Les groupes sanguins des animaux domestiques

Les groupes sanguins des animaux domestiques

Revue de Transfusion, T. XII. N ° 1. -- 1969 165 Les groupes sanguins des animaux domestiques p a r Y. B O U Q U E T Chaire de g6n6tique et de produ...

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Revue de Transfusion, T. XII. N ° 1. -- 1969

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Les groupes sanguins des animaux domestiques p a r Y. B O U Q U E T Chaire de g6n6tique et de production animale, Facuh6 de M6decine v6t6rinaire de Gand

INTRODUCTION Es imp6ratifs de la m6decine curative sont initialement h la base de l'int6r~t accords au d6veloppement de l'6tude des groupes sanguins chez les humains. La science des groupes sanguins chez les animaux n'a pris son essor que vers 1940. Les objectifs fondamentaux de l'&ude des groupes sanguins chez les animaux domestiques ressortem principa'lement de leurs appli~cations g~n~tiques. La notion des groupes sanguins qui jadis se limitait aux seuls antiggnes ou facteurs ~rythrocytaires comprend actuellement 6galement les antiggnes leucocytaires et thrombocytair~s et s'6tend aux groupes s6rog~n6tiques, enzymatiques, ceux de l'h6moglobine et aussi aux fractions' prot6iniques du lait.

L

A quelques exceptions prgs, le s6rum des animaux ne .contient pas d'anticorps naturels d.e titre 61ev~ envers des antiggnes 6rythrocytaires. Une premigre transfusion sanguine peut donc 6tre entreprise chez la plupart des .esp$ces animales sans grand dangers ce qui constitue une diff6rence importante avec l'homme qui poss~de dans son s6rum des isoagglutinines naturelles, d6terminSes g$n~tiquement par le sys'-

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t~me ABO. Les propri6t6s les plus importantes des facteurs cellutaires qui ont invit6 h pers6v6rer dans la recherche, sont les suivantes : a) les facteurs poss~dent un cara.ct~re antigSnique que se prate .~ robtention d'anticorps apr~s immunisation ; b) la pr6senee du caract~re domine toujours son absence dan s la transmission h6r6ditaire ; c) la fr6quenee de r6partition des antig~nes varie selon les populations envisag6es ; d) les h6maties s~tr lesquels tes antig~nes se loealisent sont ais6ment isolables. Dans le pr6sent expos$, nous nous limiterons essentiellement l'6tude des groupes sanguins des .esp~ces domestiques les plus importantes. G6nSralit6s sur les groupes i m m u n o et ch6mogSn6tiques des esp/~ces domestiques (bovins, cheval, porc, mouton~ volaille) Les substances antig6niques des hSmaties des animaux sont .de composition chimique variable d'apr~s les esp~ces et les syst6mes g6n$tiques : polysa~eeharides, ]ipoprot$~nes, gly.c6rophosphatides, etc... I 1VEMUNOS1~ROLOGIE

La formation d'anticorps envers un antigone n'est pas dirigSe contre l'enti~ret6 mais seulement contre une fraction de cet antigone. La fraction d'un antigone s~rolog~quement d~tectable est d~nomm~e facteur. Plusieurs antig~nes poss~dent chez les animaux .des sous.grou. pes li~6aires. La d6tection des facteurs antig6niques repose pour tous les vertSbr6s sur une m6thodologie exp6rimentale commune. Une distinction pr6cise et sans ambigult$ du ph~notype sanguin chez les indiv~dus d'une m~me espbce n~.cessite l'emploi d'anticorps p o s ~ d a n t une grande s61ectivit6. Les anticorps h~t6roimmuns ne poss6dent pas une s$1eetivit6 suffisante. 'L'6tude des groupes sanguins chez les animanx a clone g6nSralement recours h des anticorps isoimmuns. Ces isoimmunsSrums sont en g6nSral polyvalents car ils contiennent plusieurs anticorps sp6ci~fiques. Les di.ffSrentes fractions monovalentes ou r~actifs sont is,ol6s par absorption avec des m61anges appropri~s d'hSmaties pro~enant de plusieurs individus de l'esp~ce. La qualit6 d'un r6actif de groupe sanguin est conditionn~e par le titre de la fraction ¢[ui nous int6resse, la facilit~ de son isolement ~ l%tat monovalent, ce quid$-

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termine sa puret6 et par son affinit6 sp~cifique et s61ective pour le facteur antigSnique .correspondant, de sorte que le r6actif rSagisse sans crreur uniquement avec eet antigone. La nature et la structure physicochimique des anticorps immuns diffbrent d'apr~s les esp~ces. Les anticorps sout du type 7~S ou 19S. Les premieres immunisations donnent des anticorps 19S tandis que les r$immunisations p r o v o q u e n t la formation d'anticorps 7S. Les anticorps naturels s~ont souvent du type 19S. La nature des anticorps immuns diff~re 6galement d'apr~s les esp~ces. Les antis6rums de ruminants, fralehement collectSs eontiennent des conglutinines, qni 'en vieiHissant ne s,ont plus utilisables que sous forme d'hSmolysines avec l'adjonetion de eomplSment de lapin ou de .cobaye. ~Ces anticorps h& molytiques permettent une appr6ciation exacte des r6actions incomplbtes rSv61ant certain es impuretSs dans l'antis@um, et de ce fait, ils ont largement contribu~ ~ l'essor de ~l'$tude des groupes sanguins chez les bovins. Le cheval peut produire des agglutinines et des h6molysines. Chez le porc, par contre, on obtient aussi bien des agglutinines, des h6molysines que des anticorps in complets~ d6tectab]es seulement par le test de Coombs, de sorte qu'un m6me facteur antigSnique peut 6tre d6pist6 par des rSactifs de nature diffSrente avec une m~me .sp6cificit6. Les antis6rums de certaines esp~ces s e pr6tent difficilement ~ n n fractionnement par absorption en constituants monova~ents. C'est le cas chez le m o u t o n oh la purification de r6actifs se r6alise frSquemment par abs,orption avec des globules rouges h r~action n6gative. ~Chez la volaille, l'isolement des rSactifs est encore plus laborieux car on ne dispose apr~s is0immunisations, m6me dans les lign6es hautement consanguines souvent que de r6actifs complexes, qui d6tectent simuhanSment plusieurs antig~nes d6pendants d'un m~me ph6nogroupe. Ce genre de r6actif ne permet que la distinction entre individus d'une mSme lignSe mais ne peut ~tre g~n6ralis6 h l'esp~ce. Certains r6actifs donnent un effet de dose et sont susceptibles de faire la distinction entre l'6tat homo et hSt6rozygote d'un antigone. L'activit6 de l'anti-Z chez tes bovins est bien connue h eet 6gard. I1 est ~ noter qu'il existe des affinit6s entre eertains antieorps naturels de quelques es,p~ees animales envers les antig~nes correspondants de .ces espbces. Une parents relativement bien Studi6e est l'interrelation entre les antig~nes A de l'homme, J des bovins, A du porc et R du m o u t o n ainsi que des 4 anticorps naturels correspondants. Les groupes plasmatiques, enzymatiques et autres sont mis en Svide~ee par des $1ectrophor~ses appropri6es souvent en gel d'amidon, de

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g61ose ou de polyacrylamide. Ces 61ectrophor~ses diff6rencient les vitesses de migration et les mobili~6s relatives qui d6terminent des ph6notypes distincts. De plus, chez les bovins, pores et plusieurs esp~ces d'animaux de laboratoire, des sSries d'allotypes, dont les antig~nes sont so it des fl- ou des ~,-globulines, ont 6t6 mils en 6vidence par .des isos~rums pr6cipitants. HEREDITE \

