oxygene

par la formation

dans le metal

d’insertion.

differemment

la diffusion

Ctait plus rapide

simultanement d’oxygene

solide

en volume,

intervenir

&tre interpret& En

une solution

de diffusion

pouvant

se traduit

et la dissolution

avant

les

dans un domaine

de

de l’oxygitne

dissous

en

de la temperature.

2. MliTHODE EXPkRIMENTALE Les Cchantillons Kroll.

L’analyse

utilises

ont ete decrits

a celle

nettement

superieures,

thermique

autour

cristaux

Nous

avons

des tailles sieurs

lamine

de transformation

nous avons

a CtC deja CtC obliges

de zirconium

de l’etat

de surface

utilisee

dans

de la modifier chaque

cycle

J. Less-Common Metals, 19 (1969) z5g--27z

pour obtenir a+?.

Cette

le cas du zirconium pour

superieures

2 h a une temperature

(862°C)

des Cchantillons

de transformation

nettement

thermiques,

soumis

puis recuit a+,5

entre IO et 40 ,um. Aussi,

du point

de grains

cycles

de zirconium

de son point

comprises

gros

a partir

de preparation

des khantillons

(a) Un Cchantillon dimensions

ainsi que le mode

antCrieurement5.

2.1. Priparatiolz ferieure

dans cette etude ont et& prepares

de ce materiau

obtenir a I mm.

de base &ant

avec

presente des grains

par

de

de dimensions

de zirconium methode

in-

des grains

a un cyclage

de preparation d’autres

le zirconium

de

auteur+7, Kroll

CtudiC,

L’echantillon

est soumis

le suivant:

la temperature

a pluest

LA CINBTIQUE

D’OXYDATION

261

DU ZIRCONIUM

elevee a la vitesse de 3o0°C/h depuis l’ambiante tenue a rooo°C pendant

jusqu’a

10oo’C;

elle est ensuite main-

4 h. Apres ce recuit en phase ,!?, l’echantillon

est trempe

vide soit a l’air, soit dans l’eau, puis port& a 820°C (3oo”C/h) et maintenu

sous

& cette tem-

perature pendant 7 jours. Quelques experiences preliminaires effectuees sous vide statique dans des ampoules de silice ont montre que les cristaux ainsi prepares Ctaient fortement contamines Nous

par l’hydrogene

avons

dynamique

dont la presence

dii, par consequent, (10-6 Torr).

En rep&ant

Ctait revel&e par de nombreux

effectuer

les traitements

thermiques

4 fois le cycle thermique

hydrures. sous vide

precedemment

decrit,

nous avons obtenu des grains dont la taille maximale etait de IO mm et dont le diametre moyen etait de l’ordre de 5 mm. Les diagrammes de Laue effectues sur ces cristaux

sont caracterises

par des taches

fines, traduisant

ainsi prepares. (b) Nous avons, d’autre part, prepare des echantillons

la perfection

des cristaux

de zirconium

a differen-

tes teneurs en oxygene par recuit sous vide d’echantillons prealablement oxydes. Cette methode a eti: utilisee recemment par KADEN* pour preparer des alliages ternaires Zr-Cu-0. Le traitement de recuit sous vide dynamique de ro-6Torr et a105o’C pendant 7 jours entraine d’une part la dissolution dans le metal de l’oxygene prealablement fix6 sous forme d’oxyde et d’autre part, l’homogeneisation de la teneur en oxygene. On peut a l’avance,

determiner

pour un Cchantillon donne, le gain de masse en oxygene

necessaire pour obtenir une teneur vi&e. Le traitement d’oxydation est alors realist! dans l’oxygene pur a l’aide d’une thermobalance et l’essai interrompu lorsque le gain de masse desire est atteint. cinetiques

