L’homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire

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REVHOM 204 No. of Pages 10 La Revue d'Homéopathie 2015;xx:1–10

Savoirs

L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire Homeopathy in the correction of cardiovascular risk factors Bernard Payrau (cardiologue, homéopathe)

75, avenue Ledru-Rollin 75012 France

Disponible en ligne sur ScienceDirect le xxx

RÉSUMÉ L'incidence de la maladie cardio-vasculaire est très élevée dans la société contemporaine et un certain nombre de facteurs de risque de morbi-mortalité cardio-vasculaire a été mis en évidence. Leur correction a démontré un effet favorable sur ce risque. La difficulté constatée dans la pratique tient à la complexité du problème, habituellement évincée des exposés qui privilégient l'approche collective à l'approche individuelle et éludent la dimension subjective au profit de la dimension objective de la personne. L'analyse différente à partir de quarante années de pratique d'un médecin homéopathe fait le constat que, parmi les méthodes thérapeutiques à dimension humaniste, l'homéopathie est un atout considérable pour cette action de médecine préventive. Cette méthode contribue à la réflexion sur le sens du continuum qui s'étend de l'état de bonne santé à celui de maladie, réflexion inévitable sur le sujet de la prévention des maladies. © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés Facteurs de risque cardio-vasculaire Médecine préventive Mode de vie Homéopathie

Keywords Cardiovascular risk factors Preventive medicine Lifestyle Homeopathy

SUMMARY The incidence of cardiovascular disease is very high in our modern society and a certain number of cardiovascular morbidity-mortality risk factors have been identified. It has been proven that correcting these risk factors can have a positive effect on the overall risk. The difficulty observed in practice is due to the complexity, rarely mentioned in literature on this issue, which favours the collective approach over the individual approach, and ignores the subjective dimension for the benefit of the objective dimension of the person. The alternative analysis based on forty years of practice of a homeopathic doctor observes that, of the therapeutic methods with a humanist dimension, homeopathy can offer a considerable benefit for this type of preventive medicine. This method contributes to the discussion on the sense of the continuum which extends from the state of good health to that of disease, an essential discussion on the subject of the prevention of diseases. © 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

C

e texte est la synthèse d'une expérience constituée par quarante années d'une pratique réflexive en homéopathie pour la prévention de la maladie athéroscléreuse et de ses complications. Tout d'abord, je présenterai le point de vue cardio-vasculaire

de ce sujet, ensuite les difficultés rencontrées dans la prise en charge des personnes. Enfin, sur la base de mon expérience de praticien chercheur, je terminerai en situant au sein de diverses options les possibilités qu'offre l'homéopathie pour surmonter ces difficultés.

Adresse e-mail : [email protected]

http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1

Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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Savoirs CONTEXTE Généralités À l'origine de l'intérêt porté aux facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires se trouvent deux constats successifs concernant l'hypertension artérielle (HTA). Celle-ci a été associée à un haut risque cardio-vasculaire par les travaux d'un médecin libéral de la fin du XIXe siècle. Elle a ensuite été identifiée comme la première « maladie quantitative » à la suite des relevés de morbi-mortalité d'une société américaine d'assurances, montrant une relation statistique entre le niveau initial de la pression artérielle (PA) et le risque incident d'accident vasculaire cérébral (AVC), d'insuffisance cardiaque (IC) et d'infarctus du myocarde (IdM) [1]. Il apparaissait que les hypertendus étaient à l'origine du règlement d'un plus grand nombre de primes, et donc d'un surcoût pour les sociétés d'assurances. À ce stade, trois remarques s'imposent :  nous constatons que, dans la continuité des actuaires qui colligeaient leur population de cotisants, la problématique qui a conduit à cette large politique de prévention est de nature collective ;  le corollaire en est que l'analyse de la situation s'appuie sur une méthode statistique de traitement des grands nombres ;  la troisième remarque est que la motivation financière de l'époque, et son mode d'approche comptable, ont encore quelques échos dans notre actualité, en termes de coût de santé publique. Or l'approche du médecin dans sa pratique de clinicien est de nature toute différente. Ses principaux référentiels sont, d'une part, l'individu et non une collectivité ; d'autre part, sa santé et son intérêt personnel, qui n'ont souvent que peu de choses à voir avec ceux du groupe. Force est de constater que le discours contemporain sur la problématique des maladies cardio-vasculaires émane d'une réflexion sur la santé, fondée presque exclusivement sur l'analyse statistique que la recherche quantitative applique aux études de population. Cette posture ne tient pas compte de l'émergence d'une recherche qualitative qui mériterait une place complémentaire dans le panorama et qui répondrait sans doute mieux aux besoins des médecins praticiens. En effet, les facteurs exogènes sont presque exclusivement pris en compte dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, faisant fi des facteurs endogènes. Au premier rang de ceux-ci, les facteurs psychogènes commencent toutefois à être envisagés comme des acteurs non négligeables dans le déclenchement des accidents cardio-vasculaires.

Des maladies cardio-vasculaires de mécanisme athéroscléreux en augmentation à l'échelon mondial Dans un rapport rédigé par l'OMS en 2010 [2], les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Parmi les 17,3 millions de décès attribués à une cause cardio-vasculaire, ce rapport estime que la maladie athéroscléreuse en a provoqué 7,3 millions par un mécanisme coronarien et 6,2 millions par un mécanisme vasculo-cérébral. Le processus athéroscléreux est multifactoriel. Les facteurs de risque cardio-vasculaire ont été mis en lumière par les études épidémiologiques de suivi de population tout au long de nombreuses années. La plus connue, et une des plus anciennes,