La pr$.senee des antig~nes domine toujours leur absence. La transmission h6rSditaire des antig~nes de groupes sanguins ehez les animaux d6pend de loci chromosomiques ou systbmes gSn6tiques. Certains syst~rnes .s'ont simples car ils ne contrSlent qu'nn seul antigone. 'Certains antig~nes n~anmoins ne se transmettent pas ind6pendamment l'un de l'autre mais sont associ6s en phSnogroupes. Ces syst~mes .complexes r6gissent simultan6ment plusieurs antig~nes en contTSlant des phSnogroupes et ils contribuent ~ la formation de s6ries d'all~les multiples. Les syst~mes B, C et S ehez les bovins, B ehez le mouton et L ehez le pore sont pa'rticuliSrement suggestifs ~ cet 6gard. Par exemple, 600 alleles an moins peuvent ~tre distingu~s dans le .syst~me B des 'bovins. D'autres .syst~mes de groupes sanguins sont soumis ~ 2 ou plusieurs alleles codominants qui correspondent h un antigone d6termin$. Les sy.st~mes FJV, R'~S' chez les bovins, X / Z chez le mouton et B, F, G, I, N, O chez le pore sont les mieux connus. L'all~le qui d~termine l'absence de tout caract~re n'existe pas dans ces sy.stbmes fermSs et .par ~cons6quent, ]e g~notype peut toujours ~tre d~duit direetement du phSnotype. La plupart des sys't~mes contrSlant les polymorphismes sSriques, prot$iniques ou cas$iniques poss~dent .@alement eette particularit$. Les loci ferm6s E, H et L chez le porc r6gissent plusieurs antig~nes qui s'assoeient en ph~nogroupes complexes, d~pendants d'une s@ie polya'll$1ique. Dans ces 3 syst~mes, les gSnotypes ne peuvent pas ~tre toujours direetement d&luits des phSnotypes, puisque certains facteurs' peuvent ~tre communs h plusieurs ph6nogroupes. Tousles syst~mes connus actuellement sont autosomaux. ~ous nous bornons ~ faire suivre, clans le tableau I, un aper~u synoptique des diff6rents syst~mes g6nStiques chez les bovins, le cheval, le po~e et le mouton. ~ous remarquons que respectivement 3'3 et 30 syst~rnes peuvent ~tre suivis chez les bovins et le pore ; les esp~ces les mieux StudiSes. Signalons que les prineipaux travaux sur les groupes sanguins .et sur les polymorphismes biochimiques furent entrepris et dSveloppSs chez les bovlns

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TABLEAU ISyst~mes polymorphiques de quelques esp$ces animales domestiques. 1. B o v i n . Syst~mes Immuno. g~ndtiques.

--A mB

Antig$nes.

AI, A,2, D1,

De, H, Z' B, G1, G2, G3, h , I2, I3, K1, K2, O1, 02, 03, Ox, P1, P2, Q, T1, T'~, Y1, Y2, AI', A2', B',

DI', D2', El', E2', E3', E4', F', GI', G2', Ii', ~2', Jl', J2', I(', O1', O2', P l ' , P2', Q', Y', B", G", C F/V J m

L M

m

m

N S Z N' R'/S' T'

CI, C2, C3, El, E2, R1, 1{2, W, X1, X2, X3, C', L' F1, F2, V1, V2 JCs, JOs, Js, Oc L M1, M2, M'

N S1, U, H', UI', U2', H " , S", U " Z~, Z2 N ' R1 ,~ R~,

R2'

S'

TI', T2'

Syst$mes Chdmogdndtiques

-- Hb -- H6moglobine - - A1 - - A l b u m i n e -Pa - - P o s t a l b u m i n e - - Far - - G l o b u l i n e rapide .a - - Fas - - G l o b u l i n e lente .a - - Sa - - G l o b u l i n e lente -a2 --Cp -- C6ruloplasmine -Tf -- Transferrine - - A m - - A m y l a s e s6rique - - Es - - Est6rase s6rique -F - - P h o s p h a t a s e alcaline s6rique - - 6-PGD - - 6 - P h o s p h o g l u c o n o d 6 h y d r o g 6 -

nase - - Ca - - A n h y d r a s e e a r b o n i q u e --AEP - - P h o s p h a t a s e acide taire

La - - L a c t a l b u m i n e .a -Lg - - L a c t o g l o b u l i n e -/3 - - a - - Cn-Cas6'ine a - - , a - C n - - Cas6ine [3 -K & a p p a - - Cn-Cas6~ne I( __ ,/G __ Allotype 3' --

Symbole des alleles

A1, Ax, B, C, D, F A,B,C A, B A, B X, Y A, O A,B, C A, B, D1, D2, E, F, G, H A, B, C, D A, B A,O A,O A,B,C

~rythrocy-

A,B,C A, B A, B, C, D A, B, C, D A1, A2, A3, B, C A, B A,B,C

Nombre d'all~les

11

600 60 5 5 2 3 2 20 3 2 3 3

Nombre d'all~les

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2. Porc. Syst$mes lmmunogdn~tiques

Nombre d' all$les

~4ntig$nes

Ferm6s ~ 2 alleles codominants Ba, Fa, Ga, Ia, Oa,

--B --F --G --I --O

Bb Fb Gb Ib Ob

Simples ouverts --C --D --J --S Complexes ferm6s Ea, Eb, Ed, Ee, El, Eg, Eh, Ei Ha, Hb, Hc, H d Lal, La2, La3, Lb, Lc, Ld, Le, Lf, Lg, Lh, Li, Lj, Lk, L1 Na, Nb, Nc

--E --H --L --N Complexes --A --K --M

Ac, Ap, O Ka, Kb, Kc, K d, K e Ma, Mb, Mc, Md

Pr6albumine Aibumine -C6ruloplasmine -Transferrine H6mopexine -Sa2 -Globuline.a2 lente T - - Prot6ine thread - - A m - - Amylase s6rique -Ar - - Arylest6rase s6rique - - 6-PDG - - 6 Phosphogluconod6hydrog6nase - - P I - - P h o s p h o k i n a s e isom6rase - - a - C n - - Cas6~ne ,a - - P-Cn - - Cas6kne ,/~ - - ]/~ - - Allotype 3' --

Pa A1 Cp Tf Hp

------

7 21

ouverts

Syst$mes Chdmogdn~tlques

--

8

Alleles

A, B A,B, C A, B A, B, C, D 0, 1, 2, 3, 4, 5 A, B , O A, B, C A, B , C , D A, O A, B A, A, A, A,

B B B, C B

Nombre d'all~les

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3. M o u t o n . Syst~mes lmmuno. gdn~tiques

--A

A

--B

B,

--C --D --L --M

RO --XZ --

I1, I2, I~, N , P1, Px, Q, S, TI, T2, T3, U1, U2, U3, Y, B', E', I', C,C= D L M, M~ R, O X, Z El,

Ex,

Syst$mes Ch~mog~ndtiques

Hb - - H6moglobine - - Potasse 6rythrocytaire - - Pa - - Pr6albumine - - A1 - - Albumine - - Tf - - Transferrine --

--K

- - Est6rase s6rique - - Phosphatase alcaline s6rique - - Ca - - Anhydrase carbonique - - a - C n - - Cas6~ne ,a -- fi-Cn - - Cas6~ne fi -- K-Cn - - Cas$ine K --Es --F

Nombre d'all~les

Antig~nes

Alleles

A, B H, L A, B, O A, B A, B, C, D, E, G, H, I, M, N , P , Q , R , U , V A, B, C A, B A, B A, B A,B A, O

2 60

Nombre d'all$les

2 2 3 2 15

p r i n c i p a l e m e n t p a r FE~CusoN [16], STORMONT [50, 52], STORMONT e. a. [53], ~NEIMANN-:SSRENSEN [35], B o u w [9], BRAEND [11], X~ENDEL [46], sur le cheval p a r PODLIACHOUK [39], ~STORMONT & SUZUKI [54], sur le porc p a r ANDRESEN [1, 2], HOJNY e. a. [24], sur le m o u t o n p a r RASMUSSEN [43]. S i g n a l o n s q u ' u n e c o l l a b o r a t i o n i n t e r n a t i o n a l e Stroite a permis p a r la c o m p a r a i s o n des r6actifs et l ' ~ t u d e de la t r a n s m i s s i o n h6r6ditaire des antig~nes d ' u n i f i e r la n o m e n c l a t u r e e t d ' a v o i r u n e connaissance exa~cte q u a n t h la d S p e n d a n c e des diffSrents facteurs d'apr~s les syst~mes, g6n~tiques. D'e plus u n e m u l t i t u d e d ' a n t i g ~ n e s , m o m e n t a n S m e n t n o n classifiables d'aprSs les s y s t ~ n e s , o n t ~t6 m i s en Svidence t a n d i s que divers syst~mes c h 6 m o g 6 n S t i q u e s s o n t e n c o r e 6tudi~s e x p 6 r i m e n t a l e m e n t clans les 4 es,p~ces ici consid~r6es.

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4o Cheval. Syst$mes Immuno. gdndtiques

--A --C --D --E --G --H --J --K --L --V

Nombre d'all$les

Antig~nes

A1, A2, F, H1, H2, I, O C1, C2, 0 D1, D2 E G H

E, G, J1, J2 K L Vl, V2

Syst$mes Chdmogdn~tiques

ttb - - H6moglobine A1 -- Albumine -- Cp - - C6ruloplasmine -- Tf -- Transferrine

Alleles

--

A, B

--

A,B,C A, O C, D, F, G, H, I, J, M, O,R A, B, C, D A, B, C, D, E A,B

- - Es - - Aliest6rase s6riqlre Carboxylest6rase s6rique --

Ca -- Anhydrase carbonique

A p p l i c a t i o n s scientifiques

Nombre d'all$les

2 3 2

10

th4oriques

Les applications, les plus importantes des groupes sanguins chez les animaux domestiques sont d'ordre g4n6tique.

