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It must be pointed out that the three partial grammars do not correspond to three strata: if anything the partial grammars are the connections between four strata. But Hackett’s three-part division is based on the view that three different kinds of rules are needed in a complete grammar to account for three different geosemon networks, metrical systems; in his terms - two-dimensional linear morphon strings, and componential stepmatrices. One has the feeling in general that Hackett’s discussion of generative grammar is more appropriate to transformational than to stratificational grammar. The most striking thing is that Hackett’s grammar, like transformational grammar, is unidirectionally of:.ented; i.e. the whole grammar is set up in such a way that one end receives inputs (rules) which originate a string I (transformational grammar’s more usual S) and rewrite it until it is ultimately an .-bm..#.acceptable phonetic string (the output of the g~~~d3xii). ThiS SOit of setup differs in an important way frozL the way which stratificational grammar conceives of language as a complex, nondirecional relational network relating meaning and form. Inputs (originating impulses) ma:{ proceed in either direction through the network. Their movement from meaning to form corresponds to encoding’ and the movement from form to meaning corresponds to decoding. Thus a strati:licational network is specific to neither direction; but since it employs relationships ratller than rules, it is appropriate to movement in either direction. Admittedly’ transformational grammar has never claimed that its unidirectionality corresponds to encoding in any way; it must be maintained’ howat by being unidirectional, it foregoes being able to account for encoding and decoding in a simple and straightforward way. Lbaiversityof Toronto J
HENRY
E. ROGERS
Departme& of Anthropology, Toronto 5, Ontario, Canada.
BERTIL PJIALMBERG,Les nouvelies tendances de la linguistipe.
Traduit du suedois par Jacques Gengoux. Collection SUP ‘Le linguiste’, 3. Presses Universitaires de France, Paris 1966.339 pp. Prix: F 15.-. La Hlexion
de la linguistique sur elle-m&me est un sigve des .
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temps. Partout se multiplient les recherches de methode, les inventaires de terminologie, et surtout les etudes sur l’histoire de not re science: c’est la marque d’une crise de croissance dont chacun est conscient, mais dont l’issue commence a devenir p&visible. 11 y a cinquante ans, la linguistique etait une science sure d’elle, persuadee d’avoir parfaitement mis au point la methode historico-comparative qui etait la sienne, et de s’etre integree au vaste corps des sciences historiques qu’avait constitue le XIXe siecle. Les travaux de cette 6poque frappent par la rarete des reflexions methodologiques explicites, l’unite de la terminologie et meme du systeme d’abreviations employ& en un mot l’impression de cohesion et de certitude. Dans un avenir proche peut-dtre la linguistique aura-t-elle retrouve une semblable serenite, avec un systeme de concepts et une terminologie aussi uniformis& que ceux des sciences de la nature, et . 3vpp iino nfhiivalla AAfirritifin An CQ n!ace nqym; IQ~ c~-;nm u . b” U1IU I&VU . b.sAb U~~AIIALI”I& L&L
elle aura en un mot depasse le stade pre-scientifique dont les dernieres phases se deroulent sous nos yeux. Mais dans l’intervalle quel chaos! Now sommes & peine sortis du temps (qui couvre les annees precedant et suivant immediatement la seconde guerre mondiale) oti les tendances et les- kales coexistaient en s’ignorant ou en se dedaignant mutuellement s et ou en lisant les oeuvres de divers auteurs appartenant a divers pays ou & diverses chapelles on aurait peine a croire qu’ils traitaien. d’un seul et meme objet : la langue; epoque oti Bloomfield n’avait guere de disciples qu’en Amerique, Hjelmslev qu’en Scandinavie, Marr (fort heureusement) qu’en URSS, oii l’heritage de l’ecole de Prague n’etait revendique que par quelques groupes knit& a certains pays de 1’Europe continentale, et oti de bons