d’oxydation

duke necessaire

On peut aussi oxyder les Cchantillons

du zirconium

a une temperature

en se &f&ant

deja Ctablies a partir desquelles don&e

a des

on determine

pour obtenir un gain de masse

la

correspon-

dant a la teneur vi&e. Apr&s le traitement d’homogeneisation, 1’homogCnCite de la repartition de l’oxygene est contrblee par des point& de microdurete effectues sur des sections polies des echantillons. En effet, la durete des solutions solides B-0 varie en fonction de la teneur en oxygene: on peut ainsi s’assurer que l’homogeneite est realisee quand la durete ne varie pas en fonction de la profondeur. La teneur en oxygene est controlee soit a partir de la valeur de la microdurete et de la mesure des parametres cristallins des alliages B-0 obtenus en se referant a un etalonnage prealable, soit par analyse a l’aide d’une methode fondee sur l’observation directe des reactions nucleairesg et en particulier, la reaction 016(d,p)017. La Figure I montre a titre d’exemple, la structure micrographique d’alliages Zr-0 prepares a l’aide de cette methode. On constate que les alliages contenant jusqu’a 9 at.%, d’oxygene, ne cornportent pas de fissures (Fig. ~(a)). Par contre, au-deli de cette teneur, les alliages presentent toujours des fissures transgranulaires (Fig. x(b)). L es Cchantillons n’etant pas fissures apres le traitement d’oxydation, nous avons essay6 de varier les conditions de mise en temperature et de refroidissement avant ou apres le traitement thermique d’homogeneisation pour Cviter la fissuration. Nous n’avons pu parvenir a une amelioration sensible. Nous avons observe une augmentation t&s nette de la taille moyenne des grains des alliages Zr-0 en fonction de la teneur en oxygene et pour un m&me traitement thermique. Cette augmentation s’accompagne d’une grande dispersion de la repartition de la taille des grains. Les differents resultats obtenus sont rassembles dans le Tableau I. J.

Less-Common

hfetds,

19

(1969)

259-272

262

Fig. I. (a) l?tat structural d’un alliage B-0 &at structrual d’un alliage Zr-0 B IO at.%

J. COM-NOUGU8

et ad.

& 4 at.% d’oxygbne. Lumihre pola .ri&e ( x 150); (b) d’oxygkne (zone fissurke). Lumike polariske. ( x I 50)

&&de de la cin&que d’oxydation Nous avons &diC la cidtique d’oxydation de ces diffkrents Cchantillons de zirconium clans l’oxygkne pur sous pression atmosphtkique et pour des durkes corn1lrises entre quelques heures et une centaine d’heures. Les augmentatic ms de pods en fonction du temps ont &t5 dktermindes 5 l’aide d’une thermobalance du type Mac-B: 3in dont le ressort de suspension est constitd d’un fil en alliage Ni SPAN C. Les allon, gements du ressort ktaient suivis B l’aide d’un cathktomktre optique. Comme le s Ys2.2. Mt!thode

J. Less-Common Metals, Ig (1969) z5g-272

LA CINgTIQUE

TABLEAU

D’OXYDz4TION

DU ZIRCOKIUM

263

I Zr-0

VARIATIONSDELATAILLEDESGRA~~DESAL~~GI~~

ENF~NCTI~NDEL~TENEURENOXYGI?NE

Taille des grains (pn)

Teneur en 0 lat.%)

minimale

maximale ii:

IO 30 40 70 230 330 30

0 2

6 10 II IL 1585

730 300 460 930 930

t&me de suspension des echantillons dans la thermobalance etait soumis au tours de I’oxydation sous pression atmospherique d’oxygene, a des oscillations dues aux courants

de convexion

de l’oxygene,

cathetometre, disposer d’ecrans qui permettent

il a fallu,

pour effectuer

des mesures precises au

dans le tube laboratoire au niveau du four, un systeme de supprimer ces oscillations. Pour controler les mesures, les

echantillons Ctaient peses avant et apres le traitement d’oxydation. Apres les essais en thermobalance, des observations microscopiques effectuees 3.

sur la surface et la section

RkULTATS

des echantillons

etaient

oxydes.

