Kinesither Rev 2015;15(158):15–50
Congrès
différent calculs mathématiques sont nécessaires pour aboutir à la lecture de l'angle recherché. Différentes technologies qui permettent l'imagerie (sans les calculs d'angles) sont l'IRM, Rayons-X, Ultrasons, ou des machines de reconnaissance électromagnétiques, optiques ou mécaniques. Cette technologie n'est pas utilisée en pratique courante car aucune des machines n'utilise les technologies décrites de façon assez spéficique pour s'adapter à la pratique kinésithérapeutique courante. Plusieurs points sont à souligner : (a) le coût [5] ; (b) les compétences requises pour l'utilisation de ces machines (l'utilisation et paramétrage initial des machines, et le traitement mathématique ultérieur pour obtenir les données qui intéressent le clinicien ;) ; (c) le temps nécessaire à l'utilisation (préparation, utilisation, et formations requises) ; (d) la portabilité et l'entreposage de la machine (garder la machine sur soi) ; (e) les risques potentiels (rayons X). Pour y remédier on peut envisager la création d'un outil capable d'analyse tri-dimensionelle spécifique à l'analyse d'angles. Cet outil doit se baser sur une des technologies discutées tout en palliant aux limites décrites précédemment. Pour son mémoire de fin d'études, et en conclusion de son sujet de recherche, l'auteur a créé un premier prototype basé sur ces mêmes critères. L'idée directrice est de fournir un outil simple, destiné au calcul d'amplitudes en kinésithérapie, portable et abordable, au format d'un appareil photo ou d'un smartphone qui automatise toutes les étapes de calibration, reconnaissance d'image, et divers calculs mathématiques. Le clinicien n'a qu'à presser le bouton de déclenchement et l'angle formé par les marqueurs définis sur le patient s'affiche instantanément sur l'écran. Cet angle est calculé en 3D et prend en compte la profondeur, donc reste le même quel que soit la position du clinicien et de l'outil par rapport au patient. Il permet d'enregistrer automatiquement les mesures pour les affecter au suivi du patient. Le prototype est présenté, ses limites sont discutées ainsi que les autres utilisations potentielles en médecine et biomécanique.
Les neurones miroirs constituent un groupe spécifique de neurones découverts dans les années 1990 [1], identifiés chez les humains dans l'aire de Broca, le lobe pariétal inférieur et le cortex prémoteur ventral ainsi que dans la partie caudale du gyrus frontal inférieur, en utilisant des techniques d'évaluation neuroélectrophysiologiques non invasives ou bien des techniques d'imagerie fonctionnelle cérébrale [2]. Les émotions et l'empathie semblent s'organiser autour de ce mécanisme miroir. De plus, les neurones miroirs s'activent quand nous réalisons une action mais aussi quand nous regardons quelqu'un faire cette action. Ils sont donc impliqués dans l'exécution (tel que dans l'apprentissage moteur traditionnel), dans l'imitation, l'observation (tel que dans l'apprentissage par observation) et dans l'imagerie motrice. Ils sont une entité anatomique qui permet une compréhension renforcée du comportement et des émotions et qui sert déjà comme une base pour le développement de nouvelles thérapies cognitives. Aussi, quelques auteurs rapportent qu'une technique de rééducation passive, basée sur la stimulation du système des neurones miroirs, a un effet bénéfique pour le traitement de patients avec des déficits moteurs post-AVC. Il est alors considéré que ce système multisensoriel d'action–observation puisse permettre aux individus de (ré)apprendre des fonctions motrices altérées. La présentation proposée ici se concentrera sur l'utilisation clinique de l'action–observation pour la rééducation motrice des danseurs présentant des blessures aiguës ou chroniques.
Déclaration d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Références [1] Maitland G, Brewerton D, Graham J. Vertebral manipulation. Oxford [etc.]. Butterworths-Heinemann; 1993. [2] Fritz JM, Brennan GP, Clifford SN, et al. An examination of the reliability of a classification algorithm for subgrouping patients with low back pain. Spine 2006;31:77–82. [3] Palmer L, Epler E, Epler M. Fundamentals of musculoskeletal assessment techniques. Lippincott Williams & Wilkins; 1998. [4] Cleland J. Netter's orthopaedic clinical examination: an evidencebased approach, 2nd edition, Elsevier; 2011. [5] Lehman GJ. Biomechanical assessments of lumbar spinal function. How low back pain sufferers differ from normals. Implications for outcome measures research. Part I: kinematic assessments of lumbar function. J Manipulative Physiol Ther 2004;27(1):57–62.
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.11.050
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.11.049
Santé, sport et bien-être
CO-36
Les neurones miroirs : un outil pour la rééducation des danseurs ? Annabelle Couillandre (maître de conférences, directrice d'Institut de formation en masso-kinésithérapie) Centre de recherche sur le sport et le mouvement, EA 2931, université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, France Adresse e-mail :
[email protected]
Déclaration d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Références [1] Mathon B. Mirror neurons: from anatomy to pathophysiological and therapeutic implications. Rev Neurol 2013;169:285–90. [2] Sale P, Franceschini M. Action observation and mirror neuron network: a tool for motor stroke rehabilitation. Eur J Phys Rehabil Med 2012;48:313–8.
CO-37
Intérêt des sciences du mouvement, du sport et de la rééducation pour la recherche sur la santé du danseur Annabelle Couillandre (maître de conférences, directrice d'Institut de formation en masso-kinésithérapie) Centre de recherche sur le sport et le mouvement, EA 2931, université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, France Adresse e-mail :
[email protected] Le danseur, un artiste athlétique ou bien un athlète artistique ? Ce n'est pas la question mais ce qui est sûr, c'est que celui-ci est en permanence préoccupé par sa santé, complet bien-être bio-psycho-social, dans un contexte de performance artistique. Les sciences du mouvement et du sport par leur approche pluridisciplinaire en s'appuyant sur les sciences de la vie, humaines et sociales sont à notre disposition pour mieux comprendre les enjeux de santé d'un expert du mouvement en recherche de virtuosité. Cette conférence visera au travers d'exemples à montrer comment ces sciences sont utiles pour appréhender le bienêtre physique, mental et social du danseur [1] mais aussi comment elles peuvent être investies dans une dynamique nouvelle qui serait de proposer la danse comme un outil de promotion de la santé [2]. Déclaration d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Références [1] Couillandre A, Lewton Brain P, Portero P. Exploring the effects of kinesiological awareness and mental imagery on movement
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