Les vaccinations contre les oreillons et les adénoviroses

Les vaccinations contre les oreillons et les adénoviroses

Mt~decine el: Maladies I n f e c t i e u s e s 1971 . I - 9 - 369-374 Les vaccinations contre les oreillons et les ad6noviroses* B. BRISOU** ...

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Mt~decine el: Maladies I n f e c t i e u s e s

1971

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369-374

Les vaccinations contre les oreillons et les ad6noviroses* B. BRISOU**

Pour atteindre son but en matibre de maladies infectieuses, la Prophylaxie met en oeuvre diverses m6thodes dont les actions convergent pour rompre la chaine ~pid~miologique : le contr61e des r~servoirs de virus, celui du mode de transmission, la protection de rindividu sain. Cette derni6re, outre les mesures d'hygibne g~n~rale, repose sur la chimioprophylaxie, rimmunisation passive ou s&roprophylaxie et I'immunisation active ou vaccination. Malgr~ de nombreux essais, la chimioprophylaxie est encore trbs d~cevante dans les affections virales. Les rdsultats de la prophylaxie par les immunoglobulines sont disparates, souvent contradictoires et dans une revue g~ndrale r~cente, Miller (24) soulignait encore le peu de satisfaction qu'il faut en attendre. La vaccination reste la m~thode de protection par excellence. Mais celle-ci requiert la possession de rantig&ne vaccinant, ce qui n'est pas le cas pour certains virus, ceux de I'h~patite par exemple, dont on connait les graves problbmes de Sant~ publique qu'ils posent. De plus, I'antig6ne dolt &tre suffisamment immunogbne pour ~viter la r~p~tition trop fr6quente des inoculations qui repr~sentent un inconvenient majeur en prophylaxie de masse, Trois sortes d'antigenes sont envisageables : les vaccins inactiv~s, les vaccins vivants plus ou moins att~nu~s, les antig6nes purifies v~ritables vaccins chimiques. Enfin, la vaccination doit comporter un minimum de risques pour la personne vaccin~e, ce qui explique la r~ticence de certains m~decins ~ r~gard des vaccins vivants. En la matiere, il faut accepter le principe que si la vaccination vise protdger I'individu, c'est en dernier ressort la s~curit~ de la collectivit~ qui prime, car seule I'immunit~ du plus grand nombre permet un contrSle efficace de la transmission des maladies infectieuses. Intervient alors la notion de gravitY, car la libert~ individuelle ne peut ~tre limit~e que pour prot~ger la masse d'une menace s&rieuse : ce qui justifie le caractbre obligatoire de certaines vaccinations. Qualit~s du vaccin, problemes de Sant~ publique, probl&mes ~conomiques, ce sont tous ces facteurs qu'il faut avoir presents a resprit pour juger sainement de roppor~unit~ et des modes d'application d'une vaccination. Qu'en est-il pour les oreillons et les addnoviroses (3)? VACCINATION

CONTRE

LES

OREILLONS

1. Motivations 9

Les oreillons sont une maladie infectieuse virale end6mique avec des recrudescences pendant les mois d'hiver et au printemps, conf6rant une immunit6 durant toute la vie, sauf rares exceptions. C'est une maladie ouverte & transmission essentiellement directe par les gouttelettes de Fl(Jgge, ce qui explique sa pr6dilection pour les communaut6s (7). Le premier contact de I'individu avec une collectivit6 se situe lots de la scolarisation. Le terrain immunologiquement neuf repr6sente une proie id6ale pour diverses affections & transmission directe et pros * Manuscrit regu le 17-09-1971.

de 80 % des enfants sont porteurs d'anticorps ourliens & l'&ge de 15 ans, avec un maximum de fr6quence & 7 ans. Le deuxi6me groupe de population atteint de fa(;on extensive est repr6sent6 par les jeunes hommes effectuant leur service militaire. Les statistiques de I'arm6e de mer frangaise font 6tat de 36 cas en 1968 et 108 en 1964, soit 0,520 et 1,571 pour mille hommes. Les statistiques des autres armes donnent des chiffres encore plus bas. Par contre I'incidence dans I'arm6e finlandaise atteint 3! pour mille de 1955 b 1959, avant la pratique de la vaccination syst6matique C28). Une 6rude frangaise r~cente (11) portant sur 593 recrues, fait 6tat de 19,56 % de s6ro-n6gatifs susceptibles de contracter les Ore!!, Ions, rejoignant ainsi les statistiques am6ricaines. ** HOpltal. d'lnstruction des armdes Saint-Anne~ F - 8,3-'l'oulon, 369

