Journal de thérapie comportementale et cognitive (2009) 19, 88—92
ARTICLE ORIGINAL
Phobie sociale et vie quotidienne夽 Social phobia and everyday life Malika Faytout a,∗, Joel Swendsen b a b
Cabinet de psychologie, 34, rue Vital-Carles, 33000 Bordeaux, France Centre national de recherche scientifique (CNRS 5231), 146, rue Léo-Saignat, 33076 Bordeaux cedex, France
Disponible sur Internet le 23 septembre 2009
MOTS CLÉS Anxiété sociale ; Méthode d’échantillonnage des expériences (ESM) ; Comportements
KEYWORDS Social Anxiety; Experience Sampling Method (ESM); Behaviors
夽 ∗
Résumé Contexte. — La majorité des études sur l’anxiété sociale reposent sur des collectes de données par questionnaires ou entretiens rétrospectifs. Cette étude utilise la méthode d’échantillonnage des expériences (ESM) pour examiner les comportements quotidiens en lien avec l’anxiété sociale dans leurs contextes naturels et de fac ¸on prospective. Méthode. — Quarante personnes phobiques sociales et 194 étudiants répartis sur un continuum d’anxiété sociale ont répondu aux questions d’un ordinateur de poche pendant sept jours par rapport à leurs activités, contacts sociaux et vécu émotionnel. Résultats. — Des différences dans la fréquence de certains contacts sociaux sont constatées, de même que dans les contextes où l’anxiété est ressentie. Cependant, si le vécu émotionnel général est plus négatif pour les phobiques sociaux, les phobiques sociaux ne sont pas moins souvent en interaction sociale et surtout, cette activité est associée chez eux à une amélioration plus importante, que pour les non phobiques sociaux, de leur sentiment dépressif. Conclusion. — Les contacts sociaux sont importants pour le bien-être émotionnel des personnes souffrant d’anxiété sociale pathologique et l’application d’approches méthodologiquement innovantes telle qu’ESM peut ouvrir de nouvelles perspectives à la compréhension de ce trouble. © 2009 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Context. — Previous studies on social phobia have relied primarily on retrospective questionnaire data. This study uses the experience sampling method (ESM) to prospectively examine daily behaviors associated with social anxiety as they occur in natural contexts. Method. — Forty individuals with social phobia and 194 students with a range of social anxiety answered questions administered through a portable microcomputer for 7 days concerning their activities, social contacts and emotional experiences. Results. — Individuals with social phobia demonstrated differences in the frequency of certain social contacts and in the contexts in which anxiety was experienced. However, although their
Phobie sociale et vie quotidienne. Une étude avec collecte de données ambulatoires en contextes naturels. Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Faytout).
1155-1704/$ – see front matter © 2009 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.jtcc.2009.08.004
Phobie sociale et vie quotidienne
89 emotional experience was generally more negative, socially phobic individuals did not report fewer social interactions and reported greater improvement of depressed mood when interacting with others. Conclusion. — Social contact is important for the emotional well-being of individuals with social phobia, and the application of novel methodological approaches such as ESM may permit new perspectives for understanding this disorder. © 2009 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction Les personnes souffrant de phobie sociale généralisée rapportent une qualité de vie pauvre avec des sources de satisfaction limitée dans la vie quotidienne [1,2]. Cependant, si l’on sait que les patients phobiques sociaux craignent les situations où ils deviennent le centre d’attention d’autrui, l’influence plus générale des contacts sociaux sur l’état émotionnel ou psychologique du patient est moins connue. Ces informations sont importantes pour repérer les éléments susceptibles d’améliorer leur qualité de vie et mieux cerner ce que