JDP 2014 Mots clés Myélokathexis ; Syndrome WHIM ; Verrues Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.339 P140
Rôle des gènes PDGFR-ˇ et PTPR- dans la myofibromatose infantile familiale夽 E. Puzenat 1,∗ , N.D. Linhares 2 , S. Pena 2 , M.P. Algros 3 , F. Aubin 1,4 Dermatologie, CHU de Besanc¸on, Besanc¸on, France 2 Génétique clinique, université fédérale de Minas Gerais, Belo Horizonte, Brésil 3 Anatomopathologie, CHU de Besanc ¸on, Besanc¸on 4 Université de Franche-ComtéEA3181, SFR FED 4234, Besanc ¸on, France ∗ Auteur correspondant. 1
Introduction En 2013, deux études ont mis en évidence une mutation du gène du platelet-derived growth factor receptor, beta polypeptide (PDGFR-) dans des familles atteintes de myofibromatose infantile familiale autosomique dominante. Nous rapportons un cas de myofibromatose infantile familiale atteignant une sœur et un frère chez qui une mutation du gène du PDGFR-ˇ a été mise en évidence. Observations Deux enfants, une petite fille née en 2002 et son frère né en 2007, issus d’un couple de parents non consanguins, présentaient à la naissance une myofibromatose infantile multicentrique. Aucun des deux parents n’avait d’antécédent de myofibromatose. Chez les 2 enfants, a été mise en évidence une mutation hétérozygote c.1681C>T(p.Arg561Cys) dans le gène du PDGFR-ˇ, héritée de leur mère non atteinte. De plus, les 2 enfants étaient porteurs d’une mutation hétérozygote du gène du protein-tyrosine phosphatase, receptor type gamma (PTPR-), probablement délétère, héritée de leur père sain, dont la mère n’était pas porteuse. Discussion La mutation c.1681C>T augmente l’activité du gène PDGFR-ˇ, codant un récepteur de facteur de croissance dérivés des plaquettes. Ce gène favorise la prolifération cellulaire des cellules d’origine mésenchymateuse. Cette mutation activatrice a récemment été décrite dans des familles atteintes de myofibromatose infantile. Parallèlement, le gène du PDGFR-ˇ code une enzyme régulant négativement l’activité du gène par l’intermédiaire d’une déphosphorylation. Il est probable que, dans notre famille, les mutations des gènes PDGFR-ˇ et PTPR- soient synergiques et aient contribué à la pénétrance complète du phénotype chez les deux enfants atteints et à la non pénétrance chez la maman, porteuse d’une seule mutation. Conclusion Nos 2 observations confirment le rôle du gène du PDGFR-ˇ dans la myofibromatose infantile familiale et suggèrent le rôle de la mutation associée du gène du PTPR- pour expliquer la pénétrance incomplète présente dans notre famille. Mots clés Familiale ; Myofibromatose ; PDGFRB Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.340
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La cavernomatose : une affection méconnue des dermatologues夽 F. Amelot ∗ , J. Mazereeuw-Hautier Dermatologie, CHRU de Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La cavernomatose est une affection sporadique ou familiale autosomique dominante bien connue des neurologues. Elle est caractérisée par des cavernomes (ou angiomes caverneux) du système nerveux central, plus rarement de la rétine, du système nerveux périphérique et de la peau. Souvent asymptomatique, elle peut causer des symptômes de gravité variable dans 20 à 30 % des cas (céphalées, épilepsie, accidents vasculaires cérébraux, déficits neurologiques). Trois gènes ont été identifiés comme responsables de cavernomatose : CCM1/KRIT1, CCM2/MGC4607, CCM3/PDCD10. La cavernomatose est très peu connue des dermatologues, car les signes cutanées sont rares et peu décrits cliniquement et histologiquement. Nous rapportons ici un cas de cavernomatose caractérisée sur le plan clinique, histologique et moléculaire, dont le diagnostic a erré pendant de nombreuses années malgré le caractère impressionnant des lésions cutanées. Observations M. V., 48 ans, sans antécédent personnel et familiaux en dehors d’une coxarthrose, présentait depuis l’adolescence une paraparésie spastique et une paralysie faciale périphérique, étiquetées séquelles de poliomyélite. À l’âge de 25 ans, apparaissaient de nombreuses lésions cutanées et sous cutanées qui augmentaient progressivement de taille. Il s’agissait de nodules ou tumeurs bleutés dures non pulsatiles du tronc et des membres, et de lésions pédiculées volumineuses (jusqu’à 7 cm de grand axe) du cuir chevelu. En écho-Doppler, l’aspect était celui de lacis veineux avec une composante tissulaire majeure. Une IRM cérébrale révélait des cavernomes cérébraux, conduisant au diagnostic de cavernomatose sporadique. L’analyse moléculaire mettait en évidence des mutations du gène CCM3/PDCD10, aboutissant à la délétion de l’exon 8. Un traitement chirurgical des lésions cutanées était proposé. L’examen anatomopathologique montrait des vaisseaux dilatés dans le derme superficiel, des capillaires et veines dilatées dans le derme profond et l’hypoderme. Résultats et discussion Les lésions cutanées de cavernomatose sont très rares, estimées à 9 % des patients. Elles peuvent présenter un aspect clinique de malformation capillaire, capillaro-veineuses cutanées hyperkératosiques ou veineuses. Sur le plan histologique, l’aspect est celui présenté par notre patient. Sur le plan génétique, la plupart des patients (> 80 %) présentent les mutations de CCM1. Les mutations de CCM3 comme chez notre patient sont plus rares (moins de 8 %). Chez ces derniers, seules des lésions d’allure veineuses sont décrites dans la littérature. Conclusion Les signes dermatologiques de la cavernomatose sont rares mais doivent être connues des dermatologues qui peuvent être amenés à en faire le diagnostic à partir de lésions cutanées. Mots clés Cavernomatose cérébrale ; Malformations vasculaires cutanées ; Mutation CCM Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.341