Vol. 65, n° 4, 2004
Congrès de la SFE – Reims 2004
marqueurs potentiels de prédiction de ce devenir est toujours sujet à débat. But : D’une part, identifier les marqueurs cliniques et/ou biologiques qui, utilisés seuls ou en combinaison, pourraient permettre de prédire au mieux le devenir après arrêt du traitement et, d’autre part, proposer un score de prédiction utilisant un petit nombre de variables et simple à déterminer. Patients et méthodes : 140 patients porteurs d’une maladie de Basedow et traités par carbimazole pendant 18 mois ont été étudiés au diagnostic et à la fin du traitement. Quatre facteurs cliniques (âge, sexe, goitre et exophtalmie) et 4 paramètres biologiques (anticorps anti-récepteur de la TSH, thyroglobuline, anticorps antiTPO et anti-thyroglobuline) ont été évalués. Résultats : En analyse univariée, 5 facteurs étaient significativement associés au risque de rechute : l’âge > 35 ans, un goitre de grandes dimensions au diagnostic ainsi que la positivité des anticorps anti-récepteur de la TSH, la présence d’un goitre, quel que soit sa taille, et des taux élevés de thyroglobuline en fin de traitement. En analyse multivariée, seuls l’âge, la présence d’un volumineux goitre au diagnostic et la positivité des anticorps anti-récepteur de la TSH à la fin du traitement
étaient des facteurs indépendants significatifs de pronostic du devenir du patient. Ces 3 marqueurs prédictifs indépendants ont ensuite été combinés en 8 sous-groupes pour construire un modèle de prédiction du devenir. La meilleure combinaison prédictive du risque de rechute associait un âge > 35 ans, à un goitre de grande dimension au diagnostic et à la positivité des anticorps anti-récepteur de la TSH en fin de traitement. Ce modèle prédisait 9 rechutes sur 10. Ceci contrastait avec le faible taux de rechute (< 15 %) lorsque ces 3 paramètres étaient absents. Enfin, en prenant en compte le poids respectif de chacun de ces marqueurs (déterminé à partir de leur odd ratio obtenu lors de l’analyse multivariée), nous avons élaboré un score de prédiction clinique et biologique de risque de rechute utilisable en pratique quotidienne. Une corrélation significative a été retrouvée entre le score obtenu et la probabilité de rechute. Conclusion : Nous proposons un score clinique et biologique, simple à déterminer, permettant une meilleure prédiction du devenir des patients porteurs d’une maladie de Basedow après traitement par anti-thyroïdiens de synthèse. Ce score pourrait permettre d’optimiser la surveillance ultérieure de ces patients en fonction du risque de rechute et de sélectionner ceux qui pourraient tirer bénéfice d’un traitement radical.
LES MARQUEURS SÉRIQUES DE L’APOPTOSE SFAS ET BCL-2 DANS LE SUIVI DES MALADIES DE BASEDOW Velayoudom (1),
D’herbomez (2),
Bauters (1),
Vlaeminck (1),
Fr.-L. M. C. V. (1) Clinique Endocrinologique Marc Linquette, CHRU de Lille. (2) Service de Médecine Nucléaire, CHRU de Lille.
Introduction : Fas, Fas ligand (FasL) et Bcl-2 sont des protéines transmembranaires de la famille du Tumor Necrosis Factor. Le système Fas/FasL appartient à la voie des récepteurs de mort, régulée en partie par Bcl-2 qui correspond à une protéine anti-apoptotique. Il existe une forme soluble de Fas (sFas) dosable dans le sérum. sFas empêche FasL de se lier à son récepteur Fas et inhibe l’apoptose Fas dépendante. Des défaillances de l’apoptose sont décrites dans les thyropathies auto-immunes, responsables d’une prolifération cellulaire non contrôlée. Objectif : Étudier les variations sériques de sFas et de Bcl-2 dans les maladies de Basedow Méthodes, Patients : Étude prospective sur 2 ans, menée à la clinique Marc Linquette en collaboration avec le service de médecine nucléaire. Ont été inclus 60 témoins du service de médecine nucléaire ayant permis de confirmer le seuil de positivité de sFas (52 F, 8 H, âge moyen 47 ans) et 69 maladies de Basedow (35 au diagnostic, 34 récidives, 46 F, 23 H, âge moyen 41 ans, 28 ophtalmo-
Chr. Do
Cao (1),
J.-L.
