La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage

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ANNPLA-1364; No. of Pages 12 Annales de chirurgie plastique esthétique (2017) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage The third dimension of the face aging, improvement of its understanding S. Garson a,f,*, E. Delay b,f, R. Sinna c,f, B. Cornette de Saint Cyr d, F. Taha e a

´ tique, 7, impasse de la Passerelle, 60300 Senlis, Cabinet de chirurgie plastique reconstructrice et esthe France b ´ on-Be ´ rard, 28, rue Laennec, 69373 Lyon cedex Service de chirurgie plastique et reconstructrice, centre Le 08, France c ´ tique, CHU Amiens-Picardie—Site sud, 80054 Amiens Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthe cedex 1, France d ´ tique, 15, rue Spontini, 75116 Paris, France Cabinet de chirurgie plastique reconstructrice et esthe e ` gne, 8, avenue Henri-Adnot, ZAC de Mercie ` res 3, 60200 Service de maxillofaciale, centre hospitalier Compie Compiegne, France f ´ on-Be ´ rard, 69008 Lyon, France Laboratoire d’analyse morphologique et cognitive, centre Le

MOTS CLÉS 3D ; Vieillissement ; Visage ; Volume ; Surfacique

Résumé Objectifs. — Ces trente dernières années les techniques d’imagerie surfacique ont fait des progrès fulgurants. La prise en charge chirurgicale a également fait l’objet de nombreuses évolutions techniques et stratégiques. Afin de mieux cerner les stratégies curatives du vieillissement, les auteurs ont mis en perspectives les données tridimensionnelles acquises à ce jour. Me ´thode. — Une revue de la littérature centrée sur l’étude tridimensionnelle du vieillissement du visage a été réalisée. Re ´sultats. — Grâce à la précision apportée par les nouveaux systèmes d’acquisition surfacique et des cohortes de patient plus conséquentes, notre compréhension des surfaces et des volumes est désormais bien plus précise. La 3D met en lumière tout particulièrement l’impact majeur du vieillissement sur la zone péribuccale qui jusqu’à présent était négligé par rapport aux autres zones faciales.

* Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected] (S. Garson), [email protected] (E. Delay), [email protected] (R. Sinna), [email protected] (B. Cornette de Saint Cyr), [email protected] (F. Taha). http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001 0294-1260/# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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S. Garson et al. Conclusion. — Une réflexion technique s’avère nécessaire pour cibler au mieux les techniques qui permettront de corriger les défauts et apporter un résultat naturel pour ces zones anatomiques qui sont fortement impactées par le vieillissement mais peu corrigé en définitive. # 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS 3D; Aging; Face; Volume; Surfacic

Summary Objectives. — Over the past 30 years, surface imaging has made tremendous progress. Surgical management has also been subject of numerous technical and strategic developments. For a better understanding of the curative strategies of face aging, the authors have put into perspective the three-dimensional data acquired up to date. Method. — A review of the literature focused on the three-dimensional study of facial aging was carried out. Results. — Thanks to the precision of new surface acquisition systems and larger patient cohorts, our understanding of surfaces and volumes is now much more accurate. 3D, particularly highlights the major impact of aging on the perioral area, which was up to now neglected compared to other facial areas. Conclusion. — A technical discussion is needed to identify the best techniques to correct the defects and provide a natural result for those anatomical areas that are heavily impacted by aging but not corrected in the final. # 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Depuis ces trente dernières années, la compréhension du vieillissement facial devient de plus en plus précise. Initialement ciblé sur les bases osseuses, études des crânes ou de céphalométrie, les progrès techniques ont permis l’investigation des autres composants du visage. En effet cette structure anatomique est un véritable mille-feuilles dont chaque couche subi à sa manière le vieillissement. Depuis maintenant plus de 20 ans, les systèmes d’acquisition surfaciques et volumétriques ont fait des progrès spectaculaires et permettent enfin de saisir les modifications profondes et surfaciques du visage. Les auteurs ont cherché à confronter les acquis prénumériques avec les données actuelles pour mieux cerner le vieillissement facial.

La stabilité des tissus mous est intimement liée à celle de l’os [2]. Pour tenter de comprendre les mouvements des parties molles, il est nécessaire d’étudier ceux des bases osseuses. Le squelette facial correspond aux fondations de l’architecture faciale. La charpente faciale [3] présente une relation intime avec les muscles faciaux et leur dynamique. Lors d’une hypodivergence ou d’une hyperdivergence faciale (angle Nasion-Selle turcique-Pogonion supérieur ou inférieur à 328), les muscles se placent dans une position peu physiologique qui s’accompagne d’une hyper ou d’une hypocompensation musculaire. Ce défaut de compensation provoque une modification de la croissance et se reflète au niveau de l’étui cutané. En cas de modification de la structure osseuse, le retentissement est global.