B. Payrau

est devenue un grand classique. Il s'agit de l'étude réalisée à Framingham (Massachusetts, États-Unis), dont les premiers travaux ont été publiés dès 1959 [3], suivis de nombreux autres. Dans la période 2010-2013 elle a encore produit 527 publications. Cette étude a été complétée par de nombreuses autres et, parmi celles-ci, je m'appuierai sur l'étude Interheart [4], une étude cas-contrôle sur l'IdM, réalisée dans 52 pays représentant les cinq continents. En complément, je citerai l'étude plus récente, produite comme en écho d'Interheart et construite sur le même principe, l'étude Interstroke [5] sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC). En continuation du travail d'identification de ces facteurs de risque, de nombreuses études ont démontré la valeur réelle de la démarche d'identification des facteurs, en introduisant le versant thérapeutique qui a apporté la preuve que la correction de ces facteurs conduisait à la régression du risque statistique de développement et de complications de l'athérosclérose [6]. Parmi les facteurs de risque ont été différenciés les facteurs non modifiables et les modifiables. Le sexe, l'âge, l'hérédité sont les facteurs classés non modifiables, ni par les médicaments ni par un aménagement du comportement. Ils pourraient être considérés comme relevant des lois de la nature et donc d'une fatalité. L'hypercholestérolémie, le diabète, l'hypertension artérielle, le tabagisme sont des facteurs classés modifiables, que l'on cherche donc à améliorer. Bien que les schémas directeurs recommandent de débuter par une correction des « mauvaises habitudes », dans la « vraie vie », ce sont les médicaments qui sont généralement prescrits en première intention. Des facteurs reconnus plus récemment y ont été adjoints – sédentarité, stress psychosocial, obésité abdominale –, qui sont, eux aussi, pour une part plus ou moins importante liés au mode de vie. De façon remarquable, dans l'étude Interheart, le stress psychosocial a été l'objet d'une étude particulière [7]. L'analyse des facteurs psychosociaux, plus précise que dans bien d'autres études précédentes, a permis de réaliser un score composite de cinq facteurs – stress au travail ou à la maison, difficultés financières, événements tragiques dans l'année précédant l'IdM, antécédent de dépression, perception du contrôle du cours de sa vie – et a fait l'objet d'une publication séparée. Allant à contre-courant d'une tendance contemporaine visant à surresponsabiliser l'individu sur les événements de sa vie, à la décharge de la personne le rôle de l'environnement dans la production des maladies cardio-vasculaires est actuellement pris en compte avec beaucoup plus de considération qu'auparavant [8]. Ainsi, l'alimentation industrielle et les particules fines de l'atmosphère sont de plus en plus clairement reconnues comme des sources de souffrance cardiovasculaire. Dans cette perspective, les données de l'étude Interheart de 2004 servant de repère à une observation longitudinale, il a été rapporté que les effets délétères de la mondialisation et de son mode de vie « occidental », notamment de consommation de masse, se sont étendus aux pays dont la répartition géographique et sociologique est celle de la modernité [9]. Quoi qu'il en soit, les recommandations faites par les autorités sanitaires de chaque pays ou par les sociétés internationales de cardiologie ont servi de support pour l'éducation à la santé et pour la prescription de médicaments adaptés à chaque facteur de risque. En France, c'est la Haute Autorité de santé (HAS) qui est en charge de superviser la qualité des soins aux patients [10]. Cette stratégie de soins est adaptée au niveau

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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de risque de chaque patient. L'habitude en France est de se référer au niveau de risque global, estimé à partir du niveau de chacun des facteurs de risque. Aux États-Unis, chaque facteur de risque est pris en considération un à un, mais un rapprochement de l'approche européenne se fait jour depuis 2013 [11].

En pratique Ainsi, les facteurs de risque sont définis de la façon suivante par l'HAS [10] :  les antécédents familiaux d'accident cardio-vasculaire précoce ;  les facteurs personnels classiques : homme de plus de 50 ans ou femme de plus de 60 ans, tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de trois ans, diabète, dyslipidémie faite d'un LDL cholestérol > 1,60 g/l, ou d'un HDL cholestérol < 0,40 g/l (un HDL > 0,60 g/l étant considéré comme protecteur) ;  les facteurs additionnels : obésité abdominale, sédentarité, consommation excessive d'alcool. L'étude Interheart souligne l'influence de neuf facteurs modifiables de risque d'infarctus du myocarde [12]. Du point de vue d'un individu, pour les six premiers facteurs, le coefficient démultiplicateur de risque est de : x 3,87 pour la dyslipidémie, x 3,08 pour le diabète, x 2,95 pour le tabagisme actuel, x 2,51 pour le stress psychosocial, x 2,48 pour l'HTA, et x 2,24 pour l'obésité abdominale. Tandis que pour les trois suivants, leur présence est un facteur démultiplicateur inférieur à 1 : x 0,79 pour la consommation régulière d'alcool, x 0,72 pour une activité physique régulière, x 0,70 pour une consommation quotidienne de fruits et de légumes, ce qui les fait considérer comme des facteurs de protection. Ces neuf facteurs réunis ont, statistiquement, une responsabilité dans 90 % des infarctus myocardiques chez les hommes et 94 % chez les femmes. Ces observations suggèrent donc que des interventions prenant en compte ces neuf facteurs pourraient prévenir la plupart des cas d'infarctus myocardique précoces. Compte tenu de la nature des facteurs responsables, la modification du mode de vie devrait être d'une grande importance, car elle paraît susceptible de prévenir la plupart de ces infarctus myocardiques précoces. C'est ainsi que le calcul relatif à cette étude montre qu'adopter un mode de vie plus sain, consistant en la consommation quotidienne de fruits et de légumes, une activité physique régulière et l'abstinence du tabac, induit une réduction théorique de 75 % du risque par rapport aux personnes fumeuses, sédentaires, non consommatrices de fruits et de légumes. En prenant en compte l'importance de la mobilisation en personnes et en finances que ce type d'études suppose, on peut mesurer combien les mesures préventives sont devenues une priorité. En conclusion de ce survol contextuel, il apparaît nettement que la société se préoccupe des maladies cardio-vasculaires dans la mesure où elle en a pris les dimensions et les considère, à juste titre, comme un fléau social. N'a-t-on pas parlé, non sans effet de manchette, d'épidémie [13] à propos du syndrome métabolique et des maladies cardio-vasculaires ? Cependant, aborder la prévention des maladies cardio-vasculaires n'est pas une entreprise simple, et, si les études de population sont éclairantes sur les grandes tendances et permettent de dégager des orientations pour la gestion de la santé