Affection b~nigne dans la grande majorite des cas, surtout chez I'enfant, les oreillons, outre les ph6nom~nes fluxionnaires d6sagreables qu'ils entrainent, sont susceptibles de provoquer des complications serieuses. Les cas graves ou mortels restent une exception et deux aspects retiennent plus particuli@rement I'attention 9 m6ningites cliniques et les orchites. Apparaissant dans 0,5 ~ 10 ~ des cas, aussi bien chez I'enfant que chez radulte, lea m~ningites ~ liquide clair d'origine ourlienne s'accompagnent parfois de rechutes et d'une p6riode de convalescence prolong6e. Quant aux orchites, ellea surviennent surtout apr6s la pubert@ et leur incidence varie largement suivant les 6pid~mies : de 8 o/~ en 1961 & 55 '% en 1960 pour ne citer que les chiffres extremes de huit ans de statistiques du service des maladies contagieuses de I'hSpital d'lnstruction des armies de Toulon (1). II est plus malais@ de chiffrer la responsabilite de cette orchite sur la st@rilit~ masculine. L'origine ourlienne d'une azoospermie est bien difficile & prouver et reste chose rare. II s'av@re donc qu'en France tout au moins, les oreillons ne posent pas un probl@me important de Sant6 publique. Cependant les r~sultats des prophylaxies chimiques vari6es et de la s~roprophylaxie ayant d~cu, la vaccination eat a envisager pour lutter contre cette maladie contagieuse (9, 16, 21). 2. Les vaccins inactiv~s:

C'est Enders et ses collaborateurs en 1945 qui pr6parent le premier type de vaccin inactiv6 par le formol & partir de broyats de glandes parotides infectees de Macaca mulatta. Lea premiers essais chez I'homme sont effectu6s avec quelques aucces par Stokes en 1946. Mais la culture du virus sur oeufs de poule embryonn6s permet un d6veloppement extensif de la m~thode. Les premieres ~tudes de Habel sont suivies de tr~s nombreuses investigations qui varient les m~thodes d'inactivation : formol, formol et dther, formol et u.v., chaleur; les voies d'inoculation different selon les cas : sous-cutan6e, intra-dermique, avec ou sans adjuvant, ou encore en application par vole nasale (22). Les r~sultats montrent clairement que les vaccina inactiv6s induisent la formation d'anticorps et une r6sistance clinique & I'infection chez 80 & 90 ~ des individus sensibles apr6s au moins deux injections. Cette protection eat cependant de courte dur6e, uo an au plus, d'o0 la n~cessit6 de nombreuses injections de rappel pour assurer une immunit6 d6s I'enfance se prolongeant & I'~ge adulte. En outre, ce type de vaccin n'a aucun effet s'il eat employ6 peu avant ou juste apr~s une contamination. Aussi, tr~s t6t, certaina chercheurs se sont-ils tourn~s vers la mise au point de vaccins vivants. 3. Vaccins vivants att~nu~s:

D~s 1946, Enders montre que le pouvoir patho.q~ne du virus des oreillons diminue pour le singe au fur et & mesure des passages en culture sur oeufs alors que, sous certainea conditions, le pouvoir immunog6ne eat conserv& II fait m6me quelques essais par vole orale sur de petits .qroupes d'enfants. 370

