Les polluants de la maison : où en est la France ?

Les polluants de la maison : où en est la France ?

Séminaire FMC Les polluants de la maison : où en est la France ? S. Kirchner L’ Centre scientifique et technique du bâtiment CSTB, Paris, France. C...

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Séminaire FMC

Les polluants de la maison : où en est la France ? S. Kirchner

L’

Centre scientifique et technique du bâtiment CSTB, Paris, France. Correspondance : S. Kirchner Centre scientifique et technique du bâtiment CSTB, Champs sur Marne, Paris, France. S. [email protected]

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Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 236-7

Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur a engagé en 2003 une campagne nationale dans les logements visant à dresser un état de la pollution de l’air dans l’habitat en France, et à identifier les facteurs en cause [1, 2]. Achevée fin 2005, cette campagne a permis la collecte d’informations dans 567 logements (1 612 individus enquêtés), représentatifs du parc des 24 millions de résidences principales en France métropolitaine continentale. Plus de 30 paramètres chimiques, biologiques et physiques ont été mesurés, sur une durée d’une semaine, à l’intérieur des logements, dans les garages attenants lorsqu’ils existaient, et à l’extérieur [3]. Des informations détaillées ont également été collectées sur les caractéristiques techniques des logements et sur leur environnement ainsi que sur les ménages, leurs activités et le temps passé au contact de la pollution. L’état de la pollution dans le parc de résidences principales de la France continentale métropolitaine est présenté ci-après. Pour les composés chimiques : en général, les teneurs de composés organiques volatils étaient plus élevées à l’intérieur du logement qu’à l’extérieur. Dans les garages communiquant avec les logements, les valeurs médianes de concentration de plusieurs composés organiques volatils étaient supérieures à celles mesurées dans les logements. Les aldéhydes étaient les composés les plus fréquents (observation dans 99,4 à 100 % des logements selon les composés) et les plus concentrés dans les logements (concentrations supérieures à des valeurs allant de 1,1 µg/m3 à 19,6 µg/m3 dans 50 % des logements et à des valeurs allant de 3,4 µg/m3 à 50,2 µg/m3 dans 5 % des logements selon les composés). Les hydrocarbures ont été détectés dans 83 à 100 % des logements selon les composés, 50 % des logements ayant des concentrations supérieures à des valeurs allant de 1 µg/m3 à 12,2 µg/m3 et 5 % des logements ayant des concentrations supérieures à des valeurs allant de 2,7 µg/m3 à 150 µg/m3. Les éthers de glycols étaient relativement peu fréquents (détection dans 2,3 à 85 % des logements selon les composés), 5 % des logements

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présentant des valeurs s’étalant de 0 µg/m3 (2-butoxyéthylacétate) à 17,8 µg/m3 (1-méthoxy-2-propanol). En grande majorité, les niveaux de monoxyde de carbone étaient voisins de zéro dans les différentes pièces des logements. Des valeurs plus élevées ont cependant été ponctuellement observées. Pour les polluants biologiques : 50 % des logements avaient des teneurs en allergènes de chats (Feld 1) et de chiens (Canf 1) inférieures à la limite de quantification ; 5 % des logements avaient des concentrations supérieures à 2,8 ng/m3 pour les allergènes de chats et 1,8 ng/m3 pour les allergènes de chiens. Cinquante pour cent des logements avaient des teneurs inférieures en allergènes d’acariens, à 1,6 et 2,2 µg/g respectivement pour Derp1 et Derf1. Les teneurs dépassaient 86,3 µg/g pour Derf1 et 36,5 µg/g pour Derp1 dans 5 % des logements. Pour les paramètres physiques, 50 % des logements avaient des teneurs en particules supérieures à 19,1 µg/m3 pour les PM2,5 et à 31,3 µg/m3 pour les PM10. Cinq pour cent des logements avaient des concentrations supérieures à 133 µg/m3 (PM2,5) et à 182 µg/m3 (PM10) ; 50 % des logements présentaient des teneurs en radon inférieures à 31 Bq/m3 dans les pièces de sommeil et inférieures à 33 Bq/m3 dans les autres pièces. Dans 5 % des logements, les concentrations corrigées en fonction de l’effet saison dépassaient 220 Bq/m3 dans les pièces de sommeil. Le rayonnement gamma était inférieur à 0,062 µSv/h dans 50 % des logements français et dépassait 0,1 µSv/h dans 5 % des logements. Pour les paramètres de confort : la température était inférieure à 21 °C dans 50 % des logements français, et supérieure à 25,5 °C dans les pièces de

sommeil pour 5 % des logements. L’humidité relative était inférieure à 49 % dans 50 % des logements et dépassait 63,1 %, dans les pièces de sommeil pour 5 % des logements. Cinquante pour cent des logements avaient des concentrations en dioxyde de carbone dépassant 755,7 ppm pour les valeurs moyennes sur la semaine, 1 688 ppm en considérant le maximum des valeurs moyennes glissantes sur 1 heure et 1 193 ppm pour les valeurs mesurées la nuit. Les valeurs mesurées étaient globalement en accord avec les quelques données françaises et internationales qui sont cependant souvent éparses. Les niveaux de contamination fongique et la présence d’humidité ainsi que les informations descriptives collectées sur les logements et les ménages compléteront dès 2007 ce premier état de la pollution.

Références 1

2

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Kirchner S, Pasquier N, Derbez M, Ramalho O, Iannacone C : Observatoire de la qualité de l’air intérieur : actions et résultats, Actes du 84ème Congrès de l’Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement, Paris, juin 2005. Golliot F, Derbez M, Kirchner K, Bus N : Information system for indoor air quality field studies. Proceedings of Indoor Air 2005 ; 4-9 : 613-17. Pennequin-Cardinal A, Plaisance H, Locoge N, Ramalho O, Kirchner S, Galloo JC : Performances of the Radiello diffusive sampler for BTEX measurements: influence of exposure conditions and determination of modelled sampling rates. Atmospheric Environment 2005 ; 39 : 2535-44.

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