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Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, multicentrique (Tours et Nice) qui a inclus 66 patients atteints d’oligométastases pulmonaires de cancer primitif ORL pris en ® charge par radiothérapie stéréotaxique par CyberKnife entre novembre 2007 et février 2018. Résultats et analyse statistique Soixante-six patients atteints de cancer oligométastatique ont été pris en charge pour 86 lésions. La dose médiane de prescription était de 60 Gy en trois fractions. Le suivi médian était de 23 mois. La probabilité de survie globale était respectivement à Nice, et à Tours, de 94,1 % à un an, 74,5 % à deux ans et 52,1 % à 4 ans et de 86,7 % à un an, 67,5 % à deux ans et 48,1 % à 4 ans. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux centres (p = 0,92). Par la suite, les effectifs totaux des deux centres ont été considéré. Le taux de survie globale des deux centres, le taux de survie sans rechute métastatique pulmonaire et le contrôle local à 1 et 2 ans étaient respectivement de 88,8 % et 69,6 %, 96,3 % et 82,6 %, et 92,7 % et 78,3 %. En termes de survie globale, il n’a pas été montré de différence significative selon le volume cible prévisionnel (p = 0,11), le délai entre la prise en charge initiale et l’apparition de la lésion pulmonaire (p = 0,79), l’administration de chimiothérapie (p = 0,3) ou le centre de traitement (p = 0,92). Cependant, une rechute de la lésion traitée (p = 0,009) ou l’apparition d’une nouvelle lésion pulmonaire (p = 0,018) diminuaient significativement la survie globale. La tolérance du traitement est excellente avec un seul événement de grade 4. Conclusion La radiothérapie stéréotaxique des oligométastases pulmonaires de cancer des voies aérodigestives supérieures a donné d’excellents résultats. Nous sommes dans l’attente de l’élaboration de marqueurs prédictifs de l’évolution de cette maladie oligométastatique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.007
Réirradiation : qui ? Quand ? Comment ? CO3
Intérêt des biopsies transpérinéales en saturation et ciblées pour la topographie de la récidive intraprostatique après une irradiation première C. Biscans 1 , A. Garcia 2 , G. Roy 3 , A. Calenge 4 , C. Debiais Delpech 5 , S. Guérif 4,∗ 1 Service Urologie, CHU 2 Unité de physique, CHU Poitiers 3 Unité Curiethérapie/Oncologie Radiotherapie, CHU de Poitiers 4 Unité Curiethérapie/Oncologie Radiotherapie, CHU 5 Service d’anatomo-pathologie, CHU Poitiers, Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Guérif) Introduction et but de l’étude Une récidive biochimique après une irradiation doit être confirmée histologiquement pour poser l’indication d’un traitement de rattrapage (totale ou focale). Aucun consensus n’existe sur la méthode de biopsie. L’objectif de cette étude était de comparer les biopsies prostatiques transpérinéales en saturation et ciblées, aux indices tumoraux définis par l’IRM et par la tomographie par émission de positrons (TEP) à la (18 F)choline (TEPc). Matériel et méthodes Trente-huit patients en situation de récidive biologique d’un adénocarcinome de prostate défini par les critères de Phœnix ont été inclus rétrospectivement de mars 2013 à juin 2017. Tous les patients avaient une TEPc et une IRM multiparamétrique avec définition des indices tumoraux respectifs. Tous les
patients ont eu un protocole de biopsies de saturation selon les secteurs IRM de Dickinson et des biopsies additionnelles ciblées par les indices tumoraux avec le logiciel de curiethérapie de haut débit de dose vitesse et échographe Flex Focus 400. La récidive histologique était définie par la présence d’un adénocarcinome prostatique. Résultats et analyse statistique Trente-trois patients en situation de récidive histologique après radiothérapie externe (82 %) ou curiethérapie (18 %) ont été pris en charge par curiethérapie de haut débit de dose (2 × 10 Gy sur 6 heures). Ils ont eu en 29 biopsies en moyenne (standard deviation [SD] : 5). Le taux de détection était de 87 %, 79 % pour les biopsies de saturation et 84 % pour les biopsies ciblées. La récidive était à l’apex dans 46 % des cas, bilatérale dans 52 % et périurétrale dans 17 %. La sensibilité et la spécificité de l’IRM étaient respectivement de 32 % (SD : 19 %) et de 91 % (SD : 7 %). La sensibilité et la spécificité de la TEPc étaient respectivement de 33 % (SD :22 %) et de 78 % (SD :12 %). Le taux de concordance entre l’IRM et TEPc était de 78 % ( = 0,28). Conclusion Cette étude suggère que l’IRM ou la TEPc présenteraient une faible sensibilité pour diagnostiquer et définir la topographie de la récidive intra-prostatique après une irradiation première. La stratégie de rattrapage (totale ou focale) doit reposer sur des biopsies en saturation et ciblées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.008 CO4
