L’omentectomie est-elle utile ?

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476 Quoi de neuf ? Brèves Étude ACCORD. ACCORD et rétinopathie diabétique La rétinopathie diabétique est l’une des principales causes de cécité dans...

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Quoi de neuf ? Brèves

Étude ACCORD. ACCORD et rétinopathie diabétique La rétinopathie diabétique est l’une des principales causes de cécité dans le monde. Sa prévention est essentielle et repose d’abord sur un équilibre glycémique strict. L’étude ACCORD (Action to Control Cardiovascular Risk in Diabetes) a comporté une étude ancillaire sur les effets de différentes interventions thérapeutiques sur la progression ou le développement de la rétinopathie diabétique. Sur les 10 251 patients diabétiques de type 2 inclus dans l’étude ACCORD, 2 856 d’entre eux ont participé à l’étude sur la rétinopathie et ont été randomisés dans les différents groupes de l’étude ACCORD afin de savoir si les différentes stratégies thérapeutiques (contrôle strict de la glycémie ou non, contrôle strict de la dyslipidémie par fénofibrate + statine vs placebo + statine, contrôle strict de la pression artérielle systolique ou non) pouvaient avoir une influence sur la rétinopathie. Au bout de 4 ans de suivi, les résultats montrent que le contrôle strict de la glycémie et de la dyslipidémie (par l’association fibrate + statine) permettait de réduire le risque, ou la progression, de la rétinopathie diabétique, alors que le contrôle strict de la pression artérielle n’avait aucun effet. F. A. The ACCORD Study Group and ACCORD Eye Study Group. Effects of medical therapies on retinopathy progression in type 2 diabetes. N Engl J Med 2010 363:233-44.

dialysés le jour précédant la dialyse, pendant l’hémodialyse et le jour suivant la dialyse. Pour cela, les patients ont été traités par insuline perfusée dont le débit était ajusté régulièrement sur les glycémies capillaires pendant les 52 heures consécutives d’exploration. Avant chaque repas, des bolus d’insuline étaient ajustés sur l’objectif glycémique qui était de maintenir la glycémie stable tout au long de l’exploration et le plus proche possible de 5,5 mmol/l. Les auteurs montrent que les besoins en insuline se réduisent de 25 % le jour post-dialyse et que ceci était surtout lié à une diminution du débit basal d’insuline, alors que les bolus étaient inchangés. Cette réduction des besoins était indépendante de l’urée plasmatique. L’hémodialyse en elle-même ne modifiait pas les besoins en insuline. Les auteurs concluent que plus que la séance d’hémodialyse ellemême, c’est le jour suivant qui est critique pour l’équilibre glycémique des patients qui doivent réduire fortement leur dose d’insuline. F. A. Sobngwi E, Enoru S, Ashuntantang G, et al. Dayto-day variation of insulin requirements of patients with type 2 diabetes and end-stage renal disease undergoing maintenance hemodialysis. Diabetes Care 2010;33:1409-12.

Nutrition

Effets de l’hémodialyse sur les besoins en insuline

Augmentation du risque de diabète de type 2 et indice de masse corporelle

Les patients diabétiques hémodialysés ont des fluctuations glycémiques parfois importantes qui nécessitent des ajustements rapides des doses d’insuline. Ceci est particulièrement observé lorsqu’on compare les jours pré- et post-hémodialyse. Eugène Sobngwi et al. ont étudié la variabilité des besoins en insuline chez des patients diabétiques de type 2 hémo-

Sarah L. Hardoon et al. ont souhaité répondre à cette question : quels sont les facteurs qui ont participé à la forte augmentation de l’incidence de diabète de type 2 (DT2) chez les hommes britanniques entre 1984 et 2007 ? Une cohorte de 6 460 hommes a été suivie prospectivement entre 1984 et 2007. Sur cette période, le risque de DT2 ajusté sur l’âge a plus que doublé. L’indice de masse corporelle (IMC) a également

augmenté, mais dans des proportions qui n’expliquent que 26 % de l’augmentation de risque de DT2. Ceci suggère que la hausse de l’IMC ces dernières années n’explique pas totalement l’augmentation de l’incidence du DT2 et que d’autres facteurs sont en cause. F. A. Hardoon SL, Morris RW, Thomas MC, et al. Is the recent rise in type 2 diabetes incidence from 1984 to 2007 explained by the trend in increasing BMI? Evidence from a prospective study of British men. Diabetes Care 2010;33:1494-6.