Bases osseuses

Approche clinique de la sénescence faciale Empiriquement, l’observation clinique du visage a permis de retrouver des modifications relativement constantes avec le vieillissement (Fig. 1) :  vers 30 ans, de petites rides d’expressions apparaissent principalement au niveau de la patte d’oie ;  vers 40 ans, les rides se marquent au niveau du front et de la région glabellaire. La ligne mandibulaire se modifie et les parties molles débutent leur ptose ;  vers 50 ans, le regard perd sa jeunesse, la pointe nasale tombe, les régions périorbitaires et cervicales se plissent ;  vers 60 ans, la peau s’affine, la graisse se résorbe et la fente palpébrale se rétrécit. Si les premiers stigmates de la sénescence sont cutanés et apparaissent entre 30 et 40 ans, les différentes structures tissulaire du visage vieillissent dés la quarantaine [1].

Bien avant la 3D volumétrique, les études anthropométriques et céphalométriques ont permis d’avoir une mesure tridimensionnelle des bases osseuses. En 1899, Pfitzner puis Toldd et Hellman pour le crâne, Dupertuis (1951) et Lasker (1953) pour la face et plus récemment Behrents, ont trouvé qu’il existait une véritable expansion craniofaciale chez la personne âgée. Susanne [4], dans une étude prospective sur une période de 20 ans retrouve également un élargissement crânien ainsi que la distance inter zygomatique. Dans son étude Bartlett [5] retrouve en étudiant 160 squelettes craniofaciaux :    

un élargissement facial à tous les étages ; un élargissement crânien ; une stabilité de la hauteur postérieure du massif facial ; une diminution de la hauteur antérieure du massif facial directement corrélé à la perte des dents et de l’os alvéolaire ;

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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La troisième dimension du vieillissement facial

Figure 1

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Vieillissement empirique en 2D.

 un épaississement de l’os avec une porosité accrue en particulier chez les femmes ;  l’apparition d’empreintes osseuses des insertions musculaires. Un des facteurs les plus influents sur l’étage inférieur et moyen de la face est la persistance ou non des dents. En cas d’arcade dentaire préservée, la hauteur faciale antérieure est conservée. Lewin [6] dans une étude prospective entre 1934 et 1968 démontre que l’augmentation de la hauteur crânienne et du diamètre crânien est liée tout comme l’est la distance interzygomatique et intergoniaque. L’expansion du viscérocrâne est cependant plus forte que celle du neurocrâne (5 mm contre 3 mm). Le remodelage osseux dépend de la fonction qui prédomine (Fig. 2). Chez la femme, la croissance intergoniaque est supérieure à la croissance inter zygomatique alors que, chez l’homme le gain interzygomatique est 1,5 fois supérieur au gain intergoniaque. L’auteur ne retrouve pas de corrélation statistique entre la hauteur faciale et l’état dentaire. Au niveau de l’étage inférieur et moyen de la face, l’absence de dent s’accompagne d’une perte de hauteur osseuse, mais en cas de persistance de la dentition, on retrouve une expansion de l’os alvéolodentaire [7] chez la personne âgée.

Au niveau du maxillaire, l’augmentation de hauteur est homogène dans la région antérieure et postérieure. Au niveau mandibulaire le gain de hauteur est plus sensible en antérieur et s’accompagne d’une augmentation de l’inclinaison du plan occlusal. Il semblerait que l’augmentation de hauteur de la face soit liée à l’augmentation de l’étage inférieur alvéolodentaire. À partir de céphalométries de patient normodivergent, Cretot [8] déduit des modifications en rapport à la sénescence avec :  un recul du point Nasion (Na) ;  un abaissement du point mandibulaire antérieur (MA) indépendant du point palatin antérieur (PA) qui traduit une augmentation de la hauteur de l’os alvéolaire ;  un abaissement postérieur de l’os alvéolaire du maxillaire — la hauteur faciale est conservé avec une légère rotation dans le sens postérieur chez la personne dentée ;  le ramus mandibulaire s’allonge ;  un affaissement et un recul du point gonion ;  une bascule et un affaissement du bord incisif ;  un affaissement du plan occlusal vers le bas du visage. Au cours du vieillissement, compte-tenu de l’attrition horizontale et verticale, on observe une hypofonction occlusale avec une compensation musculaire verticale. Ce tonus masticateur serait à l’origine d’une apposition osseuse en regard des insertions osseuses. La pression de l’orbiculaire est supérieure à celle de la langue qui devient plus transversale et s’accompagne d’un recul postérieur du pilier incisif (Fig. 3). Laude [9] retrouve une légère bascule de l’épine nasale antérieure vers le bas en particulier chez les patients édentés. Au niveau de l’étage mandibulaire [10,11], la région goniaque est stable par contre on note une diminution de l’échancrure sigmoïde liée à une activité osseuse d’apposition. La symphyse se transforme et présente une bascule vers l’arrière de sa face antérieure combiné à une apposition osseuse basale qui induit une progénie. Évolution dentaire [12] :

Figure 2

Expansion osseuse avec l’âge.

 l’évolution des contraintes musculaires provoque une légère bascule du bloc incisif ;  l’harmonie faciale peut être altérée par l’aspect des dents. Elles peuvent être dyschromiques, cariées, usées ou absentes. Une parodontopathie peut y être associée.

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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S. Garson et al.

Figure 3

Recul du tiers médian et expansion mandibulaire.

