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Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153
P164 Évaluation des pratiques professionnelles (EPP) régionale Hennequin V1, Club des Diététiciens*1 1 Resclan Champagne-Ardenne, Reims, France Introduction et but de l’étude. – Dans les établissements de soins, la prise en charge nutritionnelle des patients dénutris peine à s’organiser en cohérence avec les recommandations actuelles et ceci au détriment des besoins de ces patients. Les explications sont multi-causales et révèlent la nécessité d’améliorer les pratiques professionnelles de l’ensemble des soignants concernés. Conscients qu’ils portent une responsabilité à travers la qualité de leurs pratiques, les diététiciens réunis au sein du RESeau des Comités de Liaison Alimentation Nutrition (RESCLAN) ont proposé la réalisation d’une évaluation des pratiques professionnelles centrée sur la démarche de soin diététique à destination des patients adultes dénutris. Matériel et Méthodes. – Il s’agit d’une évaluation des pratiques professionnelles conduite sur la base d’un audit clinique prospectif des dossiers de patients bénéficiant d’une prise en charge diététique dans le cadre d’une dénutrition, suivi d’une analyse des résultats et d’un plan d’amélioration. Un auditeur externe a recherché dans les dossiers de soins les éléments de la prise en charge diététique telle que validée par le groupe professionnel régional. Les dossiers de soins ont été tirés au sort dans des établissements de soins de court et moyen séjour, à partir de la liste des patients pris en charge pour dénutrition par les diététiciens. Résultats. – Trois cent quatre-vingts dossiers résultant des pratiques de 39 diététiciens répartis dans neuf établissements représentant 3 967 lits ont été audités entre septembre et décembre 2010. Les résultats de cet audit confirment les carences souvent évoquées par les professionnels dans la prise en charge nutritionnelle des patients dénutris (manque d’évaluation du statut nutritionnel, du diagnostic diététique, du calcul des besoins ou des ingesta…) sans avoir jusqu’à présent pu en identifier les causes. L’analyse des résultats a conduit le groupe à formuler les hypothèses suivantes : – la démarche de soin diététique pour les patients dénutris est encore méconnue des diététiciens eux-mêmes – la traçabilité des actes diététiques n’est pas formalisée ou non perçue comme un élément indispensable de la collaboration avec les équipes soignantes – les diététiciens sont en difficulté avec l’écrit professionnel ; Le groupe régional a validé la mise en place d’une formation à la démarche de soin diététique et à sa traçabilité. Celle-ci concernera 47 des 56 diététiciens des établissements concernés par l’EPPet est programmée fin 2011. Un audit restreint en continu sur la base de cinq dossiers mensuels par établissement et portant sur les indicateurs d’amélioration sera ensuite conduit dans les neuf établissements. Conclusion. – Les diététiciens ont mesuré l’écart qui existe entre les recommandations et leurs pratiques actuelles des soins diététiques. La « professionnalisation » de leurs actes leur semble aujourd’hui une absolue nécessité pour leur donner accès à des actes supplémentaires dans le cadre des coopérations professionnelles. Celle-ci est indispensable tant pour l’optimisation du soin nutritionnel que pour la reconnaissance des compétences et de la spécificité du métier de diététicien.
P165 Évaluation des connaissances en nutrition des internes Vastel T*1, Vastel E1, Tiengou L-E2, Piquet M-A1 1 Calvados, CHU Caen, Caen, 2 Calvados, CH Bayeux, Bayeux, France Introduction et but de l’étude. – Les troubles nutritionnels aux lourdes conséquences en terme de santé publique, qu’il s’agisse de dénutrition ou d’obésité, sont fréquents et ne cessent d’augmenter. Leur dépistage et prise en charge sont indispensables mais restent insuffisants. La nutrition, discipline concernant de multiples spécialités, bénéficie d’un enseignement délivré de manière transversale qui à notre connaissance n’a jamais été évalué en France. Ce constat amène la question suivante : Le niveau de connaissance des acteurs de santé impliqués dans la prise en charge nutritionnelle est il adapté ? Le but de cette étude est de faire un état des lieux des connaissances en nutrition des internes de médecine. Matériel et Méthodes. – Réalisation d’une enquête prospective mono-centrique sur le niveau de connaissance en nutrition clinique des internes sous forme d’un questionnaire respectant l’anonymat et sur la base du volontariat. Le questionnaire distribué était composé de deux parties : une première partie correspondant au test de connaissances en nutrition noté sur 20 points et composé de 14 questions de nutrition clinique, et une deuxième partie correspondant au profil de l’étudiant répondeur : sexe, âge, poids, taille, faculté d’origine, semestre d’ancienneté, modalités de l’enseignement en nutrition reçu. Cette enquête a été réalisée au sein d’une faculté de médecine lors des journées de répartition des internes toutes spécialités et semestres confondus en octobre 2010. Résultats. – (test t de Student, moyenne/20 +/– écart type) : Notre population (n = 238) est composée de 55 % de femmes (n = 132), l’âge moyen est de 26 ans +/– 2 ans, l’IMC moyen est de 22,01 +/– 2,75 kg/m2. La moyenne générale obtenue au test de connaissance en nutrition est bonne : 14,93/20 +/– 2,42. Le pourcentage d’étudiants validés à ce test est de 96 %. Concernant le niveau de connaissance en nutrition, il n’est pas mis en évidence de différence significative entre les hommes et les femmes (15,1 +/-2,5 vs 14,8 +/- 2,3 ; p = 0,30), entre les internes de premier semestre et les autres internes (15,2 +/– 2,5 vs 14,6 +/– 2,4 ; p = 0,10), entre les internes de médecine générale et ceux des autres spécialités (15,0 +/– 2,3 vs 14,8 +/– 2,6 ; p = 0,43), entre les étudiants avec un IMC normal et ceux avec un IMC anormal (14,9 +/– 2,5 vs 14,9 +/– 2,3 p = 0,91), entre les internes ayant bénéficié d’une formation en nutrition et ceux n’en ayant pas bénéficié (14,6 +/– 2,4 vs 15,0 +/– 2,4 ; p = 0,42), entre les internes ayant bénéficié d’un stage pourvoyeur de formation en nutrition et ceux n’ayant pas bénéficié de ce type de stage (14,9 +/– 2,5 vs 15,0 +/– 2,4 ; p = 0,91). En revanche, les étudiants issus de la faculté de médecine dans laquelle a été faite l’enquête (45 %) obtiennent une note significativement plus élevée que ceux issus des autres facultés de médecine françaises (15,3 +/– 2,3 vs 14,6 +/– 2,5 ; p = 0,03). Conclusion. – Le niveau de connaissance en nutrition des internes issus de la faculté de médecine dans laquelle l’enquête a été faite semble plutôt bon. Cette enquête bien que de faible puissance avec des effectifs réduits tend à valider les modalités d’enseignement en nutrition de cette faculté de médecine testée