Vitamine D et insulinosécrétion Certaines études épidémiologiques suggèrent que la carence en vitamine D pourrait avoir d’autres conséquences que celles bien connues sur le métabolisme phospho-calcique. Ainsi, la carence en vitamine D pourrait être un facteur de détérioration de l’équilibre glycémique. Pour savoir si cette hypothèse est vraie, Markus Walter et al. ont réalisé une étude d’administration quotidienne de 0,25 μg de 1,25 (OH)2-vitamine D3 chez 25 patients diabétiques de type 1, âgés de 18 à 39 ans. Une étude complémentaire a consisté à comparer les effets de cette supplémentation vs placebo chez 40 patients diabétiques de type 1 supplémentaires. Aucun effet secondaire n’a été observé mais aucun effet bénéfique sur le taux d’HbA1c ou les besoins en insuline n’a été noté. F. A. Walter M, Kaupper T, Adler K, et al. No effect of the 1α,25-dihydroxyvitamin D3 on β-cell residual function and insulin requirement in adults with new-onset type 1 diabetes. Diabetes Care 2010;33:1443-8.

L’omentectomie est-elle utile ? L’insulinorésistance est associée à un excès de tissu adipeux intra-abdominal. Beaucoup d’arguments physiopa-

Médecine des maladies Métaboliques - Septembre 2010 - Vol. 4 - N°4

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thologiques suggèrent que ce tissu est inflammatoire et pourrait participer au développement ou au maintien de l’insulinorésistance et de l’inflammation de bas grade à l’échelon de l’organisme entier. Si ce concept est vrai, la réduction chirurgicale de cet excès de tissu adipeux intra-abdominal (omentectomie) pourrait réduire rapidement l’insulinorésistance. Miguel F. Herrera et al. présentent une étude où des patients obèses ont été randomisés en deux groupes opérés d’un by-pass gastrique, l’un avec et l’autre sans omentectomie. L’omentectomie consistait à retirer 795 ± 341 grammes de tissu adipeux intra-abdominal. Les concentrations circulantes d’interleukine-6, de protéine C réactive (CRP), de tumor necrosis factor- α (TNF- α), de leptine, d’adiponectine, de cholestérol total, de HDL-cholestérol, de LDL-cholestérol, de triglycérides, ainsi que la glycémie, ont été mesurées avant, puis 1, 3, 6 et 12 mois après la chirurgie. Tous ces paramètres s’amélioraient dans les deux groupes au cours du suivi sans qu’il y ait de différence significative entre les deux

groupes, suggérant l’absence d’effet additionnel de l’omentectomie. Il en était de même pour la baisse de l’indice de masse corporelle (IMC) au cours du suivi. Par contre, l’omentectomie augmentait le temps opératoire ainsi que la morbidité péri-opératoire (avec un cas de perforation duodénale). F. A. Herrera MF, Pantoja JP, Velázquez-Fernández D, et al. Potential additional effect of omentectomy on metabolic syndrome, acute-phase reactants, and inflammatory mediators in grade III obese patients undergoing laparoscopic Roux-en-Y gastric bypass: A randomized trial. Diabetes Care 2010;33:1413-8.

Contrôle de la prise alimentaire La prise en charge de l’obésité se heurte à de nombreux problèmes, dont l’un des principaux est la difficulté pour les patients de contrôler la prise alimentaire. Les facteurs satiétogènes sont de mieux en mieux connus et leur administra-

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tion pourrait aider les patients à mieux contrôler leurs ingestats. Benjamin C.T. Field et al. ont étudié, vs placebo, les effets respectifs et les effets additifs lors de l’administration parentérale de deux facteurs satiétogènes produits par l’intestin, le PYY3-36 et l’oxyntomoduline (un agoniste du glucagon-like peptide-1, GLP-1) sur la prise alimentaire de 12 sujets obèses. Les auteurs montrent que la co-administration de PYY3-36 et d’oxyntomoduline a un effet supérieur sur la satiété à ceux observés avec chacun d’entre eux administré isolément. Même si les effets étudiés étaient à court terme (soit l’effet sur la satiété à la fin de chaque type de perfusion), les auteurs suggèrent que l’administration combinée de facteurs satiétogènes pourrait représenter une voie thérapeutique d’avenir pour la prise en charge du surpoids. F. A. Field BCT, Wren AM, Peters V, et al. PYY3–36 and oxyntomodulin can be additive in their effect on food intake in overweight and obese humans. Diabetes 2010;59:1635-9.

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