Henle et son ~quipe poursuivent les dtudea avec des vaccins de titre ~lev~ sur une grande ~chelle. Mais la d~couverte des leucosea aviaires interrompt les ~tudea aur I'homme iusqu'& la mise au point d'~levages exempts de cette redoutable affection. La premiere evaluation extensive d'un vaccin vivant attenu~ chez I'homme fur entreprise en U.R.S.S. des 1954, 6tude continu6e depuis. Plus d'un million d'enfants furent ainsi vaccines par une injection souscutanee de vaccin att~nu~ par passaqe sur ceufs. En ae basant aur la dynamique des anticorps neutralisants, qui paraissent les plus fid61es en la matiere, Smorodintsev d'une part et Raikhshtat d'autre part, concluent & I'efficacit~ et ~ I'inocuit~ du vaccin, en remarquant toutefois I'hyper-attenuation de Ia souche employee. En effet une injection de rappel un an apr~s la primo-vaccination parait n~cesaaire, suivie d'un rappel toua les cinq ans. Des souches moins att~nu~ea sont actuellement ~tudi~ea. Aux U.S.A. deux souches sont particuli~rement bien connues. La souche Jones isol~e par Shramek et Deinhardt, a ~t~ essayde apr~s 34, 21 et 17 passages sur oeufs embryonn~s exempts de leucose. La vole nasale 8'~tant averse d~cevante, c'est la vole aous-cutan~e qui fut retenue et les meilleurs r~sultats obtenus avec le 17e passage & la dose de 1000EIDso. Le virus n'est pas retrouv~ dans les s~cretions et aucune reaction n'est observ~e, que ce soit chez I'adulte ou chez I'enfant. Les anticorps fixant le compl~ment apparaissent chez tous les vaccines apr~s 3 & 4 semaines, les anticorps neutralisants atteignant leur maximum en 9 semaines. La souche vaccinale la plus diffus6e est celle de Hilleman et ses collaborateura. Elle porte le nom de I'enfant chez lequel elle fut isol~e en 1963 : Jeryl Lynn. Depuis ddcembre 1967 elle a re~u le visa de I'U.S. Public Health Service pour son emploi extensif. Son attenuation a ~t6 obtenue par 15 passages sur ceuf de poule embryonne et deux passages sur culture cellulaire d'embryon de poulet. Pour la preparation vaccinale, la culture est effectu6e sur cellules embryonnaires de poulet en milieu exempt de s6rum. Le vacoin actuel, att6nu6 au niveau dit B, contient au minimum 5.000 doses infectantes pour 0,5 ou 1 ml suivant lea conditionnements. Ce vaccin lyophilis~ eat stable & 4 o oendant plus d'un an. Inocul6 par voie sous-cutan6e ou par let sous pression, ce vaccin d6termine I'apparition d'anticorps neutralisanta chez 98 '~ des individus initialement a6ron6.qatifs. II ne provoque aucune r6action clinique chez I'adulte, I'enfant et m~me le nourrisson et ne peut 6tre r~isol6 des s6cr6tiona rhinopharyng6es et salivaires. La protection vis-&-vis de I'infection naturelle eat de 95 ~ pendant au moins 32 moia, p~riode la plus Ionflue d'observation publi6e. En janvier 1969, pres de deux millions de personnea avaient 6t6 vaccin~es. De plus, des essais de vaooins combin6s ont montr~ la possibilit6 d'immuniser & I~ fois contre les oreillons, la rougeole et la rub~ole, sous r6serve de choisir certaines des souches actuellement connues. D'autres souches vaccinales sont & 1'6tude dans d'autres pays, comme la souche Towata au Japon (17, 18).

VACCINATION CONTRE LES ADENOVIROSES 1. Motivations :

Sous le nom d'addnoviroses sont groupdes des affections aux manifestations cliniques diverses dont I'unite tient & leur dtiologie. Elles sont dues en effet & un groupe de virus dont la decouverte remonte & 1953 Iorsque, grace & I'introduction des techniques de cultures cellulaires, Rowe et ses collaborateurs isolerent le premier des Addnovirus dont on connait actuellement 31 types s&rologiques. En dehors des affections latentes ou inapparentes, relativement frdquentes, il eat classique de distinguer divers syndromes cliniques principaux dont certains peuvent s'accompagner d'un drytheme : lea infections aigu~s des voles respiratoires supdrieures, les pneumonies, la fievre pharyngo-conjonctivale, la kdratoconjonctivite dpiddmique, l'addnite mdsentdrique aigu~. En outre depuis 1962, avec Trentin pour le type 12 et Huebner pour le type 18, la ddcouverte du pouvoir oncog~ne des Addnovirus humains a donnd un nouvel intdr~t & ce groupe et soulev~ bien des probl~mes, en particulier dana le domaine des vaccinations. Depuis, d'autres serotypes se sont montrds cancdrog6nes (14), certains frdquemment isoIds de I'esp~ce humaine comme les types 2, 5, 6, 3 et7. En pratique, ce sont surtout les affections aigu~s des voles respiratoires qui retiennent I'attention, tout particuli6rement celle des mddecins militaires. La multiplicit~ des sdrotypes explique les atteintes rdpdtdes possibles au cours de la vie d'un m~me individu malgrd certaines immunitds hdterologues. Maladies transmission adrienne directe pr~dominante, les ad~noviroses respiratoires atteignent surtout les enfants vivant en collectivitd et les jeunes recrues pendant les premiers mois de leur arriv~e au service militaire, tout particuli~rement au cours des mois d'hiver et au printemps. Les dtudes faites dans les armdes des diffdrents Days sont concordantes cet effet, soulignant la diffusion rapide du virus d~s ies premieres semaines de l'incorporation, et la forte proportion des ad~noviroses parmi les diverses ~tioIogies des atteintes respiratoires, allant de 22,7% des affections et 13,2 % des pneumonies (25) & 31% (36) d'apres certaines estimations dtrang~res r~centes. Enfin lea sdrotypes en cause sont les m~mes avec prddominance des types 4 et 7, les types 3, 14 et 21 ~tant moins souvent rencontr6s. La situation est identique en France o5 de nombreuses enqu~tes ont ~t~ menses dana divers camps d'entra~nement (8, 13, 34, 38). La proportion des sujets atteints est variable suivant les anndes, pouvant ddpasser 60 % des recrues. En outre, la gravitd de certaines atteintes a dtd soulignde (2), bien eue I'incidence des pneumopathies paraisse moins ~levde en France qu'aux U.S.A. Dans I'armde frangaise ce sont surtout les types 4 et 7 qui sont en cause. Le petit nombre des sdrotypes fr6quents et la grande diffusion de I'affection permettent donc d'envisager favorablement une immunisation active, du moins chez les jeunes recrues, d'autant que les essais de prdvention par les gamma-globulines n'ont pas montr~ une efficacitd suffisante (4).

