La difficile protection de l’enfant contre la grippe

La difficile protection de l’enfant contre la grippe

La difficile protection de l’enfant contre la grippe Les enfants ont un taux particulièrement élevé d’infections saisonnières à virus Influenza du fait ...

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La difficile protection de l’enfant contre la grippe Les enfants ont un taux particulièrement élevé d’infections saisonnières à virus Influenza du fait d’une transmission intracommunautaire importante. De nombreux pays recommandent la vaccination en routine contre ce virus dans le but de protéger les enfants directement et l’ensemble de la population de manière indirecte (couverture). Mais le vaccin parentéral trivalent inactivé est peu immunogène chez les jeunes enfants, avec une efficacité moyenne estimée à seulement 59 % chez les enfants de plus de 2 ans. Bien que le vaccin vivant atténué intranasal ait une efficacité plus grande - entre 70 % et 96 % - chez les enfants de 2 à 7 ans, il ne peut être utilisé chez les enfants de moins de 2 ans en raison du risque accru d’hospitalisations et de

l’augmentation du risque de dyspnées de type asthmatiforme. Un agent émulsionnant particulier, le MF59, permet d’augmenter les réponses immunitaires lorsqu’il est combiné comme adjuvant aux antigènes vaccinaux. Il est utilisé depuis 1997 dans la vaccination anti-Influenza saisonnière chez les adultes âgés et utilisé dans 27 pays. Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs allemands a permis de tester l’efficacité de cet adjuvant dans la composition du vaccin trivalent inactivé chez près de 5 000 enfants de 6 mois à 6 ans, n’ayant jamais reçu ce type de vaccination au préalable. Ces enfants ont été répartis en 3 groupes : l’un recevait deux doses du vaccin avec adjuvant durant deux saisons consécutives, un autre le vaccin sans

adjuvant et le dernier groupe recevait un placebo. Les résultats montrent un taux d’attaque d’infection à virus Influenza de 0,7 %, de 2,8 % et de 4,7 % dans ces trois groupes respectivement. Le taux d’efficacité absolu du vaccin vis-à-vis de l’ensemble des souches du virus Influenza est de 86 % pour le vaccin avec adjuvant contre seulement 43 % pour le vaccin sans adjuvant. Le taux d’efficacité du vaccin avec adjuvant est estimé à 79 % chez les enfants de 6 mois à 3 ans et progresse jusqu’à 92 % pour les enfants de 3 à 6 ans. Les chiffres sont seulement de 40 % et de 4 5 % respectivement pour le vaccin sans adjuvant.

Vesikari T, Knuf M. N Engl J Med 2011; 365:406-16.

Leucémie lymphoïde aiguë infantile, héritage à risque pour l’adulte Grâce à l’avancée extraordinaire des traitements pédiatriques du cancer au cours des cinq dernières décennies, plus de 325 000 adultes vivant aux États-Unis ont survécu à un cancer durant leur enfance. Mais le retentissement de ces traitements à l’âge adulte n’est pas anodin vis-à-vis de la santé. Ainsi, une étude menée en Amérique du Nord, qui a enquêté auprès de plus de 17 000 adultes ayant survécu à un cancer infantile pour lequel ils ont été traités entre 1970 et 1986 révèle que 28 % d’entre eux, un quart de siècle après le traitement, présentent des séquelles plus ou moins importantes, impactant leur qualité de vie. La leucémie lymphoïde aiguë est le type de cancer le plus fréquent chez les enfants avec environ 2 400 nouveaux cas diagnostiqués chaque année aux États-Unis chez des sujets de moins de 20 ans. Le taux de survie à 5 ans est estimé à plus de 85 % et le nombre d’adultes survivants est d’environ 50 000.

Le risque d’apparition de cancer est augmenté chez ces patients en raison de l’exposition aux chimiothérapies et aux radiothérapies et, pour certains d’entre eux, d’une prédisposition au cancer de type familial. D’après les statistiques,

risque de récidive de leucémie lymphoïde aiguë mais sont prédisposés à développer une myélodysplasie ou une leucémie aiguë myélogène associé au traitement en général dans les 15 premières années du traitement. La latence d’apparition de ce type de pathologie dépend des classes thérapeutiques de la chimiothérapie instituée initiaLe risque de second lement. Environ 80 % des tumeurs solides apparaissant secondairement surviennent cancer est augmenté chez des patients ayant subi une radioen raison de l’exposition thérapie. Une étude réalisée chez plus de 2 000 adultes ayant survécu à une leucémie aux chimiothérapies et lymphoïde aiguë révèle une incidence d’apradiothérapies et/ou parition de tumeurs solides après irradiation dans 5,4 % des cas vingt ans après le traid’une prédisposition tement initial et de 11 % trente ans après. familiale. Ces tumeurs post-radiothérapie concernent des cancers cérébraux, des tumeurs des l’incidence d’apparition d’un second glandes parotides, des cancers thyroïdiens, cancer 30 ans après le traitement d’une des carcinomes cutanés et des sarcomes leucémie lymphoïde aiguë est de 5 %. Les osseux. patients survivants en rémission depuis plus de 20 ans n’ont réellement aucun Diller L. N Engl J Med 2011;365:1417-24. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MARS 2012 - N° 440 //

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