EXPtiRIMENTAUX

3.1. Oxydation da4 zirconium pur d diffhentes grosseurs de grain Les travaux preliminaires de l’un d’entre nous ont permis

de preciser

conditions exphimentales les plus favorables a cette etude. Les Cchantillons de zirconium a gros grains ont CtC oxydes a differentes

les

tempe-

ratures : 45o”C, 550”C, et 750°C. Ces temperatures ont CtC choisies afin de verifier si le mode de diffusion de l’oxygene avait une influence directe sur la cinetique globale d’oxydation. En effet, selon certains auteurs 11+12,la dissolution de l’oxygene dans le zirconium

se ferait par un mecanisme

de diffusion en volume a haute temperature

(t >

650°C) et suivant les joints de grains a basse temperature (t < 650°C). Dans le domaine de temperature oh la diffusion en volume est preponderante, les cinetiques d’oxydation des Cchantillons Par contre,

a gros grains et a petits grains ne presenteront

pour le domaine

de temperature

oh la diffusion

pas de difference.

intergranulaire

serait le

mecanisme de diffusion principal, ces cinetiques d’oxydation devraient &tre differentes. Les resultats des essais d’oxydation des Cchantillons a gros grains sont compares aux cinetiques

d’oxydation

d’echantillons

a petits grains (25 pm en moyenne),

sur la Fig. 2. A 750 “C, il n’y a pas de modification de la cinetique d’oxydation. Par contre, a 550 et surtout a 450°C, la vitesse d’oxydation des echantillons a gros grains est nettement moins grande que celle des echantillons a petits grains. Ce resultat serait en faveur d’un mecanisme preponderant de diffusion intergranulaire aux basses temperatures (la surface totale des joints de grains dans un Cchantillon a gros grains qui est plus faible que celle dans un echantillon a petits grains, conduirait a une quantite totale d’oxygene

diffusant

plus faible).

3.2. Oxydation des a&ages zirconiunz-oxygkne Les cinetiques d’oxydation des alliages

Zr-0

ont ete plus particulierement

Ctudiees a 650”, 750” et 82o’C. J. Less-Common Metals, 19 (1969) 259-272

J. COM-NOUGUh et d.

264

Nous avons vu que l’augmentation de la teneur en oxygene dissous dans le zirconium entrainait, dans nos conditions experimentales, un grossissement du grain. L’Ctude precedente de l’influence de la taille du grain sur la cinetique d’oxydation du zirconium, a montre que ce facteur n’intervenait pas a haute temperature (t >65o”C). Ceci justifie done le choix des temperatures des essais d’oxydation des alliages zirconium-oxygene.

Fig. 2. Influence de la grosseur de grain SLITla cinktique d’oxydation grains; G.G. = gros grains de diamktre moyen 5 mm).

0

1

2

3

4

Fig. 3, Cinbtiques d’oxydation

5

6

du zirconium

(P.G. = petits

7

des alliages Zr-0

& 65oOC.

A 65o”C, l’oxydation des alliages 21 moins de 3 at.% presente dans tout le domaine des durees d’experience, une allure parabolique. Pour les alliages a plus de 3 at.%, la courbe cinetique presente un stade initial a allure parabolique suivi dune periode transitoire oh la cinetique d’oxydation croft, puis d’une periode finale sensiblement lineaire. La transition du regime parabolique au regime lineaire apparait d’autant plus vite et la cinetique lineaire est d’autant plus rapide que la teneur en oxygene est plus &levee (Fig. 3). Apres l’etude thermogravimetrique, les alliages a plus de 3 at.% oxydes jusqu’au stade lineaire rev&lent a l’observation microscopique (Fig. 4), une J. Less-Common Metals, 19 (1949) z5g--272

