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Me´ningites et me´ningoence´phalites a` West Nile virus a` propos de 5 observations Fatma Arbi, Bayram Hidouri, Hanen Haj Kacem *, Asma Fradi, Walid Bouali, Wafa Chebbi, Mohamed Habib Sfar CHU mahdia, hoˆpital Taher Sfar, Mahdia centre, 5100 Mahdia, Tunisie *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Kacem) Introduction Les formes neuroinvasives de l’infection a` West Nile virus (WNV) sont rares. Elles touchent e´lectivement les sujets aˆge´s et les immunode´prime´s. Objectifs E´tudier les caracte´ristiques e´pide´miologiques, cliniques, paracliniques et e´volutives des me´ningites et me´ningoence´phalites a` West Nile virus de l’immunocompe´tent. Me´thodes E´tude re´trospective de 5 observations d’infection neuroinvasive a` WNV collige´s dans le service de me´decine interne de l’EPS de Mahdia (Tunisie) durant une pe´riode de deux ans (2012–2013). Re´sultats Il s’agissait de deux hommes et trois femmes aˆge´s en moyenne de 35,4 ans. Tous e´taient immunocompe´tents : 4 avaient un tableau de me´ningite et 1 un tableau de me´ningoence´phalite a` WNV. La ponction lombaire a ramene´ un liquide clair dans 4 cas et trouble dans le dernier. Le diagnostic e´tiologique e´tait retenu sur la positivite´ de la se´rologie WNV dans le sang. Le traitement e´tait base´ sur une antibiothe´rapie, un antiviral et symptomatique. L’e´volution e´tait favorable dans tous les cas. Discussion L’infection a` WNV est asymptomatique dans la majorite´ des cas. L’atteinte du syste`me nerveux central est rare. Le tableau clinique est variable. Il peut s’agir d’une me´ningite a` liquide clair, une me´ningoence´phalite ou d’une paralysie flasque. Le diagnostic est biologique reposant sur la positivite´ de la se´rologie WNV (Elisa) de type IgM dans le LCR et le sang. Conclusion Chez le sujet immunocompe´tent, l’infection par le WNV est souvent asymptomatique. Le syste`me nerveux central est rarement atteint. L’e´volution des formes neuroinvasives est favorable. Le traitement reste symptomatique. Informations comple´mentaires La pre´vention repose sur la lutte contre le vecteur. Mots cle´s Me´ningite-ence´phalite ; West nile virus ; Se´rologie De´claration d’inte´reˆts Les auteurs n’ont pas transmis de de´claration de conflits d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.304 P11
Neuromye´lite brucelliene : a` propos d’un cas Selma Hannachi *, Mounia Lakehal, Malika Louanchi, Nadia Toubal Universite´ Badji Mokhtar, CHU Annaba, hoˆpital Ibn Sina, faculte´ de me´decine, service de neurologie, 23000 Annaba, Alge´rie *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Hannachi) Introduction Les manifestations neurologiques de la brucellose sont polymorphes elles s’associent fre´quemment aux autres signes syste´miques. Nous rapportons le cas d’association d’une atteinte optique bilate´rale et atteinte me´dullaire. Observation Madame aˆge´e de 32 ans re´sidait dans un habitat rural avec notion de fabrication et consommation de lait cru et ses de´rive´s admise a` notre service pour l’installation rapidement progressive d’un flou visuel associe´ a` une faiblesse des
quatre membres e´voluant vers l’aggravation depuis 5 mois. L’examen neurologique a retrouve´ un tableau de compression me´dullaire avec un niveau sensitif D6 associe´ a` une atrophie optique bilate´rale au fond d’œil. Elle avait de la fie`vre sudoroalgique avec des douleurs articulaires notamment des hanches. L’imagerie par re´sonance magne´tique (IRM) ce´re´brale a montre´ l’absence de le´sions a` l’e´tage sus tentoriel avec un hypersignal du pe´doncule ce´re´belleux droit et du tronc ce´re´bral. L’IRM me´dullaire a montre´ une le´sion intramadullaire cervicale de C3 a` C7 avec e´largissement du cordon me´dullaire. La ponction lombaire a trouve´ une hyperprote´inorrachie. La se´rologie de Wright e´tait positive, le dosage des anticorps antiNMO e´tait ne´gatif. Le diagnostic d’une neuromye´lite brucellienne a e´te´ pose´ et la patiente a e´te´ mise sous une antibiothe´rapie spe´cifique et synergique entraıˆnant une ame´lioration rapide de la faiblesse des quatre membres mais sans ame´lioration de la vision avec une ce´cite´ bilate´rale. Discussion La neuropathie optique s’inte`gre parfois dans un tableau de neuromye´lite de la brucellose ; elle peut eˆtre en