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Posters : néphrologie / Néphrologie & Thérapeutique 11 (2015) 338–406
3 Chimie médicale, université de Liège, CHU Sart Tilman, Liège, Belgique 4 Néphrologie, dialyse, transplantation, université de Liège, Liège, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : pierre
[email protected] (P. Delanaye)
Introduction L’estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) est une donnée fondamentale en néphrologie clinique. Ce dernier est habituellement estimé à partir d’équations basées sur la créatinine sérique et/ou la cystatine C. Un facteur ethnique est actuellement recommandé pour les populations noires pour les deux équations les plus utilisées, à savoir MDRD et CKD-EPI. Cependant, ces facteurs ont été déterminés à partir de sujets afroaméricains et ont fait l’objet de critiques. À ce jour, aucune donnée n’est disponible en Afrique de l’Ouest quant à la pertinence de ces cœfficients ethniques et des formules basées sur la cystatine C. Patients et méthodes Quatre-vingt-huit sujets de la population générale, sans antécédents néphrologiques, ont été inclus dans l’étude (50 femmes). Le DFG a été déterminé par une méthode de référence, à savoir la clairance plasmatique d’iohéxol. La performance (biais, écart-type, exactitude à 30 %) des formules MDRD et CKD-EPI a été étudiée avec et sans les facteurs ethniques. En outre, nous avons comparé les équations basées sur la créatinine à celles basées sur la cystatine C. Résultats Le DFG mesuré (DFGm) moyen de notre cohorte âgée en moyenne de 35 ± 11 ans est de 101 ± 19 mL/min/1,73 m2 . La formule MDRD sans facteur ethnique sous-estime le DFGm de –8 ± 16 mL/min (exactitude à 30 % de 93 %), ce qui est attendu pour une population générale. À l’inverse, MDRD avec le facteur ethnique surestime le DFGm de +12 ± 18 mL/min (exactitude de 83 %, p = 0,03). Pour ce qui est de l’équation CKD-EPI, le biais et l’exactitude à 30 % sont significativement meilleurs sans le facteur ethnique qu’avec : 3 ± 16 mL/min vs 19 ± 17 mL/min et 93 % vs 72 %, p < 0,0001). Par ailleurs, aucune différence significative n’est retrouvée entre la formule CKD-EPI basée sur la cystatine seule ou combinée (92 % et 94 %) et les formules basées sur la créatinine (93 % pour les deux). Discussion Nous démontrons pour la première fois en population africaine que la performance des équations MDRD et CKD-EPI est significativement meilleure, en population générale, sans le facteur « afro-américain » habituellement proposé. Les performances de la cystatine C ne sont pas supérieures dans notre étude. Conclusion Le facteur ethnique « afro-américain » ne doit pas être appliqué en Afrique de l’Ouest. En population générale africaine, la cystatine C a peu de valeur ajoutée pour estimer le DFG. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.339
L’élévation de l’urée indépendamment de la fonction rénale est la complication la plus fréquente après entérocystoplastie Sebe 2 ,
Tllgui 3 ,
Colau 2 ,
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.340
Posters mercredi néphrologie : glomérulopathies PMN.05
L’autophagie endothéliale et des podocytes protège de la glomérulosclérose diabétique
O. Lenoir , M. Jasiek , C. Hénique , L. Guyonnet , P.L. Tharaux ∗ Parcc–paris cardiovascular centre, Inserm, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P.L. Tharaux)
PMN.04
Boffa 1,∗ ,
Introduction Les dérivations urinaires après cystectomie radicale pour cancer vésical sont associées à des complications métaboliques. Le trouble métabolique le plus fréquent est l’acide métabolique hyperchlorémique chez 20 à 70 % des patients selon le segment d’intestin utilisé, la longueur, la durée de contact des urines, la surface de résorption. À ce jour, la réabsorption de l’urée a peu été étudiée. Patients et méthodes Nous avons étudié prospectivement 17 patients qui ont bénéficié d’une entérocystoplastie iléale, essentiellement pour cancer vésical (15/17), 5 à 228 mois avant d’avoir été adressés en consultation de néphrologie par les urologues. Les prélèvements sanguins et les urines des 24 heures ont été recueillis chez des patients stables de consultation. Résultats Il y avait 13 hommes et 4 femmes avec un âge moyen de 59,2 ans. Le DFGe moyen était de 70,1 ± 6,6 mL/min/1,73 m2 . Treize patients avaient une MRC de stade 1–2, 2 patients un stade 3 et 2 patients un stade 4. Neuf patients (53 %) avaient une élévation de l’urée non liée à leur niveau de fonction rénale. La plupart d’entre eux avaient une urée haute avec une créatininémie normale. Parmi les 13 patients MRC 1–2, 7 patients (54 %) avaient une urée > 8 mmol/L. Seulement 3 patients sur 16 (19 %) présentaient une acidose métabolique (Bicar < 22 mmol/L). La 25 (OH)-D3 était < 30 ng/mL chez 14 patients (82 %). Une colonisation bactérienne des urines a été retrouvée chez 8 patients. L’albuminurie était < 0,3 g/g sauf chez un patient. L’excrétion urinaire moyenne de calcium et d’urée était basse : 2,5 ± 1,5 et 202 ± 55 mmol/24 h, respectivement. L’excrétion d’urée basse n’était pas associée à une colonisation bactérienne ni au caractère récent de la chirurgie. La FE urée était < 35 % chez tous les patients avec 1 urée élevée et en l’absence de déshydratation. Conclusion Nous rapportons pour la première fois que l’élévation de l’urée est le trouble métabolique le plus prévalent après entérocystoplastie. Celui-ci est probablement secondaire à une réabsorption persistante de l’urée et de l’ammonium par le segment iléal, même tardivement après la chirurgie. Aucune conséquence clinique n’a été observée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Haymann 4 ,
J.J. P. M. A. J.P. M. Flamant 5 , P. Ronco 6 1 Néphrologie et dialyses, AP–HP, Paris, France 2 Urologie, groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris, France 3 Urologie, hôpital Tenon, Paris, France 4 Explorations fonctionnelles multidisciplinaires, hôpital Tenon, Paris, France 5 Physiologie rénale, hôpital Bichat, université de Paris Diderot, Paris, France 6 Service de néphrologie, Hôpital Tenon, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.J. Boffa)
Introduction La néphropathie diabétique (ND) est une complication sérieuse du diabète sucré et une cause majeure d’insuffisance rénale chronique et de morbidité cardiovasculaire. Le rein du diabétique mal équilibré présente des lésions microvasculaires. Les glomérules présentent une hypertrophie podocytaire initiale et un effacement de leurs pédicelles puis une raréfaction podocytaire et capillaire. Les deux versants de la barrière de filtration glomérulaire (BFG) sont donc atteints. L’autophagie est un processus fondamental de l’intégrité cellulaire par la dégradation des protéines et organelles cellulaires altérées. Ce processus est impliqué non seulement dans le contrôle de qualité des protéines mais aussi régule la balance énergétique et la sénescence cellulaire. Il n’existe pas de données à propos d’un rôle éventuel de l’autophagie dans la progression de la ND.