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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 46–61
le plus fort risque de perte de vue (56,2 % vs 18,0 % ; p = 0,0004) suivi des personnalités évitantes (57,1 % vs 18,6 % p = 0,034) et dépendantes (31,7 % vs 18,2 % ; p = 0,044). En analyse multivariée, la personnalité borderline était associée à un odds ratio (OR) = 7,35 (2,62–20,64 ; p = 0,0002), suivie des troubles anxieux OR = 1,74 (1,11–2,72 ; p = 0,015), indépendamment de l’âge (OR = 0,98 [0,96–1,00] p = 0,05) des troubles névrotiques (NS), de la personnalité évitante (p = 0,074), dépendante (NS), de la présence de BED, de l’âge et de la situation sociale. Conclusion Cette série importante de patients suivis après CCG, avec un taux relativement faible de patients perdus de vue, permet de mettre en évidence un profil psychologique particulièrement à risque de perte de vue. Il s’agit des patients ayant des troubles de la personnalité, notamment de type borderline et les patients présentant des troubles anxieux. Ces données soulignent l’importance de l’évaluation psychiatrique préopératoire.
Conclusion MGB et RYGB sont comparables en termes pondéral et métabolique, nous objectivons, pour la première fois, une malabsorption protéique et des fuites énergétiques majeures induites par le MGB qui ne sont pas compensées par l’hypertrophicité intestinale ou l’augmentation de l’expression des transporteurs des peptides. Avant d’utiliser le MGB comme traitement chirurgical du diabète de type 2 chez des sujets non obèses, il est donc nécessaire d’évaluer la présence de cette malabsorption chez l’homme.
Déclaration de liens d’intérêts M.-A.S, P.W., J.K., L.B., O.Z., N.R., D.Q. : bureau des conférenciers à Ethicon.
Nutrition artificielle
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.01.018
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.01.017 O48 O29
Malabsorption protéique majeure induite par le mini bypass gastrique et pas le bypass gastrique Roux-en-Y chez le rat J.-B. Cavin 1,∗ , E. Voitellier 1 , F. Cluzeaud 1 , N. Kapel 2 , S. Msika 3 , M. Le Gall 1 , A. Bado 1 1 Inserm UMRS 1149, Paris, France 2 Service de coprologie fonctionnelle, AP–HP, Pitié-Salpêtrière, Paris, France 3 Département de chirurgie digestive, AP–HP, Louis-Mourier, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-B. Cavin) Introduction et but de l’étude La prise en charge médicale de l’obésité (régimes hypocaloriques, activité physique, traitements pharmacologiques) reste décevante, aussi la chirurgie bariatrique est aujourd’hui le traitement le plus efficace de l’obésité morbide. Le bypass gastrique Roux-en-Y (RYGB) est l’intervention de référence, mais depuis 2001, le mini bypass gastrique (MGB) est en pleine expansion. Plus simple techniquement, il est associé à des résultats comparables au RYGB en terme pondéral et métabolique. Cependant, cette technique est controversée car elle pourrait être responsable de dénutrition. L’objectif de notre étude était de comparer chez le rat les améliorations métaboliques et la malabsorption induites par ces deux chirurgies et de les relier à l’adaptation intestinale induite par MGB et RYGB. Matériel et méthodes Dix-huit rats Wistar mâles ont été opérés de MGB (n = 5), de RYGB (n = 5) ou à blanc (témoins n = 8). Leur poids et leur prise alimentaire ont été mesurés quotidiennement. Des tests de tolérance au glucose par voie orale ont été réalisés avant et 15 jours après l’opération. L’absorption intestinale des macronutriments (lipides, glucides, protéines) a été évaluée en cages à métabolisme par des analyses coprologiques. Enfin, les animaux ont été sacrifiés 20 jours après l’opération et des analyses moléculaires et histologiques ont été réalisées sur le duodénum, le jéjunum et l’iléon. Les résultats représentent la moyenne ± ESM et ont été analysés à l’aide de tests statistiques non paramétriques. Résultats La perte de poids était plus importante chez les rats opérés que chez les rats témoins, sans qu’aucune différence significative ne soit observée entre les rats MGB et RYGB. En revanche, la prise alimentaire était significativement plus importante chez les rats MGB (p < 0,05 vs RYGB et témoins). La tolérance au glucose était significativement améliorée dans les deux modèles. La fuite énergétique était plus élevée chez les rats MGB (+36 % p < 0,01 vs RYGB et témoins) liée à une perte protéique fécale qui était deux fois plus importante (p < 0,01 vs RYGB et témoins). L’analyse histologique de l’anse alimentaire (jéjunum) des rats MGB a révélé une augmentation de son diamètre (+39 % ; p < 0,01 vs témoins), de la hauteur de villosités (+34 % ; p < 0,01 vs témoins) et de la profondeur des cryptes (+80 %, p < 0,01 vs témoins) avec des cellules hautement prolifératives (Ki-67). Ces modifications étaient retrouvées dans l’anse alimentaire des rats RYGB. Enfin, l’expression génique des peptidases DPP4, LAP3 et des transporteurs de peptides (PepT1) et d’acides aminés (B0AT1, Bo + AT, PAT1) était fortement augmentée dans l’anse alimentaire des rats MGB alors qu’elle était peu ou pas modifiée chez les rats RYGB.