Savoirs publique, elles ne répondent pas pour autant à toutes les questions soulevées, tant s'en faut. Pour n'en citer que quelques-unes, la question de la modifiabilité ou non de certains facteurs mérite d'être reconsidérée. En première analyse, nous pouvons remarquer que les facteurs modifiables sont principalement dominés par le mode de vie, et que les non modifiables le sont par les lois de la nature, réputées immuables. Mais la question de la modifiabilité devrait être replacée dans la perspective des moyens thérapeutiques auxquels on s'adresse. N'oublions pas que des progrès thérapeutiques, tels que l'utilisation des cellules souches, ont permis de considérer comme maîtrisables des pathologies qui semblaient ne pas pouvoir l'être jusque-là. Certaines voies thérapeutiques actuelles ou à venir n'ont pas forcément cette incapacité à modifier ce qui paraît non modifiable du point de vue de l'orthodoxie thérapeutique, le courant de la médecine intégrative peut déjà en témoigner sur nombre de points. D'autre part, le rapport entre les facteurs de vie, que l'on nomme circonstances ou causalités, et les données constitutives de la personne dans ce qu'elle a de spécifique sont beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît. On sait en effet que l'incidence d'un facteur réputé pathogène n'aura pas les mêmes conséquences sur deux personnes différentes. Cette prévisibilité sur laquelle pèse un silence lourd de sens est une donnée que certains, notamment les homéopathes, connaissent bien. Et entre le « tous sur le même modèle » et l'individualité sans partage, le bon sens permet d'observer que toutes les nuances existent, reflétant par là même la richesse de l'humanité.

UN NÉCESSAIRE CHANGEMENT DE MODE DE VIE Mode de vie, quelle définition ? De façon convergente, les études épidémiologiques et leurs prolongements ont montré que certains paramètres du mode de vie étaient à l'origine d'un surrisque CV et que leur correction permettait de diminuer statistiquement le nombre d'événements cardio-vasculaires à venir. La conclusion devient évidente : il faut modifier le mode de vie des personnes « en danger ». Que faut-il donc entendre par mode de vie ?

Relation aux autres ou relation à soi-même ? L'expression « mode de vie » désigne-t-elle un certain mode d'être au monde qui signifierait comportements, ou un certain mode d'être à soi-même ? La première option donne à regarder la manifestation extérieure et objective de la personne, la seconde à supputer ce qu'il en est de son monde intérieur, dans une appréciation subjective. Puisque ce sujet est du domaine de la cardiologie, nous pouvons interroger la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC [14]. Sous la rubrique « Pour un mode de vie sain », celle-ci donne des conseils concernant l'alimentation, l'activité physique, le « poids-santé », le tabac et l'on comprend qu'il s'agit de comportement individuel. On y trouve aussi quelques lignes sur « façonner les collectivités » qui mettent en scène quelques critères d'urbanisation susceptibles de favoriser ou de freiner l'orientation vers une vie active. Et l'on découvre des propositions urbanistiques qui n'apparaissent pas souvent dans les publications concernant le sujet de la prévention cardio-vasculaire.

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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Savoirs L'on perçoit bien que ces problèmes concernent le mode de fonctionnement des sociétés. À cet égard, la société occidentale moderne est, rappelons-le, montrée du doigt par certains observateurs des pays dont la répartition géographique et sociologique est celle de la modernité. L'on se situe alors en dehors de la médecine, dans d'autres domaines qu'il peut être éclairant de regarder. Et l'on constate que l'expression « mode de vie » est entendue dans des orientations qui, au premier abord, surprennent le monde de la santé.

Des conceptions en dehors du champ médical Pour l'économie la formule désigne le niveau de vie, tandis que pour le commerce et la publicité, un mode de vie devient une cible marketing [15]. Si ces considérations apparaissent bien éloignées du mode de vie dans la pensée cardiologique, il ne faut pas perdre de vue que le niveau de vie de chacun influe sur les habitudes de consommation. Or celles-ci pèsent sur les paramètres considérés comme athérogènes et stigmatisés par les études. Pour n'en donner qu'un exemple, les personnes au budget alimentaire très limité orientent leurs achats alimentaires vers des calories à bas prix, mais de mauvais aloi sur le plan métabolique, et l'obésité touche davantage les catégories les moins favorisées de la population [16]. Le point de vue sociologique positionne le mode de vie comme l'ensemble de pratiques et/ou de représentations propres à un groupe social [17], à l'articulation des sphères privée, familiale et publique [18]. Ainsi, les modes de vie touchent à la fois aux pratiques de consommation des biens matériels et culturels, ou aux mœurs. Dès lors, le sujet des mœurs pourrait ici questionner spécifiquement notre réflexion sur la nature de ce qui doit changer. En première analyse, lorsqu'il est dénué de la note morale de bonnes ou de mauvaises mœurs, le terme désigne les habitudes de vie, coutumes d'un peuple, d'une société, l'ensemble des façons de vivre habituelles à un groupe humain. Acception pertinente quant au sujet des maladies cardio-vasculaires du point de vue du fonctionnement de la société moderne. Malheureusement, il désigne aussi les habitudes de vie et les comportements individuels [19].Or, de façon plus ou moins explicite, ceux-ci restent soumis au poids d'une morale collective. « Mœurs » désigne alors l'ensemble des comportements, règles de vie, modèles de conduite plus ou moins imposés par une société à ses membres, dans leur façon de vivre, d'être et de penser, et se traduisant dans le comportement quotidien [20]. Une fois considérée de la sorte, la question du mode de vie conduit à reconnaître que l'épidémie de maladie cardiovasculaire est en fait une épidémie de comportement délétère vis-à-vis du risque cardio-vasculaire. Et l'orientation de la société occidentale moderne impose un ensemble de façons de vivre potentiellement pathogène aux individus constitutifs de ce groupe humain. Ceux-ci se devant alors d'y adhérer, dans un processus identitaire leur permettant de se percevoir comme partie intégrante de leur environnement social. Dès lors, on peut concevoir que l'effort devrait reposer au moins autant sur une politique d'amélioration de sa gestion économique et sociale, que sur le rôle des médecins œuvrant à l'amélioration des comportements individuels. Face à cette approche du problème de la maladie cardiovasculaire à travers la question des comportements se pose une tout autre question. Celle de savoir ce qu'il en est du mode d'être à soi-même qui nous éloigne de l'approche sociologique

et nous conduit vers celle de la thérapie. Le mode d'être à soimême, s'il joue sur la position d'une personne vis-à-vis des mœurs de sa société, pourra peser dans le sens d'une minoration ou d'une majoration par rapport au risque moyen relatif à cette société. Ainsi, la réflexion sur le mode d'être à soimême, souligne la nature double du problème : en matière de mode de vie, il est question de groupe social et en même temps de conduite individuelle. Ainsi que du positionnement relatif de l'un et de l'autre. Et l'on conçoit bien que d'avoir un mode de vie particulier implique un choix, conscient ou inconscient, entre différents types de comportements, et indique une implication personnelle bien différente de celle dont le mode de vie est simplement le reflet des courants ambiants de la société dans laquelle elle vit. C'est alors regarder la question du mode de vie à partir de la capacité de l'individu à poser son propre projet de vie et ses modalités. C'est ici que certaines qualités fondamentales de l'homéopathie vont s'avérer particulièrement satisfaisantes vis-à-vis de cette situation charnière dans laquelle les facteurs endogènes et exogènes des perturbations de la santé sont entremêlés, l'homéopathie étant tellement au centre de cette question de l'individu et de son interaction avec son environnement.

