Le questionnaire de surentraînement de la Société française de médecine du sport : reproductibilité à court terme

Le questionnaire de surentraînement de la Société française de médecine du sport : reproductibilité à court terme

Science & Sports 18 (2003) 290–292 www.elsevier.com/locate/scispo Communication brève Le questionnaire de surentraînement de la Société française de...

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Science & Sports 18 (2003) 290–292 www.elsevier.com/locate/scispo

Communication brève

Le questionnaire de surentraînement de la Société française de médecine du sport : reproductibilité à court terme> Overtraining questionnaire of the Société française de médecine du sport (French Society of Sport Medicine): short term reproducibility P. Flore a,c,*, P. Sarrazin b, A. Favre-Juvin c a

Laboratoire HP2, laboratoire de physiologie, faculté de médecine de Grenoble, France b Laboratoire EROS, université Joseph-Fourier (UFRAPS), Grenoble, France c Unité fonctionnelle de biologie et de médecine du sport, CHU de Grenoble, 38043 Grenoble cedex 9, France

Résumé Objectif. – Évaluer la reproductibilité à court terme d’une version remaniée du questionnaire de surentraînement de la SFMS. Méthodes. – La stabilité temporelle du questionnaire à trois et à sept jours d’intervalle est étudiée chez 30 sportifs par comparaison et recherche de corrélation entre les scores obtenus lors du test–retest. Une étude de reproductibilité spécifique à chaque item est réalisée à l’aide d’un index de similitude : un index de 100 % (reproductibilité optimale) signifie que tous les sujets ont produit une réponse identique entre les deux tests. Résultats. – Les scores ne diffèrent pas entre les deux tests et sont bien corrélés (r = 0,82). L’analyse des index de similitude item par item montre une bonne reproductibilité d’ensemble même si six items sur 52 présentent un index de similitude plus faible (environ 80 %). Conclusion. – La reproductibilité à court terme du questionnaire est satisfaisante. Ce résultat conforte la fidélité de l’outil. Il semble ainsi pouvoir être utilisé dans le suivi longitudinal en vue d’obtenir un diagnostic précoce de surentraînement. © 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Purpose. – To assess the short-term stability, over time, of a slightly modified version of the overtraining questionnaire proposed by the SFMS. Methods. – Three or 7-day test–retest of the questionnaire was completed in 30 high level athletes. In a first stage analysis, the score obtained during the first test was compared to and correlated with that obtained during the second one. Then, in a second stage analysis, the individual reproducibility of each item was assessed using a similitude index: a value of 100% meant that all the athletes gave an identical response for the two trials. Results. – Scores were not different between the two tests and intra-class correlation coefficients were r = 0.82. Overall reproducibility of the similitude index was quite good even if six items of 52 displayed a lower similitude index (around 80%). Conclusion. – The short-term reproducibility of the overtraining questionnaire is quite good. This result reinforces its reliability and warrants its use in a longitudinal follow-up framework aimed to detect precociously an overtraining syndrome. © 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Sportifs ; Surentraînement ; Questionnaire ; Reproductibilité à court terme Keywords: Athletes; Overtraining; Questionnaire; Short-term reproducibility

> Communication présentée lors du XXIIe congrès national de la SFMS, Angers, 6–8 décembre 2002. * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Flore).

© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.scispo.2003.09.007

P. Flore et al. / Science & Sports 18 (2003) 290–292 Tableau 1 Index de reproductibilité sur chaque item du questionnaire pris séparément. Les items dont la reproductibilité est inférieure à 90 % sont signalés en gras

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1. Introduction La multiplicité des signes biologiques associés au syndrome de surentraînement rend le diagnostic difficile. En vue d’améliorer ce dernier, le « groupe surentraînement » de la SFMS propose de l’examiner sous un angle séméiologique. Dans ce but, notre groupe de consensus suggère d’utiliser un questionnaire standardisé, qu’il a initialement développé en 1993 [1]. La persistance dans le temps d’un score élevé à ce questionnaire pourrait constituer un marqueur de référence de l’état de surentraînement. Ainsi parallèlement à l’établissement de sa validité de construit (cf. les autres auteurs du groupe dans ce numéro), il est indispensable de s’assurer de la fiabilité du questionnaire en testant sa stabilité temporelle à court terme. 2. Synthèse des faits 2.1. Administration du questionnaire Trente athlètes (15 judokas du pôle France, huit skieurs alpins et sept skieurs de fond du pôle espoir) ont répondu de façon autonome au questionnaire de surentraînement de la SFMS [1], en deux occasions espacées de trois (n = 17) ou sept jours (n = 13). L’intervalle de temps est établi de façon aléatoire par rapport à une semaine d’entraînement type et aux compétitions. Seule la partie du questionnaire faisant l’objet de 54 questions à réponse binaire (oui–non) a été renseignée. 2.2. Paramètres analysés et statistiques Dans un premier temps, nous avons procédé à une analyse globale. Les scores (nombre de réponses « oui ») obtenus au questionnaire sont présentés comme la moyenne ± l’écart type. L’influence de l’intervalle de temps entre les deux tests (3 ou 7 jours) ainsi que la comparaison des scores ont été réalisées à l’aide de tests t de Student. Le seuil de signification retenu est p < 0,05. Une corrélation Bravais–Pearson entre les scores obtenus lors des deux tests du questionnaire a également été calculée. Dans un deuxième temps, puisque l’analyse globale n’apporte pas d’informations sur la reproductibilité spécifique à

chaque item (2 scores identiques ne signifiant pas forcément une similitude des réponses sur chaque item), nous avons procédé à une analyse item par item. Dans ce but, nous avons utilisé un index de similitude (i.e. pourcentage de réponses identiques) entre les deux tests pour chaque item du questionnaire. Un index de 100 % (reproductibilité optimale) signifie que tous les sujets ont produit une réponse similaire entre les deux tests. Nous avons considéré qu’un item était reproductible lorsque son index de similitude était supérieur à 90 %. 2.3. Résultats La moyenne des différences des scores entre les deux tests ne diffère pas en fonction de l’intervalle de temps (3 jours : 1 ± 1 ; 7 jours : 3 ± 2), l’étude de la reproductibilité a donc été réalisée sur l’ensemble du groupe (n = 30). Le score obtenu lors de la première passation (7 ± 7) ne diffère pas significativement de celui obtenu lors de la deuxième passation (5 ± 5). D’autre part, ces deux scores sont bien corrélés (r = 0,82, p < 0,001). L’analyse des index de similitude item par item (Tableau 1) montre que six items seulement présentent une reproductibilité plus faible (voisine de 80 %). 3. Discussion La stabilité temporelle du questionnaire à court terme est satisfaisante. Seuls quelques items dont certains ont une importance dans la séméiologie du surentraînement semblent moins stables dans le temps e.g. les items relatifs au sommeil. Leur re-formulation ou une administration du questionnaire plus dirigée visant à préciser les réponses par rapport à l’espace temporel pourraient améliorer cette reproductibilité. Enfin, la bonne reproductibilité à court terme de ce questionnaire en fait un outil fiable dans le cadre d’un suivi longitudinal qu’il serait souhaitable de mettre en place pour détecter ou confirmer un diagnostic de surentraînement. Référence [1]

Legros P. Le surentraînement : diagnostic des manifestations psychocomportementales précoces. Sci Sports 1993;8:71–4.