esprits, linguistes &ninents, pouvaient se permettre de considerer toute espece de ‘structuralismk comme de pretentieuses billevesees. A l’heure actuelle, la connaissance et la comprehension mutuelles ont deja fait de grands pro&s, un certain consensus a commence a se manifester dans plusieurs domaines. Neanmoins les ecoles tres differenciees n’ont pas cesse d’exister, la terminologie est encore tres loin d’etre unifiee, et bcaucoup delinguistes continuent a 6tre rebut& par l’esoterisme du vocabulaire de la glossematique, B considerer avec mefiance les progrhs de la ‘linguistique mathematique, ou & l’inverse & regarder de haut tout ce qui, dans la linguistique, ressortit a la ‘tradition philologique’. Bref, cette ‘unit6 de la linguistique’ que reclam.ait jadis A. Martinet 10, 121) n’zk pas encore r&lis6e. ( kvordJ
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C’est done une oeuvre bien utile qu’accomplit Bertil Malmberg en exposant dans un court manuel (publie en suedois en 1962, aujourd’hui traduit en franqais dans la collection ‘Le linguiste’ dirigCe par A. Martinet) ‘les nouvelles tendances de la linguistique’. Son premier merit-e est de mettre un ordre logique dans des materiaux au premier abord heterogenes et touffus et de dissiper cette impression de d&ordre qtle donne facilement la linguistique de notre siecle. Dans sa presentation, tout ce foisonnement de recherches en apparence divergentes et d’ecoles plus ou moins rivales est presentC comme une sorte de processus rationnel et ordonne. Le point de depart, c’est la linguistique historique et comparative, consideree par l’auteur comme une ‘toile de fond’ sur laquelle s’est der>ulee l’histoire de la linguistique moderne: le Ie chapitre y est acquisitions de la iinguistique consacre. L’e+;ide des principales comparee indo-europeenne et des principes methodologiques des neogrammairiens est completee par l’examen sommaire des nouveaux developpements du comparativisme au XXe siecle, depuis le theorie des laryngales jusques et y compris la glottochronologie. L’examen des ‘nouvelles tendances’ commence, comme il se doit, par un expose de la pensee de Saussure (ch. II>. LL suite du livre se presente cornrne une sorte de developpement de l’opposition saussurienne entre signifiant et signifie. Apres une presentation des apports e la geographic linguistique (ch. III) et de diverses ecoles (ch. IV), l’auteur s’attache d’abord aux diverses tendances qui ont renouvele de du signifiant. Un long chapitre est consacre & l’ecole phonooe;lque ou &Cole de Prague. 11 commence par une etude de l’oeuvre de Trubetzkoy, qui est suivi jusque dans :I.essurabondances de sa termir LologieJ puis par l’expose des apports de R. Jakobson (theorie univcrselle des oppositions phonologiques) et d’A, Martinet (principe ‘econornie, fondation d’une phonologie diachronique). Un autre chapitre (VI) traite de la phonetique moderne, Puis vient l’etude =ies recherches consacrbes au signif%: le chapitre V I traite de la &mantique. Enfin vient la theorie qui peut passer po rendre compte a. la fois de la structure du signifiant et du signifie (ou de l’exssion et du contenu): celle de Hjelmslev. Le chapitre sur la sdmatique (VIII) occupe, comme on le voit, une position centrale ans le livre. I1 constitue sans aucun doute l’exposb le plus clair existant en langue fran$aise sur ce sujet. istique am&icaine, de Boas, Whorf, Sapir et Bloomfield
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jusqu’a Chomsky, est etudiee dans un chapitre particulier (IX), en raison de son developpement longtemps independant. Les deux derniers chapitres enfin sont consacres a l’enrichissement de la linguistique par les apports d’autres disciplines : mathematiques, theorie de l’information, psychologie, philosophie. Sans doute pour faire entrer dans ce cadre harmonieux toute l’histoire de la linguistique de X.Xe siecle, l’auteur est-il oblige de recourir a certains rapprochements discutables. Jusqu’a quel point Meillet doit-il 6tre range parmi les disciples de Saussure (p. 7 1) ? Estil juste d’etablir un rapport entre le systeme ferme qu’etait le marrisme et les etudes serieuses de linguistique sociologique comme celles de Sommerfelt (p. 38) ? Ces questions ont peu d’importance, car si les faits sont dans ce livre impeccablemen;ordonn&, ils ne sont nulle part schematises ou abusivement simplifi&. Au contraire on doit admirer avant tout Ntendue de l’information de l’auteur, qui englobe la quasi-totalit des linguistes d’Europe et d’Amerique. Chaque savant mention& est situ4 en deux mots par sa specialit et sa nationalite: ‘le semitisant et romaniste franGais M. Cohen; . . . le celtisant norvegien Alf Sommerfelt . . .’ etc. De tels points de rep&e sont tres agreables pour le lecteur! L’information bibliographique est abondante. Des problemes concrets sont parfois abord& en guise d’illustration. Ainsi les methodes de la geographic linguistique sont illustrees par un r&urn6 des etudes bien connues de Gill&on sur les mots @went et abeiZZeen franGais, avec une carte &l’appui (p. 95). Les problemes de terminologie sont envisagbs, par exemple la discordance entre les usages europ6en et americain dans l’emploi des termes fihonbme et jwosodt?me, @tont!me segmental et sufjra-segmental (p. 250-25 1). Enfin l’auteur ne neglige jamais de montrer le lien entre les differentes koles linguistiques et les courants philosophiques qui leur sont contemporains : la phonCtique experimentale et la dialectologie sont mises en relation avec le positivisme, et le structural&me linguistique aver la Gestalttheorie. Ainsi l’histoire de la linguistique est-elle reintegree dans l’histoire de la pen&e. Sans doute est-il difficile de brasser une mat&e aussi vaste sans commettre quelques menues erreurs de fait. En voici relatives au domaine slave, plus familier a l’auteur de ces lignes. Baudouin de Courtenay n’est pas un ‘linguiste russo-polonais’ (p*52), mais un linguiste polonais ayant V~CU et travaillti en Russie avant quelques-unesJ
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l’independance de son pays. Le m&me Baudouin devrait &re cite au premier rang des precurseurs de l’ecole de Prague: il est selon toute apparence l’inventeur de la notion de phon&ie, et la prise en consideration de la fonction distinctive s’inscrit dans une longue tradition russe; l’originalite des vues de Trubetzkoy parait surestimee par l’auteur. La ‘Description phonologique du russe moderne’ par R. Jakobson (citee p. 120) devait effectivement former le tome 5,1 des Tyavaux du Cercle Linguistique de Prague, mais eZle n’a jamais ete &rite, Enfin, il ne parait pas exact de dire que ‘depuis la fin de l’ere de Marr, la linguistique sovietique a adopt6 les points de vue communs Q1’Europe et h l’Amerique, bien que souvent avec un accent plus marqub sur les relations entre la langue et la socicite’ (p 38, n. 1). 11semble bien qu’au contraire, depuis la condam.nation du marrisme par Saline en 1950, les problemes touchant a*ux rapports de la langue et de la societe soient assez regulierement &it& par les linguistes sovi&iques, dont la faveur dans la periode actuelle va, comme dans les autres pays, au transformationnalisme, &la linguistique mathematique etc. Le livre de B. Malmberg est propre a apprendre du nouveau m&me au linguiste le plus averti. Pour tous les lecteurs de langue fran$aise, il sera le guide le plus stir et le plus eclairant dans lc dedale de la linguistique contemporaine. On regrettera que le traducteur donne parfois dans le franglais: “Celui-ci (Peirce) voit, dans le meaning, a triadic relatioqb et pretend que toute relation de ce genre implique un meanzng’ (p. 187). I1 aut croire qu’un certain degre de melange des languzs est tolerable par le suedois, mais non par le francais. Enfin il n’est pas certain que ‘mot-souche fondamental’ soit la traduction correcte de basic rootII;oyphenze, terme de Lees (p. 293). PAUL GARDE Fncza-lti des Lettres et Sciences Hwnaines d’Aix, A ix-en-Proveme, France
LCIS J. PRIETO, Messages gtiste’,
et signaux. Collection ’
2. Presses Universitaires
de France, Paris 1966.
169 pages. Prix: 8 F. C’est la plus recente des publications du seul linguiste qui depuis inze ans s’est don& pocLrtache de constituer la semiologie revee