Partie molles Le tissu adipeux Le tissu adipeux abondant est homogène chez l’enfant [13,14]. Son volume et sa répartition se modifient avec l’âge. Il est principalement localisé au niveau des joues et de la région cervicale sous-mandibulaire. Son importance est variable en fonction du statut pondéral (la courbe pondérale augmente d’un kilogramme par décade mais elle régresse à partir de la soixantaine). On assiste constamment à sa migration sous l’effet de la pesanteur et à son accumulation déclive. Ces dépôts contribuent à rompre les lignes d’harmonie faciale. On les retrouve au niveau des bajoues, de la région sous-mentonnière effaçant ainsi l’angle cervicomentonnier, du SNG avec accentuation de ce dernier et au niveau palpébral. Les descriptions plus récentes basées sur des dissections anatomiques ont permis de visualiser différents compartiments graisseux séparés par des septi ou ligament cutanéoosseux. Rohrich et Pessa [15]. Nous distinguons les loges adipeuses superficielles ; nasolabiales, la loge jugale médiane, la loge jugale moyenne, la loge jugale latérale et temporale, la loge orbitaire inférieure, la loge orbitaire supérieure. Les loges profondes sont : la loge interne jugale profonde (DMCF) divisé en partie interne et latérale, la loge sousorbiculaire (SOOF) divisée en loge interne et externe et la boule de Bichat [16]. Pour les auteurs les modifications de volumes des différents compartiments créent par la perte de volume un pseudoptosis de la face où les septi vont jouer un rôle déterminant pour le soutient ou non des couches superficielles du visage. Les muscles et ligaments Avec l’âge, on assiste à un relâchement musculaire, à une diminution de la masse et de la densité musculaire avec une infiltration adipeuse et conjonctive [14]. Il en résulte une réduction de la force de contraction, notamment de la

langue et des muscles masticateurs qui sont des muscles à fibres de types II [17] (fibres musculaires rapides). Cette réduction est particulièrement sensible chez les femmes, mais il n’y a pas de modification d’endurance musculaire. Doual [18] constate un amincissement des tissus mous de la région nasolabiale et un épaississement de ceux de la région génienne qui survient vers la cinquantaine chez la femme. Pour Doual, cette asymétrie pourrait être liée à une modification de fonction avec une prédominance d’activité sur la lèvre inférieure et la région génienne responsable d’une hypertrophie. Les muscles participent à la formation des rides cutanées qui s’orientent de manière perpendiculaire à la contraction musculaire. Les muscles peauciers luttent contre la ptose des structures faciales et contribuent ainsi à la formation de rides. Au niveau orbitaire, Pottier [19], en étudiant l’histologie de paupières supérieures et leurs électromyogrammes de 18 à 73 ans, montre que le muscle orbiculaire ne se modifie pas avec l’âge et garde son tonus. Au niveau de la paupière, les altérations liées à l’âge se retrouvent avec un affinement des tissus cutanés et sous-cutanés avec une perte des fibres d’élastine. Bien entendu la musculature faciale par son activité pourrait interagir avec les différents composant du visage. Le Louarn [20] dans le « Face Recurve Concept » modélise l’action de la contraction répétée du muscle orbiculaire oculi qui refoule vers le bas le SOOF affinant à la longue la zone sous-palpébrale. Par ailleurs le muscle levator alaeque nasi pousse, par sa contraction, la loge interne jugale profonde (DMCF) vers le bas. Furnas [21] dés 1989 a insisté sur les différentes zones d’attache connectant les structures profondes au tissu souscutané. Il est décrit le ligament zygomatique, le ligament mandibulaire, le ligament platysma auriculaire et ligament cutanéoplastymal antérieur en avant de la parotide. Plus récemment Muzzafar [22] et Mendelson [23] ont précisé anatomiquement l’ensemble des zones d’attache au niveau périorbitaire avec l’ORL et médiofacial. L’ensemble des ces septi stabilise les différentes structures faciales et individualise les différents compartiments graisseux. WAN [24]. La peau La peau faciale est continuellement exposée à l’environnement extérieur. Elle est soumise aux stress thermique, hydrique, atmosphérique, physique et solaire. La peau subit deux types d’altération :  un vieillissement naturel, lié à l’âge ;  un vieillissement actinique lié aux radiations solaires (UV) [25]. Évaluation histologique. Le tissu cutané s’organise en trois couches : l’épiderme, le derme et l’hypoderme. L’épiderme est la couche cellulaire superficielle, composée en majorité de kératinocytes. On y retrouve également des mélanocytes responsables de la pigmentation et des cellules de Langerhans qui lui confèrent son caractère immunogène. Le derme est la couche intermédiaire, composée de fibres élastiques, de collagène, de substance fondamentale (protéoglycanes et glycosaminoglycanes) et de fibrocytes. Il présente une micro