rapport avec une papillite ou une ne´vrite optique re´trobulbaire. La mye´lite d’installation subaigue¨ ou chronique est caracte´rise´e par une paraple´gie ou une te´traple´gie. Les arguments diagnostics ont e´te´ re´unis chez cette patiente avec une re´ponse aux traitements spe´cifiques malgre´ une ce´cite´ bilate´rale irre´versible. Conclusion La neurobrucellose est une affection a` manifestations polymorphes et plurifocales. L’apport de l’interrogatoire et la se´rologie permet un traitement pre´coce afin d’e´viter les se´quelles irre´versibles. Informations comple´mentaires Je remercie toute l’e´quipe du service. Mots cle´s Ce´cite´ ; Brucellose ; Neuromye´lite De´claration d’inte´reˆts Les auteurs n’ont pas transmis de de´claration de conflits d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.305 P12
L’absence de cellularite´ a` la ponction lombaire n’e´limine pas le diagnostic d’ence´phalite a` herpes simplex virus (HSV) Benjamin Hebant 1*, Romain Lefaucheur 1, Jean Paul Bouwyn 1, E´lodie Delafosse 1, Nicolas Miret 2 1 Centre hospitalier universitaire de Rouen, neurologie, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France 2 Centre hospitalier Ge´ne´ral d’E´vreux, neurologie, 27015 Evreux, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Hebant) Introduction La me´ningo-ence´phalite a` HSV est une urgence the´rapeutique. Nous rapportons les cas de deux patients pre´sentant une ence´phalite a` HSV1 prouve´e en l’absence de ple´iocytose dans le liquide ce´phalorachidien (LCR). Observation Patient 1 : un homme de 90 ans, hypertendu et dyslipide´mique, fut hospitalise´ pour confusion fe´brile. Il ne pre´sentait pas de signes neurologiques focaux. Le scanner ce´re´bral e´tait normal. L’examen du LCR retrouvait 1 leucocyte/ mm3 (N < 5 leucocyte/mm3), 400 globules rouges, une hyperprote´inorachie a` 1,23 g/L (N < 0,40 g/L) et une glycorachie a` 3,67 mmol/L. L’ADN du virus HSV1 a e´te´ de´tecte´ par polymerase chain reaction (PCR) dans le LCR. Le patient s’est ame´liore´ apre`s traitement par aciclovir intraveineux. Patient 2 : un homme de 80 ans, porteur d’une broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et d’un syndrome mye´loprolife´ratif traite´ par chlorambucil, a pre´sente´ pendant une
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hospitalisation pour dyspne´e, une crise convulsive ge´ne´ralise´e tonico clonique fe´brile. Le scanner ce´re´bral e´tait normal, l’e´lectroence´phalogramme (EEG) retrouvait des ondes lentes fronto temporales. L’examen du LCR retrouvait 1 leucocyte/ mm3 (N < 5 leucocyte/mm3) et 1 globule rouge, une hyperprote´inorachie a` 0,78 g/L (N < 0,40 g/L) et une glycorachie a` 4,8 mmol/L. La PCR HSV e´tait e´galement positive a` HSV1. Le patient est de´ce´de´ 5 jours plus tard d’un e´tat de mal e´pileptique. Discussion Classiquement, l’examen du LCR retrouve une ple´iocytose a` pre´dominance lymphocytaire et une hyperprote´inorachie. Pour le patient 2, l’absence de ple´iocytose peut s’expliquer par l’immunode´pression due a` la pathologie he´matologique et au traitement immunosuppresseur. Pour le patient 1, l’absence de cellularite´ dans le LCR pourrait s’expliquer par un de´ficit de l’immunite´ cellulaire me´die´e par les cellules T lie´ a` son aˆge avance´. Conclusion Le diagnostic d’ence´phalite a` HSV ne doit pas eˆtre e´limine´ en l’absence de ple´iocytose dans le LCR. L’aciclovir doit ainsi eˆtre introduit de`s la suspicion clinique en particulier chez les patients immunode´prime´s ou aˆge´s. Informations comple´mentaires L’e´tude n’a pas be´ne´ficie´ de financement particulier public ou prive´. Mots cle´s Ence´phalite ; Herpe`s ; Ple´iocytose De´claration d’inte´reˆts Les auteurs n’ont pas transmis de de´claration de conflits d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.306 P13
