VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260 S253 Méthode Les données utilisées sont celles des Baromètres santé 2005 et 2010 de l’INPES, enquêtes en population générale auprès d’un échantillon aléatoire représentatif de la population franc¸aise. L’échantillon 2010 des jeunes de 15–25 ans comprend 3855 personnes. Les consommations de produits psychoactifs des Franciliens ont été comparées à celles des jeunes de province, par genre. Le test du Chi2 et les modèles de régression logistique ont été utilisés. Résultats Les niveaux de consommation régulière de tabac, cannabis, d’expérimentation du cannabis et de polyconsommation des Franciliennes sont comparables à celles des Franciliens tandis qu’en province, ces comportements sont à prédominance masculine. Entre 2005 et 2010, les consommations régulières d’alcool, tabac, cannabis et polyconsommation des Franciliennes ont augmenté alors qu’elles sont restées stables chez les Franciliens et chez les filles résidant en province. Alors que certaines conduites (expérimentation de l’ivresse, alcoolisation ponctuelle importante mensuelle) sont moins fréquentes en Île-de-France qu’en province chez les garc¸ons, elles sont comparables, mais à un niveau inférieur chez les filles. Conclusion Ces éléments montrent la spécificité des comportements féminins en Île-de-France face aux usages de produits psychoactifs, avec une tendance à l’adoption de comportements typiquement masculins. L’adoption par un genre des comportements de l’autre genre est généralement le signe d’une plus grande gravité. Comprendre les significations de ces comportements qui peuvent différer, pour un même comportement, selon le sexe permettrait d’avoir des pistes pour adapter la prévention. Mots clés Adolescents ; Territoire ; Genre ; Île-de-France ; Consommation de produits psychoactifs Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.300 P14-7
Le tabagisme chez les collégiens : connaissances, attitudes, perceptions et pratiques après trois ans d’intervention, Sousse, Tunisie
R. Ghammam ∗ , J. Maatoug , N. Zammit , F. Chouikha , I. Harrabi , H. Ghannem Service d’épidémiologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Ghammam) Objectif Évaluer les connaissances, attitudes, perceptions et pratiques des collégiens de la ville de Sousse concernant le tabagisme après trois ans d’intervention dans un contexte de transition politique. Matériel et méthodes Une étude quasi-expérimentale avec un groupe témoin a été menée entre 2009 et 2014. En pré-intervention, 4003 élèves ont été inclus : 1929 dans la zone d’intervention et 2074 dans la zone contrôle. En post-intervention, 4275 élèves ont répondu dont 2170 et 2105 respectivement dans chaque groupe. Un questionnaire en arabe pré-testé a été auto-administré, avant et après l’intervention, en présence d’enquêteurs formés. L’intervention a duré trois ans, elle a consisté en des journées portes ouvertes, des affiches, des brochures et des formations pour les enseignants, les directeurs, les parents et les élèves leaders. Résultats Dans le groupe intervention, les perceptions concernant le tabagisme ont été globalement améliorées, mais de fac¸on non significative. Dans le groupe témoin, il y a eu une diminution significative de ceux qui étaient pour l’instauration de loi interdisant le tabagisme dans les lieux publics et ceux qui pensaient que le tabagisme ne rendait pas les garc¸ons plus attirants. Une baisse non significative de 5,7 % à 4,8 % (p = 0,2) du tabagisme a été observée dans le groupe d’intervention, contre une augmentation significative de 7,5 % à 9,2 % (p = 0,048) dans le groupe témoin. En ajustant sur le sexe et sur l’âge, cette augmentation dans le groupe témoin, intéressait plutôt les filles (p = 0,001) et les enfants âgés de moins de 14 ans (p = 0,006). Conclusion Une intervention dans un pays en voie de développement et en période de transition politique, a permis de lutter contre l’augmentation du tabagisme chez les collégiens. Cependant, un environnement favorable avec une approche multisectorielle est nécessaire pour diminuer le tabagisme de fac¸on significative chez les collégiens.