2. Les vaccins inactivds:

Les premiers vaccins contre les addnoviroses furent prdpards & partir de culture sur rein de singe et inactivds par le formol. Des vaccins monovalents type 4, bi-valents types 4 et 7 et m~me trivalents types 3, 4 et 7 ont ainsi 6t6 utilis~s sur une large dchelle dans diffdrents camps d'entrainement amdricains. Mais deux ddcouvertes ont peu ~ peu fait abandonner ce type de preparation (29). D'une part, I'efficacitd des vaccins inactivds variait d'un lot I'autre malgre des r~sultats dans I'ensemble satisfaisants. D'autre part, les cellules de rein de singe contenaient parfois des virus simiens, le SV 40 en particulier. Ce virus eat capable de s'hybrider avec certains addnovirus types 3 et 7 et se montre oncogene chez le hamster. Aussi lea travaux se sontils orient,s dans deux voles : d'une part, les vaccins vivants cultivds sur lea cellules non cancdreuses et non contaminees, d'une part, vers des vaccins chimiquement ddfinis. 3. Les vaccins vivants.

La possibilitd d'une immunisation par infection selective du tractus intestinal a dtd ddmontrde pour la premiere lois par I'dquipe de Couch en 1963, avec les Addnovirus des types 4 et 7. Depuis c'est le type 4 qui aemble avoir retenu I'attention des dpiddmioIogistes am~ricains (15, 26, 27, 31, 33, 37) comme dtant le virus le plus souvent en cause dans les camps d'entrainement. La souche employde pour la prdparation du vaccin (35) est la souche CL68578, isol~e en 1963 directement sur cellules diploides de foetus humain, souche Wistar-Wi-26. C'est sur la souche cellulaire Wi-31 que se fait la prdparation des stocks de virus, souche continuellement surveillde au point de vue caryotype. Les doses de vaccin lyophilis~ sont administrdes sous deux formes. Une forme capsulde ainsi composde : une premiere capsule de g~latine renferme appro.ximativement 200 mg de poudre correspondant & 104'5, 10s'5, TCIDso; cette premiere capsule est enferm~e dana une seconde de m~me nature pour masquer toute trace de poudre qui aurait pu subsister & la surface de la premiere. Les contrSles ont ddmontrd qu'une telle prdparation n'est pas affectde par le liquide gastrique pendant une heure & 37 o et se d6sint~gre parfaitement en 10 & 60 minutes dans le liquide intestinal. La deuxi6me prdsentation, sous forme de tablettes, est plus simple & conditionner industriellement et prdsente une sdcurit~ d'emploi plus grande. La poudre vaccinale comprim~e forme un noyau qui eat enrobd d'une substance soluble seulement dans le milieu intestinal. 4. L'immunisation par antigbnes solubles :