LA CINdTIQUE

formation grains

D’OXYDATION

d’oxyde

sont couverts

blanc

DU ZIRCONIUM

limit&e B certains

d’oxyde

265 grains

noir. Ceci apparait

du sub&rat

nettement

al.ors que d.‘autres

sur la Fig. 5 qui corres-

pond A un alliage & 7,8 at.% 0, oxydC & 65o’C. On observe, sur le grain cenl :ral, un film d’oxyde noir sous-stoechiomktrique tandis que les deux autrc 3s grains CIontigus

Fig. 4. Aspect superficiel d’un alliage Zr-0 & 5,5 at.?/, d’oxygkne oxydk Oh 2L 650°C, lumIiPre polariske. ( X 75)

Fig. 5. Micrographic de la couche d’oxyde form& sur un alliage Zr-0 & 7,8 at. “/: d’oxyg&n e oxydb 7h B 650°C. Lumikre polariske. ( x 600) 1. Less-Common

Metals,

Ig

(1969) 259_272

J. COM-NOUGUg

266

et d.

sont couverts d’une couche plus Cpaisse d’oxyde blanc stoechiometrique comporant cependant un lisere d’oxyde noir au voisinage de I’interface metal-oxyde, ce qui confirme une fois de plus que le “breakaway” se developpe depuis la surface de l’oxyde vers l’interface metal-oxydei3. couche d’oxyde est beaucoup

D’autre part, on constate que l’epaisseur totale de la plus importante pour les cristaux du substrat sur les-

quels s’est developpee la transformation de l’oxyde noir en oxyde blanc. 11 est vraisemblable qu’avant l’apparition de l’oxyde blanc sur certains grains du metal, l’epaisseur de la couche d’oxyde sous-stoechiometrique

noiie avait une Cpaisseur constante

comme

dans le cas de l’oxydation du zirconium pur. On peut penser que dans la mesure oh, d’une part, le developpement du “breakaway” n’interesse pas tout de suite l’epaisseur totale du film d’oxyde, et oh d’autre part, l’epaisseur du film d’oxyde noir diminue a l’aplomb des regions du film transform4 en oxyde blanc, le “breakaway” entraine une reacdleration de l’oxydation du substrat metallique. Dans cette hypothese, on serait amen& a supposer que la vitesse de diffusion de l’oxygene a travers la couche d’oxyde transformee en oxyde stoechiometrique serait beaucoup plus grande que dans l’oxyde noir, la couche superficielle d’oxyde blanc comportant vraisemblablement un plus grand nombre

de pores et de fissures.

Fig. 6. Aspect superficiel d’un alliage Z-0

B 5 at.% d’oxygkne oxydb 24 h ?L 600°C. Fond noir

(x 150) La Figure 6 montre l’aspect superficiel d’un alliage B-0 a 5 at.% oxyde 24 h a 600%: on remarque en particulier t&s nettement, que les joints de grains sont couverts d’un lisere d’oxyde noir, alors que la majeure partie de la plage observee est couverte d’oxyde blanc. Ceci est peut-&tre a relier a la diffusion intergranulaire de l’oxygene dans le metal qui semble &tre le mode de diffusion preponderant aux basses temperatures (voir Section 3). A 750°C et pour des durees de quelques dizaines d’heures, les cinetiques d’oxydation varient suivant la teneur en oxygene des alliages (Fig. 7(a) et (b)). J. Less-Common

Metals,

19 (1969)

259-272

LA CIdTIQUE

D’OXYDATION

DU ZIRCONIUM

267

6

5

IO

15

20

t(h)

Fig. 7(a) Cinbtiques d’oxydation des alliages 2~0 & 750°C; (b) courhes (m-v/t) pour l’oxydation drs alliages Zr-0 & 750°C; (c) micrographic de la couche d’oxvde formCe sur un alliage Zr-0 B ro,5 at.“,; 0. La prCsence d’une fissure augmente la surface de i’kchantillon soumise & l’action de l’oxygke. (x 400)