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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La troisième dimension du vieillissement facial vascularisation ; des annexes épidermiques y sont enchâssées (glandes sébacées et sudoripares) :  l’exposition solaire aiguë provoque un état inflammatoire local qui s’accompagne d’une réponse cellulaire intense (fibroblastes) ;  une exposition solaire chronique entraîne une multiplication des fibres élastiques. L’examen histologique objective des amas d’élastine dégradées. En l’absence de radiation, les fibres d’élastine augmentent de façon modérée en nombre et en épaisseur. Leur structure biochimique se modifie néanmoins ;  le collagène (type I) diminue, d’autant plus que l’exposition solaire a été importante. Le nombre de fibroblaste diminue ainsi que leur production de collagène ;  la quantité de substance fondamentale augmente en cas d’exposition solaire. L’hydratation cutanée se réduit et sous l’influence des radicaux libres, le taux de hyaluronane diminue ;  l’exposition solaire chronique augmente la microvascularisation cutanée et les télangiectasies ;  l’épaisseur cutanée augmente sous l’influence d’une exposition solaire chronique. Chez les sujets non exposés, elle s’affine, au contraire, avec le temps (l’épaisseur cutanée est normalement maximale à 35 ans chez les femmes) ;  l’activité des glandes sébacées est sous l’influence de facteurs hormonaux (cortisol, testostérone et hormone thyroïdienne). La taille de ces glandes augmente avec l’âge en raison d’un ralentissement du « turn-over » cellulaire et d’une diminution des mouvements ciliés [26]. Chez la femme [27], vers 40 ans la sécrétion de sébum se réduit et la composition des acides gras se modifie [28,29]. Le sébum intervient dans la protection cutanée en formant une barrière protectrice antibactérienne ;  les cellules basales de l’épiderme ont un renouvellement moindre lors du vieillissement. Les réparations de l’ADN après radiation sont moins efficaces. Les mélanocytes augmentent en taille, en nombre et atteignent les couches superficielles de l’épiderme. Le nombre des cellules de LANGERHANS diminue avec l’âge et au niveau des zones photo-exposées laissant supposer un défaut de défense face à un agent tumoral. Les kératinocytes produisent le facteur épidermique activateur thymique (Epidermal Thymocyte-Activating Factor [ETAF]) dont la production et la sensibilité tissulaire décroissent avec l’âge. La diminution de l’ETAF pourrait être responsable de modification psychologique liée à l’âge [30]. En résumé, le soleil provoque un vieillissement prématuré cutané avec la formation de rides plus profondes et plus nombreuses [31]. Il existe une constante histologique, retrouvée chez les sujets exposés chroniquement ou non au soleil : c’est une bande acellulaire correspondant à une diminution de cohésion entre le derme et l’épiderme (Grenz zone). Son épaisseur semble augmenter chez les sujets ayant subi une exposition solaire chronique. Conséquence biomécanique. Les modifications biomécaniques de la peau sont dues à la dégradation des fibres d’élastine et au changement de viscosité de la substance

5 fondamentale [32]. L’étui cutané présente une perte de l’élasticité, une diminution des tensions viscoélastiques et une augmentation de son extensibilité. La peau s’affaisse plus facilement sous son propre poids. Le traitement substitutif hormonal chez la femme, semble ralentir ces modifications biomécaniques, mais ne prévient pas la formation des rides [33]. Évaluation échographique. Les modifications histologiques se retrouvent dans l’évaluation échographique de la peau [34]. La peau exposée au soleil est plus épaisse qu’une peau protégée. En cas d’exposition solaire, chez les sujets âgés Pellacani [35] note :  la région infra-orbitale s’affine ;  le gain en épaisseur prédomine sur les parties latérofrontales, les lèvres et le nez ;  l’échogénicité est plus forte au niveau de l’étage supérieur de la face. Cette dernière est corrélée à la teneur en collagène du derme ;  de manière constante, il existe une bande hypoéchogène sous-épidermique. Il s’agit de la « Grenz zone » décrite précédemment. Son épaisseur est corrélée à l’exposition solaire.

Approche 3D de la sénescence faciale Les bases osseuses L’apparition du scanner et des reconstructions 3D volumétriques associées à une augmentation de puissance de calcul des supports informatiques ont permis d’explorer virtuellement in vivo les bases osseuses. À partir d’acquisitions scanographiques et reconstructions tridimensionnelles, Pessa [36] retrouve une augmentation du maxillaire et un recul de la base de l’orifice piriforme en rapport avec une rétrusion du maxillaire avec l’âge. L’auteur y voit un facteur favorisant la formation du SNG. Il constate aussi avec l’âge une augmentation de la taille des orbites et une diminution de la taille du maxillaire. L’inclinaison du mur maxillaire redevient oblique en arrière comme chez l’enfant créant ainsi un vecteur négatif [37]. En 2007 Shaw [38], montre sur 30 hommes et 30 femmes une diminution de l’angle maxillaire avec un recul de la margelle orbitaire associé à une ouverture de l’orifice piriforme en rapport à une résorption osseuse importante (Fig. 4, Fig. 5). Medelson [39], retrouve sur une série de 62 patients divisés en trois groupes d’âge une régression postérieure du maxillaire avec une diminution de l’angle maxillaire. Sforza [40], retrouve un élargissement avec l’âge du cadre orbitaire ainsi qu’un abaissement de la fente palpébrale par rapport au plan de Frankfort en comparant 531 hommes et 357 femmes âgés de 4 à 73 ans. Il met aussi en évidence que le cadre orbitaire est significativement plus grand chez les hommes que chez les femmes et ce indépendamment de l’âge. Kahn [41] confirme les importantes modifications du cadre orbitaire en précisant l’érosion médiane du cadre orbitaire supérieur et une érosion de la margelle orbitaire plus externe pour les femmes et globale pour les hommes.

