Journal Européen des Urgences 20 (2007) S211–S213
Personnel de l’Aide Médicale Urgente 361 Particularité de la régulation des îles du nord de la Guadeloupe L. Noubou, P. Famy Service des urgences/SMUR, CH Saint-Martin, La Guadeloupe Mots clés. – Régulation ; Saint-Martin ; Saint-Barthélemy Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient probablement les seules régions de France jusqu’il y a un an où les appels téléphoniques (C15) à caractères médicaux étaient régulés par les pompiers. Après une analyse de la situation géographique, démographique et culturelle, nous comprendrons les difficultés de la régulation par le Samu de Guadeloupe : 1) situation géographique et démographique : la Guadeloupe est un archipel formé de six îles, dont Saint-Barthélemy et Saint-Martin aussi appelées les Îles du Nord (200 à 250 km de la Guadeloupe). Saint-Martin présente la particularité d’être séparée en deux parties : une partie française et une partie hollandaise. La population Saint-Martinoise (40 000 habitants) est très cosmopolite, on évoque la présence d’une centaine de nationalités différentes. L’île de SaintBarthélemy compte une population de 8 000 habitants ; 2) la problématique de la régulation par le Samu. Cette problématique se résume par : la difficulté majeure du barrage linguistique (car à Saint-Martin, sont couramment parlés en plus du français, l’anglais, l’espagnol et le créole haïtien), et le manque de connaissance réelle du territoire par le personnel de régulation du Samu. En effet, tant à Saint-Martin qu’à Saint-Barthélemy, il n’existe pas d’adresse fiable (N° de Rue, N° de maison etc…) ; les adresses sont le plus souvent imprécises et se résument simplement au nom d’un quartier. Il est alors difficile de recueillir rapidement l’adresse exacte d’une intervention ; 3) le SMUR et les pompiers n’ont pas le droit d’intervenir à la partie hollandaise, celle-ci étant considérée comme en territoire étranger. Or, l’appel du 15 peut se faire par le biais d’un téléphone cellulaire d’un résident français présentant un problème médical à la partie hollandaise ; 4) les avantages et inconvénients de la régulation par les pompiers et par le Samu. Avantages de la régulation locale par les pompiers : la proximité et la proximité de l’équipe SMUR, une maîtrise des différentes langues locales, une meilleure connaissance du terrain. Inconvénients de la régulation par les pompiers : méconnaissance des pathologies médicales et des principes de régulation médicale, sorties SMUR décidées par le médecin urgentiste de garde aux urgences et fonction donc, de la pertinence du bilan pompier, de l’intensité de son activité aux urgences et accessoirement de son « humeur ». Avantages de la régulation par le Samu : meilleur enregistrement des données de l’entretien téléphonique, meilleure traçabilité, sortie systématique du SMUR à la demande du médecin régulateur, implication plus importante des médecins libéraux et des ambulances
doi:10.1016/j.jeur.2007.03.284
privées, conseils médicaux évitant un afflux de patients aux urgences. Conclusion. – Même s’il est vrai que les appels à caractères médicaux sont mieux régulés par le couple permanencier/médecin régulateur, la bonne connaissance du territoire et des populations est indispensable. Il ne serait pas déraisonnable que les îles du Nord de la Guadeloupe s’orientent dans un futur proche vers une autonomie de régulation médicale.
362 Facteurs prédictifs de mortalité chez les polytraumatisés R. Atangana, A. Medou, F. Binam, M. Sosso Service d’anesthésie-réanimation, hôpital Général de Yaoundé, Cameroun Mots clés. – Facteurs prédictifs ; Mortalité ; Polytraumatisé Introduction – Les polytraumatismes constituent la première cause de mortalité et l’une des principales causes de handicap chez l’adulte de moins de quarante ans. Le but de ce travail a été de déterminer les facteurs précoces prédictifs de mortalité chez le polytraumatisé. Matériel et méthode – Il s’agit d’une étude rétrospective menée à l’hôpital Général de Yaoundé (Cameroun) pendant une durée de 18 mois. Tous les patients présentant au moins une lésion traumatique mettant en jeu le pronostic vital à court terme ont été enregistrés. Ces patients ont été divisés en deux groupes : un groupe de survivants et un groupe de décédés. Une étude comparative a été faite intéressant : la violence du traumatisme, les données démographiques, cliniques et les traitements en urgence. Les facteurs de risque ont été analysés à l’aide du test t de student et le test du chi2. Résultats – Soixante-treize patients ont été enregistrés. Quarante-six étaient de sexe masculin et 27 de sexe féminin. L’âge moyen a été de 35 ± 7 ans. Le taux de mortalité a été de 58 %. La violence du traumatisme, le score de Glasgow à l’admission, le recours à la ventilation artificielle, le recours au traitement chirurgical dès l’admission et la présence de troubles hémodynamiques ont été significativement différents dans les deux groupes (Tableau 1). Le recours à la ventilation artificielle et le faible score de Glasgow ont été les facteurs de risque de décès les plus importants avec des taux de mortalité de 87 % chez les patients ayant été ventilés et 46 % chez les patients ayant un score de Glasgow inférieur à 7. Conclusion – Plusieurs facteurs sont prédictifs de mortalité chez les polytraumatisés lors de leur admission aux urgences. Ces facteurs doivent être pris en compte pour une meilleure prise en charge de ces patients.