(i) les alliages A une teneur infkrieure B 8 at.% s’oxydent suivant une loi parabolique, la constante de vitesse augmentant avec la teneur en oxygkne. L’oxyde form4 sur ces alliages est noir. (ii) les alliages contenant plus de 8 at.% s’oxydent suivant une loi qui n’est plus parabolique avec une vitesse beaucoup plus grande que celle des alliages B moins de 8 at.?/,. Cette transition est accentuke par la prksence de fissures dans les alliages Q plus forte teneur. En effet, ces fissures surface apparente exposke B l’atmosplke

entrainent oxydante

d’une part l’augmentation de la et d’autre part, une perturbation

268

J. COM-NOUGU8

d d.

du phenomene de diffusion de l’oxygene dans l’oxyde au niveau de ces fissures avec formation d’oxyde blanc. La Figure 7(c) montre en coupe un alliage B-0 fissure et oxyde a 750°C. Au tours de l’oxydation, il y a eu penetration de l’oxygbne dans la fissure et formarion d’oxyde sur les parois de celle-ci. A l’interface metal-oxyde, l’etat de contraintes est different de celui qui existe dans fissures.

11 entraine

le decollement

a l’aplomb de la fissure, les zones exemptes de

de l’oxyde au niveau de cette fissure comme cela

est visible sur la Fig 7(c), et ainsi, une acceleration localisee de l’oxydation. Nous verrons plus loin les causes vraisemblables de la variation brutale cinetique d’oxydation a partir d’une teneur en oxygene d’environ 8 at. %.

de la

A 8zo°C, les alliages Zr-0 contenant jusqu’a 17 at.%, s’oxydent suivant une loi parabolique (Fig. 8), et l’oxyde form6 apparait toujours adherent et noir dans le domaine des durees d’experiences, sauf sur les angles des echantillons, et, eventuellement, a l’aplomb des fissures oh il est blanc. La cinetique d’oxydation est moins affectee par l’augmentation de la teneur en oxygene qu’a 75o”C, et elle l’est d’autant moins que cette teneur est plus 6levCe. Au-de& de 17at.%, la cinetique d’oxydation n’est plus parabolique

sans qu’on puisse la faire correspondre

a une loi simple.

4 16

0 Fig. 8. Courbes (m-it)

pour l’oxydation

des alliages Zr-0

zt SzoT

REMARQUE: On peut noter sur les Figs. 7(b) et 8 (courbes cinetiques dans la representation parabolique m, vt) que les cinetiques d’oxydation du zirconium pur et de la plupart des alliages presentent une periode initiale a vitesse plus grande que celle de la periode en regime permanent qui lui succede; cette periode initiale s’etend sur une duree inferieure a 5 h. Cette periode initiale n’est pas observee dans le cas des alliages a forte teneur, oxydes a 750°C ainsi que pour l’alliage a 20 at.% oxyde a 82oT, en raison de leur vitesse d’oxydation t&s grande d&s les premiers instants de l’oxydation. Au tours d’un travail recent, l’un d’entre nous a mis en evidence cette periode initiale lors de l’etude de l’oxydation du Zr pur entre 550~ et 85oTl4. L’interpretation de l’existence d’une telle deviation par rapport a la cinetique en regime permanent, au tours des premiers stades de l’oxydation, a CtC deja en partie discutCe14-16. J.

