Les facteurs de risque de récidive de la gale humaine

Les facteurs de risque de récidive de la gale humaine

JDP 2014 Observations Entre octobre 2011 et décembre 2013, 364 patients ont été inclus, pour un total de 422 lésions. L’âge médian était de 34 ans (0 ...

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JDP 2014 Observations Entre octobre 2011 et décembre 2013, 364 patients ont été inclus, pour un total de 422 lésions. L’âge médian était de 34 ans (0 à 87 ans), dont 64 % de sexe masculin. La majorité des lésions étaient ulcératives (90 %). L’UB a été confirmé par au moins un test de laboratoire dans 29 % des lésions suspectes (122/422). Les principaux diagnostics différentiels ayant pu être identifiés étaient des ulcères d’origine vasculaire (veineux, mixte, drépanocytaire) 25 %, des infections bactériennes (ecthyma, dermo-hypodermite) 19 %, des lésions post-traumatiques (7 %) et des ostéomyélites fistulisées à la peau (non associées à l’UB) 6 %. Moins fréquents étaient les tumeurs bénignes, piqûres d’insecte et œdèmes filariens. Douze carcinomes (2,8 %) et 7 sarcomes de kaposi (1,8 %) ont été objectivés. Discussion Les évaluations cliniques et photographiques initiales concordaient bien avec le diagnostic final d’UB. L’analyse plus approfondie des données de l’étude est en cours afin d’identifier les variables cliniques associées au diagnostic final. Conclusion L’étude a mis en évidence de nombreux diagnostics différentiels à l’UB, et a démontré la surestimation faite en une zone d’endémie. Mots clés Buruli ; Tropical ; Ulcère Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.108

S271 traité par perméthrine crème 5 %. Les traitements prescrits ont été achetés par les familles, malgré leur coût. Quatre-vingt-un pour cent des patients ont été informés de la nécessité de traitement des sujets contacts de fac ¸on synchrone ; la décontamination des sujets contacts a été bien faite dans 58 % de cas. Quatre sujets (13 %) ont omis volontairement cette mesure considérée comme inutile (contacts asymptomatiques), 1 en raison du coût et 2 pour des raisons pratiques. La décontamination du linge a été faite dans 90 % des cas et jugée correcte dans 96 % de ces cas. La compréhension générale par le patient de la prise en charge de la gale a été considérée comme bonne et adéquate dans 83 % des cas. Discussion Les facteurs expliquant ces cas de gale restant évolutive semblent liés : — à une efficacité insuffisante des traitements à disposition puisque nous avons considéré les mesures d’accompagnements comme correctement appliquées ; — malgré l’information donnée, à une prise en charge synchrone insuffisante des sujets contacts proches. Il ne semble pas qu’il y ait un problème d’accès aux traitements malgré des prescriptions non remboursées. Conclusion La mise à disposition de traitements efficaces de la gale semble prioritaire. Mots clés Échec ; Gale ; Recrudescence ; Traitement Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.109

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Facteurs associés aux gales en échec de traitement : étude observationnelle

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B. De Sainte-Marie a,∗ , S. Mallet a , C. Gaudy a , K. Baumstarck b , N. Bentaleb a , A. Loundou b , S. Hesse a , S. Monestier a , J.-J. Grob a , M.-A. Richard a a Dermatologie, CHU Timone, Marseille, France b Santé publique, université Timone, Marseille, France ∗ Auteur correspondant.

A. Aussy a,∗ , H. Cailleux a , E. Houivet b , N. Laaengh a , C. Richard a , C. Bécourt a , C. Boulard a , S. Léger a , N. Litrowski a , A. Samain a , V. Sobocinski c , F. Tétart a , J. Bénichou b , P. Joly a a Clinique dermatologique, hôpital Charles-Nicolle, Rouen, France b Unité de biostatistiques, hôpital Charles-Nicolle, Rouen, France c Hôpital Charles-Nicolle, Rouen, France ∗ Auteur correspondant.

Introduction De nombreux éléments suggèrent une recrudescence des cas de gale en France. Ceci est synchrone de difficultés d’approvisionnement en Ascabiol® pour des alternatives thérapeutiques mal évaluées. L’objectif était de décrire une population de patients en situation de gale cliniquement évidente et toujours évolutive malgré plusieurs traitements afin d’en d’identifier les facteurs associés. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude descriptive transversale des adultes et enfants consultant dans un CHU pour gale persistante malgré au moins un traitement spécifique préalable, et vus entre décembre 2013 et juin 2014. Questionnaire standardisé sur données socio-démographiques du cas (celles du chef de famille si mineur concerné), historique des consultations et traitements préalables, observance des traitements pour les cas et les sujets contacts, observance des mesures de décontamination associées du linge et de la literie, qualité de l’information médicale sur la prise en charge donnée lors des consultations. Résultats Trente et un cas ont été analysés. Les premiers symptômes évoluaient depuis 19 semaines (moyenne) (2—52). Nombre moyen de consultations préalables chez un généraliste de 3,1 (0—10), et de 1,7 chez un dermatologue (0—7). Moyenne de personnes hébergées par foyer de 3,5 (1—9). Quatre-vingt-quatre pour cent des patients avaient eu au moins 1 traitement par Stromectol® , 32 % au moins 2 (max 6). Il s’agissait d’une prise unique dans 35 % des cas et d’une prise j1 + 15 dans 65 % des cas. Soixante-quatorze pour cent des patients avaient eu au moins 1 traitement par Spregal® , 19 % au moins 2 (maximum 5). Il s’agissait d’une application unique dans 48 % dans cas. Dix-neuf pour cent ont eu > 2 applications. 13 %, soit 4 patients, ont été traités par une application de Antiscabosum® , 1 patient a été

