Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 30–82 ∗
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Impact des logos d’information nutritionnelle en face avant des emballages sur les intentions d’achat : résultats d’un essai randomisé P. Ducrot 1,∗ , C. Julia 1,2 , C. Méjean 1 , E. Kesse-Guyot 1 , M. Touvier 1 , L.-K. Fezeu 1,2 , S. Hercberg 1 , S. Péneau 1 1 Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Éren), UMR U1153 Inserm/U1125 Inra/Cnam/université Paris 13, centre de recherche en épidémiologies et biostatistiques Sorbonne-Paris-Cité, France 2 Département de santé publique, hôpital Avicenne, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Ducrot) Introduction et but de l’étude De nombreux travaux ont montré que les logos d’information nutritionnelle permettaient aux consommateurs de différencier les aliments sur la base de leur qualité nutritionnelle. Cependant, peu d’études ont évalué si ces logos placés en face avant des emballages pouvaient influencer les intentions d’achat de produits alimentaires par les consommateurs. L’objectif de cette étude était par conséquent de comparer l’impact de différents logos d’information nutritionnelle sur les intentions d’achats. Matériel et méthodes Un essai contrôlé randomisé comportant cinq bras a été mis en place au sein de la cohorte NutriNet-Santé. Chaque bras testait un système d’étiquetage : les repères nutritionnels journaliers (RNJ), les feux tricolores multiples (MTL), le logo 5 couleurs (5-C), le logo Pick the Tick (Tick) et une situation de référence sans logo. Les intentions d’achat étaient mesurées via un supermarché expérimental en ligne, dans lequel les participants devaient choisir les aliments qu’ils achèteraient pour une semaine de consommation, pour l’ensemble de leur foyer. Le critère de jugement principal était la qualité nutritionnelle globale du panier d’achat, mesurée en utilisant la moyenne du profil nutritionnel de la Food Standards Agency (FSA) britannique des différents produits sélectionnés. Les critères de jugement secondaires étaient la valeur énergétique moyenne pour 100 g et la teneur en nutriments moyenne pour 100 g des produits contenus dans le panier d’achat. L’impact des logos a également été évalué au sein de sous-groupes de population basés sur l’âge, le niveau d’éducation, le revenu et le niveau de connaissance en nutrition. Résultats et analyse statistique Un total de 11 981 individus a été inclus dans l’étude. Dans le groupe exposé au logo 5-C sur la face avant des emballages, la qualité nutritionnelle du panier d’achat était significativement meilleure, se traduisant par un score FSA plus faible (score FSA moyen : 8,72 ± 2,75) comparée à la situation de référence sans logo (9,34 ± 2,57), suivi par les MTL (8,97 ± 2,68) et le logo Tick (8,99 ± 2,71) (p < 0,0001). Aucun effet significatif n’a été observé pour les RNJ. Des résultats similaires ont été observés au sein des différents sousgroupes de population et notamment chez les sujets âgés, ceux ayant un faible niveau d’éducation et un faible niveau de connaissance en nutrition. Enfin, le 5-C était le seul logo permettant d’obtenir un panier d’achat avec des teneurs en lipides, en acides gras saturés et en sodium significativement plus faibles comparées à la situation de référence (p < 0,05). Conclusion Le logo 5-C, sous la forme d’une échelle de couleurs indiquant la qualité nutritionnelle globale du produit apparaît comme étant le logo le plus efficace pour guider les consommateurs vers des choix alimentaires de meilleure qualité nutritionnelle, notamment dans des populations à risque sur le plan nutritionnel. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.055 P317
La consommation de compléments solaires influence-t-elle le risque de cancers de la peau ? I. Savoye 1,2,3,∗ , M.-C. Boutron-Ruault 1,2,3 , M. Kvaskoff 1,2,3 CESP–Equipe 9, mode de vie, gènes et santé, épidémiologie intégrée transgénérationnelle, Inserm U1018, France 2 Gustave-Roussy, France 3 Université Paris Sud 11, Villejuif, France 1
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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Savoye)