A)

STRUCTURE DES GENES.

Tout d'a~bord, les syst~mes de groupes sanguins nous offrent une approche exp~rimentale de la structure intime des g~nes. La g~n~tique actuelle d6montre que la fonction primaire des chaines d'2rDN des chromosomes rSside en l'~mission de signaux sons forme d ' u n code universel pour routes les esp~ces par ]e jeu de 4 bases organiques cornbinges en triplets. 'Cette 6mlssion se traduit p a r la d6signation s$lectire d'acides, aminSs bien d~termin~s et qui d'apr~s une s6quence Stablie par le code gSn6tique du g~ne sont incorpor6s codinSairement clans

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une chaine de polypeptides. L'assemblage 'de plusieurs ehalnes polypeptidiques contribue ~ la construction d'enzymes et l'activit~ eatalytiqae de plusieurs enzymes darts un cycle biochimique permet la synthbse des substances n6cessaires ~ la manifestation du caractbre correspondant. L'unit6 des 616merits g6n6tiques sur les chromosomes est encore mal d~finie. L'unit~ d'ADN la plns petite que ron pourrait envisager devrait se composer d'une s6ri'e de 3 bases et constituerait une unit6 de mutation puisque le code pourrait d6signer un autre acide aming que pr6vu normalement. La plupart des gbnes habituels se composent d'environ 450 paires de nucl6otides correspondant ~ des chaines de 150 acides amin6s. ,On connalt pourtant actueltement nombre de gbnes avec une fon,ction primaire bien d$1imit6e qui comporte soit beaucoup plus, soit beaucoup moins de paires de nucl6otides. La structure g6nique de certains groupes sanguins complexes chez l'homme, tel le systbme Rh, fur souvent l'objet d'fipres controverses. FISHER ~postule que chaque $16ment d'un groupe complexe est contrSl~ par un gbne ind6pendant [41], tandis que WIENER [55] estime que la totalit6 d'un groupe d6pend compl&tement d'un gbne unique. De fait, plusieurs ,auteurs ont prouv6 exp6rimentalement que dans divers systbmes complexes, tels les syst/~mes B et C des bovins et les systbmes ~E et L du povc, les allbles peuvent se modifier par d61&ion, duplication ou crossing-over et donner naissanee ~ d'autre allbles [10, 32, 33, 44, 51]. Une r6gion chromosomique qui supervise un systbme complexe de groupe sanguin est comparable ~ l'op~ron d6crit par JACOB & MONOD [26]. L'opSron peut contrSler un ph6nogroupe auquel correspond un Iron~on d'AD/N. Chaque antigbne individuel est repr6sent$ par un segment d'ADN occupant une place bien d6termin6e dans l'op6ron. Cerrains autenrs' se basant sur des d6ductions expSrimentales ont tent~ de d~limiter la place relative des gbnes de pseudo-aHbles du systbme B chez les bovins [20]. La transformation d'un allele en un autre nous donne une explication des m~canismes qui d&erminent l'$volution du mat6rid g~n~tique dans une esp~ce, et la diversification des syst~mes complexes ~ s$ries d'allbles multiples. Les groupes sanguins complexes des animaux constituent un matSriel scientifique de ehoix permettant d'&udiet t'action des agents mutagbnes, iLes effets des radiations atomiques ont 6t6 particulibrement 6tudiSs chez le povc qui peut .donner un nombre important de descendants issus d'un m6me accouplement.

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TABLEAU I I .

Exemples d'irrdgularit~s d~montr~es exp~rimentalement dans la transmission h~rdditaire de syst$mes complexes chez les bovins et le porc par ddl~tion, crossing.over ou duplication Bovins. Syst~me B --

B O ~ Y 2 D ' ,-~ B O 1 - - B G K O ~ Y 2 ' A O ' ~-~ B G K O ~ A ' O ' -- GYzEI'Q' ~ GEI'Q' -- I103J'K'O' ~'~ 0 3 J ' K ' O ' --'GOIY2 ,-~ G Y z -- OaQJ'K'O' ,~ Q -- BGKO'6y2A.O./O~2D'EI'F'O ' x I ' Q ' / I 2 ~ - B~GKrO~Y2A'D'O~/I'Q' -- BGI~O6A.Ez.G.Q./BCy~O~A'Ea'G'Q ' x I2YaEI'Y'/OII ' I2Y1EI'I'Y'/BGKO~A'E3'G'Q' -- BO3Y1A'Ea'G'P'Q'/I2 x GO7/I2 ~- BIzXI'Ez'G4'P'Q'/GO1 -- GYeEI'Q'/Y1D'G'I'Q' x BG~O3y2A'O'/I2 ,-~ G Y 2 E 1 T Q ' / B G K O ~ Y 2 A ' O ' - - I 2 / I ' Q ' x Y 1 E z ' G ' / I 2 ~-~ I e I ' Q ' / Y ~ E a ' G ' - - O z Y 2 J ' K ' O ' / Y I ~ E 3 ' G ' Y ' x E 3 . I ' / . ~-~ O a Y ~ E 3 ' G ' J ' ~ K ' O ' Y ' / Syst~me C --

C1WX2/R1W

x C 2 ' W C ' / X 1 ~-~ C 1 R 1 W X 2 / C 1 W C '

-- C~WXz/C~ x CzWC'/ -- C1WX2/C[ x C2WC'/RI~

'$** C 2 , R 1 W C ' / C 1

Porc. Syst~me E a e g / d e f x b d g / b d g ,-~ b d g / d e g aeg/edf x bdg/def ~ aeg/deg bdgZdeg x a e g / d e f ,-~ d e g / a e f

B) POSITION DES GENES. L'6tude des groupes sanguins et du polymorphisme de certains constituants biochimiques laisse entrevoir la possibilit6 de d6finir la position relative des g~nes sur les chromosomes. Chaque locus de nature polymorphique peut 6tre ais6ment suivi au fil de g6n6rations' successiyes et marque d'une mani~re ind$16bile le chromosome sur lequel il est fix~. D'autres loci situSs sur le m6me chromosome pourront 6tre ainsi rep6r6s h ravenir. Chez certaines esp~ces animales, le hombre de loci ,eonnus contr&lant le polymorphisme des groupes, sanguins et autres constituants biochimiques est sup6rieur au hombre de chromosomes. En ce cas 2 loci sont n6eessairement situ6s sur le m6me chromosome et sont liSs entre eux par linkage. Le porc pos's~de 19 paires de chro. mosomes et 26 loci d&erminant des caract~res de polymorphisme de groupe~ sanguins ou de constituants biochimiques : on devrait en d6duire qu'au moins 7 loci sont associ6s les uns aux autres. Exp6rimen-

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talement, on a d6montr6 que les syst6mes ,C- et J-, K- et Hp-, Am- et I[3, 4] se locMisent sur un mSme .chromosome. De m6me une liaison a 6t6 d6montr6e ehez le m o u t o n entre le syst6me qui d6termine un taux de potasse 6rythrocytaire 61ev6 et le syst~me de groupe sanguin M [45], ainsi qu'entre le syst~me RO et celui de la phosphatase alcaline s,6riclue [48]. Chez les o~seaux l'association des groupes sanguins avec eertains caract6res morphologiques a 6t6 relativement bien 6tudi6e grace des accouplements exp6rimentaux entre individus ~ g6notypes s6lectionn6s ; signalons la liaison chez la volaille d u sy-st6me ~C et du locus qui d4finit la f o r m e de la cr6te, du syst6me A avee celui du plumage bleu ehez 1,a vari6t6 minorca [49] et ehez la tourterelle du systbme H u avec le locus qui d6termine le caract6re des soles du plumage [31]. T o u t c o m m e ehez la drosophile, nous pourrons donc envisager t'61aboration de cartes ehromosomiq~es ehez les esp6ces domest4ques et par cons6quent m i e u x ,connaltre le m o d e de transmission ~h6r6di, taire des caract~res. Chez les bovins, p a r eontre, on ne connait avec certitude que 29 loci distinct.s, tandis que l'esp6ee poss6de 30 paires de chromosomes. Dans .cette esp6ce p a r contre, on dispose d'un syst6me g6n6tique qui d6termine les structure.s primaires des chaines polypeptidiques des 3 cas6ines ~-s', fl et ~ [22]. L'6tude d ' u n e pareil syst6me nous convainc une fois de p~us q u a n t h la structure d ' u n op6ron compos6 de 3 g6nes 6troitement li6s l'un ~ l'autre et qui est p r o b a b l e m e n t desservi pa'r une m ~ m e longue mol6cule de R N A messager. La manifestation du g~ne s'effectue en ce cas sans de n o m b r e u x stades interm6diaires puisque le caract~re consiste lui-m6me en une synth~se de prot61nes. Un domaine susceptible d'ouvrir des perpectives nouvelles r6side dans l'6tude des structures hybrides au niveau d~un m6me locus et obtenues par eroisements d'esp~ces tr~s proches. Les travaux de pionniers d ' I r w i n et Coll. (1939, 1942) ont d6montr6, p r i n c i p a l e m e n t chez les colombid6s, que des croisements entre une trentaine de vari6t6s de << Columba >> ct de <>donnent occasionnellement naissance pour les loci C et H dans la p r e m i e r e g6n6ration ~ des formations h6t6rozygotes hybrides diff6rentes de eelles des parents. Des arfticorps sp6cifiques envers ces substances hybrides peuvent 6tre obtenus. Ces anticorps maintiennent leur activit6 envers ]es globules des descendants F~ m6me apr6s absorption par Yes h6maties des 2 parents. L ' a p p a r i t i o n d'antig6nes hybrides r6sulterait d'une interaction de 2 g6nes, contr61ant 2 antig6nes h caract~re rigoureusement s p 6 c i f i q u e p o u r chaque esp6ce a~pparent6e.