Grands efforts, nombreux échecs Pour sortir de l'impasse, il est nécessaire de réévaluer ce qui peut motiver au changement et ce qui y résiste. Un premier obstacle qu'il faudra dépasser, c'est la résistance au changement. C'est un comportement bien connu des êtres humains et un fait d'observation quotidienne pour tout médecin. La fréquence avec laquelle il y est confronté devrait donner à réfléchir sur la nature de cette résistance qui s'oppose à la mise en œuvre du processus de changement. Elle induit des grandes difficultés de mise en œuvre, d'adaptation et s'insinue avec le temps, telle une ultime tentative de ruiner la persévérance dans ce changement. Cette difficulté pratique doit, pour avoir une chance d'être surmontée, être comprise comme une composante du comportement humain qui lui permet d'assurer sa constance. Ce processus est à comparer à tous les systèmes d'autorégulation que possède le corps humain sur le plan biologique, et qui ont été envisagés comme étant à l'origine du sentiment de soi [21]. A fortiori, quand le relais biologique prend sa part de responsabilité comme par la libération d'enképhalines provoquée par la répétition d'une action qui a déjà procuré un plaisir, même simple. Ce conservatisme, qui au niveau biologique s'appuie sur les mécanismes de protection de l'homéostasie, est aussi celui des programmes de vie de l'inconscient qui ont produit bien antérieurement des comportements devenus potentiellement délétères car inadaptés, et s'opposent aux plans de la médecine préventive. Si une logique rationnelle prévalait, les personnes menacées d'un accident cardio-vasculaire n'hésiteraient pas à s'orienter dans la direction de leur survie et à s'impliquer dans le changement de leurs comportements potentiellement dangereux. Malheureusement, les faits démontrent l'opposé : l'influence d'une autre logique, dont les ressorts risquent, du point de vue de la personne, d'être autrement plus puissants que la rationalité de la stratégie préventive. Au-delà du conservatisme biologique et psychique se trouvent des phénomènes intrapsychiques qui induisent aussi des situations d'impuissance dans le projet de prévention.

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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Ainsi, une personne peut être enchaînée à un comportement s'appuyant sur la résurgence d'un modèle archaïque, forgé dans les premiers mois de la vie en réponse au vécu de danger. Initié par le processus du stress et sa réaction d'alarme, il impose alors le besoin impérieux de satisfaction orale, comme une douceur sucrée ou une cigarette. Il peut aussi s'agir d'une dysharmonie de la personnalité dont je donnerai trois exemples fréquents :  une personnalité inconséquente qui ne parvient pas à faire de lien entre une action et ses conséquences, ici entre l'acte de manger des aliments riches en lipides saturés et l'augmentation de son LDL cholestérol ;  un adulte bloqué dans l'immaturité d'une adolescence qui perdure ;  une personnalité profondément suicidaire qui ne peut privilégier les actes favorables à sa survie. Ainsi, en première analyse, les mécanismes qui s'opposent au changement apparaissent comme nombreux, de nature différente et donc complexes, justifiant largement les difficultés rencontrées.

Quels moyens pour atteindre ces changements ? Les méthodes pour la correction des facteurs de risque cardiovasculaire sont nombreuses. Prenons l'exemple du champ de la nutrition. Beaucoup de régimes sont basés sur des principes réellement efficaces au niveau métabolique. De nombreuses études ont été conduites pour démontrer leur efficacité préventive et curative [22]. Ça marche, c'est prouvé, et cependant, l'échec est très fréquent, car, quel que soit le régime, les personnes sont rarement capables de l'initier et de s'y tenir. Ce constat incite encore une fois à s'interroger sur les règles qui président au comportement alimentaire de l'individu. De façon récurrente, nous assistons à un engouement sans cesse renouvelé pour la dernière mode nutritionnelle. Cet élan est très souvent suscité par un savant mélange de nouveauté et d'enracinement dans des références anciennes et valorisées. Élan relayé et amplifié par une campagne de communication dont les objectifs sont orientés vers la commercialisation de produits associés, livres, magazines, programmes, qui sont des supports de marketing de notre société de consommation de masse que les réseaux sociaux amplifient à merveille. Dans les dernières décades, l'attractivité des propositions a souvent tenu à l'aura d'une sagesse de telle ou telle population mythique. Cette sagesse fait rêver depuis les temps anciens et est porteuse d'une image d'une forte exemplarité : le régime poisson-des-mers-froides [23] [24] et le peuple inuit vivant sur la terre parfaite d'Hyperborée [25] souvent citée en exemple par Platon, le régime méditerranéen [26] [27] basé sur le modèle crétois typique et l'ancienne sagesse grecque, le régime de l'archipel d'Okinawa [28] et ses illustres centenaires associés aux valeurs suprêmes du Japon traditionnel, ou le végétarisme [29] [30] associé à l'ascétisme, aux pratiques vertueuses et purificatrices. Toutefois, ces façons de s'alimenter font partie intégrante d'un mode de vie. Et pour ne plus être considérées en tant que « régime », impliquant contrainte et restriction, elles doivent être assimilées en tant qu'alimentation normale et quotidienne. Pour cela, il apparaît évident que les personnes ayant adopté le mode de vie correspondant parviennent plus à leurs fins.

