Congrès de la SFE – Montpellier 2006
P2-165 DÉFICIT PARTIEL MAIS DISSOCIÉ EN 17 -HYDROXYLASE ET EN 17,20 LYASE : MODE DE DÉCOUVERTE ATYPIQUE CHEZ UNE FEMME SUIVIE POUR DON D’OVOCYTES B. Bständig (1, 2), D. Mallet (3), S. Hieronimus (1), Y. Morel (3), P. Fénichel (1) (1) Service d’Endocrinologie et médecine de la reproduction, Hôpital Archet 1, CHU Nice. (2) Service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction, Hôpital Archet 2, CHU Nice. (3) Laboratoire de biochimie Endocrinienne et moléculaire EA 3739, Hôpital debrousse, CHU Lyon.
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Le cytochrome P450c17 a 2 activités : 17 -hydroxylase et 17,20-lyase. Il oriente la prégnénolone vers divers stéroïdes : androgènes et estrogènes si les deux activités sont présentes, glucocorticoïdes si seule l’activité 17 -OH est présente, minéralocorticoïdes en son absence. L’atteinte de son gène CYP17 peut induire un déficit complet, partiel ou isolé en 17,20-lyase. Nous rapportons le cas d’une femme en attente de don d’ovocytes. ATCD : développement mammaire normal, aménorrhée I non explorée et prise de pilule oestroprogestative depuis l’âge de 16 ans. Des kystes ovariens volumineux, insensibles aux Progestatifs, ont été réséqués sous coelioscopie à 2 reprises à 22 ans. Par la suite, le diagnostic d’insuffisance ovarienne post chirurgicale est posé (FSH = 106 U/L). Nous avons été interpellés par l’absence de pilosité (pubienne et axillaire) et un endomètre fin, hyperéchogène, malgré la prise de 17 estradiol à forte dose (12 mg/j). La recherche d’un bloc enzymatique a été motivée par une progestérone plasmatique (Prog) à 4 ng/ml. Après Synacthène les taux de Preg, Prog, 17-OHPreg, 17OHProg sont élevés, alors que la DHEA, 4-androstenedione et le cortisol sont bas et non stimulables. La testostérone et E2 sont effondrés. La rénine est normale basse, bien qu’il n’existe pas d’HTA. La patiente est hétérozygote composite pour la mutation p.R96W qui abolit les 2 activités et la mutation p.R358Q qui affecte uniquement l’activité 17,20 lyase. Le déficit en 17,20lyase est donc plus important que le déficit en 17 -OH. Le développement mammaire témoigne d’une synthèse d’estrogènes confirmant que la protéine mutante p.R358Q garde une faible activité 17,20-lyase. Cette patiente présente donc une forme non encore décrite de déficit en 17 -OH/17,20-lyase. Sous dexamethasone 0.5 mg/j, la Prog se normalise et l’endomètre est de bonne qualité. En pratique, devant tout kyste volumineux de l’ovaire associé à un hypogonadisme, il faut doser la Prog pour rechercher un déficit en 17 -OH/17,20-lyase.
Ann. Endocrinol.
P2-166 LES LIMITES DU TEST LIDDLE DANS LE DIAGNOSTIC DU SYNDROME DE CUSHING M. Livia Gheorghiu (1,2), S. Andreea Galoiu (1), A. Caragheorgheopol (2) (1) Université de Médecine et Pharmacie C. Davila, Bucarest, Roumanie. (2) Institut d’Endocrinologie C. I. Parhon, Bucarest, Roumanie. L’utilité du test de freinâge à déxaméthasone (DXM) 8 mg est actuellement controversé. Notre recherche essaie d’établir la précision des testes à DXM dans le diagnostic positif et différentiel du syndrome de Cushing (SC). Patients et méthodes : 240 patients (16-77 ans, 168 femmes) ont été étudiés pour la suspicion du SC par les taux de cortisol sérique, cortisol libre urinaire (FLU) et 17 hydroxicorticostéroïdes urinaires (17OHCS) basales et après le freinâge à DXM 1 mg, 2 mg et 8 mg. Résultats : 79 patients avaient SC (47 maladie de Cushing, 3 sécrétion ectopique d’ACTH, 21 adénomes et 8 carcinomes surrénaliens), 54 incidentalômes surrénaliens (IS), 107 étaient témoignes (T) ayant obésité + hypertension artérielle. FLU basal [médiane (extrêmes)] était augmenté chez 100 % SC 191 μg/dl (101-1333), 50 % (12/24) IS 103 μg/dl (37-197), 18 % (2/11) T 85 μg/dl (46-180). Cortisol sérique n’était pas freiné < 1.8 μg/dl à respectivement DXM 1 mg et 2 mg, chez 100 % SC, 33 % et 45 % IS, 16 % et 9 % T. Après le freinage à respectivement DXM 1 et 2 mg chez les IS, les médianes des taux de cortisol sérique 1.3 μg/dl (0,02-5) et 1,7 μg/dl (0,3-7) et de 17OHCS 2,3 mg/24h/g créatininurie (0,5-7) étaient plus élevées que chez les T : cortisol 0,5 μg/dl (0,03-3,3) et 0,4 μg/dl (0,03-18), 17OHCS 1,02 mg/24 h/g créatininurie (0,07-3,9), p < 0,05. Pourtant, seulement 6/54 (11 %) IS respectaient les critères standards du hypercorticisme sous clinique. Parmi les patients avec la maladie de Cushing, un freinage < 50 % à 8 mg DXM ont démontré 65 % (23/35) sur cortisol sérique, 44 % (16/36) sur 17 OHCS et 27 % (3/11) sur FLU. Parmi les autres patients avec SC, un freinâge > 50 % au même test ont démontré 9 % (2/22) sur cortisol, 16 % (4/24) sur 17 OHCS, 20 % (1/5) sur FLU. Conclusion : Chez nos patients, le freinage à DXM 1 ou 2 mg a été satisfaisant pour le diagnostic de hypercorticisme. DXM 8 mg a démontré trop de résultats faux négatifs dans la maladie de Cushing pour être acceptable dans le diagnostic étiologique.