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Y. BOUQUET C ) EXPRESSION DES GENES.

L'action de plusieurs loci h activit~ 6pistatique domine ]'expression ph6notypique pour certains syst~mes .de groupes s anguins chez les animaux. Les loci ~ O du porc et RO du m o u t o n sont dignes d'int6r6t h cet 6gard parce qu'ils forment une exception /t la r6gle g6n6rale de la dominance des antig~nes de groupes sanguins,. JL'apparition de l'antigbne A du porc domine la pr6serrce de 1'antigOne 0, et ill en est de m6me pour l'antig~ne R du mouton. Ces deux syst6mes manifestent une analogie prononc6e avec les syst~mes ABO et Le'wis de l'homme et J des bovins paree qu'ils poss6dent 6galement l'antig6ne sous forme soluble dans le s6rum et 6ventuellement dans, la salive ou autre excretion. Les ph6notypes A, O, -/- chez le porc et R, O, - / - c h e z le mouton d6pen.dent d'au moins 2 loci 6pistatiques. E n consid$rant le locus ~pi'statique I, les ph6notypes A ou R et O d6pendent des g6notypes snivants : A ou R :

AAII AaII AAIi AaIi

O : aaII aaIi

N6gatif - - / - - :

aaii

Applications n o n g$n6tiques

A)

TRANSFUSION.

Comme nons ]'avons signal6 prbc6demment, la transfusion sanguine ~ titre curatif chez les animaux domestiques ne conna~tra vraisemblablement qu'un d6veloppement limit6. En effet, la m6decine v6t6rinaire n'a pas ~comme objectif de traiter de graves affections chroniques ou des, maladies incurables. N6anmoins, la chirurgie exp6rimentale sur des animaux pourrait quand m6me inciter ~ appliquer des transfusions. Du fair que la plupart .des esp~ces domestiques ne pr6sentent qu'occasionnellement des anticorps' h des titres peu 61ev6s, et que les transfusions ne sont gu~re destin6es A 6tre r6p6t6es, il surf it dans la plupart des cas d'accomplir des tests s6rologiques d'in.compatibilit6 crois6e entre le sang du receveur et c e h i du donneur. B ) MALADIES I-I]~MOLYTIQUES.

L'6tude des maladies h6molytiques a une p o t t l e plus i.mportante. Chez certains muletons is'sus de juments saillies par des Rnes, on rencontre fr~quemment des ict~res de degr$ variable h partir du 2 e jour

177

GROUPES SANGUINS DES ANIMAUX DOMESTIQUES

aprbs la naissance. Un ,antigbne ~B pr6sent chez 60 ~% des ~nes mais absent chez le cheval provoque une isoimmunisation transplacentaire de la jument lorsque celui-ci est transmis au muleton. ~Chez le cheval, on rencontre des ietbres h6molytiques du poulain dans au moins 1 % des maissar~ces, dus pour la p l u p a r t / t Ia pr6sence de l'antigbne A chez le poulain. Bien que le sSrum des juments contient des antieorps, l'ictbre se d6veloppe toujours lorsque le poulain a absorb6 du eolostrum. Le titre de l'anticorps est ordinairement beaucoup plus 61ev6 clans le colostrum que dams le s~rtrm et est en g6m6ral du type 7S. ~Chez le pore, on rencontre occasionnellement des eas d'ictbres chez eertains porcetets nouveau-n6s. La plupart des cas, sont secondaires h la vaJccination des truies contre la peste porcine avec le vaccin cristal-viotet, qui contient des cellules de rate h6mopoi6tiques, susceptibles d'exeiter une formation d'amticorps. N6anmoins, des ict~res peuvent se produire ehez le porcelet h }a suite d'ume incompatibilit6 entre les facteurs antig6niques de la truie e t ~ceux du verrat aecoupl6. ~'antig~ne principal concern6 est le Ba et la maladie se transmet principalement par le eolostrum. Le m6canisme des maladies h6molytiques ehez le cheval et le pore est encore real connu. Tout d'abord, il est difficile de comprendre pourquoi eertains antigbnes plutSt que d'autres ont ~an pouvoir pr6f$rentiel d'immunisation transplacentaire alors que ces mSmes antigbnes me provoquent pas plus faeilement des antic~rps lots d'isoimmunisations artifi~cielles que d'autres. Le systbme AO ne peut 8tre invoqu6 pour la maladie hSmolytiqne des porcelets bien qu'on d6c~le souvent des antlcorps anti-A h titre ,61ev6, aussi bien dans/e s6rum que clans le colostrum de eertaines truies. Le pore possbde un m~canisme protecteur en ce qui eoncerne le systbme AO. L'antigbne A, soluble darts le s6rum et le suc gast rique du porcelet nouveau-n6, neutralise l'anti-A absorb6 par le colostrum. Les h6maties ne fixent du reste la substance A hors du s6rum qu'une quinzaine de jours aprbs la nais~ance lorsque l'anti-A a d6jh presque .disparu du colostrum. On n'observe jamais d'ietbres h~molytiqnes ehez l'agneau nouveau-n6 quoiqu'on d6piste r6gulibrememt des anticorps antleR h titre fort important da~s le s6rum et le colostr~m des 'brebis, et eela pour les m6mes raisons q u e pour le systbme &O du pore. ,~1 m'est gubre exclu que pour divers systbmes il existe des m$canismes protecteurs analogues chez d'autres espbces domestiques. I1 est Stabli qu'au moins 10 % des visons meurent peu aprbs la nais.sance de maladie h6molytique. Les antig~nes responsables A, B, C constituent h eux 3 un systbme ferm$ complexe, r~gi par des allbles codominants [42]. 12

178

Y. BOUQUET

C) ETUDE DeS JUM~AUX. Chez 80 % des produits g6mellaires bovins, on constate des 6changes entre 2 populations d'h6maties du fait de l'existerrce d'anastomoses placentaires au cours du d6veloppement embryonnaire. I1 en r~sulte de l'6rythromosa~cisme [38]. Cet 6rythromosai'cisme est ais6ment d6tectable p a r des r6actifs h6molytiques car ils ne r~agissent qu'i ne o m p l ~ t e m e n t avec certains, antig~nes. Les techniques s6rologiques perm e t t e n t .de diff6rencier tes 2 types sanguins qui se retrouvent dans un m 6 m e individu bivitellin lorsqu'on conna~t e x a c t e m e n t le gSnotype des p,arents. Cela nous p e r m e t de faire le diagnosti c de j n m e a u x mono- ou dizygote s. Les j u m e a u x monozygotes offrent toujours des r6actions completes avec des r~actifs h6molytiques et leur t y p e antig6n~que correspond h des structures all61iqnes b i e n d6finies par leurs parents. L a probabilit6 que les individus d'une p a i r e de j u m e a u x h6ritent tous 2 des m6mes alleles p o u r t o u s l e s syst~mes, est minime. Ceci d ' a u t a n t plus que la p l u p a r t des substances solubles sujettes ~ polym o r p h i s m e ne se d6~eloppent qu'apr~s la naissance de l'individu et 6chappent ~ l'effet de mosa~cisme. ~Le diagnostic exact de j u m e a u x monozygotes authentiques ehez les bovins rev6t une i m p o r t a n c e eapitale en zootechnie pour l'~tude des influences du milieu sur les cara~ct~res physiologiques de production. La p~euve de l'existence d'un mosa'ieisme nous apporte 6galement une i n f o r m a t i o n de valeur p o u r les j u m e a u x bisexu6s. L ' a n i m a l femelle d'une paire de j u m e a u x bisexu6s pr6sente clans 80 % des cas du free-martinisme et reste st6rile suite un 6change d'hormones mMes p e n d a n t le d6veloppement e m b r y o n a l des organes sexuels de la femelle. Sur 150 cas, notre l a b o r a t o i r e n ' a pas encore commis' d'erreur de diagnostic. Toutes les femelles de paires bisexuSes dont nous avions d~clar6 ne pas avoir trouv6 trace de mosaYcisme, ont manifest6 un cycle ~estral n o r m a l et ont donnSe un produit. R~eemment, PODLIACHOUK & VANDEPLASSCI~IE [40] ont d6montr~ l'existence de mosaicisme chez les j u m e a u x bivite'llins du cheval. On ne rencontre h e u r e u s e m e n t pas d'6rythromosalcisme chez les esp~ces gestation m u l t i p l e tels le porc et le mouton, ce qui rendrait toute d~duction g~n~tique illusoire.