Savoirs Bien que les réussites soient encourageantes et puissent être données en exemple, leur nombre est suffisamment restreint pour que l'on puisse penser que les forces du rêve d'un ailleurs dans le temps ou dans l'espace ne soient pas suffisantes par rapport à celles qui s'opposent à ce changement. C'est ainsi qu'à partir de cet exemple des comportements alimentaires on voit émerger deux axes sur lesquels des réponses, destinées à dépasser le peu d'efficacité des mesures préventives, peuvent s'élaborer. D'une part, nous pouvons observer que la personne n'est pas véritablement considérée en tant qu'individu. Ces belles propositions sont des productions de nature sociale, cherchant à insuffler comme un courant bénéfique, un mode de vie alimentaire différent, mais ne tiennent pas compte des goûts personnels. Parée des attraits de la nouveauté, la proposition est supposée convenir non seulement à tous ceux qui subissent des perturbations biologiques potentiellement athérogènes, mais aussi, comme une sage précaution, à ceux qui, au fond, n'ont besoin de rien. Nouvelle illustration du principe de la primauté du collectif sur l'individuel. À l'appui de cette réflexion, on peut rappeler que certaines études nutritionnelles comportent dans leur protocole une action de contact téléphonique hebdomadaire avec un diététicien qui appelle chacun des participants pour faire le point avec eux et les encadrer. Cette technique améliore l'adhésion en introduisant une dimension plus personnelle, mais ne change rien sur le choix du régime à suivre qui reste le même pour tous. D'autre part, l'enracinement des comportements alimentaires trouve son origine dès les premiers âges de la vie, et se développe ensuite dans un contexte familial et social qui réfère la question de ces comportements à la biographie spécifique de chaque personne et à l'histoire de sa famille qu'il sera sans aucun doute plus judicieux de prendre en compte. De ces observations, il ressort qu'une stratégie prenant en compte la nécessité de l'aspect individuel et de la profondeur de l'enracinement des habitudes alimentaires est fondamentale et profondément souhaitable.

La prévention : une action raisonnable qui s'applique à des êtres humains déraisonnables L'action de prévention est le fruit d'une élaboration rationnelle issue d'études épidémiologiques bien abstraites pour la personne que l'on tente de concerner. La prévention primaire manque de repères concrets dans la pensée des personnes qu'il faut mobiliser vis-à-vis de leurs facteurs de risque. Tel un pur concept, le risque n'est qu'un événement potentiel dont chacun peut espérer qu'il ne deviendra jamais une réalité pour lui. Il faut reconnaître que cette façon de voir les choses est assez peu mobilisatrice quand il s'agit de prendre des mesures préventives. Dans la grande majorité des cas, une personne hypertendue n'est pas si souvent gênée par des manifestations fonctionnelles provoquées par son HTA, et elle ne se sent pas malade. À juste titre d'ailleurs, car l'HTA n'est pas une maladie, mais un dysfonctionnement, occasionnant une augmentation du risque de maladie ! Pour que l'évocation du risque d'AVC ou d'infarctus myocardique soit signifiante pour la personne, il faut qu'elle soit capable de traduire ce risque abstrait et potentiel en termes de conséquences concrètes de souffrance et de restriction

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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Savoirs dans sa vie quotidienne. Toutefois, cet événement imaginaire restera une éventualité sans aucune date exécutoire. L'ensemble de ces considérations montre qu'il existe beaucoup d'incertitudes, au point qu'il devient très difficile de fonder solidement un programme de changement de mode de vie, dont nous savons qu'il est très coûteux en termes d'effort personnel. En prévention secondaire ou tertiaire, lorsqu'une pathologie et d'éventuels dégâts sont devenus réalité, l'adhésion aux mesures de prévention reste encore assez incertaine à court ou à long terme. J'ai été frappé d'observer qu'une personne récemment amputée d'une jambe, pour une artérite des membres inférieurs, pouvait encore fumer, ou qu'une personne sortant d'un récent infarctus du myocarde pouvait plonger à nouveau dans le mode de vie hyperactif et sans repos qui était le sien avant son accident cardiaque. 60 % des personnes qui fumaient avant leur infarctus myocardique continuent après, lorsqu'elles n'ont pas bénéficié d'un plan d'accompagnement [31]. L'on constate que l'adhésion, qui peut être faible en prévention primaire par manque de repères concrets, ne deviendra pas forcément plus forte lorsque la douleur et les désagréments rendent le risque plus concret. Quatre pistes de réflexion se présentent à la suite de ces constats :  le principe de prévention pend appui sur le niveau rationnel de la personne, alors que son rapport à sa santé est pour une partie non négligeable située dans l'irrationnel ;  la prévention est un pari qui suppose que la diminution du risque grâce aux efforts consentis sera efficace et évitera l'accident que l'on n'aurait peut-être pas eu, même en ne changeant rien. Cela suppose une forte dose de confiance dans ce plan et dans celui qui le lui propose ;  le principe de prévention concerne le facteur temporel, car il s'applique à l'avenir. Or le temps est un concept totalement étranger à l'inconscient, dont on sait par ailleurs qu'il est à terme le maître des comportements humains. A fortiori quand il s'agit de l'alimentation comme dans l'exemple que j'ai utilisé ici ;  il semble que l'on ait tendance à oublier que la mobilisation de la personne est une « affaire personnelle ». Si une personne se rend en consultation pour arrêter de fumer et dit : « C'est ma femme qui a insisté pour que je vienne vous demander de m'aider à arrêter de fumer, car elle dit que c'est mauvais pour ma santé », la chance de succès est infime. Si le motif est : « Je veux arrêter de fumer parce que mes enfants sont tout le temps malades et que mon tabac est responsable de leurs bronchites à répétition », cette fois les chances de réussite sont meilleures. Une dimension personnelle est concernée, le cœur plus que la raison a parlé, les mécanismes émotionnels et affectifs sont en jeu, qui auront plus de prise sur les programmes de vie sur lesquels la personne a fondé son comportement de fumeur. Parfois, c'est l'exemplarité d'un proche qui, récemment frappé par un accident cardio-vasculaire, mobilise une personne. La dimension émotionnelle et affective est certainement plus engageante que l'exposé des risques, mais une composante d'angoisse est alors bien souvent mobilisée qui s'avère fréquemment contreproductive. Dès lors, il apparaît qu'à une approche rationnelle et collective, il serait plus judicieux d'adjoindre une approche individuelle et subjective.

La motivation : une force positive de changement Mais quel genre de motivation peut être efficace ?