ressentent les personnes souffrant d’anxiété sociale lors des interactions. Le manque de connaissances sur ce sujet est en grande partie expliqué par le fait que les études sur la phobie sociale reposent essentiellement sur des recueils de données par des questionnaires ou des entretiens rétrospectifs. Par conséquent, il est difficile de saisir des relations dynamiques entre les émotions et différents contextes ou expériences de la vie quotidienne. De plus, quelle que soit leur nature rétrospective ou prospective, la grande majorité des investigations est effectuée à l’hôpital ou dans le même lieu de recherche, ce qui réduit la validité écologique des données obtenues. La méthode d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method [ESM]) peut pallier à ces limites méthodologiques grâce à une collecte ambulatoire de données qui tient compte des variations des diverses circonstances et contextes de la vie quotidienne. Cette technique a largement démontré son intérêt dans la meilleure compréhension de divers troubles mentaux tels que trouble panique, dépression, schizophrénie ou trouble des substances [3—9] et le vécu quotidien pour des échantillons non cliniques ([10—17]). L’utilisation des outils électroniques tels que les PDA ou téléphones portables dans les études ESM récentes permet également de vérifier des relations temporelles entre variables et assure que les donnés sont collectées aux moments prévus lors de la journée. Seules deux études ont examiné l’anxiété sociale avec une méthode ambulatoire. Lee et al. [18] démontrent sur une population d’étudiants américains que les étudiants d’origine asiatique plus anxieux socialement ne rapportent pas plus d’évènements sociaux négatifs mais qu’ils y réagissent de fac ¸on plus négative par rapport aux étudiants américains d’origine européenne. L’étude menée par Kashdan et Steger en 2006 [19] porte aussi sur une population non clinique et conclut que les personnes les plus anxieuses socialement ont le moins d’expériences positives les jours où, d’une part, elles ressentent le plus l’anxiété sociale, mais aussi, d’autre part, les jours où elles
acceptent le moins d’exprimer leurs émotions. Ces études ont l’avantage de montrer que les données en vie quotidienne peuvent contredire ou apporter des nuances aux données plus générales. Cependant, aucune étude n’a examiné avec une méthode ambulatoire un spectre large de l’anxiété sociale en incluant groupe clinique et non clinique. L’objectif de cette investigation est de savoir si les activités diffèrent en fonction du degré d’anxiété sociale présenté par les participants et aussi de décrire les variations de l’humeur selon les contextes et comportements, dans le but d’améliorer les cibles de la prise en charge de l’anxiété sociale.
Méthode Échantillon Deux cent vingt-quatre étudiants, avec ou sans phobie sociale ont accepté de participer à l’étude. Leur âge moyen était de 19,5 ans (ET = 2,39) avec 70,3 % de femmes. En plus de cet échantillon non clinique, un échantillon de 22 patients phobiques sociaux était également recruté dans deux centres de consultations de thérapie cognitive et comportementale pour troubles anxieux. Son âge moyen était de 26,27 ans (ET = 4,07) avec 54,5 % de femmes.
Procédures Pour l’échantillon non clinique, une phase de screening préalable a identifié les personnes susceptibles de participer selon la présence ou absence de facteurs de risque cliniques (voir [20], pour une description détaillée des critères d’éligibilité). Les patients phobiques sociaux étaient éligibles s’ils avaient entre 18 et 32 ans et étaient pris en charge pour un trouble actuel de phobie sociale. Les participants des deux échantillons devaient porter sur eux un ordinateur de poche pendant sept jours et répondre à la même série de questions cinq fois par jour la suite d’un signal sonore. À la suite de la collecte ambulatoire des données, tous les participants ont été soumis à un entretien diagnostique ainsi qu’à une mesure de la sévérité de l’anxiété sociale.