Introduction et but de l’étude Le bêta-carotène semble avoir un effet bénéfique sur la carcinogénèse cutanée au niveau expérimental, mais les études épidémiologiques disponibles ne confirment pas ces résultats. Les compléments solaires, riches en bêta-carotène, sont largement utilisés en préparation de la peau au soleil. Or, leur effet à long terme sur le risque de cancers cutanés est actuellement inconnu. Notre objectif était d’explorer les associations entre la consommation de compléments solaires et le risque de cancers cutanés dans une étude cas-témoin nichée dans E3N. Matériel et méthodes E3N (étude épidémiologique auprès de femmes de l’éducation nationale) est une étude de cohorte prospective incluant 98 995 femmes franc¸aises âgées de 40 à 65 ans en 1990. Des données sur le phénotype pigmentaire ont été recueillies à l’inclusion. En 2008, un questionnaire spécifique sur l’exposition solaire a été envoyé à tous les cas déclarés de cancers de la peau ainsi qu’à 3 témoins par cas, appariés aux cas sur l’âge, le département de naissance et le niveau d’études. L’étude a inclus 366 cas de mélanome, 1027 cas de carcinome basocellulaire (CBC), 165 cas de carcinome spinocellulaire (CSC) et 3647 témoins. Le questionnaire a récolté des données sur l’utilisation et la fréquence de consommation de compléments solaires avant, pendant ou après une période d’exposition solaire au cours des 10 années précédentes, ainsi que sur les comportements d’exposition solaire au cours de la vie. Les analyses ont été réalisées à l’aide de modèles de régression logistique. Résultats et analyse statistique Les femmes utilisant régulièrement des compléments solaires étaient significativement plus à risque de CBC que les nonutilisatrices (parfois : odds-Ratio [OR] = 1,24 (intervalle de confiance à 95 % [IC] = 0,97–1,59) ; souvent/toujours : OR = 1,57 (1,09–2,24), comparé à jamais, ptend = 0,004), mais pas de mélanome ou de CSC. L’ajustement sur les facteurs pigmentaires ou sur différents facteurs d’exposition solaire avait généralement peu d’effet sur les résultats ; cependant, l’association avec le CBC était significativement réduite après ajustement simultané de ces facteurs. L’association entre la consommation de compléments solaires et le risque de CBC différait selon le nombre total d’heures d’exposition solaire au cours de la vie (pinteraction = 0,05) et la couleur des yeux (pinteraction = 0,03) : l’augmentation de risque était restreinte au tercile supérieur du nombre d’heures d’exposition (parfois : OR = 1,26 ; souvent/toujours : OR = 2,49 ; ptend = 0,04) et aux femmes ayant les yeux bleus/gris (souvent/toujours : OR = 18,62 ; ptend = 0,004). Conclusion Notre étude est la première à examiner les relations entre la consommation de compléments solaires et le risque de cancers cutanés et suggère une augmentation du risque de CBC associée à la prise de ces compléments. Étant donné l’impact potentiel de ces résultats pour la santé publique, davantage de recherches seront nécessaires afin de confirmer cette relation et d’examiner ses facteurs médiateurs potentiels. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.056 P318
Groupes alimentaires et composition du microbiote intestinal chez des adultes franc¸ais issus de la population générale : étude préliminaire M. Torres 1,2,∗ , S. Mondot 2,3 , E. Kesse-Guyot 1 , F. Szabo-de-Edelenyi 1 , P. Latino-Martel 1 , P. Galan 1 1 Équipe de recherche en epidémiologie nutritionnelle (Éren), UMR U1153 Inserm/U1125 Inra/Cnam/université Paris 13, centre de recherche en epidémiologie et statistique Sorbonne-Paris-Cité, Bobigny, France 2 Labex milieu intérieur, Institut Pasteur, France 3 Institut Curie, Inserm U932, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Torres) Introduction et but de l’étude Au cours des dernières années, un intérêt croissant a été porté au rôle du microbiote intestinal sur la santé, une dysbiose étant associée à de nombreux désordres métaboliques. Certains essais d’intervention ont montré que des nutriments ou aliments pouvaient modifier la composition