Communications affichées / La Revue de médecine interne 32S (2011) S99–S191
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Polychondrite à tropisme laryngé : cherchez le piercing : à propos de deux observations
L’atteinte oto-rhino-laryngologique au cours de la sarcoïdose : à propos de sept cas
P. Belenotti a , A. Benyamine a , M. Arthuis a , M. Migerel a , C. Ferreira a , N. Ené a , L. Swiader a , A. Lagier b , A. Giovanni b , J.-C. Piette c , J. Serratrice a , PJ. Weiller a a Médecine interne, CHU Timone, Marseille, France b Fédération d’ORL, CHU Timone, Marseille, France c Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France
L. Baili , F. Daoud , B. Ben Dhaou , F. Boussema , S. Ketari , S. Kochbati , O. Cherif , L. Rokbani Médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie
Introduction.– Le piercing s’est largement démocratisé dans les années 1990 en particulier au sein de la population étudiante au prix de complications infectieuses parfois sévères (1). L’apparition de manifestations systémiques au décours d’un piercing est discutée (2). Patients et méthodes.– Nous rapportons deux cas de chondrite inflammatoire survenus après piercing du cartilage de l’oreille. Dans les deux cas, l’atteinte trachéo-laryngée et sévère et prédominante. Cas Clinique.– Cas 1 : Une femme âgée de 39 ans est admise dans le service pour évaluer une polychondrite touchant à la fois les oreilles, le nez et l’arbre trachéo-bronchique. L’interrogatoire révèle la notion d’un piercing du cartilage de l’oreille fait un an auparavant, compliqué de suppuration puis d’une inflammation d’abord locale, résistante aux antibiotiques. Malgré un traitement associant corticothérapie et cyclophosphamide, l’évolution va être marquée par l’affaissement du cartilage crico-thyroidien, justifiant le recours à une autogreffe en 2006. Elle est actuellement stabilisée par un traitement associant azathioprine et prednisone. cas 2 : Une jeune fille de 14 ans, sportive, connue pour un asthme peu sévère, est prise en charge en milieu pédiatrique en novembre 2006 pour une sténose laryngée considérée comme congénitale. Une intervention de Cotton est pratiquée avec la mise en place d’une greffe de cartilage costal pour éviter un affaissement laryngé. Les suites sont marquées par une cicatrisation de mauvaise qualité avec une atteinte muqueuse pseudo suppurative et le développement progressif d’une sténose laryngée évaluée à 50 % du diamètre initial. Lorsque nous la rencontrons en février 2008, l’étage glottique est sensible et a tendance à s’affaisser à la palpation. L’exploration biologique montrera des anticorps de type c-ANCA en IFI avec une spécificité anti PR3 en Elisa, sans autres arguments pour une maladie de Wegener. À postériori, l’interrogatoire révèle la notion d’un piercing du cartilage de l’oreille compliqué d’une suppuration prolongée, ayant précédé l’apparition de la décompensation laryngée. L’évolution sera marquée par une stabilisation de l’état clinique et biologique sous azathioprine et prednisone. Discussion.– Nos deux observations vont dans le sens de la responsabilité du traumatisme cartilagineux comme origine à une maladie inflammatoire du cartilage, comme cela est discuté par Alissa et al. (2). Dans le cas no 2, l’intervention de Cotton représente elle-même un traumatisme cartilagineux. Dans une étude récente de la littérature, Canas et al. Insistent sur le rôle déclencheur du traumatisme dû au piercing, dans l’apparition d’une polychondrite atrophiante, chez des patients ayant une susceptibilité biologique (3). Ils notent, comme chez nos deux patientes, que dans 71 % des cas, il exite un tropisme laryngé de cette polychondrite. Conclusion.– Le tropisme laryngé et la sévérité de cette chondrite, comme dans nos deux observations, doit faire envisager au clinicien la question du piercing. More DR et al. Pediatr Emerg Care 1999 Alissa H et al. Scand J Rheulmatol 2001 Canas CA et al. Rhuematol Int 2011 doi:10.1016/j.revmed.2011.03.156
Introduction.– La sarcoïdose, granulomatose systémique d’éthiopathogénie inconnue, touche avec prédilection le poumon et le système lymphatique. Sa présentation clinique est polymorphe. L’atteinte oto-rhino-laryngologique (ORL) au cours de la sarcoïdose, dominée par l’atteinte naso-sinusienne, est l’une des manifestations extra-thoraciques les moins fréquemment rapportées. Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives de l’atteinte ORL au cours de la sarcoïdose. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective de 26 dossiers de sarcoïdose sur une durée de 11 ans (2000–2010). Le diagnostic de sarcoïdose a été retenu devant au moins deux sites de granulomatoses confirmée sans aucune étiologie identifiée. L’atteinte ORL a été retenu devant des arguments cliniques, endoscopiques, anatomopathologique et radiologiques. Résultats.– L’atteinte ORL a été objectivée dans sept cas (26 %). Tous les patients étaient de sexe féminin avec un âge moyen de 47 ans (25–70). L’atteinte ORL était révélatrice de la sarcoïdose dans six cas. Une seule patiente a présenté l’atteinte ORL après deux ans d’évolution de sa maladie. Il s’agissait d’atteinte nasale (trois cas), sinusienne (un cas), d’hypertrophie parotidiennes (un cas) et d’adénopathies cervicales (deux cas). La biologie a objectivé une lymphopénie (quatre cas) et une hypercalciurie (quatre cas). L’enzyme de conversion était augmentée dans six cas, avec un taux moyen de 97 UI/L. La biopsie des lésions naso-sinusienne et/ou ganglionnaire, réalisée dans six cas, a montré des lésions de granulomatose dans tous les cas. L’atteinte médiastino-pulmonaire a été la plus fréquemment associée à l’atteinte ORL (quatre cas). Cinq de nos patientes ont été traitées par corticoïde (prednisone) à une dose moyenne de 0,7 mg/kg/j. Un seul cas a nécessité le recours au méthotrexate en plus des corticoïdes à cause d’une cortico-résistance de l’atteinte ORL. Le traitement chirurgical n’a été indiqué dans aucun cas. L’évolution sous traitement a été marquée par une amélioration de l’atteinte ORL dans trois cas, une stabilisation dans trois cas et une récidive dans un cas. Conclusion.– L’atteinte ORL est rarement révélatrice de la sarcoïdose et peut poser dans ces cas un diagnostic différentiel avec les autres granulomatoses en particulier une maladie de Wegener ou une pathologie infectieuse en particulier les mycoses et la tuberculose. Cette atteinte est d’évolution favorable sous traitement et nécessite exceptionnellement un traitement immunosuppresseur ou chirurgical. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.157 CA031
Syndrome de Mikulicz révélant une sarcoïdose : à propos de deux observations L. Baili , I. Rachdi , B. Ben Dhaou , F. Boussema , S. Ketari , S. Kochbati , O. Cherif , L. Rokbani Médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie Introduction.– La sarcoïdose est une granulomatose systémique d’étiologie inconnue. Elle se manifeste le plus souvent par des adénopathies hilaires bilatérales, des infiltrats pulmonaires, des atteintes cutanées et ophtalmologiques. L’atteinte médiastinopulmonaire est le plus souvent révélatrice. Cependant, les manifestations ophtalmologiques sont inaugurales dans 7 à 20 % des cas selon les séries. Les manifestations orbitaires patentes, dominées par l’atteinte des glandes lacrymales sont encore plus rares et très peu décrites dans la littérature. L’hypertrophie simulta-