536
Brèves
Nutrition
Exercice physique et prise alimentaire L’exercice physique est recommandé pour contrôler le poids. Néanmoins, les effets de l’exercice physique sur la prise alimentaire restent contradictoires. King et al. ont étudié les effets de l’exercice physique (programme encadré de 12 semaines afin d’assurer une dépense énergétique de 2 500 Kcal/ semaine) chez 58 hommes et femmes en surpoids ou obèses. Les prises alimentaires, la sensation de faim et la satiété ont été étudiés durant toute la période de l’essai. La perte de poids et de masse grasse a été significative chez tous les sujets. Les résultats montrent que l’exercice physique augmente la sensation de faim (effet orexigène) mais renforce également la satiété à chaque repas. L’exercice physique a donc bien un effet orexigène, contrebalancé par une meilleure satiété lors des repas, ce qui permet de perdre du poids.
tructive (BPCO), maladie de Parkinson, sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, démences, réduction de la mobilité en particulier par arthrose invalidante. Les patientes étaient suivies tous les deux ans, tant sur le plan des pathologies développées que du mode de vie, du poids, du tour de taille et du tour de hanche et de la santé mentale (grâce au questionnaire SF-36). Les données statistiques ont été ajustées sur de nombreuses variables qui pouvaient être confondantes. Au terme du suivi, seules 1 686 femmes sur 17 000 encore en vie étaient en bonne santé. L’un des facteurs qui altérait le plus la probabilité de vieillir en bonne santé était le poids, en particulier lorsque l’obésité avait débuté dès un jeune âge. Il ne s’agissait pas d’obésité majeure puisque la prise de 4 à 10 kg suffisait à cet effet. Les auteurs en concluent qu’il est primordial d’éviter toute hausse de poids au cours de la vie. F. A. Sun Q, Townsend MK, Okereke OI, et al. Adiposity and weight change in mid-life in relation to healthy survival after age 70 in women: prospective cohort study. BMJ 2009;339:b3796.
F. A. King NA, Caudwell PP, Hopkins M, et al. Dual-process action of exercise on appetite control: increase in orexigenic drive but improvement in meal-induced satiety. Am J Clin Nutr 2009;90:921-7.
Obésité
Les kilos gagnés au cours de la vie altèrent la santé en vieillissant Sun et al. ont publié une étude de cohorte incluant plus de 17 000 femmes, ayant 50 ans à l’inclusion, et qui ont été suivies entre 1976 et 2000, jusqu’à l’âge de 70 ans environ. Au cours du suivi, ont été notifiées les pathologies chroniques les plus fréquentes à cet âge : cancer, diabète, infarctus du myocarde, pontage aorto-coronarien, insuffisance cardiaque, accident vasculaire, insuffisance rénale, bronchopneumopathie chronique obs-
L’imagerie cérébrale in vivo chez l’obèse L’analyse fonctionnelle du cerveau est en train de révolutionner la neurologie. Il était déjà connu que les sujets obèses présentent, par rapport à des sujets de poids normal, une hyperactivité de certaines zones cérébrales, en particulier celles comportant une activité dopaminergique. De ce point de vue, la cartographie fonctionnelle cérébrale des patients obèses montre des images similaires à celles observées chez des sujets addictifs pour l’alcool ou la cocaïne. McCaffery et al. ont comparé l’imagerie fonctionnelle in vivo de patients obèses, de patients obèses ayant perdu du poids et ayant maintenu cette perte de poids, et de patients de poids normal. Le fonctionnement cérébral a été analysé avant et après vision d’images alimentaires chez chacun des trois groupes. Les résultats montrent que les sujets ayant perdu du
poids ont une plus grande activité de la région frontale et de la région temporale moyenne par rapport aux sujets obèses et aux sujets de poids normal. Les sujets obèses ont par ailleurs une hyperactivité bilatérale de la région précentrale du cerveau. Ces résultats suggèrent que le maintien de la perte de poids passe par un contrôle de la prise alimentaire qui nécessite l’activation de certaines zones cérébrales spécifiques. F. A. McCaffery JM, Haley AP, Sweet LH, et al. Differential functional magnetic resonance imaging response to food pictures in successful weight-loss maintainers relative to normal-weight and obese controls. Am J Clin Nutr 2009;90:928-34.
Risques cardio-métaboliques
Nouvelle indication de la metformine ? La metformine, outre ses propriétés hypoglycémiantes, a des effets vasorelaxants. Ceci a bien été mis en évidence in vitro. Agard et al. ont testé l’effet de la metformine dans une pathologie rare et gravissime, l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Cette pathologie, dont les étiologies sont variées, consiste en une augmentation des résistances artérielles pulmonaires. Faute de thérapeutique efficace, cette pathologie est évolutive, très sévère et induit une mortalité importante. Dans cet article, les auteurs montrent une amélioration des paramètres pulmonaires lors de l’emploi de la metformine dans différents modèles d’HTAP chez le rat. En particulier, les auteurs montrent que la metformine réduit la prolifération des cellules musculaires lisses des vaisseaux pulmonaires qui constituent une des caractéristiques de cette pathologie. F. A. Agard C, Rolli-Derkinderen M, Dumas-de-LaRoque E, et al. Protective role of the antidiabetic drug metformin against chronic experimental pulmonary hypertension. Br J Pharmacol 2009;158:1285-94.
Médecine des maladies Métaboliques - Novembre 2009 - Vol. 3 - N°5