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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S. Garson et al. modification de largeur du cadre orbitaire ou de l’orifice piriforme.

Tissu adipeux

Figure 4

Figure 5

Angle maxillaire ouvert chez le sujet jeune.

Angle maxillaire fermé chez le sujet âgé.

Si les tiers supérieur et moyen de la face ont fait l’objet de nombreuses investigations le tiers inférieur quant à lui reste sujet à controverse. Shaw [42] dans son étude sur 60 hommes et 60 femmes présentant une dentition normale ne retrouve pas d’élargissement intergoniaque, un raccourcissement de la branche montante de la mandibule ainsi que la hauteur et la longueur du ramus entraînant une augmentation de l’angle mandibulaire. L’imagerie moderne nous permet également d’appréhender les modifications osseuses liées à l’âge. La densité osseuse au niveau maxillaire et mandibulaire diminue significativement avec l’âge [43]. Il est cependant à noter que la majorité des études ont fait appel à des sujets caucasiens. En étudiant 108 hommes et 115 femmes coréens, Kim [44] retrouve la même diminution des angles glabellaire, orbitaire, maxillaire et piriforme que la population caucasienne. Par contre, il n’existe pas de

L’apport technologique de l’IRM nous permet de mieux comprendre les modifications liées à l’âge. Au niveau de l’étage jugal, Yousif [45] observe une accumulation de tissus adipeux dont la ptose est barrée par le SNG. La projection antérieure de la masse jugale est majorée chez les personnes âgées [45,46] d’où un sillon SNG plus marqué. Gosain [47] en 2005, retrouve non pas une perte de volume au niveau de la loge médiojugale mais une hypertrophie de cette dernière, se situant dans le tiers supérieur et moyen de cette dernière majorant sa projection. Pourtant dans une autre série Gierloff [48] portant sur les sujets plus âgée entre 54 et 104 ans retrouve une migration des compartiments graisseux médians aggravant la vallée des larmes et accentuant le sillon nasogénien du fait de la fonte de la boule de Bichat. Au niveau orbitaire, Papageorgiou [49] a mesuré les volumes du ROOF (loge adipeuse suborbiculaire supérieure), de la graisse galéale et des tissus mous et muscles. Il retrouve une augmentation significative du volume adipeux chez les femmes au détriment du volume des parties molles notant ainsi que la perte de volume au niveau de la queue du sourcil n’est pas présente dans le vieillissement. Au niveau médiofacial, Jang [50] retrouve sur 80 hommes divisés en 4 groupes d’âge une augmentation significative du volume adipeux superficiel sans augmentation de l’épaisseur faciale entre la peau et les bases osseuses. À contrario, Wysong [51] en analysant l’épaisseur souscutanée au niveau temporal jugal interne, jugal latéral et sous-orbitaire retrouve chez la femme un affinement significatif des tissus mous entre 30 et 60 ans mais pas au-delà. Par contre, en étudiant dans les mêmes conditions une population masculine [52] un affinement des parties molles signification qui se retrouve entre les trois groupes d’âge. Cependant, en 2017 une nouvelle étude prospective portant sur la mesure des compartiments graisseux du tiers supérieur Foissac [53] au niveau temporal et frontal avec le ROOF montre une augmentation de volume au niveau temporal associé à une augmentation de la surface de la loge et une majoration de la projection pour le tiers inférieur de la loge temporale. Au niveau sus-orbitaire par contre entre 30 et 60 ans on retrouve une augmentation de volume corrélée à une augmentation de la taille de la loge, cependant après 60 ans même si la loge gagne en surface cette dernière perd en volume.

3D surfacique Dans le cadre d’une utilisation médicale depuis les années 97, nous avons vu émerger différent fabricant nous proposant des numériseurs dit surfacique. À la différence de la 3D volumétrique, le numériseur s’applique à réaliser qu’une capture du relief et de la texture de la surface du modèle étudié. Cette approche est très adaptée à notre culture d’iconographie préopératoire et postopératoire car elle s’effectue en position orthostatique classique, ne présente pas de risque d’irradiation pour le patient et peut être renouvelée autant de fois que nécessaire.

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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La troisième dimension du vieillissement facial

7 Au niveau buccal, les commissures et la lèvre supérieure ptosent respectivement de 4 et 4,1 mm sans modification de la projection et de l’écartement des commissures (Fig. 7, Fig. 8). En 2008, See [62] à l’aide de numériseur Canfield1 Vectra 3D a mesuré 6 mères et leurs filles respectives et comparé les images surfaciques en position orthostatique et en décubitus. Il retrouve que la population jeune est peu soumise à l’effet de la gravité. Par contre dans la population âgée, il existe une importante mobilisation du tiers moyen et inférieur en particulier de la lèvre supérieure, les commissures. En position déclive, on retrouve une réduction de la

Figure 6

Points de références surfaciques.