Les premiers essais d'immunisation par antig~nes capsidiques solubles furent entrepris sur des lapins en 1963. L'int6r~t de ces travaux s'accrut avec la ddcouverte du pouvoir oncog~ne de certains Ad~novirus. II semblait plus s~r de disposer de vaccins ddbarrassds de tout materiel gdndtique. De tels vaccins ont ~td pr~pards avec les types 1, 2 et 5 et 371

se montr~rent capables d'induire des anticorps neutralisants chez I'animal ainsi que chez I'homme (19, 20). Les antigenes repr6sentent des sous-unit~s capsidaires pr~par~es et purifi~es par diverses m~thodes, la plupart employant la s~paration physique. Ces proc~d~s sont complexes, longs et pr~sentent des rendements bas. Ainsi ne sont-ils pas rapidement adaptables & une production massive de vaccin. Metzgar et ses collaborateurs ont mis au point une technique de preparation plus aisee (23). Un antig6ne soluble de type 5 est pr6par~ en concentration de methanol, traitement alcalin et purification & partir du virus cultivd sur cellules diplo~des Wi-38. Le vaccin obtenu est clair comme de I'eau, contient un minimum de proteines, provoque I'apparition de titres eleves d'anticorps neutralisants chez le cobaye. Le proc~de s'avere plein de promesses pour la preparation industrielle de vaccins s0rs, efficaces.

DISCUSSION L'existence d'un seul serotype simplifie grandement la production des vaccins antiourliens. Les nombreuses experiences faites aux U.S.A., en Russie, en Finlande, en Italie, aux Indes (32), au Japon et en Roumanie (5, 6), ont soulignd I'inocuitd et I'efficacitd des vaccins inactivds et attdnues, ces derniers paraissant I6g~rement supdrieurs quant ~ la durde de I'immunite. En France des essais limit, s ont et~ conduits dans une collectivitd d'enfants avec des rdsultats tres satisfaisants (10, 12) avec la souche - B Level Jeryl Lynn ,. Cependant, les oreillons ne posent pas dans notre pays des probl~mes de Santd Publique susceptibles de justifier une large diffusion. La vaccination des jeunes recrues n'est aucunement motivde et ne ferait que compliquer les calendriers vaccinaux. Chez I'enfant cette immuni-

RESUME

Les Ad~noviroses par contre entrainent, certaines annees, de nombreuses journdes d'exemption et d'hospitalisation chez les jeunes recrues. Mais le grand nombre des serotypes ndcessite I'utilisation de vaccins multivalents faute de quoi une ~piddmie de type 7 ou 21 peut tr~s bien survenir dans une collectivite immunisee contre le type 4 par exemple (30). Outre le danger potentiel du pouvoir oncog~ne des adenovirus, une interf6rence du vaccin vivant est toujours possible avec d'autres vaccins attdnu6s du type poliomydlitique, ou entre les divers types d'un m~me vaccin. Or, dans le cas des armees, seul le vaccin vivant administre des I'arriv~e des recrues permet d'enrayer la circulation du virus sauvage. La mise au point d'antig~nes purifies exempts d'acides nucl~iques semble la m~thode d'avenir permettant la production de vaccins offrant routes les garanties de sdcuritd. Mais I'immunisation par de tels vaccins chimiques devrait ~tre faite avant I'arrivde au service militaire, ce qui n'est pas sans poser de sdrieux problemes Iogistiques. Dans I'dtat actuel des choses en France des dtudes dpidemiologiques et dconomiques approfondies et extensives sont ndcessaires pour faire un bilan co0t-benefice, seule base scientifique valable pour dvaluer les motivations. Les probl6mes de vaccinations sont tr~s complexes et n'iront qu'en augmentant au fur et & mesure de I'apparition de nouveaux vaccins. Une politique d'ensemble peut seule ddterminer les prioritds et confdrer aux Oreillons et aux Addnoviroses la place qui leur revient.

Maladies affectant principalement les enfants et les adultes jeunes vivant en collectivite, les Oreillons et les Ad~noviroses posent des probl~mes prophylactiques qui, sans ~tre pr~occupants en France, m~ritent d'etre pris en consideration. La chimioprophylaxie et I'immunisation passive n'ayant donne que de pi6tres r~sultats, la vaccination a ~td entreprise par certains pays, parfois de fa(;on massive. Les divers types d'immunisation active sont passes en revue: vaccins inactives, vaccins vivants et antigenes purifies. En France, les motivations ne semblent pas actuellement suffisantes "* pour generaliser de telles vaccinations.

SUMMARY

372

sation ne dolt pas non plus g6ner la pratique des vaccinations obligatoires et seul un vaccin polyvalent serait acceptable. II ne faut, en outre, pas perdre de vue qu'une telle decision aurait pour consdquence d'amener & I'~ge prepubertaire une masse d'individus en pratique assez mal prot~g6s, terrain de choix pour les complications orchitiques.