Mastectomie de rattrapage ou second traitement conservateur pour second évènement tumoral du sein homolatéral : analyse appariée sur score de propension J.-M. Hannoun-Lévi 1,∗,2 , E. Van Limbergen 3 , J. Gal 2,4 , R. Schiappa 2,4 , C. Polgar 5 , D. Kauer-Domer 6 , D. Pasquier 7 , C. Lemanski 8 , S. Racadot 9 , G. Houvenaeghel 10 , B. Guix 11 , A. Bellière-Calandry 12 , K. Loessl 13 , B. Polat 14 , C. Gutierrez 15 , R. Galalae 16 , V. Strnad 17 1 Département de radiothérapie oncologique, centre Antoine-Lacassagne, Nice, France 2 Université de Nice-Côte d’Azur, Nice, France 3 Radiation oncology, experimental radiotherapy laboratory, Leuven, Belgique 4 Unité de biostatistiques, centre Antoine-Lacassagne, Nice, France 5 Radiation Oncology, National Institute of Oncology in Budapest, Budapest, Hongrie 6 Radiation Oncology, Medical University of Vienna, Vienna, Autriche 7 Radiothérapie oncologique, centre Oscar-Lambret, Lille, France 8 Radiothérapie oncologique, Institut du cancer de Montpellier Val-d’Aurelle, Montpellier, France 9 Radiothérapie oncologique, centre Léon-Bérard, Lyon, France 10 Chirurgie oncologique, institut Paoli-Calmettes, Marseille, France 11 Radiation Oncology, Institut Medic Onco Radiotherapia, Barcelona, Espagne 12 Radiothérapie oncologique, centre Jean-Perrin, Clermont-Ferrand, France 13 Radiation Oncology, University Hospital Berne, Berne, Suisse 14 Radiation Oncology, University of Wurzburg, Wurzburg, Allemagne 15 Radiation Oncology, Catalan Institute of Oncology, Barcelona, Espagne 16 Radiation Oncology, University of Kiel, Kiel, Allemagne 17 Radiation Oncology, University Hospital, Erlangen, Allemagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-M. Hannoun-Lévi) Introduction et but de l’étude Le second traitement conservateur émerge comme une option thérapeutique en cas de second
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évènement tumoral du sein homolatéral après chirurgie conservatrice et irradiation du sein. Nous rapportons les résultats d’une comparaison entre second traitement conservateur et mastectomie de rattrapage en cas de second évènement tumoral du sein homolatéral. Matériel et méthodes Les résultats oncologiques après le traitement d’un second évènement tumoral du sein homolatéral ont été analysés par étude appariée (score de propension) pour des patients atteints d’un second évènement tumoral du sein homolatéral diagnostiqué entre 01/2000 et 12/2014. Le second traitement conservateur était soit une tumorectomie et une curiethérapie, soit une mastectomie. L’appariement (1 :1) a été réalisé par la méthode du “nearest neighbor” (incluant les données relatives au second évènement tumoral du sein homolatéral : âge, intervalle entre le premier et le second évènement tumoral du sein homolatéral, taille tumorale, type et grade histologique, expression des récepteurs hormonaux et Her2, chimiothérapie, hormonothérapie et période du second évènement tumoral du sein homolatéral). L’objectif primaire était la survie sans maladie. Les objectifs secondaires étaient la survie globale, la survie sans métastase et la survie sans troisième évènement tumoral du sein homolatéral. Résultats et analyse statistique Parmi les 1329 patientes dont les dossiers ont été analysés (mastectectomie : 942 ; second évènement tumoral du sein homolatéral : 387), 430 ont été appariées par score de propension (mastectectomie : 215/2 ; second traitement conservateur : 215). Le suivi médian était de 65 mois pour la mastectectomie (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : [58-78]) et de 68 mois (IC 95 % : [57-75]) pour le second traitement conservateur (p = 0,28). En analyse appariée, il n’y avait aucune différence à 5 ans pour la survie sans maladie entre la mastectomie et le second traitement conservateur (78 % ; IC 95 % : [71-84]) contre (82 % ; IC 95 % : [76–89] ; p = 0,22). Aucune différence à 5 ans n’a été observée pour la survie globale (90 %, IC 95 % : [86–95]) contre 86 %, (IC95 % : [81–92] ; p = 0,85), la survie sans métastase (92 %, IC 95 % : [87–96]) contre 94 %, (IC 95 % : [90–98] ; p = 0,75) et la survie sans troisième évènement tumoral du sein homolatéral (94 %, IC 95 % : [90–98]) contre 98 %, (IC 95 % : [95–1] ; p = 0,17). Conclusion Il s’agit de l’analyse appariée la plus importante entre la mastectomie et le second traitement conservateur en cas de second évènement tumoral du sein homolatéral. Comparé à la mastectomie, le second traitement conservateur (tumorectomie avec curiethérapie) ne semble pas être associé à une différence significative en termes de survie sans maladie, survie globale, survie sans métastase et survie sans troisième évènement tumoral du sein homolatéral. Le second traitement conservateur peut donc être considéré comme une option de traitement de rattrapage. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.009