Une motivation profondément personnelle. . . La motivation à changer est avant tout personnelle et peut être portée par différents états internes de la personne. Il est important qu'elle puisse verbaliser ces états dans une demande concrète émanant d'elle, afin que le thérapeute puisse en prendre acte et en faire le point de départ d'une élaboration conjointe. Sur les bases de l'entretien motivationnel [32,33], nous savons que la seule motivation efficace pour une personne est la sienne propre. Pour une personne porteuse de facteurs de risque à corriger, la réponse à l'autoquestionnement : « Quel changement aurais-je envie de faire ? » risque d'être très inattendue pour le thérapeute. Dès lors, elle sera très éloignée des propositions que ce dernier aurait pu faire et aurait eu peu d'écho chez la personne. La seule proposition efficace en vue du changement est celle qui vient du plus profond d'elle-même, et qu'il faut savoir susciter et recueillir.

. . . et partagée Les travaux basés sur l'entretien motivationnel ont souligné que si la motivation émerge chez une personne, elle doit être portée par deux. Cette motivation, qui apparaissait jusque-là comme un trait de personnalité – celui d'une personne motivée –, se découvre comme étant aussi un processus interpersonnel. Elle est le produit d'une interaction entre deux personnes : le sujet et son thérapeute. La posture de l'accompagnant au changement devient celle d'un thérapeute, dans le plein sens du terme, où une relation d'empathie doit s'installer entre les deux protagonistes. Cette première étape peut être envisagée comme l'initiation d'une alliance thérapeutique [34], par la création d'un lien. Et ce lien constitue une véritable expérience pour l'un et l'autre des protagonistes, expérience au cœur même de la question du changement. Ainsi, le désir de la personne relayé par l'engagement du thérapeute aboutit à l'alliance thérapeutique, et c'est justement le processus qui s'établit dans la pratique homéopathique. Une qualité de relation de cet ordre doit s'instaurer, car elle est absolument indispensable pour que le patient donne accès aux aspects les plus individuels de sa vie, ce qu'un médecin homéopathe recherche tout particulièrement pour sa prescription.

Quelle part de la personne suscite la motivation au changement ? S'adresser à la pensée et à l'émotion de la personne Le discours destiné à motiver au changement s'appuie habituellement sur deux voies d'accès à la personne qui sont la logique rationnelle et l'émotion. La première fait la démonstration, preuves chiffrées à l'appui, du bien-fondé d'adopter des mesures préventives. Le plus souvent, la pensée intellectuelle concerne peu la personne, même si, sur le moment, elle semble avoir été convaincue. Compréhension intellectuelle, dit-on souvent avec un certain

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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dédain, mais parfois premier temps indispensable à certaines personnes qui ont besoin d'un accès rationnel initial. La seconde motive en faveur du changement par le moyen de l'émotion. Il peut s'agir d'un élan de reconnaissance, de sympathie, voire d'affection pour un médecin qui s'emploie avec tant d'énergie et de sincérité à promouvoir la qualité de vie ou la longévité de la personne. Mais c'est le plus souvent la peur qui est mobilisée en prévention cardio-vasculaire. Trop souvent, la menace est brandie pour délibérément mobiliser cette peur. Lecture du « fumer tue » des paquets de cigarettes, discours du médecin qui, se voulant convaincant, agite le spectre de la maladie, voire celui de la mort. On sait le peu d'efficacité du processus, voire son effet contre-productif. Dans d'autres cas, l'émotion de peur trouvera son temps, secondairement. Quelque temps après la présentation rationnelle des raisons de la prévention, elle pourra se frayer un chemin et faire surface après une nuit de sommeil, quelques jours de « macération », ou après une discussion fortuite.

Motivation consciente, motivation inconsciente C'est à ce stade que le contenu de l'inconscient et du conscient, et leur poids respectif, apparaissent comme déterminants. Si l'on raisonne à partir de la peur comme agent mobilisant de l'être, il est un constat bien commun que la peur est puissante, mais rarement efficace. En situation, elle pousse bien souvent à des comportements inappropriés. Soit elle paralyse et stupéfie, soit elle agite et incite à des actions contre-productives. En fait, elle mobilise des programmes de survie, mis en place bien antérieurement dans la vie de la personne, en rapport avec des situations considérablement différentes de celle du moment présent. Étant des programmes de survie, l'inconscient les considère comme vitaux et incontestables, imposant ses réponses qu'il est impératif d'adopter. Et sa violence réactionnelle dépasse largement les tentatives conscientes d'application d'une attitude raisonnable. On sait combien il est impossible de raisonner une personne en état de panique. Et il risque d'en être ainsi pour nombre d'habitudes délétères de vie que le thérapeute souhaiterait corriger pour diminuer le risque cardio-vasculaire. Ainsi se trouvent posés les objectifs. S'adresser au plan rationnel et émotionnel de la part consciente de la personne en même temps qu'à sa part inconsciente. Sans cela, cette dernière risque fort d'avoir le dernier mot.

Un combat de la volonté contre les forces de l'inconscient Avec ou sans rationnel en amont, l'émotion génère le désir du changement. La mise en mouvement produite par l'émotion donne l'énergie nécessaire au changement. Sachant que par nature l'émotion est éphémère, on compte beaucoup sur une force d'une nature différente, celle de la raison qui est censée la relayer pour donner à la personne force et persévérance. On attend de la volonté qu'elle soit ce vecteur qui conduit à la réussite, en générant l'organisation et la continuité, nécessaires au changement de mode de vie. Mais d'expérience, nous savons que sa nature est fuyante [35] et elle est le maillon faible du processus. Peut-être aussi l'est-elle parce qu'une force de sape la fait plier. Alors tous les soutiens rationnels et émotionnels sont utiles afin de renforcer la volonté et ne doivent pas être négligés tout

Savoirs au long du cheminement : repères concrets de l'amélioration obtenue, par exemple dans les valeurs du poids ou du LDL cholestérol, valeurs humaines du thérapeute engagé dans l'accompagnement. Mais il est un autre chemin d'accès à la réussite de la prévention, c'est de parvenir à tourner dans le sens propice à l'objectif le plus possible de forces non conscientes de la personne. En un mot, valoriser dans le sens de la diminution du risque cardio-vasculaire la motivation inconsciente de la personne. Pour cela, c'est un phénomène d'incommunicabilité dont il convient de prendre la mesure. En effet, la prévention est affaire de raison dans la perspective du médecin, tandis que chez la personne qui doit procéder au changement c'est un tout autre niveau que celui de la raison qui est impliqué, car les forces qui s'opposent à ce changement sont principalement de l'ordre de l'inconscient.