La technologie d’acquisition est basée sur le principe de stéréovision qui consiste à observer un objet sous différents angles de vue [54]. La stéréovision passive, avec l’arrivée du numérique et des capteurs de très haute résolution, est revenue au goût du jour. Plusieurs fabricants proposent ce type de technologie pour le visage comme le Vectra1 H1 de Canfield1 ou le 3D LifeViz1 Infinity de Quantificare1. La stéréovision active ajoute à la technologie passive une projection de lumière structurée pour accroître leur rapidité d’acquisition et leur précision comme Axisthree1, 3dMD1 [55]. D’autre système utilise la projection de lumière structurée de type Moiré comme le système Créaform1 ou M4D Scan1. Enfin certains utilise un laser comme le système MINOLTA VIVID1 [56]. Il existe des dizaines de références actuellement sur le marché qui ont fait l’objet d’évaluation [57,58]. De nouveaux acteurs [59] comme Structure Sensor1 qui s’adapte sur un I Pad1 arrive sur le marché mais la précision des modèles laisse encore à désirer pour une utilisation scientifique des données [60]. Garson et al. [61] en 2001 ont étudié 73 femmes divisées en trois groupes d’âge de 20 à 60 ans. Les acquisitions surfaciques ont été réalisées à l’aide à l’aide du système de numérisation 3D dénommé DSP (Digital Surface Photogrammetry) de la société TcTi1 devenue depuis 3dMD1. Vingt-sept points de références ont été mesurés (Fig. 6). Il est retrouvé de manière significative : Un recul du nasion de 2 mm, la jonction palpébrojugale chute de 3 mm, le point jugal antérieur (le plus projeté) chute également. La base alaire chute également mais il n’est pas retrouvé de modification de la projection ou l’écartement.

Figure 7 Modifications significatives sur l’axe Y des points orbite, piriforme, lèvre supérieure, sillon nasogénien, sourcil inchangé.

Figure 8 Recul du radix, longueur et projection nasale inchangées.

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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S. Garson et al.

hauteur du front, une réduction de la hauteur de paupière inférieure, une ascension de la poche malaire, une restauration de l’ovale et disparition des bandes plastysmales. Dans le même esprit, Saito [63] a étudié avec un numériseur Opton1 (effet moiré) les mouvements de la zone jugale en position orthostatique et la tête penchée en avant chez 98 femmes de 18 à 79 ans. Il a retrouvé une augmentation significative des mouvements de la zone jugale dans les populations âgées. Au Japon, 171 hommes ont été numérisés par Imaizumi [64] à l’aide d’un appareil de stéréovision passive Fiore1. Les auteurs ont retrouvé une majoration de la projection tissulaire latérale au sillon nasogénien, une chute du sillon nasogénien et de la lèvre supérieure, un recul au niveau jugal ainsi que le sillon nasogénien et du sillon jugo-mentonnier. En 2016, Lambros [65] présente les captures de 116 jeunes (20/30 ans) et 100 de plus de 68 ans sur numériseur Canfield1. Les acquisitions de chaque groupe ont été fusionnées puis comparées. Il retrouve ainsi avec le vieillissement ; une fermeture de la fente palpébrale en hauteur et largeur, la jonction palpébrojugale se marque et chute légèrement, au niveau labial les lèvres s’affinent, la lèvre supérieure s’allonge, les commissures descendent. Les sillons nasogéniens et jugo-mentonniers se marquent avec recul de ces régions (Fig. 9 et 10). Gor [66], a numérisé deux populations distinctes à Budapest et à Houston, de 50 hommes et 50 femmes entre 18 et 30 ans chacun, soit 200 captures à l’aide du système 3dMD1. Après fusion des images les visages ont été comparés par genres visualisant ainsi les différences morphologiques anthropométriques. Les femmes hongroises présente un visage plus carré, un nez plus large et une pommette moins marquée. Les hommes hongrois quant à eux présentent une mandibule plus reculée mais des lèvres supérieures et un nez plus gros.

Figure 9

Plus étonnant Chen et al. [67] a pu corréler de manière significative la morphologie faciale et les marqueurs biologiques. Plus de 300 modèles ont été acquis par le système 3dMD1 et les images corrélées à un bilan sanguin complet. Après avoir édité un visage moyen pour chaque tranche d’âge, ils ont pu mettre en évidence que les candidats vieillissant lentement ou rapidement. Ceux qui avaient des signes de vieillissement prématuré sur l’image surfacique présentaient également des anomalies au niveau de leur bilan sanguin. Les auteurs ont également déterminé la valeur prédictive de la forme d’un visage et de son taux de cholestérol total, HDL, LDL et albumine. Par exemple un taux élevé de cholestérol total et LDL est révélé par une augmentation du volume graisseux sous-cutané augmentant la largeur et la projection de la région jugale et du sillon nasogénien. À l’inverse, un taux élevé de HDL et d’albumine réduit le volume jugal et sous-orbitaire. Notre visage pourrait devenir un marqueur biologique de notre santé.