Communications libres CO5
Identification de sous-régions rectale et urétrovésicales hautement prédictives de toxicité en cas d’irradiation prostatique O. Acosta 1,2,∗,3 , E. Mylona 1,2,3 , C. Lafond 1,2,3 , G. Créhange 4 , S. Supiot 5 , J. Castelli 1,2,3 , R. de Crevoisier 1,2,3 1 Université de Rennes, Rennes 2 Centre de lutte contre le cancer Eugène-Marquis, Rennes 3 LTSI-UMR 1099, Inserm, Rennes 4 Département de radiothérapie, centre Georges-Franc¸ois-Leclerc, Dijon, France
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Département de radiothérapie, Institut de cancérologie de l’Ouest centre René-Gauducheau, Saint-Herblain, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Acosta) Introduction et but de l’étude Pour la prédiction de la toxicité, les organes à risque sont considérés classiquement en totalité. L’objectif était d’identifier d’éventuelles sous-régions dans le rectum et la vessie particulièrement à risque de toxicité en cas d’irradiation prostatique. Matériel et méthodes Une série prospective multicentrique de 272 patients recevant une radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité guidée par l’image a été analysée. Les matrices de dose de chaque patient ont été recalées non-rigidement dans un espace anatomique commun. Un test de Wilcoxon a comparé dans chaque voxel la dose des patients avec toxicité avec la dose des patients sans toxicité. Une sous-région à risque de toxicité a pu être ainsi identifiée dans l’espace anatomique commun (voxel-wise analysis). Cette région a ensuite été rétropropagée dans l’espace anatomique de chaque patient et les histogrammes dosevolume calculés. Un modèle de Cox a évalué la valeur prédictive de l’histogramme dose-volume de la sous-région, comparée à la valeur prédictive de l’histogramme dose-volume de la totalité de l’organe à risque (rectum, vessie). Résultats et analyse statistique En ce qui concerne le risque de rectorragie (grades 1 ou plus et 2 ou plus), la dose délivrée dans la partie antéro-inférieure de la région anorectale était prédictive de toxicité (aire sous la courbe [AUC] = 0,71), alors que la dose rec¸ue par la totalité du rectum n’était pas prédictive. Pour la toxicité urinaire aiguë, les risques de rétention et d’incontinence étaient en rapport avec l’irradiation du trigone (AUC = 0,62) et de l’urètre (AUC = 0,73). Pour la toxicité tardive, les risques de dysurie, rétention et hématurie étaient en rapport avec l’irradiation des sous-régions vésicales plutôt respectivement aux niveaux inférieur (AUC = 0,81), postérieur (AUC = 0,74) et supérieur (AUC = 0,67). Les doses délivrées dans la vessie en totalité étaient non ou peu prédictives (AUC ≤ 0,67). Conclusion L’analyse dosimétrique par voxel a permis l’identification de sous-région rectale et vésicale à haut risque de toxicité. L’épargne spécifique de ces sous-régions lors de la planification pourrait aussi diminuer la toxicité. L’approche pourrait être généralisée à d’autres organes à risque. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.010 CO6
Validation externe d’un modèle radiomique dérivé de l’IRM pour guider la sélection des patients en vue d’une radiothérapie adjuvante après prostatectomie dans le cadre d’un adénocarcinome prostatique à haut risque V. Bourbonne 1,2,3,∗ , M. Vallières 2,3,4 , F. Lucia 1,2,3 , L. Doucet 5 , V. Tissot 6 , G. Cuvelier 7 , S. Hue 8 , H. Le Penn Du 9 , L. Perdriel 10 , N. Bertrand 11 , F. Starroz 12 , D. Visvikis 2 , O. Pradier 1,2,3 , M. Hatt 2,3 , U. Schick 1,2,3 1 Service de radiothérapie oncologique, CHRU, Brest 2 Laboratoire de traitement de l’information médicale, UMR 1101, Inserm, Brest 3 UMR 1101, université de Brest, Brest, France 4 Physique médicale, université de Mc Gill, Montréal, Canada 5 Service d’anatomopathologie, CHRU, Brest 6 Service de radiologie, CHRU, Brest 7 Service de chirurgie urologique, centre hospitalier intercommunal, Quimper 8 Service de radiologie, centre hospitalier intercommunal, Quimper