GROUPES SANGUINS DES ANIMAUX DOMESTIQUES

179

Applications g6n6tiques

A)

IDENTITI~ DES INDIVIDUS.

Chaffue individu d'une esp6ee animale poss~de un g6notype bien d6fini pour ehaque sys,t6me. Le g6notype d'un animal peut ~tre d6fini soit par l'analyse- de ses parents ou de ses descendants soit par leur analyeonjugu6e. Les alll61es r6pandus .clans une population ainsi que le g6notype pour ta plupart des sys~mes sont ,parfaltement eonnus, lorsqlle tons les sujets mMes autoris6s h la reprodu~ction peuvent ~tre syst6matiquement analys6s pendant plusieurs g6n6rations sueeessives. Les fr6quenees ph6notyplques peuvent toujours ~tre d6duites dans l'4ventualit6 la plus d6favorable de ne eonnaitre aueun apparentement entre les iudividus. Le produit de la somme des carr6s des fr6quences ph6notypiques pou r ehaque syst~me nous renseigne sur le nombre d'in. divus qui peuvent poss6der des ph6notypes parfaitement identiques [17]. 'Ce chlffre nous donne une id6e de la possi'bilit6 .des systbmes ntilis6 s pour la diff6reneiation des individus en ignorant tout de eeux-ei. En n'utilisant que 9 syst6mes, nous ne reneontrons que 2 animaux sur 30.000 pr6sentant un ph6notype identique clans la race rouge bovine de la Flandre-Oecidentale, une population laautement eonsanguine Les groupes s,anguins et antres syst6mes de polymorphisme bioehimi. que sont inalt6r6s par l'~ge et par tes conditions du milieu. Aflu de pouvoir suivre et caraet6riser g6n6tiquement les bovins destln4s h l'am61ioratlon d u eheptel, notre laboratoire a analys6 jusqu'~t ee jour, environ 50.000 individus avee 50 r6aetifs' monovalents, ainsi que ]e locus Tf. A titre d'exemple nous faisons suivre le g6n0type sanguin d'un taureau reproducteur fort eonnu, Ecu 60L150, avee celui de ses parents. T] A Ecu 60L150

DE

-/-

B

OxA'I2'O'/-

Napoleon 58LI06 AD -/- BG~Ko~Y2A'I2'O'/Marquise 54L2077 AE -/OxA'I2'O'/-

C

EW/X1

F / V J/

L~ M~

F/F JJ-

L/-

Inflexible 53L58 X1 FfF J/ Cap 50E402 EW F/F

L/

SU

Z

UI'/UI' Z/Z

S1/U~'

Z/-

U~/

Z/

L'analyse des parents et du sujet nous apprend qu'Ecu possbde eornme g6notypes clans les syst6mes suivants : B : ,O~A'~2'O'/," ,C : EW/X1, rJ : J/-, L : L / . . L'6tude d'une eentaine de ses descendants

Y. BOUQUET

180

,directs analys6s avec leurs m~res nous apprend en outre qu'il est homozygote pour les syst~mes S e t Z. Plusieurs animaux apparent6s en lign6e m~le aux parents et grand-parents' de ~ee tanreau fnrent aussi analys~s avec leurs m~res. De eette mani~re, non seulement les g6notypes peuvent 6tre 6tablis avec certitude mais la provenance des alt~les peut 6galement 8tre suivie. ~ o u s r~fSrant au tableau I, qui indique le n o m b r e d'all~les par syst~me gSn&ique ehez les bovins et le pore, et s,achant qu'avee n alleles dans un syst~me envisag~ il y a un no mbr~ n(n-4-1) de g&rotypes 2 diff6rents possibles, nou~ pouvons e stimer le n o m b r e de gSnotypes pr$vus th6oriquement. Chez les bovins on peut ainsi envis,ager 6.10 ~'~et chez le porc, 1, 2.10 '~* individus ~ g6notypes diff6rents, un h o m b r e qui excSde .de loin le h o m b r e d'invidus clans la cr6ation ;pour ces' cspbces..Par le fait flue te g6notype ne peut 6tre d&termin6 indubitablement pour t o u s l e s syst~mes d'un animal et que les alleles clans ch,a~Iue syst~me possbdent des frSquences variab,les, nous devons r~duire ~consid&ahlement ces ehiffres th~oriques afin d'estimer le n o m b r e r6el d'individus d'une .esp~ce qui poss~dent des types identiques ne se prStant plus des subdivisions ult&ieures. B ) LE CONTRoLE DES FILIATIONS.

Cette application .dSeoule automatiquement de la premiere et rev& une impo~rtance primordiale pour l'.$1evage des grand animaux domestiques. Les imp6ratifs ~eonomiques exigent du secteur animal des capaeit6s toujours plus, $1ev6es clans la productivit$. Les techniques de g6nStique animale qui tendent h s61ectionner avec p~lus d'efficacit~ des reproducteurs am61iorant un caraet~re dStermin$, sont devenues sensiblement plus fiddles. D'autre part, certaines techniques cornme l'ins'6mination artificie'lle en deep-freezing, pe~mettent de diffuser tr~s largement les g~nes d'un g~niteur dont le progeny-test a 1orouv~ d'une mani~re indubitable qu'il am61iore sensiblement la moyenne du cheptel. De plus, l'~leveur aequiert la possibilit$ de choisir un reproducteur d~termin~ pour une qualit~ Techerch6e, m~me lorsqne ce dernier a disparu depuis plusieurs, annSes. Toute cette s~lection moderne suppose n6anmoins des filiafions correctes et il est indispensable de pouvoir contr61er eelles-ci par des mSthodes scientifiquement incontestables et reproductibles. ~ o t r e laboratoire s'est limits essenfiellement jusqu'~ ce jour aux bovins, et il a analys$ ~ cet effet envirou

181

GROUPES SANGUINS DES A N I M A U X DOMESTIQUES

6:000 individus p a r an. L a loi f o n d a m e n t a l e q~i r6git h v6r~ieation de l'orig'me d ' u n a n i m a l i m p l l q u e que t~)us les antiggnes prSsents ehez un deseendant doivent se retronver chez les parents. ,Cette ~ g t e v a s t ,6galement p o u r les a n i m a u x d o n t on ne connalt que le phgnotype. Tons les alleles, pr6sents chez le descendant doivent 6tre pr6sents chez t es parents, et p o u r chaque locus hgt6rozygote des parents l'on doit retronver au moins u n de ces allgles chez le produit. Les gSnotypes pour les di'ff$rents systgmes doivent gtre eonnus aussi bien chez les parents que ehez les descendants. L a connaissance des g$notypes rend l'exclusion des filiations beaucoup plus efficace. N o u s faisons suivre quelques cas d'exclusion chez les bovins ~ titre e ~ e m p l a t i f : -

-

a) Descendant A/ BO~D'I2'/GY2E~'Q'

C~EW

F/V

$2

O=A'Iz'O'/-

C~EWC'

F/V

L/ UI'

BOID'I~'/BGOII~'

C1EWL'