Granulopathie ce´re´belleuse due au virus JC au cours de l’infection par le VIH : 5 cas Carole Henry *, Fanny Jouan, Thomas De Broucker Centre hospitalier de St.-Denis, neurologie, 2, rue du Docteur Delafontaine, 93200 St.-Denis, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Henry) Introduction Le virus JC peut entraıˆner une atrophie ce´re´belleuse rapide par infection des neurones de la couche des grains du cervelet, parfois sans le´sion de leuco-ence´phalite multifocale progressive (LEMP) associe´e. Objectifs Nous rapportons 5 cas de granulopathie ce´re´belleuse due au JC virus (GC-JC) survenus au cours d’une infection par le VIH. Me´thodes Cinq dossiers de patients examine´s dans le service de neurologie de l’hoˆpital de St-Denis de 2004 a` 2011 ont e´te´ analyse´s re´trospectivement. Le diagnostic de GC-JC a e´te´ retenu sur les crite`res suivants : atteinte clinico-radiologique exclusive de la fosse poste´rieure, absence d’autre cause, pre´sence d’ADN du virus JC dans le LCR par PCR (GC-JC de´finie) ou pas (GC-JC clinique pre´sume´e). Re´sultats Les cinq patients e´taient tous profonde´ment immunode´prime´s (entre 20 et 100 CD4/mm3). L’IRM initiale e´tait normale ou montrait une atrophie isole´e progressive du cervelet. La recherche d’ADN du virus JC dans le LCR e´tait positive dans 4 cas. Les IRM successives montraient une atrophie majeure du cervelet puis un hypersignal plus ou moins marque´ du cervelet, du pont, des pe´doncules ce´re´belleux moyens et souvent un aspect de croix pontique. Discussion La litte´rature montre que l’infection de la fosse poste´rieure par le JC virus existe, soit dans le cadre d’une LEMP classique, supra et/ou infra-tentorielle, soit plus rarement sans atteinte de la substance blanche. L’infection des
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neurones de la couche des grains du cervelet est en fait fre´quente chez l’immunode´prime´, et responsable en cas d’infection active d’une perte neuronale. Conclusion Une atrophie rapide et isole´e du cervelet chez un patient immunode´prime´ doit faire e´voquer une granulopathie ce´re´belleuse lie´e au JC virus. Le diagnostic repose sur l’IRM et la mise en e´vidence du virus JC dans le LCR. Mots cle´s Leuco-ence´phalite multifocale progressive ; Cervelet ; Sida De´claration d’inte´reˆts Les auteurs n’ont pas transmis de de´claration de conflits d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.344 P14
Pneumopathie grave avec me´ningoence´phalite compliquant une varicelle chez un sujet immunocompe´tent Jawad Oumerzouk *, Ahmed Bourazza Hopital militaire d’instruction Mohamed V, neurologie, Hay Rayd, Rabat, Maroc *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Oumerzouk) Introduction Le principal inte´reˆt de cette observation est la combinaison de trois localisations varicelleuses classiques mais rarement pre´sentes simultane´ment : cutane´e, pulmonaire et neurologique. Observation Nous rapportons l’observation clinique d’un patient de 51 ans, qui a pre´sente´ suite a` une e´ruption cutane´e maculo-papuleuse et prurigineuse ge´ne´ralise´e, une dyspne´e d’aggravation progressive, avec un syndrome confusionnel. L’examen neurologique a trouve´ une raideur de la nuque, avec des re´flexes oste´otendineux vifs au niveau de l’he´micorps droit. La TDM thoracique a objective´ un aspect en verre de´poli des 2 champs pulmonaires avec de multiples ade´nopathies me´diastinales et un e´panchement scissural et pleural liquidien bilate´ral. L’IRM ce´re´brale a montre´ de multiples foyers en hypersignal T2, Flair et diffusion, en sus et soustentoriel. La polymerase chain reaction (PCR) dans le sang et le LCR ont e´te´ positives pour le VZV. Le patient a rec¸u un traitement antiviral par aciclovir 10 mg/kg toutes les 8 heures en intraveineux pendant 15 jours, et l’e´volution a e´te´ marque´e par la re´solution totale des signes respiratoires et des troubles de la conscience, mais avec persistance d’une he´mipare´sie droite spastique. Discussion La plupart des complications neurologiques ont lieu en l’absence de signes cutane´s, contrairement au cas pre´sente´, et le spectre des complications neurologiques centrales potentielles est large. L’atteinte des vaisseaux ce´re´braux de petit calibre est responsable, par un me´canisme ische´mique, d’une de´mye´linisation pouvant e´voluer vers une ne´crose irre´versible. Conclusion La pre´cocite´ de l’instauration du traitement antiviral par aciclovir en intraveineux semble e´galement eˆtre un facteur pronostique important, 10 jours paraissant suffisants en cas de pneumonie, mais 14 jours e´tant recommande´s par certains auteurs en cas d’ence´phalite. Mots cle´s Varicelle ; Pneumonie ; Me´ningite De´claration d’inte´reˆts Les auteurs n’ont pas transmis de de´claration de conflits d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.345