Annales de dermatologie et de vénéréologie (2016) 143, 767—769
Disponible en ligne sur
ScienceDirect www.sciencedirect.com
RECOMMANDATIONS
MST anorectales夽 Anorectal STD M. Janier a,∗, N. Dupin b, C. Derancourt c, E. Caumes d, F. Bouscarat e, B. Milpied f , la section MST de la SFD a
Centre clinique et biologique des MST, hôpital Saint-Louis, 42, rue Bichat, 75010 Paris, France b Service de dermatologie, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France c Service de dermatologie, CHU de Fort-de-France, 97261 Fort-de-France, Martinique d Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Pitié-Salpêtrière, 47, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France e Service de dermatologie, hôpital Bichat Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris, France f Service de dermatologie, hôpital Saint-André, CHU, 1, rue Jean-Burguet, 33000 Bordeaux, France Disponible sur Internet le 20 octobre 2016
Les Tableaux 1 et 2 résument les points importants concernant les MST anorectales.
夽 Mise à jour des recommandations diagnostiques et thérapeutiques pour les maladies sexuellement transmissibles de la section MST/sida de la SFD parues dans Ann Dermatol Venereol 2006;133(Suppl. 8/9):2S1—71. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Janier).
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.020 0151-9638/© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.
768 Tableau 1
M. Janier et al. Symptomatologie et traitement des anorectites. Symptomatologie
Traitement 1re intention
Herpès génital
Primo-infection douleurs anorectales avec constipation, ténesme et sécrétions muco-purulentes ulcérations de la muqueuse symptômes neurologiques (paresthésies, névralgies) avec fièvre, frissons adénopathies Récurrences herpétiques symptomatologie plus discrète (érosions anales)
Primo-infection ou 1er épisode aciclovir per os 200 mg × 5/j ou 400 mg × 3/j × 7—10 jours ou valaciclovir : 1 g × 2/j per os × 7—10 jours Épisodes très sévères aciclovir : 5 mg/kg IV × 3/jour × 7—10 jours Récurrences (si sévères) aciclovir : 200 mg × 5/j per os × 5 jours ou valaciclovir : 500 mg × 2/j per os × 5 jours
Gonococcie
Le plus souvent, asymptomatique (c’est cependant la première cause d’anorectite symptomatique-55 % des cas) Forme aiguë : ténesme, constipation, douleurs anorectales, émissions glairo-sanglantes Forme subaiguë pauci symptomatique : rectorragies intermittentes Aspect variable muqueuse érythémateuse ou friable avec ou sans ulcération pus dans les cryptes
Ceftriaxone : 500 mg IM — dose unique
Lymphogranulomatose vénérienne
Fièvre Ténesme Écoulement purulent Adénopathie inguinale le plus souvent unilatérale, unique ou multiple, très inflammatoire avec risque de fistulisation Douleur anorectale sévère avec émission sanglante et muco-purulente, ténesme Proctite ou colo-proctite en rapport avec l’évolution de l’inflammation des ganglions lymphatiques péri-rectaux ou périanaux Muqueuse nodulaire et friable, ulcérations diffuses et superficielles
Doxycycline : 100 mg × 2/j per os × 21 jours
Chlamydiose (sérotype D à K)
Habituellement, asymptomatique (90 %) Parfois symptômes discrets : douleurs anorectales et sécrétions purulentes Rectite érythémateuse Ulcérations exceptionnelles
Doxycycline : 100 mg × 2/j per os × 7 jours ou azithromycine : 1 g per os — dose unique
Giardiase
Contamination par rapports oro-anaux Diarrhée cholériforme avec signes généraux et abdominaux
Métronidazole : 1,5 g/j per os × 5 jours
Amibiase
Contamination par rapports oro-anaux parfois asymptomatique diarrhée glairo-sanglante aspect : muqueuse peu atteinte, œdématiée friable, recouverte d’un enduit pseudo-membraneux avec parfois des ulcérations en coup d’ongle très évocatrices
MST anorectales Tableau 2
769
Symptomatologie et traitement des chancres anorectaux. Symptomatologie
Traitement 1re intention
Traitement 2e intention
Syphilis
Syphilis primaire Chancre anal : ulcération (face latérale de la marge anale) indolore — plus rarement douloureuse (fissuraire) Chancre rectal exceptionnel avec aspect pseudo-tumoral associé à un ténesme Adénopathie inguinale indolore habituelle Syphilis secondaire Lésions maculeuses blanc nacrées, indolores Fissures superficielles multiples Syphilides papuleuses, brun pâle ou roses Lésions papulo-érosives L’adénopathie inguinale est quasi constante
Pas d’allergie à la pénicilline : benzathine pénicilline G : 1 injection IM de 2,4 millions d’unités — dose unique (avec xylocaïne non adrénalinée 1 %)
Allergie à la pénicilline : doxycycline per os 200 mg/j pendant 14 jours
Chancre mou
Une ou plusieurs ulcérations anales, purulentes Adénopathie inguinale inflammatoire évoluant vers la suppuration
Ceftriaxone : 250 mg IM — dose unique
Azithromycine : 1 g per os — dose unique Érythromycine : 2 g/j per os × 7 jours Ciprofloxacine : 500 mg × 2/j per os × 3 jours
Donovanose
Chancre mou induré ulcéro-bourgeonnant et extensif Pas d’adénopathie
Érythromycine : 2 g/j per os × 21 jours
Ofloxacine : 200 mg × 2/j per os × 21 jours Ciprofloxacine : 500 mg × 2/j per os × 21 jours Azithromycine : 1 g/semaine per os × 4 semaines
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.
Pour en savoir plus Law C. Sexually transmitted diseases and enteric infections in the male homosexual population. Semin Dermatol 1990;9:178—84.
Wexner SD. Sexually transmitted diseases of the colon, rectum, and anus. The challenge of the nineties. Dis Colon Rectum 1990;33:1048—62. Klausner JD, Kohn R, Kent C. Etiology of clinical proctitis among men who have sex with men. Clin Infect Dis 2004;38: 300—2. Nieuwenhuis RF, Ossewaarde JM, Gotz HM, Dees J, Thio HB, Thomeer MG, et al. Resurgence of lymphogranuloma venereum in Western Europe: an outbreak of Chlamydia trachomatis serovar L 2 proctitis in the Netherlands among men who have sex with men. Clin Infect Dis 2004;39:996—1003.