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Wemeau (1)
pathies, 19 fumeurs). Réactifs utilisés : sFas ELISA kit (Medical and Biological Laboratories). Les valeurs de référence ont été établies entre 1 et 3,2 ng/ml (avec 100 sérums de donneurs de sang, sans pathologies thyroïdiennes connues) et vérifiées par le groupe contrôle de médecine nucléaire. Bcl-2 ELISA (Ref Cat #QIA23) Oncogene TM Research Products. Les taux normaux de Bcl-2 sont indétectables (< 10UI/ml). Un examen clinique et un bilan sérique avec dosages de TSH, FT4, ATPO, TRAK humain, sFas et Bcl-2 étaient réalisés à l’inclusion puis à 3-6-12 et 24 mois. Le volume thyroïdien était précisé échographiquement à l’inclusion puis après 6 et 12 mois de traitement (antithyroïdiens de synthèse, chirurgie, radiothérapie métabolique par l’iode 131). Résultats : Pour sFas : 1/ à l’inclusion, sFas est en moyenne significativement plus élevé en cas de maladies de Basedow comparées aux témoins (2,77 ng/ml vs 2,17 ng/ml ; p < 0,05) 2/ Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation significative entre les taux de sFas et de TSH, FT4, ATPO, du volume thyroïdien 3/ Il existe une
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corrélation significative entre sFas et TRAK (r = 0,14 ; p < 0,05) avec une diminution parallèle des taux de sFas et de TRAK au cours du traitement. L’amplitude de sFas était toutefois beaucoup plus faible 4/ sFas est significativement plus élevé en l’absence d’ophtalmopathies (3,02 ng/ml vs 2,41 ng/ml ; p < 0,05) 5/ Il n’y a pas de différence significative chez les sujets fumeurs et non fumeurs. Pour Bcl-2 : Les taux étaient indétectables à l’inclusion dans 59 % des Basedow et 74 % des ophtalmopathies. En cas de thyrotoxicose persistante, Bcl2 était majoritairement indétectable (67 %).
Ann. Endocrinol.
Conclusion : Les dosages sériques de sFas et Bcl-2 sont une approche particulière des phénomènes apoptotiques. Leur intérêt clinique n’est pas validé et les anomalies d’expression tissulaire ne semblent pas toujours corrélées à une sécrétion accrue de leurs formes solubles. L’étude de sFas et Bcl-2 ne semble pas apporter d’élément nouveau dans la prise en charge des maladies de Basedow. Ils ne permettent pas mieux que les autres marqueurs usuellement utilisés de prédire l’évolution de ces thyropathies vers une récidive.
LES THYROTOXICOSES EN MÉDECINE INTERNE : ASPECTS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
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A. Fatima (1), A. Sohila (2), B. Malika (3), Ch. Anwar (4), B. Mohamed (5) (1) Service de médecine interne, CHU Oran. (2) Service de medecine interne, CHU Oran. (3) Service de medecine interne, CHU Oran. (4) Service de medecine interne, CHU Oran. (5) Service de medecine interne, CHU Oran.
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Les hyperthyroïdies s’expriment de façons très variées et concernent toutes les disciplines. Le but de cette étude est de décrire le profil clinique et l’issue thérapeutique des hyperthyroïdies chez des sujets hospitalisés en médecine interne. Patients et méthode : Il s’agit d’une étude prospective de type descriptif portant sur une population de 60 sujets suivis en médecine interne. Le diagnostic de l’hyperthyroïdie a été établi sur la clinique, l’hormonémie, l’immunologie et l’imagerie. le bilan était complété par un ECG, échographie cardiaque, radiographie du thorax, un hémogramme et un bilan hépatique. Le suivi thérapeutique a comporté une surveillance selon les recommandations de l’ANAES. Résultats : 60 patients ont été recruté. Ils étaient répartis en 48 femmes et 12 hommes, sex-ratio 0,2 d’âge moyen 35,7 ± 13,9 ans. 58 % des sujets vivaient en milieu urbain, 42 % étaient sans profession. Les caractéristiques cliniques rejoignent celles de la littérature. L’imagerie a été réalisée chez 60 % des sujets, l’échographie thyroïdienne, l’hormonémie et le bilan standard ont été pratiqués chez tous les patients, l’immunologie
chez 35 % d’entre eux. Parmi les étiologies la maladie de Basedow était notée chez 62,5 % des femmes dont 4,1 % associées à un diabète de type 1 et 33,3 % des hommes ; le GMNT chez 33,3 % des femmes et 66,7 % des hommes, l’adénome toxique présent uniquement chez les femmes (4,2 %). Les complications de l’hyperthyroïdie ont été : l’ACFA dans 13,4 % des cas, l’ophtalmopathie dans 6,7 % des cas, embolies artérielles chez 5 % des patients, les signes compressifs dans 3,3 % des cas, aucun des patients n’a présenté de crise thyréotoxique. L’issue thérapeutique a été le traitement médical chez 60 % des sujets, la chirurgie chez 36 % des patients et l’ira thérapie dans 3,3 % des cas. Les effets secondaires des antithyroïdiens (13,4 %) ont été la leucopénie (6,6 %) l’hépatite (3,3 %) et l’allergie cutanée (3,3 %). Conclusion : Notre étude rapporte et confirme la fréquence de l’hyperthyroïdie chez la femme quelque soit l’étiologie. Elle note en outre l’insuffisance des explorations et la fréquence des accidents médicamenteux. Et dans notre contexte le traitement radical demeure peu prescrit.
CARDIOTHYRÉOSES : FRÉQUENCE, ÉTIOLOGIES, ASPECTS NOSOLOGIQUES ET PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE. À PROPOS DE 38 CAS
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H. Iraqi, F. Ajdi, A. Chraibi, SA. Kadiri Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, CHU Ibn Sina. Rabat, Maroc.
Introduction : La cardiothyréose compliquerait 10 à 20 % des hyperthyroïdies, survenant généralement chez des sujets de plus de 40 ans, volontiers à la faveur d’une fragilité myocardique ou d’une valvulopathie préexistante.
But du travail : Évaluer la fréquence, les aspects étiologiques et nosologiques ainsi que le choix thérapeutique des cardiothyréoses à travers une étude de cohorte rétrospective.