In most cases, the mumps and the adenoviroses affect children and young people living in community; these diseases raise prophylactic difficulties which, if they do not constitute a serious threat in France, ought to be taken into account. As chemical control and passive immunization failed to give satisfactory results, some countries adopted vaccination, sometimes on a large scale. Different types of active immunization are studied: killed vaccines, living vaccines and purified antigens. In France, the situation does not seem to require such measures of generalized vaccination for the moment.

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ANALYSES DE THI~SES

LA SYPHILIS ENDEMIQUE. - - Notions classiques; Etude de I'end~micit~ tr~pon~mique dans un groupe de population nomade des r6gions sah~liennes de Haute-Volta, par Antoine Fasquelle, th~se de m~decine, Paris, facult6 Piti~-Salp~triere, 1971, 94 p., 19 tabl., 7 fig., 4 photos dont 1 coul., importante bibliographie (18 p.). Bienvenue & I'heure oO I'on discute de la recrudescence des cas de syphilis venerienne dans le monde et des s~rologies positives chez les travailleurs migrants, cette th~se est consacr~e 8 I'~tude d'une forme d'infection tr~pon~mique inconnue sous nos climats mais fr~quente dans les r~gions s~ches, sahaliennes, des zones intertropicales : la syphilis end~mique ou Bejel, trepop~matose b~nigne, essentiellement cutan~omuqueuse, de transmission non v~n~rienne, predominant chez les enfants. Apr~s une partie th~orique conernant I'historique, I'aspect actuel de la maladie et sa th~rapeutique & l'~chelle de la m~decine de masse, I'auteur expose lese r~sultats d'un travail personnel r~alis~ 9 sur le terrain , (r~gion de Dori) sous forme d'une enquSte s6ro-clinique concernant 1 500 sujets du nord-est de la Haute-Volta, tous nomades vocation pastorale, appartenant aux ethnies touareg, bellah et peulh. Les r~sultats cliniques et s~rologiques r~v~lent un net ~cart entre le faible pourcentage de I~sions cliniques et le nombre ~lev~ de s~rologies positives. Une transmission active a ~t~ constat~e dans cette couche de population malgr~ une p~nicillinoth~rapie de masse effectu~e dix ans auparavant. L'~tude comparative des diff~rentes ~preuves s~rologiques montre que la technique d'immunofluorescence ou F.T.A. (Fluorescent treponemal antibody), moins on,reuse et plus facile, a une sensibilit~ e t u n e sp~cificit~ tr~s proches du test d'immobilisation ou T.P.I. (Treponema pallidium immobilisation). Aussi cette enqu~te nous parait-elle avoir un double int~r~t : 374

- - D'une part en confirmant ce que d'autres auteurs ont mis en ~vidence : la raret~ des manifestations cliniques tardives et inactives, la fr6quence des accidents r~cents, actifs et contagieux (plaques muqueuses en particulier), consequence probable de la p6nicillinoth~rapie de masse. - - D'autre part en apportant un ~l~ment nouveau : la recrudescence de la syphilis v6n~rienne 14 oO la syphilis end~mique a disparu : sans doute est-ce encore la ran~on de la th~rapeutique de masse qui, en diminuant la proportion de sujets immuns, a favoris~ I'implantation de cas de syphilis v~n~rienne. Cette - alerte & la syphilis v~n~rienne - beaucoup plus grave que le Bejel, ne constitue pas cependant un argument contre les campagnes de masse, elle devrait m~me contnbuer ~ les renforcer. Les difficultes sont multiples, et intrins~ques les problames de Sant~ publique dans les pays e n v o i e de d~veIoppement o~ s'arr~ter & mi-chemin aboutit souvent =~ jouer les apprentis-sorciers. C'est le m~rite de cette excellente th~se de l'avoir rappel~ & partir de faits v~cus sur le terrain. M. G, LA

PASTEURELLOSE A PASTEURELLA MULTOCIDA : ZOONOSE D'AVENIR. - - par J. Boileau, th~se m~decine v~t~rinaire, Alfort 1971, 91., 280 r~f., imp'rimsr~e - Au Manuscrit -, Alfort.

Cette th~se constitue une excellente' revue g~n~rale, bien document~e, des infections caus~es par Pasteurella multocida. Elle ne se limite pas b I'aspect v~t~rinaire de la question, mais traite aussi de faQon precise : I'aspect bact~riologique, la maladie humaine et son 6pid~miologie. J. O.