Quelle est la nature de ce qui doit changer ? Habitudes de mode de vie à changer ou racines profondes du comportement à reconsidérer ? La question qui reste à poser est celle de la nature de ce qui doit changer, car selon celle-ci les enjeux ne sont plus les mêmes, et la difficulté à opérer la modification non plus. Aussi solidement établies soient-elles, les habitudes ne sont pas si difficiles à changer qu'un mode de vie. Changer l'itinéraire que l'on prenait depuis dix ans pour se rendre à son travail peut chagriner quelque temps, mais ne provoque pas tant de réactions d'opposition. L'adaptation à la réalité s'opère avec le temps. Tandis que modifier un mode de vie délétère et dangereux est très souvent quasi insurmontable. Alors, de quoi s'agit-il ? Le sujet de la nutrition a fourni une première réponse, indiquant que, fondamentalement, le mode de vie n'est pas le fait des habitudes, mais de quelque chose de bien plus grande envergure, que l'on nomme habitus. L'habitus peut être compris comme la matrice des comportements individuels, comme une structure mentale caractérisée par un ensemble de schémas acquis, de sensibilités, de dispositions et de goûts [36]. Mais cette matrice du comportement individuel est le produit complexe de l'ensemble de structures sociales incorporées, puis reproduites individuellement à travers l'expression des goûts, des préférences et des actes [37]. Considérer le mode de vie de cette façon permet de comprendre que les dispositions et attentes d'une personne sont en fait les dispositions et attentes d'un groupe social particulier, et renvoie à ce que la notion de mœurs pouvait comporter. Ces dispositions et attentes auront été acquises à travers les activités et les expériences de la vie quotidienne. Ainsi, lorsque nous cherchons à corriger telle ou telle habitude porteuse de risque, nous devons toucher à un élément structurel de la pensée, dans lequel les règles de comportement sont en fait les attentes du groupe dont la personne est issue et dans lequel elle veut être socialement acceptée. C'est selon cette analyse que Lucky Luke n'est plus le cow-boy à la cigarette au bec, car il doit donner une image de héros non-fumeur dans laquelle les gens peuvent se projeter de façon vertueuse. Toutefois, la problématique n'est pas si simple car, comme dans l'éducation des enfants, les discours contradictoires produisent des effets pervers. Lutter contre le tabagisme est certainement salutogène, mais il serait judicieux de ne pas permettre l'accroissement parallèle de la pollution atmosphérique.

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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Savoirs Ce constat réalisé, nous possédons des éléments de réponse à la question : « Comment s'y prendre pour leur faire abandonner leur mode de vie dangereux ? » D'emblée, nous devons prendre en compte que les éléments du style de vie que nous cherchons à modifier sont ceux qui procurent un sentiment fort et rassurant d'appartenance, fait de solidarité, de cohésion, voire de complicité. Or ce sentiment d'appartenance à une totalité conditionne la sécurité affective de base [38], besoin fondamental [39] qui est inversement proportionnel au degré de maturité, donc aussi d'autonomie d'un adulte, de sa capacité à « se prendre en main ». En second lieu, nous devons garder à l'esprit que les racines du problème résident bien plus dans les structures que dans les fonctionnements. C'est dire que le projet est de promouvoir un changement fondamental chez la personne, un changement qui n'est envisageable que grâce à un long travail personnel. La première question est donc de savoir si la personne peut et veut prendre la décision d'entreprendre des changements aussi radicaux et aussi accaparants. La seconde est de savoir avec quel thérapeute le patient va entreprendre ce travail. Or ce travail nécessite des compétences et des qualités qui sont d'une tout autre nature que celles à bien prescrire un hypolipémiant. La qualité du rapport entre les deux personnes qui s'engagent dans ce processus est donc de première importance. Certaines personnes seront en mesure de réaliser ces changements fondamentaux, d'autres arriveront à faire des aménagements non négligeables, d'autres encore ne pourront qu'opposer des impossibilités. Cette donnée du problème mérite d'être exprimée clairement, afin de sortir d'un discours de toute puissance qui transpire souvent dans les discours sur la prévention cardio-vasculaire.

L'ATHÉROSCLÉROSE, FACTEUR DE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE Corriger les facteurs de risque cardio-vasculaire, c'est vouloir diminuer le nombre d'accidents survenus à un terme donné. Arrêtons-nous sur l'athérosclérose pourvoyeuse, avec le temps, d'accidents cardio-vasculaires.

Considération sur la maladie athéroscléreuse et sur le vieillissement Athérosclérose et artériosclérose La maladie athéroscléreuse possède deux grandes caractéristiques : la précocité des premières lésions et leur diffusion. Les premières constatations avaient été faites lors de la guerre de Corée, au début des années 1950 : plus des trois quarts des soldats tués au combat à l'âge moyen de 22 ans présentaient des plaques étendues [40]. Pour une pathologie associée à l'âge mûr, la précocité des premières lésions artérielles a de quoi surprendre : des stries lipidiques peuvent être observées dans les grosses artères d'enfants de 3 ans [41]. De même, la généralisation du processus a frappé les observateurs, car, à 15 ans, 50 % des garçons présentent des stries lipidiques aortiques et coronaires et 8 à 10 % des lésions d'athérome. L'artériosclérose est depuis toujours considérée comme le vieillissement normal des artères [42]. Elle se caractérise par un épaississement diffus de l'intima, par prolifération

des cellules musculaires lisses associées à des phénomènes de fibrose, d'où la rigidification des parois et leur épaississement. Ce phénomène est avant tout le fait du vieillissement, sachant que l'hypertension artérielle est responsable d'une aggravation supplémentaire. Si les Anglo-Saxons les utilisent comme synonymes, on peut cependant opposer l'athérosclérose et l'artériosclérose. Le processus de la première est dominé par l'infiltration lipidique par des esters de cholestérol débutant sur les grosses artères. La seconde est un pur processus de sclérose concernant les petites artères périphériques. Ce qui finit de marquer leur différence, c'est la prédominance des facteurs modifiables pour l'athérosclérose, et du vieillissement (et à un moindre degré de l'HTA) pour l'artériosclérose.