Outils Statut diagnostique Le statut diagnostique des participants était vérifié par le Mini International Neuropsychiatric Interview de Lecrubier
90 et al. (1997) version 5. Lecrubier et al. [21] ont trouvé pour l’ensemble des diagnostics des concordances satisfaisantes (de 86,8 à 96,7 %) et des coefficients de Kappa acceptables (de 0,57 à 0,82), excepté pour le trouble de l’anxiété généralisée (concordance à 75,7 % et coefficient de Kappa à 0,39). Anxiété sociale La sévérité de l’anxiété sociale et de l’évitement étaient évalués par la Liebowitz Social Anxiety Scale (1987) avec des réponses cotées de zéro à trois (0 = aucun[e], 1 = léger[e], 2 = moyen[ne], 3 = sévère). Dans notre étude, cette échelle a obtenu un alpha de Cronbach très satisfaisant de 0,96. Les scores moyens de la LSAS sont de 16,86 en population générale et s’élèvent à 41,89 (ET = 11,47) pour le score anxiété sociale [22], sachant que les scores extrêmes se répartissent entre 0 et 72. Comportements, contextes et émotions en vie quotidienne Les questions ESM renseignaient le lieu, les activités et l’entourage du participant selon des catégories validées [23—25]. Par rapport au vécu émotionnel, le participant devait estimer à chaque questionnaire ESM son sentiment d’être heureux, anxieux ou déprimé sur des échelles de Likert de « 1 » (extrêmement) à « 7 » (pas du tout).
Analyse des résultats Afin d’obtenir des réponses fiables avec l’ESM, les sujets qui avaient répondu à moins de 50 % des questionnaires électroniques ont été exclus des analyses. Au total, 12 participants, tous du groupe des étudiants, ont dû être éliminés faute de données valides. Les données ont été analysées en utilisant le Hierarchical Linear and Nonlinear Modeling 6.03 (HLM 6.03 ; [26]) pour prendre en compte la structure multiniveaux des données.
Résultats Une analyse des différents comportements et contextes de la vie quotidienne révèlent très peu de différences significatives entre les personnes souffrant d’une phobie sociale et les autres participants. Les personnes souffrant d’une phobie sociale ont la même fréquence d’activités et une fréquentation équivalente des types de lieux, sauf qu’ils sont moins souvent chez un petit(e) ami(e), = −1,133, p < 0,005. Les analyses rapportent également que les personnes phobiques sociales sont plus fréquemment avec un membre de leur famille, = 0,435, p < 0,05. Par rapport à leur vécu émotionnel dans ces différents contextes, cependant, plusieurs différences sont observées entre les groupes. Les participants sont en général moins heureux, = 0,111, p < 0,002 et plus déprimés, = 0,126, p < 0,000, à la maison que dans un autre lieu. Les phobiques sociaux, uniquement, y sont cependant moins anxieux par rapport à leur niveau d’anxiété quotidienne de base, = −0,504, p < 0,01. Le fait d’être seul entraîne, sans différence significative entre les groupes, la baisse la plus importante du sentiment d’être heureux, = 0,322, p < 0,000, ainsi qu’une augmentation de l’anxiété, = 0,164,
M. Faytout, J. Swendsen p < 0,000 et du sentiment dépressif, = 0,215, p < 0,000. Les phobiques sociaux se sentent plus déprimés avec d’autres étudiants ou des collègues, = −0,300, p < 0,05 et moins heureux avec leur famille, = 0,364, p < 0.002, par rapport à un autre type d’entourage. Cependant, les personnes phobiques sociales voient leur sentiment dépressif s’améliorer encore plus que les non phobiques sociaux lorsqu’elles sont en interaction sociale, = −0,393, p < 0,007. En particulier, être chez son petit(e) ami(e) ou chez des amis améliore l’humeur pour tous, mais cela est encore plus vrai pour les personnes phobiques sociales qui s’y sentent encore plus heureuses ( = −0,502 et −0,352, p < 0,02 et 0,04) et moins déprimées que les autres ( = −0,563 et −0,357, p < 0,01 et 0,02).