Less-Common

Metals,

rg

(1969)

259-272

LA CINtiTIQUE

D’OXYDATION

DU ZIRCONIUM

269

4. DISCUSSIOh’ Jusqu’B KOFSTAD

peu d’Ctudes

ont CtC faites

sur l’oxydation

ET OSTHAGEN~ ont montrk

que la vitesse

d’oxydation

en oxygkne

p&sent,

k diffkrentes

teneurs

non all%. Mais une discussion contrble

de 1’homogknPitP.

ticulier

par Cox

OSTHAGEN ment

et qui prksentent

B partir

des teneurs

cette

hypothkse,

Cox ET HARDER~ de 1’oxygGne

des kchantillons,

entrainait

tion. Plus rckemment, cet

tempkrature

auteur,

croissance

dessus

de cette

cas du zirconium par WAGNER~~,

dans la vapeur B l’khelle

&ude

appliquke

les khantillons & 84o”C,

parabolique tempkature, & partir

couverts

zirconium

d’eau,

saturk

peut-&tre

d’oxyde

ce dernier couples

ktaient,

de

distribution

sur la surface

n’ktait

obtenue

ktait

saturb en oxygitne. apr&s oxydation

PEMSLER

rksultat

a observk

k

de plus,

qu’8 840°C et au-

plus rapide

que

dans

le

a &k Ctabli thkoriquement

de diffusion

de systknes

binaires,

des alliages 25-O et la nature de leurs cinbtiques

au cas de l’oxydation

de vitesse

par

2 contenant

qu’une

microscopique

blanc.

croissance

des

et

-4 l’appui

du Zircaloy

du zirconium

d’oxyde

cette

en par-

KOFSTAD

s’expliquer

les kchantillons.

en oxyghne,

de la couche

en oxygtke

par

ont montrk

et que

de l’ktude

en particulier

obtenues

des gains de masse au tours de l’oxyda-

saturks

non allik. RCcemment,

que la constante

sur le zirconium

dans

de la structure

une augmentation

qu’aucun

formulie

qui ont &udiC l’oxydation

Fig. 9. Relation entre la temperature d’oxydation d’oxydation (durkes maxima d’oxydation 48 h).

en effet

pourraient

en oxygkne

du fait

objection

d&s le dCbut des essais, notam-

PEMSLER~ a &udiC l’oxydation

infkrieure

qu’une

de transition

en oxyg&ne,

de la r&partition

33{, en poids d’oxyghne

jusqu’g

non homogkne

Selon

un point

d’oxydation

Zr-0. char&

que celle du zirconium

est difficile

n’a 6th effect&,

Les cinktiques

faibles

plus rapide

de leurs rksultats

de leurs alliages

ET HARDER4.

une h~tCrog~n~it@

Ctait beaucoup

compl&e

des alliages du zirconium

parabolique

du zirconium. de formation

est plus grande

WAGNER

de la couche

montre d’oxyde

que dans le cas de l’oxydation

du

pur.

Au tours

de notre

que pour une tempkrature

&ude

de l’oxydation

d’oxydation

don&e,

des alliages il existe

Zr-0,

une teneur

nous avons limite

montrC

en oxyghne

270

J.

t?td.

au-dessus laquelle la d’oxydation n’est parabolique. La 9 represente variation de teneur limite fonction de temperature : A 650°C elle est d’environ 4 at.%, et de 8 at.% a 750°C. A 820°C, les alliages contenant jusqu’a 17 at.% s’oxydent suivant une loi parabolique. On peut ainsi tracer une courbe qui, en tenant compte des resultats obtenus par PEMSLER~ pour la teneur de saturation et par nous-mCmes

pour les autres

teneurs

tendrait

asymptotiquement

vers la teneur

maxima de 29 at.% pour une temperature de l’ordre de 840°C. Cette courbe donne la temperature limite pour laquelle un alliage Zr-0 presente une cinetique d’oxydation entierement parabolique (la temperature d’oxydation devant Ctre telle que l’alliage ne presente que la seule phase&). MalgrC sa valeur qualitative, cette courbe montre nettement l’influence de l’oxygene dissous sur l’oxydation du zirconium et plus particulierement, sur la cinetique de la reaction globale. Deux hypotheses pourraient expliquer le changement de la nature de la tinetique d’oxydation a partir d’une certaine teneur en oxygene: (I) Les cinetiques d’oxydation qui presentent une partie lineaire sont associees a la formation