Le vieillissement Le facteur temps est impliqué dans les deux processus. Le temps est une dimension qui compte dans une situation marquée par l'évolutivité d'un processus et qui suppose la prévision d'un risque à un terme donné. Le vieillissement est relatif au temps qui s'écoule inexorablement. Comme l'écrit Sénèque : « Chaque jour nous retire une portion de notre vie » [43], mais il ne peut être considéré comme une pathologie en soi. Qu'en est-il du processus athéroscléreux du point de vue du temps et par rapport au vieillissement ? Il n'y a pas encore si longtemps, le monde cardiologique était à la recherche d'autres facteurs promoteurs maîtrisables de l'athérosclérose. Une hypothétique infection a été incriminée, mais aucun traitement antibiotique n'a jamais permis aucune amélioration. Peut-être devrait-on considérer le processus athéroscléreux lui-même sous un autre éclairage. D'une part, comme la résultante de l'interaction entre l'artère et son environnement. Dans cette perspective, les qualités du sang, en termes de pression ou de composition chimique (lipidique ou glucidique), sont des acteurs bien connus de l'évolutivité de l'athérosclérose. D'autre part, la grande précocité des premières localisations et leur expansion liée à l'écoulement du temps permettent d'envisager les lésions athéroscléreuses comme inéluctables et inhérentes à la constitution humaine. Ainsi, c'est l'évolutivité qui apparaît pathologique lorsque le processus se développe anormalement vite, provoquant des lésions pariétales précoces aux conséquences dangereuses. Les facteurs de risque cardio-vasculaire apparaissent de ce fait comme des accélérateurs du processus. Dès lors, on peut se donner comme objectif le ralentissement en agissant sur les facteurs surajoutés, et en n'oubliant pas que vouloir s'opposer à la marche physiologique du temps est une action d'une tout autre nature, comme d'arrêter le cours des planètes ainsi que l'a si bien dit Pierre Corneille. La dimension temporelle dans la notion de risque est fondamentale, mais rarement explicite en médecine. C'est en effet le cas quand un médecin dit à son patient : « Avec ce niveau de cholestérol, vous augmentez le risque de faire un infarctus. » Le propos est impressionnant, mais pour un message issu de la médecine scientifique fondée sur les preuves, il manque notablement de précision. Car il lui manque de dire de quel pourcentage ce risque augmente, et par rapport à quoi il augmente. Il lui manque aussi de dire à quel terme il est calculé. Plus précisément, de dire : « Monsieur ou Madame, à votre âge et avec ce rapport entre LDL et HDL cholestérol, vous avez deux fois plus de risques que la population

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006

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moyenne de faire un infarctus du myocarde d'ici dix ans. » Si la personne a 45 ou 85 ans, l'appréciation du risque lui-même et de ses conséquences n'est plus du tout la même.

LE RISQUE DU POINT DE VUE DE LA SOCIÉTÉ ET DU POINT DE VUE DE L'INDIVIDU Du point de vue de l'épidémiologie, le fruit des études permet de faire une évaluation du pourcentage de risque de voir survenir tel ou tel accident. En résultats concrets, dans le cas d'accidents mortels, il s'agit de savoir combien de vie seront perdues, en surplus des morts qui seraient survenues pour des motifs extra-cardiaques, selon que le niveau d'un facteur donné est « normal » ou élevé, et de combien. A contrario, l'abaissement du taux du LDL cholestérol dans certaines proportions, à partir d'un niveau de départ donné, diminuera-t-il et de combien le nombre de vies perdues par rapport à un groupe témoin de x personnes ? Posé en ces termes, le « gain » de certaines thérapeutiques peut dans certains cas apparaître mince, en regard des efforts consentis. Et pour une personne en particulier, afin de bénéficier de l'amélioration de son risque cardio-vasculaire, il lui faudra n'être pas morte d'autre cause entre-temps. Du point de vue de la personne, la statistique c'est 0 % ou 100 %. Zéro s'il n'a pas fait l'accident en question, cent s'il l'a fait. Alors quelle est la valeur prédictive pour une personne donnée de l'application des observations épidémiologiques ? Dans la majorité des cas elle s'appliquera. Mais je pense souvent aux patients qui, toute leur vie, ont mené « des vies de moine » et se trouvent accablés d'un accident cardiovasculaire. À leur incompréhension, à leur désaveu des bonnes règles d'hygiène de vie, à leur sentiment d'injustice.

CONCLUSION La conclusion de cette entrée en matière sur la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire repose sur quelques points.  Le premier est qu'à notre époque, l'incidence de la maladie cardio-vasculaire est réellement très importante et, de façon incontestable, un certain nombre de facteurs de promotion de cette maladie a été mis en évidence. En corollaire, leur correction a démontré un effet favorable.  Le deuxième point est, qu'en tant que médecins concernés par notre temps, il est de notre domaine de responsabilité et de compétence de rechercher les meilleurs moyens de diminuer le risque cardio-vasculaire de nos patients.  Le troisième est la difficulté, dûment constatée dans la pratique, de trouver des réponses satisfaisantes aux exigences opposées à notre exercice médical dans le cadre de cette prévention.  Le quatrième point est un constat de complexité qui contraste avec les solutions habituellement préconisées. Du point de vue de la pratique médicale, elles sont des solutions simplistes et elles omettent de prendre en compte la dimension subjective de la personne.  Le cinquième est la nécessité d'analyser différemment la situation, impliquant de prendre la mesure sociétale de notre contemporanéité, sans abandonner le colloque singulier [44] qui lie médecin et patient en tant que personne individuelle.

Savoirs Dans le cadre de cette recherche de solutions plus efficientes, nous pouvons affirmer que l'homéopathie, parmi les méthodes thérapeutiques à dimension humaniste dont nous disposons à notre époque, est un atout considérable pour cette action de médecine préventive. Il en est de même pour la réflexion sur le sens de la vie et du continuum qui s'étend de l'état de bonne santé à celui de maladie, réflexion inévitable lorsqu'on aborde la question de la prévention d'une maladie, quelle qu'elle soit. A fortiori lorsqu'elle est potentiellement mortelle. Nous examinerons dans une partie ultérieure quel peut être l'apport de la thérapeutique homéopathique. Déclaration d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.

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Pour citer cet article : Payrau B. L'homéopathie dans la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire. La Revue d'Homéopathie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2015.01.006