Mots clés
Prévention ; Tabagisme ; Intervention ; Adolescents
Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.302 P14-8
Prévalence et facteurs associés au surpoids et à l’obésité chez les adolescents en milieu scolaire dans la commune de Klouékanmè au Bénin
A. Kpozèhouen ∗ , Y. Glele Ahanhanzo , M. Paraïso , G. Tchaniley , J. Aissan , C. Degbey , L.T. Ouedraogo Institut régional de santé publique, Ouidah, Bénin ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Kpozèhouen) Introduction L’obésité et le surpoids chez les adolescents demeurent un problème de santé publique aussi bien dans les pays développés que les pays en voie de développement. Une meilleure connaissance des liens entre le surpoids et l’obésité et les facteurs qui leur sont associés est nécessaire pour une prévention efficace et une gestion adéquate des cas chez les adolescents. L’objectif de ce travail était d’étudier la prévalence et les facteurs associés au surpoids et à l’obésité chez les adolescents en milieu scolaire dans la commune de Klouékanmè au Bénin. Méthode Il s’agit d’une étude transversale, descriptive et analytique menée du 12 mars au 20 juillet 2015 dans 15 établissements scolaires de premier et second cycles. Les participants étaient au nombre de 245 élèves répartis en 161 garc¸ons et 84 filles âgés de 10 à 19 ans sélectionnés par technique de sondage à deux degrés. Les données ont été collectées à l’aide d’un questionnaire renseignant sur les facteurs comportementaux, sociodémographiques et culturels. Le surpoids et l’obésité ont été définis selon les références 2007 de l’Organisation mondiale de la santé des 5 à 19 ans. Une régression logistique polytomique a été utilisée pour rechercher les associations entre le surpoids et l’obésité et les facteurs étudiés au seuil de signification de 5 %. Résultats La prévalence du surpoids et de l’obésité était respectivement de 10,9 % (IC95 % [10,32–11,52]) et 1,8 % (IC95 % [1,54–2,04]). L’obésité abdominale était plus élevée chez les filles que chez les garc¸ons (4,08 % contre 2,28 % ; p = 0,008). Les facteurs associés au surpoids et à l’obésité étaient le bas niveau socioéconomique des parents (OR = 1,34 ; p = 0,046 et OR = 2,57 ; p = 0,000 respectivement) et la connaissance limitée des conséquences de l’obésité sur la santé par les adolescents (OR = 3,94 ; p < 0,018). Conclusion La surcharge pondérale constitue un problème de santé publique chez les adolescents en milieu scolaire au Bénin. Intégrer précocement dans les programmes scolaires l’éducation nutritionnelle, l’enseignement des facteurs de risque et des conséquences de l’obésité sur la santé peut être une stratégie efficace pouvant avoir un impact à long terme sur la réduction de la prévalence de l’obésité et d’autres maladies non transmissibles au Bénin. Mots clés Surpoids ; Obésité ; Facteurs associés ; Adolescents ; Bénin Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.303 P14-9
Place du baromètre santé jeunes dans l’évaluation du programme de prévention de la province Nord de Nouvelle-Calédonie N. Sannino a,∗ , P. Domingue-Menat b , D. Marcob b , B. Rouchon c Évaluation, formation et conseil technique en santé publique (EFECT), Aix-en-Provence, France b Direction des affaires sanitaires sociales et des problèmes de société de la province Nord (DASSPS), Nouvelle-Calédonie c Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASSNC), Nouvelle-Calédonie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Sannino)
a
S254 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260 Contexte et objectifs Depuis 2006, la province Nord a systématisé un programme d’éducation à la santé en milieu scolaire plurithématique. Une évaluation externe a été menée pour apprécier la pertinence, la qualité, l’efficacité, et l’impact du programme sur la santé et le comportement des jeunes. Méthode Menée entre août 2013 et juin 2015, l’évaluation a comporté une analyse documentaire, 80 entretiens, cinq focus group (77 élèves), et l’analyse des données de la province Nord de l’enquête barométrique territoriale menée sous l’égide de l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie. Au total, 495 élèves de la 6e à la terminale ont répondu à un auto-questionnaire construit à partir du modèle « Global School-based Student Health » de l’Organisation mondiale de la santé complété de questions relatives au fonctionnement du programme. Résultats Les résultats de l’enquête barométrique comme des focus group arguent en faveur de la pertinence des thèmes mais apportent d’importantes précisions : rajeunissement des publics concernés par les problématiques addictives, émergence de thèmes encore non pris en compte dans le programme comme le bien-être psychique. Les effets bénéfiques du programme sont subjectivement perc¸us par 75 % des jeunes et ceci est objectivé sur les comportements déclarés : meilleure hygiène, alimentation plus équilibrée, moins d’expérimentation d’alcool, de tabac, de consommation de cannabis et utilisation plus régulière du préservatif. Les jeunes pensent que les adultes responsables d’eux devraient être ciblés par les actions. Le programme leur apporte plusieurs types de bénéfices dont « parler du sujet » et « comprendre les autres ». Conclusion L’enquête barométrique a précisé les besoins en matière d’éducation à la santé, appréhendés par les autres sources d’analyse, et ceci du point de vue des jeunes. Elle a également contribué à mesurer l’impact des actions conduites sur le comportement des élèves et constitue un outil de suivi de l’évolution des résultats recherchés. Les stratégies d’intervention sont en cours d’évolution. Mots clés Évaluation ; Prévention Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.304 P14-10