Discussion Jamais nous avons eu une exploration aussi précise des différentes structures faciales et de leur évolution. Dans de nombreux cas il est intéressant de voir la similarité des résultats entre l’approche clinique et la 3D. Le vieillissement suit les mouvements des bases osseuses qui créant un vecteur négatif participe au ptosis global médiofacial.

Retentissement par zone anatomique Le vieillissement du visage est différent selon les zones anatomiques.

Modification faciale après fusion de 127 femmes d’âge moyen 27 ans et 117 femmes d’âge moyen 75 ans.

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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La troisième dimension du vieillissement facial

Figure 10 Visualisation des modifications liées à l’âge, accentuation de la jonction palpébrojugale, allongement du sillon nasogénien, de la lèvre supérieure, diminution du soutient commissural.

La région orbitopalpébrale Le sourcil. Une grande majorité d’auteurs s’accordent à dire que la chute du sourcil est un des signes pathognomoniques du vieillissement facial. Cette ptose éteint le regard et débute vers la quarantaine [1,46,68—73]. Ces observations reposent le plus souvent sur des critères subjectifs du patient et de l’examinateur. Les études analytiques de Van den Bosch [74] et de Cartwright [75] portants sur un grand nombre de sujets remettent en cause ce concept. Ces deux auteurs constatent une position plus haute du sourcil chez la femme que chez l’homme et surtout une ascension des sourcils avec l’âge. Le muscle frontal entre en action pour pallier la fermeture de la fente palpébrale et entraîne vers le haut la paupière supérieure. Le sourcil est uniquement le témoin de la contraction musculaire. Dans la région intersourcilière, des rides apparaissent. Elles sont verticales et dépendent des muscles corrugators ou horizontale sous l’action des muscles procérus. Garson [61] ne retrouve pas de modification de position en hauteur mais une diminution de la projection de ces derniers avec le temps. Pourtant Foissac [53], Papageorgiou [49] ont démontré l’augmentation significative de volume du tissu adipeux superficiel avec l’âge au dépend des parties molles. À la vue de ces données une réflexion sur la prise en charge des volumes de cette région s’impose pour restaurer un regard naturel. Les paupières. Les paupières supérieures et inférieures ont une involution pluritissulaire (la peau, les muscles, le septum et le plan tarsoconjonctival) [76—78,75]. La fente palpébrale diminue de taille à partir de 45 ans. Le globe oculaire et le canthus externe restent stables dans le temps bien que l’on assiste à une réduction de la projection de la cornée par rapport au canthus externe de 1,5 mm [75]. Il n’existe pas de rétrusion orbitaire [79]. Le diamètre de la cornée ne varie pas. Pessa, Medelson [5], Sforza [40] retrouve avec l’âge une augmentation du diamètre du cadre orbitaire et un recul de la margelle orbitaire inférieure. Hamra [80] reprend

9 ces données en citant la squelettisation de l’orbite dont le diamètre augmente et se creuse avec l’âge. La paupière supérieure : La hauteur cutanée prétarsale et sus-tarsal augmente [76,77] et forme le dermatochalasis qui peut s’accompagner d’un ptosis sénile par déhiscence ou désinsertion du faisceau aponévrotique du muscle releveur. Le ptosis sénile s’accompagne d’une hauteur anormale du pli palpébral supérieur, d’une paupière plus fine et d’une course du releveur correcte (8 à 10 mm). Dans le regard vers le bas, la paupière supérieure est plus basse. Le relâchement septal s’accompagne de hernies graisseuses interne. Au niveau de la paupière inférieure l’imagerie surfacique nous permet de mieux comprendre la physiopathologie de l’apparition de la jonction palpébrojugale. La 3D [61,65] a mis en évidence l’apparition et la chute de cette dernière. L’ensemble du SOOF se décale vers le bas et l’extérieur et le compartiment interne profond (DMCF) se mobilise vers le bas et perd de son support par la fonte de la boule de Bichat [48]. La résultante de cette diminution de volume participe diminuer le soutient de la paupière inférieure via l’ORL. Qui plus est ce dernier étant la jonction entre la margelle orbitaire et la surface, il transmet directement à la surface le recul de la margelle majorant le sillon de la jonction palpébrojugale dans les vecteurs négatifs. Cette compréhension anatomique remet en perspective les classiques techniques au profit des suspensions médiofaciales. La dynamique palpébrale avec l’âge. Le clignement palpébral dépend de deux muscles antagonistes : l’orbiculaire et le releveur de la paupière. Avec l’âge, l’amplitude du clignement est diminuée et est fortement corrélée au degré du ptosis. La vitesse de clignement est également diminuée. Ces modifications dynamiques sont moindres dans les clignements volontaires et deviennent significatives à partir de 80 ans. La coordination palpébrale n’est pas affectée par l’âge, mais en spontané, la coordination aux deux yeux est plus grande. La force du muscle orbiculaire diminue, mais la dynamique du clignement spontané qui est sous le contrôle du système central dopaminergique, est conservée [81]. L’unité nasale Si la croissance du nez est presque acquise vers l’âge de 14 ans [82], elle semble se poursuivre lentement en vieillissant. La croissance du nez concerne plus la longueur que la projection et favorise ainsi l’enroulement de la pointe. Elle est parallèle à la croissance de la mandibule en largeur et de la hauteur labiale supérieure. Le nez intervient dans la convexité des parties molles de la face et il faudra en tenir compte pour en restituer la jeunesse [83]. Lors d’étude anthropométrique, Hotoon, Saller, Goldstein [84], Susanne, Koury [69] et de nombreux auteurs ont retrouvé une augmentation de longueur du nez. Edelstein [85] retrouve une augmentation de la longueur aux dépens de la hauteur nasale. L’angle nasolabial augmente avec l’âge vraisemblablement en raison du retrait postérieur de l’étage labial supérieur. La pointe nasale tombe progressivement avec une rotation vers l’arrière qui provoque une perte de sa projection. Ce recul de la pointe est aussi lié au recul de l’épine nasale antérieure et de l’orifice piriforme et s’accompagne d’un mouvement divergent et postérieur des crus mésiales [46]. Comme démontré par Pessa et Shaw [42], il existe une perte importante de support osseux au niveau des orifices

Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001

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10 piriformes entraînant, comme le montre Lambros, une diminution de projection à ce niveau. La région péribuccale En vieillissant, la lèvre supérieure s’allonge et vient recouvrir les dents. La lèvre inférieure s’abaisse et découvre l’arcade dentaire inférieure. Le vermillon s’amincit par un manque de soutient sous-jacent [86]. La commissure labiale va également descendre [73]. Ces éléments sont retrouvés dans l’ensemble des études surfacique avec un allongement significatif de la lèvre supérieure et une ptose de la commissure avec un fonte de volume en regard du DAO. Les lèvres sont fortement impactées par le vieillissement mais souvent négligé chirurgicalement. L’arc de Cupidon s’atténue et devient moins visible [87]. L’évolution labiale est corrélée aux dents et ce d’autant plus que l’évolution du maxillaire est interdépendante de celle des dents. Dynamique labiale. Avec l’âge, les fibres musculaires et les corpuscules de Meissner diminuent [88]. Les personnes âgées présentent un réflexe péribuccal diminué. Le temps de latence est supérieur et l’amplitude diminue surtout pour la lèvre inférieure. Le taux de discrimination labial est moindre (la lèvre supérieure reste plus précise que l’inférieure). La région jugomandibulaire Ses modifications sont sous l’interdépendance de l’évolution pluritissulaire de cette région. Vers l’âge de 40 ans, une ptose des tissus adipeux et du Smas débute et se trouve limitée par les points d’ancrage cutané de la face [1]. Le relief jugal juvénile en forme de « ogee architectural » cher à Little [72] perd son harmonie. Le visage passe d’une forme de cœur à celle d’une poire. La zone adipeuse prémalaire s’estompe avec l’âge et devient concave. Le SNG est une barrière à la ptose cutanéograisseuse. Chez le sujet jeune, on le distingue lors du sourire. Avec l’âge, le SNG est marqué par [45,89] :  une projection plus en avant au repos ;  l’épaisseur cutanéo-adipeuse se majore ;  une redistribution de la masse jugale adipeuse en bas et en avant ;  une accentuation du sillon ;  l’absence de modification musculaire majeure sousjacente. Cependant la déflation des compartiments graisseux ne semble pas être aussi évidente. Youssif comme Jang rapportent une augmentation de volume graisseux superficiel en interne dont le volume participe à majorer le sillon nasogénien. Il semble que l’évolution adipeuse soit différente en fonction de sa loge et de sa profondeur. Mais Chen [67] a également démontré que la répartition de graisse est en rapport au taux de cholestérol et l’albumine. Enfin, la zone mandibulaire reste contradictoire entre les études anthropométrique qui rapportent un allongement du ramus et les données plus récentes comme Shaw [42] retrouve un raccourcissement de la mandibule. Au niveau du rebord mandibulaire, la ptose cutanéo-adipeuse crée les bajoues en arrière du point de fixation de Furnas, le tout majoré par la diminution de hauteur du ramus.

S. Garson et al.

Conclusion Le vieillissement du visage est un phénomène complexe tant il implique de nombreuses structures anatomiques. Si la compréhension individuelle de chaque unité est de mieux en mieux comprise il reste primordial d’appréhender les interactions globales. Les régions sus- et sous-orbitaire tout comme le tiers inférieur n’ont pas livré tous leurs secrets et les éléments nouveaux apportés par les études tridimensionnelles sont à même à nous faire re-évaluer nos techniques pour apporter un résultat naturel optimal à nos patients. La zone péribuccale reste la clef de voûte d’une restauration faciale aboutie et une meilleure compréhension de cette zone anatomique nous permettra de mieux calibrer notre approche thérapeutique.

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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Pour citer cet article : Garson S, et al. La troisième dimension du vieillissement facial, une avancée dans la compréhension de la sénescence du visage. Ann Chir Plast Esthet (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.09.001