Anesthe´sie – re´animation divers / Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 32S (2013) A379–A384
Discussion.– Cette e´tude souligne que la mise en place en urgence d’un KTA et d’un KTC en territoire fe´moral par repe´rage anatomique non e´chographique se gre`ve d’un taux d’e´chec important pre´visible a priori par l’ope´rateur. Un score de difficulte´ supe´rieur a` 2, l’absence de pouls fe´moral ou l’absence de succe`s de mise en place des guides dans un de´lai de 212 secondes doivent faire envisager une technique alternative. Des e´tudes ulte´rieures doivent eˆtre conduites pour affiner ces re´sultats et voir l’apport e´ventuel du repe´rage e´chographique. Re´fe´rences [1] Mangiante EC, et al. J Trauma 1988;28:1644–9. [2] Troianos CA, et al. Anesth Analg 2012;114:46–72. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.714 R623
Inte´reˆt d’une perfusion d’e´mulsion lipidique lors d’une intoxication aigue¨ a` la digoxine chez le rat Y. Bazin a,*, D. Bresson a, J. Montharu b, J. Fusciardi a, M. Laffon a a Samu, poˆle anesthe´sie-re´animation, CHRU de Tours, Tours, France b Animalerie site me´decine, universite´ Franc¸ois-Rabelais, Tours, France *Auteur correspondant. Introduction.– L’intoxication a` la digoxine a une mortalite´ e´leve´e, un traitement spe´cifique par fragments d’anticorps existe mais il pose le ˆ t. Les e´mulsions lipidiques proble`me de la disponibilite´ et du cou intraveineuses (ELI) ont prouve´ leur efficacite´ lors d’intoxications a` certains cardiotoxiques liposolubles [1] (anesthe´siques locaux, mole´cules a` effet stabilisant de membrane). La liposolubilite´ par effet de « siphon lipidique » et le volume de distribution des toxiques semblent eˆtre les de´terminants de l’efficacite´ des ELI [2]. Le but de cette e´tude est de rechercher un effet des ELI dans un mode`le d’intoxication aigue¨ a` la digoxine chez le rat. Mate´riel et me´thodes.– Quinze rats, anesthe´sie´s par pentobarbital, sous ventilation me´canique, recevaient a` partir de T0, 10 mg/kg par heure de digoxine intraveineuse jusqu’a` asystolie. Ils e´taient re´partis en 2 groupes selon la modalite´ de prise en charge a` T0 : le groupe Digolip recevait une injection de 15 mL/kg d’Intralipide1 20 % intraveineuse sur 5 minutes, le groupe Digophy recevait une injection de 15 mL/kg de NaCl 0,9 % intraveineuse sur 5 minutes. Le crite`re de jugement principal e´tait la dure´e de survie, les crite`res secondaires e´taient les parame`tres he´modynamiques. Re´sultats.– La dure´e de survie n’e´tait pas augmente´e par l’administration d’Intralipide1 par rapport au groupe ayant rec¸u le meˆme volume de NaCl 0,9 % avec des dure´es de survie me´dianes de 18,0 minutes [11,3–21,8] (groupe Digolip) versus 18,8 minutes [18,1–28,3] (groupe Digophy) (p = 0,291). Les doses le´tales me´dianes e´taient de 3,00 mg/kg [1,88–3,63] dans le groupe Digolip versus 3,14 mg/kg [3,05–4,72] dans le groupe DigoPhy (p = 0,297). Les parame`tres he´modynamiques n’e´taient pas modifie´s significativement entre les 2 groupes.