Les facteurs de risque de récidive de la gale humaine

Introduction La gale représente actuellement un véritable problème de santé publique. Les échecs de traitement sont fréquents et les raisons en sont mal connues. L’objectif de l’étude était d’identifier les facteurs prédictifs d’échec de traitement. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude cas-témoins multicentrique réalisée entre 2011 et 2013 par des dermatologues hospitaliers et libéraux. Le diagnostic de gale était fait sur des critères standardisés. Les cas correspondaient à des patients consultant pour une récidive de gale survenue dans les 3 mois précédents. Les témoins étaient des patients primo-traités dont on vérifiait la guérison à 3 mois. Un questionnaire était rempli par les médecins et les patients évaluant les modalités de réalisation du traitement, le niveau de compréhension, les conditions socio-économiques et familiales. Une analyse univariée puis multivariée par régression logistique en pas à pas descendant ont été réalisées. Résultats Deux cent trente et un patients ont été inclus et 210 analysés (112 cas et 98 témoins) ; 21 patients n’ayant pu être recontactés à 3 mois ont été exclus. Pour les groupes témoins et cas respectivement, 29 et 46 patients ont été traités par traitement local seul, 5 et 12 par traitement local seul, 64 et 54 ont eu les 2 types de traitements. Un échec de traitement était associé à une durée d’évolution > 30 jours lors du diagnostic (OR = 3,97 ; IC 95 % 2,10—7,50), l’absence de traitement local (OR = 2,41 ; IC 95 % 1,02—13,60), l’absence d’une seconde prise de stromectol (OR = 10,2 ; IC 95 % 4,49—23,17) ou sa prise non à jeun (OR = 4,3 ; IC 95 % 1,89—9,84), l’application de dermocorticoïdes (DC) après traitement (OR = 2,05 ; IC 95 % 1,12—3,79), le traitement du seul cas index (OR = 2,59 ; IC 95 % 1,31—5,14), l’absence de consignes écrites remises aux patients (OR = 5,82 ; IC 95 % 2,37—10,44), la

S272 présence d’enfants en bas âge gardés en crèche, garderie, ou par une nourrice (OR = 2,55 ; IC 95 % 1,03—6,32), l’absence d’utilisation d’acaricide pour le linge (OR = 8,62 ; IC 95 % 3,46—21,48), l’absence de traitement du mobilier de salon (OR = 5,89 ; IC 95 % 2,34—14,88), des sièges de voiture (OR = 6,56 ; IC 95 % 3,27—13,19) et de la literie (OR = 4,16 ; IC 95 % 1,32—12,84). Aucun facteur socioéconomique ou lié au statut familial n’était lié à un échec thérapeutique. L’analyse multivariée confirmait l’association entre l’échec du traitement et un long délai avant traitement (OR = 2,82 ; IC 95 % 1,15—6,89), l’utilisation de DC (OR = 3,00 ; IC 95 % 1,24—7,27), la non-utilisation d’acaricide (OR = 4,74 ; IC 95 % 1,30—17,24) et le non-traitement des sièges auto (OR = 6,02 ; IC 95 % 2,36—15,34). Discussion Les facteurs d’échec semblent liés au mode de réalisation du traitement et non aux conditions familiales ou socioéconomiques. L’importance d’une seconde prise de stromectol, de consignes écrites, l’utilisation d’acaricides et le rôle délétère des DC sont suggérés. Conclusion Cette étude montre que le non-respect des règles complexes de traitement de la gale est le principal facteur d’échec de traitement. Mots clés Gale ; Récidive ; Traitement Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