Adiponectine un marqueur de dénutrition ?
F. Chebbi ∗ , V. Tran Quang , J.-L. Golmard , F. Mestari , J.-M. Lacorte Biochimie endocrinienne et oncologique, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Chebbi) Introduction et but de l’étude L’adiponectine (ADPN), adipokine produite par le tissu adipeux, circule sous plusieurs formes dont une forme de haut poids moléculaire (HMW) qui est considérée comme biologiquement active. Contrairement à la leptine, les concentrations d’ADPN sont basses chez les sujets obèses et/ou insulino-résistants. La chirurgie bariatrique de type bypass permet d’obtenir une réduction importante de la masse grasse, une amélioration des paramètres glucido-lipidiques et une normalisation des concentrations d’ADPN. La surveillance au long cours de patients ayant subi une chirurgie bariatrique nous a permis d’observer qu’il y avait dans certains cas des élévations exagérées d’ADPN chez les patients qui présentaient une dénutrition avec hypoalbuminémie marquée. Dans ces circonstances, nous avons quantifié l’ADPN totale (ADPNT) et l’HMW chez des sujets présentant une hypoalbuminémie et nous avons suivi l’évolution de l’ADPN chez des patients dénutris qui étaient réalimentés. Matériel et méthodes Cinquante-sept sujets (28 femmes, 29 hommes), hospitalisés à la Pitié-Salpêtrière–Charles-Foix présentant une hypoalbuminémie ont été ont été explorés. Ces patients ont été classés en deux groupes suivant la concentration d’albumine sérique : hypoalbuminémie sévère < 20 g/L (22 hommes, 13 femmes) et hypoalbuminémie 20 g/L ≤ Alb ≤ 30 g/L (7 hommes, 15 femmes). Trente-six volontaires sains constituent la population témoin (20 femmes, 16 hommes). Nous avons suivi cinq patients (1 homme, 4 femmes) ayant présenté une hypoalbuminémie après chirurgie bariatrique. L’ADPNT a été dosée par méthode Elisa (ALPCO) et l’HMW a été quantifiée par un dosage automatisé (Fujirebio Lumipulse G1200). L’analyse statistique a reposé sur des tests de Student pour les comparaisons de deux groupes, et des tests du coefficient de corrélation et de corrélation partielle pour les relations entre variables quantitatives. Résultats Comme chez les témoins, les concentrations d’ADPNT et d’HMW sont plus élevées chez les femmes que chez les hommes parmi les patients avec hypoalbuminémie. Toutefois, les concentrations sériques d’ADPNT et d’HMW sont significativement plus élevées chez les sujets ayant une hypoalbuminémie sévère que ce soit chez l’homme (p = 0,0004) ou chez la femme (p = 0,0003). Nous avons pu mettre en évidence qu’il existait une corrélation inverse entre la CRP et ADPNT et HMW (p = 0,0003 et 0,0002, respectivement). Enfin, en appliquant un test de corrélation partielle (en fixant les concentrations de CRP), il existe une corrélation négative et significative entre albumine et ADPNT (p = 0,013) et HMW (p = 0,015). Par ailleurs, lorsque l’hypoalbuminémie est corrigée par la prise en charge thérapeutique, nous constatons une diminution des concentrations d’ADPNT et d’HMW. Conclusion Nous montrons dans ce travail que les valeurs d’ADPNT et d’HMW sont supérieures aux valeurs usuelles chez les patients ayant une hypoalbuminémie mais qu’elles doivent être interprétées en fonction de la CRP. Les concentrations d’adiponectine se normalisent lorsque l’hypoalbuminémie est