d’oxyde

blanc a la surface de certains

grains du substrat

metallique,

indiquant une saturation progressive de l’oxyde en oxygene. Pour une temperature don&e, le rapport des flux de diffusion de l’oxygene dans l’oxyde d’une part, et dans le metal d’autre part, varie avec la concentration

en oxygene

du metal. On peut alors

penser que pour une certaine teneur en oxygene, teneur qui dependra de la temperature, il se produit une saturation en oxygene de l’oxyde qui tend ainsi vers la composition stoechiometrique. Le fait que l’apparition d’oxyde blanc soit limitee a certains grains metalliques, notamment aux basses temperatures ou le phenomene est encore suffisamment lent pour Ctre observe, peut &tre interprete par une influence marquee de l’orientation cristallographique du metal sur la diffusion de l’oxygene dans celui-ci comme cela a CtC montre dans le cas de zirconium purra,rg. (2) L’oxygene dissous a une grande influence sur les proprietes mecaniques des alliages Zr-0 dont la fragilite et la durete augmentent avec la teneur en oxygene. On sait qu’a la temperature ambiante, ces alliages sont t&s fragiles et les fractures obtenues par essais de deformation brutale ou par deformation a vitesse lente presentent un facies caracteristique de la rupture fragile20. Par ailleurs, leur ductilite qui Cvolue avec la temperature est d’autant plus faible a une temperature donnee que la teneur en oxygene est Clevee21. Or, il apparait toujours au tours de l’oxydation des contraintes au niveau de l’interface metal-oxyde dues a la formation de la couche d’oxyde (le rapport de Pilling et Bedworth est dans le cas du zirconium de l’ordre de 136). On peut supposer qu’aux plus basses temperatures d’oxydation, ces contraintes se reldchent difficilement par fluage et d’autant plus que la teneur en oxygene de l’alliage oxyde est plus ClevCe, la ductilite des alliages zirconium-oxygene diminuant lorsque la teneur en oxygene augmente. Ces contraintes entraineront done une fissuration du metal sous-jacent d’autant plus importante que la teneur en oxygitne sera grande, fissuration qui se traduirait par une vitesse apparente d’oxydation plus Clevee due alors a une augmentation de la surface totale de l’echantillon. Par ailleurs, ces contraintes peuvent agir directement sur la croissance de la couche d’oxyde : en effet, on sait qu’il se produit dans ces conditions, une fissuration de l’oxyde, qui perd alors partiellement son caractere protecteur ; a ce stade, l’oxyde se sature progressivement en oxygene pour atteindre la composition stoechiometrique caracterisee par la couleur blanche de l’oxyde. J.

Less-Common

Metals,

19

(1969)25g--272

LA CINiTIQUE

D’OXYDATION

271

DII ZIRCOSIGM

5. coixcLL~sIo~

Cette etude a permis de mettre en evidence l’influence du grain et teneur en oxygene

dissous-sur

pur a la pression atmospherique. (a) L’etude de l’oxydation de grains,

l’oxydation

d’echantillons

ainsi que les observations

de deux facteurs:

du zirconium

de zirconium

microscopiques

faites

taille

dans l’oxygene

ayant differentes

tailles

au tours des essais cine-

tiques des alliages zirconiurnoxygene, apportent de nouveaux arguments en faveur de l’hvpothese avancee par certains auteursi~il~i~~22 , selon laquelle le mode de diffusion de l’oxygene dans le zirconium dependrait de la temperature : aux basses temperatures (t< 65o”C), la diffusion intergranulaire serait preponderante, alors qu’aux temperatures elevees (t >65o”C), la diffusion en vclume serait le seul mode de diffusion intervenant au tours de l’oxydation. (b) L’etude de l’oxydation des alliages Zr0 a montre que l’oxygene dissous entrainait