JDP 2014 gale étaient donc respectivement de 47 % et 100 %, avec une valeur prédictive positive de 100 % et une valeur prédictive négative de 60 %. Discussion Le prélèvement parasitologique direct est une aide précieuse au diagnostic de gale en cas d’incertitude diagnostique. Il est très spécifique mais peu sensible (46 % dans la littérature) et reste opérateur-dépendant. La dermoscopie nécessite une consultation spécialisée, c’est une alternative rapide et également opérateur-dépendant avec une bonne sensibilité et une bonne spécificité (91 % et 86 % dans la littérature). Par rapport à ces 2 techniques, la PCR sarcopte est très spécifique (100 % du fait de la cible moléculaire), mais elle manque de sensibilité par rapport à l’examen clinique méticuleux du spécialiste averti. Ce manque de sensibilité est lié à la méthode de prélèvement qui doit être améliorée et standardisée. La PCR a aussi un coût à mettre en balance avec les surcoûts engendrés par une prise en charge inadaptée des patients : multiplications des consultations et des examens supplémentaires, hospitalisation, propagation de l’épidémie. . . Conclusion La technique et la place de la PCR dans le diagnostic de la gale doivent être optimisées. Mots clés Gale ; PCR en temps réel ; Sarcopte Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.111

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Intérêt de la technique de recherche des sarcoptes par PCR dans le diagnostic de la gale S. Mallet a,∗ , C. Mary b , B. De Sainte-Marie c , N. Bentaleb c , C. Gaudy-Marqueste c , C. Darles b , M.-A. Richard a , J.-J. Grob a , R. Piarroux b a Dermatologie, Marseille, France b Laboratoire de parasitologie et mycologie, Marseille, France c Hôpital Timone, Aix Marseille université, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le diagnostic de la gale reste clinique et nous manquons d’explorations complémentaires validées en dehors de l’examen parasitologique direct (EPD) montrant la présence de sarcoptes en microscope optique et plus récemment de la dermoscopie avec le signe du deltaplane. Objectif Étude de la sensibilité et de la spécificité d’une nouvelle méthode diagnostique innovante et non invasive de recherche des sarcoptes dans la peau par PCR. Matériel et méthodes Les patients étaient inclus en 2 groupes : (1) « gale confirmée » sur la base d’EPD ou de la dermoscopie ; (2) « groupe témoin » sans argument clinique pour évoquer un diagnostic de gale et avec une recherche de sarcopte négative, comprenant des cas d’eczémas de contact, des prurits d’autres causes que la gale. Un prélèvement cutané à la recherche de sarcopte par PCR en temps réel était réalisé pour chacun des patients des 2 groupes à l’aide d’une micro-éponge munie d’un dispositif d’abrasion afin de « frotter de manière systématique des espaces interdigitaux, les poignets ainsi que toute lésion cutanée ou toute zone de démangeaisons » pour recueil de squames et d’épiderme. L’extraction d’ADN était réalisée par la méthode de Boom sur automate EasyMag® (BioMérieux). La détection de l’ADN parasitaire était réalisée par PCR en temps réel utilisant une sonde TaqMan® ciblant une séquence spécifique de Sarcoptes scabiei au sein des gènes codant pour les ARN ribosomaux. Observations Entre le 1er janvier et le 1er juin 2014, 34 prélèvements ont été réalisés. Dans le groupe (1), 9 des 19 recherches de sarcoptes par PCR étaient positives. Dans le groupe (2) avec 15 patients, aucune PCR n’était positive. La sensibilité et la spécificité du test PCR pour le diagnostic de la

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Toxicité cutanée sévère apparue sous vémurafénib L. Peuvrel a,b,∗ , A. Brocard a,b , G. Quéreux a,b , M. Saint-Jean a,b , A. Khammari a,b , B. Dréno a,b a Dermatocancérologie, CHU de Nantes, Nantes, France b Inserm U892-CNRS U6299, CIC biothérapie Inserm 0503, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La toxicité cutanée du vémurafénib est fréquente, mais rarement sévère. Nous rapportons la 1re série de patients ayant présenté une toxicité cutanée sévère (grades 3—4) nécessitant une adaptation thérapeutique. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective ouverte incluant tous les patients traités en 42 mois dans notre service par vémurafénib pour un mélanome métastatique muté BRAFV600 . Analyse des caractéristiques cliniques et du devenir des toxicités cutanées sévères. Observations Quatorze patients sur les 126 traités par vémurafénib ont présenté une toxicité cutanée sévère (11 %) après 9 jours en moyenne (2 à 19 jours). Résultats Cette toxicité régressait en moyenne en 24 jours (6 à 75 jours). Il s’agissait de onze rash maculopapuleux diffus, débutant par une atteinte photodistribuée chez 4 patients, d’un rash maculopapuleux du tronc et du visage, d’un DRESS syndrome pustuleux et d’un syndrome de Stevens Johnson (SJS). Six avaient des lésions cutanées associées : hyperkératose palmoplantaire (3), photosensibilité (2), kératoacanthomes (1), papillomes multiples (1). Onze avaient des signes systémiques : 4 syndromes pseudo-grippaux, 4 altérations de l’état général, 3 arthralgies. Dix avaient des anomalies biologiques : 7 insuffisances rénales grade 1, 5 cytolyses hépatiques grades 1 à 3, 4 lymphopénies grades 1 à 2, et 3 hyperéosinophilies grades 1 à 3. Cette toxicité cutanée induisait un arrêt du vémurafénib chez 5 patients d’emblée et chez 6 autres après récidive des symptômes quelques heures après réintroduction