Impact du faible poids de naissance sur la croissance, le développement psychomoteur et la morbidité, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
L.G.B. Savadogo ∗ , P. Ouédraogo , B. Ilboudo , I. Sombié , C. Meda , M. Dramaix , P. Donnen Institut supérieur des sciences de la santé, université de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L.G.B. Savadogo) Introduction Le faible poids de naissance est une des causes principales de morbidité et de mortalité périnatale et infantile. L’objectif de l’étude était d’analyser l’impact du faible poids de naissance sur la croissance anthropométrique, le développement psychomoteur et la morbidité des enfants. Méthodologie Il s’est agi d’une étude de cohorte prospective, exposés-non exposés, qui s’est déroulée du 1er mars au 31 juillet 2013. Au total, 95 faibles poids de naissances et 95 poids normaux ont été suivis pendant trois mois à partir de la naissance. Une visite mensuelle a été réalisée. Les z-scores poidspour-âge, poids-pour-taille, et taille-pour-âge ont été calculés. Le gain de poids mensuel a été calculé. Pour la comparaison des moyennes, les tests d’Anova et t apparié ont été utilisés. Le modèle linéaire d’analyse des mesures répétées a été utilisé pour l’analyse de l’évolution du poids, de la taille et du gain pondéral de la naissance à trois mois. La comparaison des proportions a été faite en utilisant test du Chi2 de Pearson. Le seuil de signification statistique était de 5 %. Les RR ont été estimés avec leur IC à 95 %. Résultats Le poids et la taille des enfants ont évolué de manière croissante de la naissance à trois mois dans chaque groupe ; les gains pondéraux étaient faibles et progressivement croissants chez les prématurés, élevés et progressivement décroissants chez les hypotrophes et les poids normaux ; les proportions de malnutrition étaient significativement plus élevées chez les enfants de faible poids de naissance que chez les poids normaux. Le développement psychomoteur des
enfants de faible poids de naissance était significativement plus lent que celui des poids normaux ; les risques relatifs de morbidité étaient parfois 40 fois plus élevés chez les enfants de faible poids de naissance, par rapport aux poids normaux. Mots clés Faible poids de naissance ; Croissance ; Développement psychomoteur ; Morbidité Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.305 P14-11
Cohorte prospective sur les comportements de santé chez les étudiants : facteurs associés à la participation et au suivi
A. Soubise , P. Déchelotte , J. Ladner , M.-P. Tavolacci ∗ CIC-CRB 14014, Inserm 1073, CHU Charles-Nicolle, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.-P. Tavolacci) Introduction L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs associés à la participation d’étudiants et à leur suivi dans une cohorte sur les comportements de santé. Méthode Les inclusions dans la cohorte Étude longitudinale sur la santé des étudiants (ELSE) ont été réalisées de 2011 à 2013 chez des étudiants volontaires Haut Normands. Un auto-questionnaire recueillait les caractéristiques socioéconomiques et les conduites à risques : tabac, « binge drinking », cannabis et trouble du comportement alimentaire. Le recueil de données pouvait être réalisé sur Internet (http://www.tasanteenunclic.org/) ou par un questionnaire papier proposé par un enquêteur. Un suivi à six mois par mail avec un lien pour compléter le questionnaire en ligne était envoyé aux étudiants qui avaient accepté le suivi. Un chèque cadeau de 15 D était attribué chaque mois par tirage au sort à un des étudiants inclus et répondant au point de suivi. Résultats Parmi les 1692 étudiants qui ont répondu au questionnaire initial, 1014 ont accepté d’être suivis dans ELSE. L’accord de participation au suivi dans ELSE était associé à une inclusion par Internet (ORA = 5,42, IC95 % : 3,90–7,54) et était plus fréquent chez les étudiants avec un trouble du comportement alimentaire (ORA = 1,68, IC95 % : 1,25–2,26) ; 314/1014 étudiants ont répondu au suivi à six mois. Le sexe féminin (ORA = 1,78, IC95 % : 1,31–2,41), l’inclusion par Internet (ORA = 2,28, IC95 % : 1,70–3,06) et être boursier (ORA = 1,40, IC95 % : 1,04–1,86) étaient associés à un meilleur suivi alors que la pratique fréquente du binge drinking (ORA = 0,49, IC95 % : 0,25–0,96) et les difficultés financières (ORA = 0,59, IC95 % : 0,43–0,80) étaient négativement associées au suivi à six mois. Discussion L’utilisation d’Internet dans les cohortes prospectives chez les étudiants devrait être privilégiée car elle favorise les inclusions et le suivi. Malgré une participation volontaire des étudiants, il existe peu de biais de sélection sur les comportements de santé. Mots clés Étudiants ; Cohorte ; Suivi ; Participation ; Comportements à risque Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.306 P14-12
Mésusage du téléphone mobile et nomophobie chez les étudiants
M.-P. Tavolacci ∗ , P. Déchelotte , J. Ladner CIC-CRB 14014, Inserm 1073, CHU Charles-Nicolle, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.-P. Tavolacci) Introduction Le téléphone mobile est un moyen de communication privilégié chez les étudiants et d’usage répandu. L’objectif de cette étude était d’identifier le mésusage du téléphone mobile et la nomophobie chez les étudiants. Méthodes Un auto-questionnaire anonyme a recueilli, chez les étudiants volontaires de Haute Normandie, la possession d’un Smartphone (connexion Internet) et l’utilisation du mobile (durée et SMS). Le mésusage du mobile a