une augmentation

de la vitesse

d’oxydation

d’autant

plus grande clue la

teneur en oxygene est elevee. Aux plus basses temperatures d’oxydation, les cindtiques presentent une forme particuliere : apres une breve periode parabolique, on observe successivement une acceleration du phirnomene puis une periode lineaire. Ce dernier stade correspond formation d’oxyde blanc limitee a certains grains du substrat. A un alliage Zr-0 a teneur en oxygene donnee, on peut faire correspondre

a la une

temperature d’oxydation au-dessus de laquelle sa cindtique d’oxydation sera parabolique. Inversement, a une temperature d’oxydation donnde, on peut faire correspondre une teneur en oxygene limite au-dessus de laquelle un alliage Z&O ne s’oxyde plus suivant une loi parabolique. Le changement de la nature de la cinetique d’oxyclation a partir d’une teneur limite en oxygene, peut etrc attribuee d’une part a l’apparition de contraintes a l’interface metal-oxyde dues a la formation de la couche d’oxyde2”S”4, cet @tat de contrainte dependant par ailleurs des proprietes mecaniques des alliages Zr-0, et d’autre part a une influence directe de l’oxygene dissous sur la formation et la croissance de la couche d’oxyde. REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient le Commissariat & 1’Energie *itomique qui a accord6 a l’un d’entre nous (J. C.-N.) une bourse de Doctorat lui ayant permis de poursuivre ces recherches. 11s remercient d’autre part, Monsieur hlSEL dont la methode d’analyse par reaction nucleaire a permis les dosages d’oxygene, pour leur collaboration

ainsi que Messieurs

ROISOT

et

DAWN

lors de ces essais d’analyse.

RliFkRENCES

I R;. IV. DOERFFLER,A.E.C.L.Rnpport2268,Juillet 1965:ctPYOC I.qE.4 2 J. I’. PEMSLER,J, Electrochem.

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Symp.

ox Thwmody-

J. c~M-N~uGu~

272

et al.

5 G. AMSEL,G.B$RANGER, P. BOISOT,D. DAVID, B. DE GALAS ET P.LACOMBE, zd Coll.Intern. CEFRACOR-IRSID, 5-6.12.67. Paris; et G. AMSEL, D. DAVID, G. B~~RANGER,P. BOISOT

B.DE GALAS ET P. LACOMBE,J. Nucl.M&r.,29 (1969)'44. 6 J. P. LANGERON ET P. LEHR, Rev. M&.,15 (1958) goI. 7 G. H. HIGGINS ET P. Soo,J. Nucl.Mater., zz (1967) 285. 8 W. KADEN, J. Nucl. Mater., 27 (1968) 225. 9 G. AMSEL,G.B~RANGER,B.DE GBLASET P.LAco&IBE,J. [email protected].,39 (1968)2246. IO K. ONO, The&, Paris, 1967. II G. BBRANGER ET P. LACOMBE, J. Nucl. Mater., 16 (1965) 190. 12 B. Cox ET C. ROY, Electuochem. Tech., 4 (1966) 121. 13 L. H.KEYS,G.BBRANGER,B.DEG~~LASETP.LACOMBE, J.Less-CommonMetaZs,r4(1968)181. 14 G. B~RANGER, Thke, Paris, 1967. 15 B. DE GALAS,G. B~RANGER ET P.LACOMBE, J. Nucl.Mater.,zg (1969) 1. 16 J. P. PEMSLER,Electrochem. Tech., 4 (1966) 128. 17 C. WAGNER, Acta Met., 17 (1969) 99. 18 J. P. PEMSLER,J. Electrochem. Sac., 105 (1958) 315. 19 M.DECHAMPS,J.DEBUIGNEET P.LEHR,C. R.Acad.Sci.Paris,268 (1969) 1499. 20 P. LEHR ET J. DEBUIGNE, 66 Coil. de Me’tallurgie, 21 J. COM-N~~~~f,Travaux nonpubIi6s.

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