F/F J/

L/

P~re

-/M$re

A/

$2 Z/-

L'all~le ~ : GY2E~'Q' pr6sent chez le descendant est absent chez les de~ax parents. A ee .locus, le p r o d u i t poss~de l'allgle pen frequent BOfD'~I2' qui pent pr(~venir de la mSre. Nous devons conclure que r a n i mat rre ~pent provenir du p~re renseign6 et cela in conditi~nneltement parce q~e e e dernier, ,d~)nt le g~notype B e s t ~connn, en aecouplement avec n ' i m p o r t e quel antre ~aehe n ' a u r a i t pn donner un descendant h g ~ r o z y g o t e ~ g~n.o~ype ,1] : BO1D'I2'/GYzEI'Q'. -

-

b) Descendant A/

Y1Y'/

Cz'WC' F/F

M/ S1/UI' Z/

P~re

A/

BOaY~A'E~G'IsP'Q'/I~'Q'

C~EW

F/F

-/-

F/F L/

S~

M~re

A/

BO~YsD'I2/BIIQ

X2

Nons r e m a r q u ~ n s r a b s e n e e des all$1es Y1Y', M, UI' et Z ehez les parents mais p~sen~s ~hez te ,pro~nit pr~snTn~. Le faetenr C' dn syst~me ~C est ~galement absent chez les parents. De plus les parents, d o n t les g6notypes sont parfai~ement connus par l'analyse de g6n~rations pr$c6dentes, d ' a u t r e s descendants et de eollatSraux, sont tons 2 hSt~rozygotes p o u r le syst~me B e t anenn des 4 a ~ t e s ne se retrouve chez le descendant, qui an contralre, poss~de d6jh l'all~le YxY'. Le sujet ne pent done Stre issu d'au~un des 2 parents renseign~s, et cela in-

182

Y. BOUQUET

conditionnellement p a r c e que chaque parent accoupl4 h n ' i m p o r t e quel autre p a r t e n a i r e n ' a u r a i t pu en aucun cas d o n n e r un p r o d n i t avec u n g6notype identique h .celui de l'individu qui nous pr6occupe. - - c) Descendant I AA A/

GY2EFQ'/

WX2

F/F

L/

$1/ Z/

L/

$1/

Descendant 1l

DD -/-

GY'2EI'Q'/BIII'2

C1EWX1C'F/F

J/

P$re I

AD A/ BOI'Y2D'I'2/OaJFK'O'

CIEX2C' F/F

$2/

C1WX2C' F/F

L/ S J

P~re H

AA A/

BGKO~Y2A'IFO'/-

Z/

M~re

DE -/-

BO1Y2D'I2'/GY2EI'Q'

C 1 E C ' F/V

J/

-/-

Le c a s c est un peu plus compliqu6 mais instructif. Des 2 descendants, enregistr6s c o m m e jnmeaux, on nous renseigna qu'ils 6taient n~s de l ' a e c o u p l e m e n t d u p~re I avec la m~re. ~Le p~re I ne pouvait 6tre inconditionnellement le p~re des j u m e a u x car, 6taut h6t~rozygote au syst~me B, .aucun des ses 2 alleles ne peut ~tre d$montr4 chez ses descendants. E n ontre, le descen.dant I qui pr~sente le g6notype de transferrine AA ne saurait provenir de la m~re, puisque celle-ci poss6de le g6notype T f DE. Un autre p~re I I putatif fur alors renseign6 afin de tenter de redresser la situation. Ce t a u r e a u he" pouvait 6galem e n t ~tre retenu c o m m e p6re du descendant II, eu 6gard aux loci B e t Tf, tandis qu'en accouplement avec la m6re renseign6e, il n'aurait pu donner le descendant I. D ' o h les conclusions suivantes : les 2 produits ne s'ont v r a i s e m b l a b l e m e n t pas une paire de j u m e a u x , ~e p6re n ° I ne p e u t 4tre le p6re d'aucun des 2 descendants, le pare n ° I I ne p e u t 6tre le p~re de l'animal n ° I'I, tandis que la m~re ne peut ~tre la m~re d u p r o d u i t n ° I. Certaines complications peuvent nSanmoins s'introduire. Premibre. m e n t des mutations peuvent intervenir et modifier certains alleles. Ce sont p r i n c i p a l e m e n t les loci B e t C des bovins, qui y sont sujets. Le ? r i n c i p e f o n d a m e n t a l de la v6rification d'une filiation reste valide car tous les antig~nes presents chez les descendants doivent t0ujours pouvoir provenir des parents. La seconde complication d o n t on dolt tenir ,compte r6guli~rement chez les bovins,, est eonstitu6e par les jum e a u x bivitellins. T o u t d'abord, une certaine p r o p o r t i o n des jumeaux n'arrive pas ~ t e r m e et certains veaux a p p a r e m m e n t <>peuvent poss6der des caract~ristiques d'$rythromosa:~cisme. De plus,

GROUPES SANGUINS DES ANIMAUX DOMESTIQUES

183

l'6change des 2 types sanguins` peut s'effectuer d'une manibre extr6ment disproportionn4e, de sorte que le ph6notype d'un animal ue corresponde nullement ~ son p r o p r e g4notype mais ~ celui du cojumeau. N6anmoins, la majorit4 des .cas p e u t 6tre solutionnde avec certitude lorsqu'on peut se baser sur tes g6notypes d e s 'parents et 6ventuellement sur ceux de sujets appartenant aux gSn4rations pr6cSdentes, m6me lorsque l'individu contest6 ainsi que certains membres de son ascendance auraient 6t6 des jumeaux bivitellins awec mos`aicisme. C) LA GENI~TIQUE DES POPULATIONS SELECTIONNI~ES.

La richesse des syst~mes g6n6tiques chez les espbces animales s'est r~v616e ~tre un instrument exp6rimental ideal pour l'6tude et la compr6hension de la g6n6tique des populations. Les alleles peuvent 6tre suivis avec pr6cision au fil des g6nSrations par le fair de leur transmis`sion hSr6ditaire dominante. La premiere condition p o u r l'6tude des structures g6n6tiques, des population r6side toujours dans une d6termination correcte des fr6quences all61iclues. Peu de syst~mes g6n&iques s'y pr~tent parce que la plupart des caract~ress d6pendent de l'interaction de plusieurs g6nes simuhan6s ou de l'oecurence d'h6r~dit6 interm6diaire. Dans les, systbmes complexes, les alleles sont souvent caract6ris6s chez ]es animaux domes~iclues par ta pr6sence de facteurs h apparition peu fr6quente. Les alleles bien qu'ayant souvent des 61$ments coinmuns les uns avec les autres, sont alors aisSment diff6~enci6s en g6n~types connus, prin.cipalement lorssqtue depuis plusieurs g6n6rations les animaux reproducteurs f u r e n t syst6matiquement soumis ~ l'analyse. Le pourcentage de sujets h g6notypes connus dans la majorit6 des loci devient a l o r s important et la fr6quence g6nique peut souvent 6tre estim6e par comptage direct des` alleles, ce qui repr6sente un avantage consid6rable snr un calcul de transformation. Les erreurs d'estimation sur chaque fr~quence peuvent 6galement ~tre calcnl6es et lent magnitude d$pend du n o m b r e d'individus compris dans l'6tude. Nous nous rapprochons ainsi de la situation id6ale des` syst~mes ferm~s ave c alleles codominants ou le g6notype peut toujours 6tre d 6 d u i t du ph~notype. L'6tude des types sanguin.s constitue un apport pr6cieux pour la description gSn6tique des populations animales s61ectionn6es`. Tout d'abord une comparaison objective entre diff6rentes populations, souspopulations ou isolats peut ~tre envisag6e. L e taux de difference g6n~tique peut ~tre ,chiffr~ en consid6rant tous' les syst~mes. ,Certains