Discussion Les thérapies cognitives et comportementales sont dépendantes des autoévaluations des patients et d’une bonne description de la phénoménologie de l’anxiété sociale, informations susceptibles d’être biaisées par le rappel de la mémoire rétrospective. L’objectif de notre étude prospective était d’explorer le lien entre le spectre de l’anxiété sociale et les comportements, contextes et émotions de la vie quotidienne grâce à la méthode d’échantillonnage des expériences (ESM) qui réduit ce bais. Les personnes phobiques sociales ont un vécu émotionnel au quotidien nettement plus éprouvant que les personnes ne souffrant pas d’anxiété sociale, ce résultat rejoint les descriptions antérieures concernant la qualité de vie altérée des personnes phobiques sociales [1,2,19,27,28]. Cependant, l’analyse comparative des lieux, des entourages et des activités apporte potentiellement un nouvel éclairage aux comportements des personnes souffrant de fac ¸on pathologique d’anxiété sociale. Les évitements des situations sociales ne se retrouvent pas de fac ¸on importante dans ces données en contextes naturels. Pour la fréquentation des lieux, on remarque que ces individus phobiques sociaux ne sont pas plus souvent chez eux et ne soient pas moins souvent avec des amis. En revanche, ces personnes sont plus souvent avec un membre de leur famille. On pourrait voir dans ce phénomène la propension potentielle des phobiques sociaux à affronter les situations sociales accompagnées d’un proche. De la même manière, les études en vie quotidienne de Dijkamn-Caes et al. [3—4] ne discriminaient pas les personnes agoraphobes sur leur plus faible fréquentation des lieux publics, mais sur le fait d’être plus souvent accompagnées par un proche. La phobie sociale se révèle dans cette étude davantage dans le vécu émotionnel des contextes que dans les comportements d’évitement. On retrouve bien dans ces données ambulatoires les difficultés des personnes souffrant d’anxiété sociale à affronter les situations sociales, même si l’évitement n’est pas significatif. Les résultats les plus intéressants concernent le vécu émotionnel dans différentes situations de contact social. Les interactions avec les amis ou son(sa) partenaire améliorent pour tous nettement le vécu émotionnel, on se sent mieux avec ses amis ou son(sa) petit(e) ami(e), plus heureux, moins déprimé et moins anxieux. Mais ce phénomène semble encore plus important pour les phobiques sociaux qui sont significativement plus heureux et moins déprimés
Phobie sociale et vie quotidienne avec ce type d’entourage. Les personnes phobiques sociales recueilleraient davantage de bénéfices émotionnels des contacts sociaux en général que les autres. Ces résultats sont à partager avec les patients en consultation pour les motiver encore davantage à lutter contre leurs évitements. Par rapport aux limites méthodologiques de cette étude, il est possible que les personnes phobiques sociales choisissent leurs interactions sociales en fonction de leur faible effet anxiogène sur eux et que cet évitement « subtil » soit difficile à contrôler par la méthode ESM. On peut se demander aussi si les scores élevés aux échelles classiques d’évitement ne distinguent pas des situations finalement peu présentes au quotidien. Les faibles effectifs pour le groupe de personnes phobiques sociales n’ont pas permis une comparaison directe entre les individus demandeurs de soins ou non. Néanmoins, l’utilisation des nouvelles technologies pour le suivi en vie quotidienne de cette population apporte des données peu accessibles aux méthodes de recherche standards et pourrait informer sur certaines dimensions de l’anxiété sociale peu connue dans la littérature actuelle. Des recherches sont nécessaires sur ces bénéfices émotionnels majorés que procurent les interactions sociales aux personnes phobiques sociales.
Conclusion Lors des consultations, les patients phobiques sociaux mettent essentiellement l’accent sur leurs difficultés à établir une relation. Ils sont rarement en mesure de parler du plaisir qu’ils peuvent prendre au contact des autres. Nos résultats suggèrent qu’au-delà de l’anxiété face à l’autre, la personne phobique sociale va mieux lorsqu’elle est avec ses amis ou son partenaire. Lorsque les évitements diminuent, il faut amener le patient à mieux supporter l’anxiété résiduelle comme une composante humaine naturelle. Les patients doivent être encouragés dans leurs interactions sociales. D’une part, en les multipliant, ils font ainsi diminuer les aspects négatifs de l’anxiété grâce à l’habituation et, d’autre part, parce que ces interactions améliorent leurs émotions.
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