A383
Discussion.– L’absence de modification de la dure´e de survie des rats en pre´sence d’Intralipide1 sugge`re que l’effet de « siphon lipidique » pre´dit in vitro, ne s’exerce pas sur la digoxine. La moindre liposolubilite´ de la digoxine compare´ a` celle des anesthe´siques locaux de longue dure´e d’action pourrait expliquer l’absence d’efficacite´ des ELI dans notre mode`le. Par ailleurs, la toxicite´ de la digoxine sur le myocyte s’exerce par le blocage de la pompe Na+/K+/ATPase membranaire, avec pour conse´quence une augmentation intracellulaire de sodium puis de calcium. Loin d’antagoniser ce me´canisme, les ELI tendent a` accroıˆtre la concentration intracellulaire de calcium par activation directe ou indirecte des canaux calciques [3]. Il nous semble possible qu’une augmentation du calcium intracellulaire induite par l’administration d’ELI puisse accroıˆtre la toxicite´ de la digoxine, effac¸ant ainsi le be´ne´fice de l’effet de « siphon lipidique ». La solution d’Intralipide1 ne peut eˆtre recommande´e lors de l’intoxication aigue¨ a` la digoxine. Re´fe´rences [1] Crit Care Med 2010;38:2268–9. [2] Clin Toxicology 2011;49:801–9. [3] Proc Natl Acad Sci U S A 1992;89:6452–6. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.715 R624
Effet inotrope positif de l’Intralipide1 sur le myocarde de rat sain S. Feldman a,*, A. Carillion a,b, B. Riou a,c, J. Amour a,b Inserm UMR S956 ICAN, universite´ Pierre-et-Marie-Curie – Paris-06, Paris, France b De´partement d’anesthe´sie-re´animation, Paris, France c Service d’accueil des urgences, groupe hospitalier Pitie´-Salpeˆtrie`re, Paris, France *Auteur correspondant.
a
Introduction.– L’arreˆt cardiaque est une complication rare mais dramatique de la pratique de l’anesthe´sie locore´gionale. La toxicite´ syste´mique et en particulier cardiaque des anesthe´siques locaux passe par un blocage des canaux sodiques et calciques. L’administration intraveineuse massive d’une e´mulsion lipidique a re´volutionne´ la prise en charge des patients et est unanimement recommande´e sans que son mode d’action soit comple`tement e´tabli et consensuel. Un effet de siphon lipidique et une action me´tabolique pourraient eˆtre implique´s [1] mais des me´canismes comple´mentaires sont possibles comme une action inotrope directe de l’e´mulsion lipidique sur le cœur. Pour explorer cette voie, nous avons recherche´ un effet inotrope positif de l’Intralipide1 sur les cœurs de rats sains. Mate´riel et me´thodes.– L’effet inotrope positif de l’Intralipide1 a e´te´ explore´ in vivo (par e´chocardiographie sur 10 animaux) et in vitro (sur 12 muscles papillaires) chez des rats Wistar sains adultes (3 mois) dans un laboratoire agre´e´ et sous la supervision de chercheurs autorise´s (A-75-2081). In vivo, la Fraction d’Ejection Ventriculaire Gauche (FEVG) et la Fraction de Raccourcissement Ventriculaire Gauche (FRVG) ont e´te´ mesure´es avant et apre`s une injection d’Intralipide1 (IV, 5 mL/kg). In vitro, l’effet inotrope positif de doses cumulative d’Intralipide1 (0,2 to 1,2 %) ou du meˆme volume de NaCl 0,9 % a e´te´ mesure´ sur des muscles papillaires, en isotonie et isome´trie, par la vitesse maximale de raccourcissement sans pre´charge (Vmax) et la force active maximale (FA). Les re´sultats ont e´te´ analyse´s par un test de Mann-Whitney avec NCSS 2007 et sont pre´sente´s en pourcentage de la valeur de base e´cart-type. Re´sultats.– In vivo, la FEVG et la FRVG ont augmente´ de fac¸on significative apre`s l’injection d’Intralipide1 alors qu’elle n’e´taient pas modifie´es par l’injection de NaCl (FEVG 109 2 vs 101 2 % et FRVG 123 8 vs 102 4 %, p < 0,05 respectivement). In vitro, une concentration croissante en Intralipide1 a ame´liore´ progressivement la contraction des muscles papillaires en isotonie comme en isome´trie