184

Y. BO'UQUET

atlbtes figurent duns une population et pas datrs m~e autre, tan,dis clue eertai~s aU&les eommu,ns apparaissent en des fr6q~¢nees fort diff~re~tes, Airrsi 2 popul.atiorrs bovines de" Betgiqtre vraisembh.b~eme~t ai~p,arent~es- te~l~s la pie.noire et l a p~e-rouge de, Caa~piae diff~rer~t p,onr 9 systSmes coujugn&s en 10 ' ~ d e [eur p~trim~ine g6n$ticlue, Pau~r el~aque syst'eme g~n~tique envisage, le seuil signifieatif des diff6renees peat ~galement ~tre estim~. Des indices de ressemblanee peuvent ~tre introduits [21] cirri se basent sur la fraction c o m m u n e des fr6quences all~liques pour les 2 populations compar6es, et nous renseignent valablement sur ]a similitude g~n~tic~ue de ees 2 populations, Ces indices fluetuent de 0 h 1 select que la concordance g~n6tique est nulle ou t~tale. D'autres m~thodes s~atistiq:aes pe,rmettent de eom,p~re,r pl~sieurs pel~ulations s'rmultau~me~t. De cette fa~on, h e n s l~nvous 6t~b~ir tree 6chelle de valeur des similitudes, et affinit6s g6~6ti~ues entre ~ff6rerttes popadations on sous, pop,ul, ations d'uue m6me esp~ee. L'6vo~tion g6n6tlque d'une m6me population p e a t 6g~lement ~,tre snivi~ ainsi que son fra,etiannement en sous.poput, atious, B e s t aiasi pronv6 flue la race bovine Holstein.Frisian am~r~eair~e, diff~re sertsiblement au p,~int de vue e~n'figuratioa sang~iue de l a pie-rteire d ~ Pays,Bus, dent po,urta~t elle dSrlve par importation. L a race rouge fran,~aise d e ~Cassel diffbre d'nne mauiSre frappante de l a race rouge &e Flar~dre,Oecide uta'le~ bien qtre routes 2 soient des ramean~ prc~vena,nt, d'une F~rpulotion commune '(indice de res,sembhnce g ~ t ~ q u e R = 0.32). L'e~tinetio~n ,de eertaius gbnes, l'isolemeut $&~graphiqae, l'ia,f'iltratian par immigratien de nauveaux gbnes, tous ces pl~6nombnes dyr~aa~iffues transforment u ne population d'une manibre etrm'mue. Pris dans cette ~ptiqae, les groapes sa,~b~rins- rte refl~tem qa?tm panorama g6n6tique pris ~ u a moment bien d6termiu6, mais, qui in~cessamment est remis en question p~r l'6volution permanente qui affeete les pop,~ations soumises ~t la s6ieeti~n. Afin, d'illnstrer ee proces~g,~ rmns faisons suivre une fr6quen, ce g6nique comparative pour 6 systbmes de groupes sanguirrs dans 6 6tables era Frise qui, v$,ritabtes meeelaes de l'61evage, damir~eat erttibremer~t la s&leefioa bovine de l a race pie-rroire des Pays-Bas (Tableau t i t ) ~. La variation des fr6queuees g6niques d'aae, 6table ~ l'aatre est tellement apparente clue to~t c o m m e n t a i r e rtous p a r e r s~perflu. La preuve ~eu~t ~tre aiasi faite qt~e Fho.mog6~it6 gAra~fiq~e des p~t~lati~ns, claus les espbees a n i m a l s domestiques ~evieut illusoire larsqu'oa observe ees d~f~renees notoires duns 1,es unit6s qui eousfit~ent une population. L'homog6u6it6 g$n6tique ne peut 6tre envis,ag6e q~e

185

GROUPES SANGUINS DES .4NIMAUX DOMESTIQUES

TABLEAU III Fr$quence all~lique pour 6 syst$mes de groupes sanguins dans 6 dlevages p r~dominants de race pie-noire des Pays-Bas d'apr$s Kraay [28].

Etable : Nombre d'individus analys6s Alleles

1 287

Syst~me-A A Syst~me-L L Sy~t~me-M M Syst~me:Z Z Syst~me-F/V F V Syst~me-B I2 E3' II'Q' BGKO~Y2A'I2'O' GYeEI'Q' BOaYIA'Ea'G'I2'P'Q' BO1A'E~'It' BOlI2' I2' BGKO~E2'F'I2'O' BI2Y1Es'G'P'Q' OxY2D'EI'F'I2'O' GO~

0,14~ 0,191 0,07} 0,115 0,887 0,113 0,207 0,037 0,136 0,247 0,005 0,084 0,00~

2 270

234

218

5 156

6 147

0,186 0,218 0,168 0,215 0,942 0,058 0,256 0,015 0,045 0,126 0,096 0,192 0,120 0,017

0,190 0,127 0,252 0,086 0,851 0,149 0,154 0,443 0,067 0,060 0,103 0,021

0,188 0,457 0,228

0,305 0,300 0,167 0,112 0,980 0,020 0,129 0,190 0,218 0,027 0,010 0,061 0~034 0,007

Fr6quence

0,122

0,021 0,159 0,242 0,193 0,935 0,065 0,143 0,152 0,317 0,015 0,128 0,004 0,007 0,044 0,124

0,004

0,002 0,015 0,006 0,013

0,007 0,016

0,066

0,990 0,010 0,410 0,038 0,042 0,067 0,106 0,051 0,038 0,006 0,019 0,087

0,245 0,003

0,048

sous' les r6serves que nous formulerons plus loin, dans certaines lign6es h a u t e m e n t consanguines d',animaux de laboratoire, ou de volaille. Une r6duction de la variabilit6 s,e t r a d u i t toujours par u n e diminution du h o m b r e d'all~les par syst~me, tandis que la fr6quence de ceuxci s'aecroit. Les populations peu s61ectionn6es se singularisent p a r une fiche variabilit6 all61ique darts les sys¢~mes complexes avee des fr6quences mod6r6es et relativement bien balanc4es,. La somme des c arr6s des fr6quences p o u r un syst~me d6termin6 nous r6vble le degr6 d'homozygotie. Cette valeur donne la p r o p o r t i o n des individus h l'6tat homozygote p o u r le syst~me, notion qui p e r m e t de se faire une opinion sur la consanguinit6 d ' u n e population. I1 est 6vldent que plus, le n o m b r e d'all~les h fr6quence appr6ciable devient petit, plus le taux d'homozygotie augmente. Les syst~mes tr~s complexes, tel le locus -B ehez ]e bovin, se pr~tent le m i e n x h e e genre d'estimation. La race rouge danoise, p o p u l a t i o n s61ectionn6e depuis p r e s q u ' u n si~ele, atteint un degr6 d'homozygotie de 15 % [35]. Nous avons d6jh signal6 la diversit6 6norme des groupes sanguins 13

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Y. BOUQUET

et autres loci d~terminant des caract~res biochimiques chez les animaux domestiques. L e ph~nom6ne de polymorphisme a 6t~ d~crit par CRow [13] comme 6tant : << La prSsence chez une esp~ce dans un m~me habitat de plusieurs formes discontinues pour un m6me caract6re, maintenues par un 6quilibre de forces s61ectives, par opposition au maintien assur6 par la mutation r6currente >>. FoRo [18] d'autre part ~gnale expl~c~tement que les races et les variations continues ne sont pas comprises dans cette dSfinition. La plupart des g6nes ont d'apr6s ee dernier auteur une activit6 plSVotropique de sorte qu'ils peuvent influencer simultan~ment .des caract6res fort diff~rents. Cette conception nie donc 1'existence de g6nes, neutres. Chaque g6ne pour pouvoir se maintenir apr~s mntation, doit u6cessairement poss6der un avantage s61ectif. Un polymorphisme se maintient principatement par une sup6riorit6 d'adaptation, m6me infime, des g6notypes h6t6rozygores. La g6n6tique des populations a comme attribution principale de di.ss6quer les forces dynamiques qui pro voquent des fluctuations de fr6quence dans les populations et d'exprimer ces d6viations en valeurs chiffr6es. Tout d'abord, l'hypoth6se fondamentale de 'l'6quilibre g6n6tique doit ~tre v6rifiSe dans les populations d'animaux do~mestiques. D'une part, il n'existe gu6re de s61ection consciente sur les syst6mes de groupes sanguins ou de polymorphismes biochimiques, tandis que d'autre part, les populations des animaux domestiques, ,pat le .choix s6v~re des reproducteurs, sont soumises h la notion de l'effectif efficace, parce qu'un noyau limit6 d'individus monopolise la transmission des g6nes aux g6n6rations suivantes. Cette absence de pan.mixie distingue les populations s6lectionn6es des populations naturelles. La loi de Hardy & Weinberg r6git l'$quilibre g6nStique et pr6voit des fr6quences all6tiques et g6notypiques immuabtes dans les g6n6rations suecessives. Plusieurs auteurs, ains,i que nous-m~mes [7] ont prouv6 clue les populations bovines d6viaient notoirement de l'6quilibre g6n6ti.que pour la majorit6 des syst6mes de groupes sanguins. La r6partition des g6notypes diffSrait 6galement entre les groupes .des males et celui des femelles. La transposition des formules applicables uniquement h des populations naturelles panmi.etiques doit doric 6tre faitre avec de grandes r6serves pour des populations s61ectionuSes. Les effets de la s$1ection, qui am6ne un a.ccroissemrent du taux moyen de consanguinitY, peuvent 6tre ~$tudi6s d'apr6s les types sanguins. Plusleurs m6tho.des permettent d'6valuer et ,m6me de comparer la valeur F de Wright, indice de corr61ation gam6tique clui rend l'6cart de la r@artition des gSnotypes trouv6s clans une population

GROUPES SANGUINS DES AN1MAUX DOMESTIQUES

187

avec celle pr6vue par la loi de H a r d y & Weinberg. Ges m6thodes sont applieables ~ plusieurs syst~mes de groupes sanguins lorsque les g6notypes des irrdividus sont suffisamment connus [29]. L'estimation de F n'est pas compl~tement superposable au reoefficient m o y e n de consanguinit6 dans les populations d'animaux domesfiques, parce que l'effectif des individus qui con~ribuent h la propagation des gbnes clans 1'espbce y est souvent fort limit& :N6anmoins, l'estimation de F peut ~tTe corrigSe en tenant compte de l'effectif efficace mais elle reste toujours inf6rieure au coefficient m o y e n de eonsanguinit& Certaines fhrctuations g6n6tiques dans des popnlations ~ effectif r6duit rSsultent des effets du hasard. E n effet, le hasard peut avoir uue influence d6terminante sur les proportions g6notypiques clans uu syst~me d~terrain6 lorsque, de 2 alleles pr6sents h l'6tat hStSrozygote pour ce locus chez u n reproducteur m~le propag6 ~ grande 6chelle dans l'61evage (par insSmination artificie'lle en deep-freezing p. ex.), t'un allele est fortuitement transmis ~ plusieurs fils qui eux-m6mes sont fortement utilis6s. Nous devons ainsi 6galement tenir compte de cet effet de << random drift >> ou dSrive fortuite [14]. :Nous pouvons donc entreprendre une estimation relativement exacte d u taux de r6duction de variabilit6 p a r g6n6ration, du degr6 moyen de consanguinit6, de la corr61ation gam6tique ainsi que des facteurs divers qui y exercent une influence. Une activit6 propre des systbmes de groupes sanguins et de ceux h polymorphisme biochimique fut souvent constat6e, probablement par une valeur s~lective pr~f6rentielle pour certains g6notypes. Les 6tudes g6n&iques des groupes sanguins, appliqu6es sur la structure dynamique des populations, ne sont encore que tr~s fragmentaires. Elles laissent pressentir n6anmoins des perspectives d'avenir passionnantes et pleines de promesses. D)

LES RELATIONS AVEC CERTAINES FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES.

Ce chapitre polarise surtout l'int6r6t des zootechniciens. Nous sommes eonvaincus que les groupes antig6niques eellulaires doivent pos~$der un dSterminisme bien 6tabli. Bien que leurs fonctions soient encore real d~finies. 'L'activit6 p h y s i o l o g i q u e des syst~mes de polymorphisme biochimique tels 'les syst~mes de transport ou enzymatiques est 6videmment mieux connue. Une connection entre des syst~mes polymorphiques et une fonction physiologique peut exi.ster par des' effets de pl~otropie, de linkage ou d'h6t6rosis. E n ce domaine, qui ne vient que de s'entrouvrir, nous ne eiterons que quelques exemples des plus suggestifs.

188

Y. BOUQUET

Chez les bovins, certains auteurs [6] ont cru pouvoir d6montrer une relation entre la f$condit6 et le gSnotype des transferrines. ASHTON [5] et JAMIESON & 1ROB~I~TSON [27] ont d6montr6 que les filles de taureaux avec g6notype T f fDD 6taient meilleures hiti~res que ,celles provenant de taureaux T f AzA. Le locus T f serait responsable d'environ 10 % d e la variation g6n6tique pour la production laiti~re. D'autre part, NV.ETnL~NG & OSTERHOI~F [34] ont prouv6 ,que la quarttit6 d'ions de fer transport6e par les transferrines variait considSrablement d'apr~s les g6notypes : p. ex. le g6notype AA peut vShiculer 2 fois plus d'ions de fer que le gSnotype EE. De plus, il a p p a r h t que le gain de poids journalier 6tait sup6rieur pour les g6notypes ~ A que pour les 'EE, quoique l'efficience alimentaire soit sensiblement 6gale pour t o u s l e s g6notypes Tf. Une corr61ation positive bien 6tablie [36, 47] existe entre l'all~le B : B OIY2D'I2' et le taux b u t y r i q u e avec une variation fluctuant d'apr~s les populations investiguSes d e -4- 0,7 % -~- 0,33 ~%. Des corr61ations positives ont 6t6 d6montr6es entre diffSrents all~'les du syst~me B e t le taux butyrique : I 2 ( + 0,09 % ) , .O~Y~2D'E~F' I~'O' ~(-~0,09 ' ~ ) , [37], O~A'I2 (-t- 0,15 % ) [30], tandis qu'une eorr61ation n6gative fur trouv6e pour ce m6me caract6re et l'all~le B : I~Q, ( - - 0,07 !%) ['37] et l'all61e L du syst~me L ( - - 0,14 % ) [47]. Toutes les associations entre des syst6mes contr61ant des polymorphismes et eertains facteurs de production ~chez les bovins d6pendent principalement d'une activlt6 pl6~otropirque des g~nes. - - Dans la volaille, la majorit6 des individus consanguins issus de l'accouplement fr~res-soeurs pendant 14 g6n6rations cons~cutives, maintenaient encore leur h6tSrozygotie pour 7 loci de groupes sanguins [19]. Apr~s 20 g6n6rations, on remarquait encore nne s~gr6gation de 2 ou plusieurs alleles en 3 loci qui n'$taient toujours, pas fixes, bien que 'le taux de consanguinit6 eut atteint 99 % . BRILES e. a. apr~s l'analyse de 73 lign6es diff~rentes, toutes consanguines au-delh de 50 % , constat~rent n6anmoins la presence de 2 ~ 8 alleles clans le syst~me B au lieu de la fixation pr6sum~e. La r$sistance aux effets no~cifs d'une haute consanguinit6 semble 6tre en 6troite relation avec un 6tat h6tSrozygore pour divers syst~mes de groupes sanguins. De nombreuses investigations ont d6montr6 l'influence de certains alleles h6t6rozygotes pour le locus B sur la fertilit6, le taux de la f6condation des ~oeufs, la viabilit6 et la mortalit6 embryonnaire clans des lign6es hybrides issues de croisements de lignSes cons anguines. ~L'utilisation des syst~mes des groupes sanguins et de polymorphisme biochimique co.mine valeur pr6dicative absolue quant au po-

-

GROUPES SANGUINS DES ANIMAUX DOMESTIQUES

189

tentiel am61iorateur d'un animal pour un caract~re de production bien d 6 t e r m i n 6 n o u s, a p p a r a l t a l 6 a t o i r e p a r c e que l a p l u p a r t ,des caract~res q u a n t i t a t i f s s o n t contr616s p a r d e s polyg~nes. U n g~ne i n d i v i d u e l n ' e x e r c e d~s l o t s q u ' u n e i n f l u e n c e l i m i t 6 e et a u c u n e m e n t d6cisive p o u r l'ensemble du caract~re.

Y. BOUQUET Facult6 de M6decine V6t6rinaire 21, Place dn Casino, Gand (Belgique) SU~MA_RY T h e p r e s e n t r e v i e w s i t u a t e s t h e i m p o r t a n c e of t h e b l o o d g r o u p r e search a n d of o t h e r b i o c h e m i c a l p o l y m o r p h i c systems in t h e b i o l o g i c a l ~,ciences of t h e d o m e s t i c a n i m a l s . T h e t e c h n i q u e s of d e t e c t i o n of t h e e r y t h r o c y t e factors t o g e t h e r w i t h t h e studies of f a m i l y d a t a are m u c h m o r e e f f e c t i v e t h a n in t h e h u m a n m e d i c i n e . T h e r e f o r e t h e n u m b e r a n d the a l l e l i c v a r i a b i l i t y in these systems are c o n s i d e r a b l y l a r g e r in animals. T h e a p p l i c a t i o n s in p u r e genetics a n d in t h e p a t h o l o g y are t h e n enumerated. The diverse genetical applications demonstrate the practical i m p o r t a n c e of this s c i e n t i f i c a l f i e l d in t h e a n i m a l selection. T h e value of t h e m e t h o d s of i d e n t i f i c a t i o n a n d of p a r e n t a g e c o n t r o l of b r e e d i n g i n d i v i d u a l s is discussed t o g e t h e r w i t h t h e u s e f u l l n e s s o f m a r ker-systems i n g e n e t i c a l s t u d i e s of s e l e c t e d p o p u l a t i o n s a n d t h e possible r e l a t i o n s h i p s of d i f f e r e n t p o l y m o r p h i c systems' w i t h t h e p r o d u c t i o n a b i l i t y of d o m e s t i c a n i m a l s . BIBLIOGRAPHIE

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